Le déterminisme endocrinien du comportement psychosexuel chez les Gallinacés - article ; n°1 ; vol.27, pg 42-56
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Description

L'année psychologique - Année 1926 - Volume 27 - Numéro 1 - Pages 42-56
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1926
Nombre de lectures 27
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

A. Pézard
III. Le déterminisme endocrinien du comportement psychosexuel
chez les Gallinacés
In: L'année psychologique. 1926 vol. 27. pp. 42-56.
Citer ce document / Cite this document :
Pézard A. III. Le déterminisme endocrinien du comportement psychosexuel chez les Gallinacés. In: L'année psychologique.
1926 vol. 27. pp. 42-56.
doi : 10.3406/psy.1926.6312
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1926_num_27_1_6312Ill
LE DÉTERMINISME ENDOCRINIEN
DU COMPORTEMENT PSYCHO-SEXUEL.
CHEZ LES GALLINACES
par À. Pézard
Travaux de la Station physiologique du Collège de France..
Directeur : E. Gley.
Importance de la question. — De tous les déterminismes surgi»
des études biologiques contemporaines, il n'est pas de plus solide
et peut-on dire, de plus définitif que celui des caractères sexuel*
secondaires, autrement dit de la sexualité. C'est que l'invest
igation qui s'y rapporte a mis en œuvre les ressources d'une
expérimentation variée, conduite suivant la plus rigoureuse
logique, à grand renfort d'épreuves et de contre-épreuves. Aussi
bien, l'application utilitaire qui, dans ce domaine important, a
précédé la science, vérifie a postériorités conclusions de l'expé
rience et leur apporte le puissant renfort d'une pratique millé
naire.
Ce déterminisme s'exprime par la relation de causalité qui
relie les glandes reproductrices au complexe sexuel secondaire-^
Plus précisément, ces glandes : ovaire ou testicule, qui consti
tuent le caractère sexuel fondamental ou primaire, déversent
dans le sang du porteur, des substances chimiques ou hormonesr
lesquelles assurent l'épanouissement intégral de la sexualité.
A vrai dire, dès qu'il s'agit de dégager la sphère d'action des-
hormones sexuelles, on s'aperçoit tout de suite que le problème
a une immense portée. Sans doute, il se traduit^ lors de la pu
berté, par l'apparition ou l'achèvement de toutes les caracté
ristiques par lesquelles diffèrent mâles et femelles : tractus géni- A.PBZARD.— LE DETERMINISME ENDOCRINIEN PSYCHO-SEXUEL, ETC. 43
tal, ornements divers, pigmentation, variables d'ailleurs d'une
espèce à l'autre, mais encore, la ration alimentaire (C. Heymans,.
Szuman), les combustions respiratoires (C. Heymans, D. Aude)
le rythme respiratoire, la fonction hépatique, certains aspects
du rein chez les vertébrés inférieurs, présentent, de mâle à
femelle, des différences numériques non moins précises que les.
caractères morphologiques. A ce point de vue, on peut dire
qu'il n'est aucune cellule qui ne porte l'empreinte sexuelle.
Du côté psychique, le tableau n'est pas moins fourni. Chez
le mâle, on observe l'instinct sexuel proprement dit, c'est-à-
dire la recherche de la femelle ; on doit y ajouter l'ardeur comb
ative, la puissance musculaire ou simplement le désir d'acti
vité ; chez la femelle, l'humeur douce, sauf au moment du rutT
l'aptitude aux soins maternels. Tous ces caractères n'appar
aissent vraiment qu'à la puberté : crise soudaine qui substitue
assez brusquement l'individu définitif à l'individu infantile r
le tempérament personnel au tempérament quelque peu indif
férencié qui précède, une activité coordonnée à une activité
jusque là puérile.
Dès ce moment, deux possibilités se manifestent. Ou bienr
chez l'homme comme chez la plupart des animaux domest
iques, le caractère sexuel persiste d'une façon continue, tant
que dure l'aptitude reproductrice, avec les fluctuations inhé
rentes aux modalités secondaires de la reproduction. Ou bien*
chez les espèces sauvages, la sexualité présente une périodicité
régulière qui atteint son maximum de précision chez les mamm
ifères hibernants (chéiroptères, insectivores) et chez les oiseaux.
Moineaux et faisans possèdent l'instinct sexuel au printemps ;
c'est alors le moment des amours ; cet instinct disparaît com
plètement en automne et en hiver. Déjà l'étude corrélative des
glandes reproductrices fait connaître qu'elles subissent une
évolution parallèle : gros comme un haricot au printemps, les
testicules du moineau régressent en été et en automne, se
réduisent à la grosseur d'une tête d'épingle. Bien entendu, cela
n'est pas suffisant pour affirmer que l'instinct sexuel dépend
de l'état des glandes reproductrices. Peut-être n'y aurait-il
qu'une coïncidence entre l'évolution testiculaire et l'évolution
du comportement. La question vaut la peine d'être élucidée
puisqu'il s'agit en somme de situer très exactement le rôle res
pectif des glandes et du système nerveux dans la genèse du
plus important des instincts. Les centres cérébro-spinaux pos
sèdent-ils l'autonomie fonctionnelle que leur conférait l'ancienne 44 MÉMOIRES ORIGINAUX
physiologie ; sinon leur rôle d'harmonisateur se trouve-t-il à
son tour gouverné par les sécrétions internes ?
Les expériences de castration. — Pour répondre à cette ques
tion, l'opération de base est la castration. Pratiquée depuis la
plus haute antiquité sur les mâles des animaux domestiques,
elle améliore leur rendement du fait qu'elