Le cycle de l Uruguay et sa problématique.  - article ; n°3 ; vol.46, pg 691-701
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Le cycle de l'Uruguay et sa problématique. - article ; n°3 ; vol.46, pg 691-701

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Revue économique - Année 1995 - Volume 46 - Numéro 3 - Pages 691-701
Methodological issues in assessments of the economic impact or the Uruguay rond
This article presents an assessment of the economic effects of the Uruguay round. It dis­cusses the sharp difference between the modest welfare gains suggested by model simu­lations and the more optimistic ones which econometric calculations suggest, and asks whether the discrepancy be reduced if the estimates took account of increasing returns, imperfect competition and changes in unemployment. It also examines whether the impact of trade with developing countries accounts for the deterioration of the labour market for unskilled workers.
Cet article présente un bilan des effets économiques du cycle de l'Uruguay, au moyen des travaux qui lui ont été consacrés et notamment du modèle RUNS. Il contraste les résultats modestes dégagés parles modèles, et les conclusions net­tement plus optimistes de l'approche économétrique. Il examine si la prise en compte des économies d'échelle, de la concurrence imparfaite et du chômage réduiraient cette discordance. Enfin, il examine dans quelle mesure le commerce avec les pays en développement est une cause majeure du déséquilibre entre l'offre et la demande de travailleurs non qualifiés.
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1995
Nombre de lectures 24
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Jean-Marc Burniaux
Monsieur Jean Waelbroeck
Le cycle de l'Uruguay et sa problématique.
In: Revue économique. Volume 46, n°3, 1995. pp. 691-701.
Abstract
Methodological issues in assessments of the economic impact or the Uruguay rond
This article presents an assessment of the economic effects of the Uruguay round. It dis-cusses the sharp difference between the
modest welfare gains suggested by model simu-lations and the more optimistic ones which econometric calculations suggest,
and asks whether the discrepancy be reduced if the estimates took account of increasing returns, imperfect competition and
changes in unemployment. It also examines whether the impact of trade with developing countries accounts for the deterioration
of the labour market for unskilled workers.
Résumé
Cet article présente un bilan des effets économiques du cycle de l'Uruguay, au moyen des travaux qui lui ont été consacrés et
notamment du modèle RUNS. Il contraste les résultats modestes dégagés parles modèles, et les conclusions net-tement plus
optimistes de l'approche économétrique. Il examine si la prise en compte des économies d'échelle, de la concurrence imparfaite
et du chômage réduiraient cette discordance. Enfin, il examine dans quelle mesure le commerce avec les pays en
développement est une cause majeure du déséquilibre entre l'offre et la demande de travailleurs non qualifiés.
Citer ce document / Cite this document :
Burniaux Jean-Marc, Waelbroeck Jean. Le cycle de l'Uruguay et sa problématique. In: Revue économique. Volume 46, n°3,
1995. pp. 691-701.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1995_num_46_3_409679Le cycle de l'Uruguay
et sa problématique
Jean-Marc Burniaux
Jean Waelbroeck
Cet article présente un bilan des effets économiques du cycle de l'Uruguay, au
moyen des travaux qui lui ont été consacrés et notamment du modèle RUNS. Il
contraste les résultats modestes dégagés parles modèles, et les conclusions net
tement plus optimistes de l'approche économétrique. Il examine si la prise en
compte des économies d'échelle, de la concurrence imparfaite et du chômage
réduiraient cette discordance. Enfin, il examine dans quelle mesure le commerce
avec les pays en développement est une cause majeure du déséquilibre entre
l'offre et la demande de travailleurs non qualifiés.
Classement JEL : C5, F1 , D5
La libéralisation des marchés, et particulièrement celle des échanges internatio
naux, constitue une des tendances dominantes de l'après-guerre. Chaque fois que
le processus semblait devoir s'épuiser, soit parce qu'il avait réalisé l'élimination
quasi totale des obstacles aux échanges sur lesquelles des négociations s'étaient
engagées, soit parce qu'il s'était heurté à un « butoir » politico-économique, l'ingé
niosité des hommes politiques et de leurs conseillers parvenait à contourner les
obstacles, ou découvrait des zones de libéralisation restées en friche. S'engageaient
alors de nouveaux trains de négociations, fort complexes, qui n'atteignaient pas
tous leurs objectifs mais atténuaient de nouvelles gammes d'obstacles.
L'on a presque oublié la longue négociation qui, dans la première décennie de
l'après-guerre, a permis de supprimer la majeure partie des contingents à l'import
ation entre pays développés. Les cycles du GATT (General Agreement on Tariffs
and Trade) ont ramené à un niveau négligeable le taux moyen des droits de
douane sur les produits industriels dans les pays développés, dont certains avaient
créé de larges zones où le commerce se pratiquait en franchise de droits.
Nous avons évoqué les butoirs auxquels se heurte la libéralisation des échang
es, tels aujourd'hui l'arbitraire de l' antidumping, la protection tenace de sec
teurs politiquement sensibles1 tels que l'automobile, la construction navale,
*" Centre d'économie mathématique et d'économétrie de l'Université Libre de
Bruxelles (CEME, CP 139, 50 avenue F. D. Roosevelt, 1050 Bruxelles, Belgique)
(auteur du modèle RUNs, dont les résultats sont cités dans ce travail).
** Université libre de Bruxelles.
1. Parce que ce qui les concerne est régulièrement évoqué, une situation que les grou
pes d'intérêt exploitent et entretiennent habilement.
691
Revue économique — vol. 46, n° 3, mai 1995, p. 691-701. Revue économique
l'acier, et l'industrie du textile et du vêtement dont les défenseurs réussirent à
obliger les parties « contractantes » du GATT à lui appliquer un régime
contraire au principe de non-discrimination que doit défendre cet organisme.
Nous avons évoqué l'ingéniosité des hommes à contourner ces « butoirs ». Un
exemple en est la privatisation d'entreprises comme British Airways et un jour
peut-être Air France, qui se croyaient sûres d'obtenir le soutien de l'État en cas
de difficultés. De même, c'est notamment pour remplacer l' antidumping qu'il
est question d'instaurer une législation mondiale de la concurrence.
Le cycle de l'Uruguay illustre de manière éloquente la deuxième voie de pro
grès du processus de libéralisation, « le défrichement de zones de libéralisation
quasi vierges », l'une étant l'agriculture1, l'autre les services. Dans le premier
cas, ce sont les États-Unis qui, ayant exigé quelques décennies auparavant que
le GATT renonce à s'occuper des échanges agricoles, ont décidé qu'il devrait
impérativement les régir. Pour les services, l'on se trouvait dans la situation où
les parties contractantes décidaient de libéraliser des échanges que les fondat
eurs du GATT n'avaient pas songé à soumettre aux dispositions du traité2.
Dans le cadre du GATT, les hommes d'État ont cherché de façon constante à
libéraliser les échanges mondiaux. Leurs actes sont influencés par des considér
ations électorales, et c'est en effet parce que l'opinion publique approuve cette
attitude que le processus de libéralisation des échanges est si vivace. L'électeur
s'émeut des pertes d'emplois que provoquent les importations et s'indigne dès
que les intérêts de son pays lui paraissent menacés par des partenaires déloyaux,
mais considère que la libéralisation globale des échanges depuis la guerre a été
une bonne chose. D aime les idées simples, or quoi de plus simple que de rechi
gner à payer 200 un produit qui se vend 100 à l'étranger (ou à subventionner de
ses impôts le produit national pour ramener son prix de 200 à 100) ? Par
ailleurs, l'opinion se souvient de ce que la croissance n'a jamais été aussi rapide
que depuis la guerre, et de combien elle fut faible pendant l'époque de nationa
lisme économique exacerbé de rentre-deux-guerres3.
L'expérience des pays en développement est convaincante. De proche en
proche, le succès des poli tiques d'ouverture aux échanges des « quatre
dragons » asiatiques a converti tous les pays du Sud, et il n'est pas facile
aujourd'hui d'identifier un pays en développement qui croit encore qu'il est
sage de miser sur une planification habile de la substitution à l'importation.
1. Par une adroite exploitation du traité de Rome, le commissaire Mansholdt avait
soumis au libre-échange le commerce agricole entre les pays de l'Union européenne,
tandis qu'en dépit de prescriptions explicites du traité, le secteur des transports conti
nuait pendant des décennies à échapper presque totalement aux règles communautaires :
une illustration significative de notre concept de terrain en friche.
2. Les Six qui négocièrent le traité de Rome ne prirent donc pas non plus la peine de
donner pouvoir au Conseil européen de conclure des accords commerciaux dans ce
domaine... d'où un imbroglio juridique à propos de la signature des accords de l'Uru
guay, qu'il ne fut pas facile de résoudre.
3. En Belgique, par exemple, le produit national par tête ne dépassait pas, en 1950,
son niveau de 1913.
692 Jean-Marc Burniaux, Jean Waelbroeck
POURQUOI PAYER 200 CE QUI COÛTE 100 À L'ÉTRANGER ?
Depuis Adam Smith, la science économique a démontré avec une subtilité
croissante le bien-fondé de cette plainte. Il es

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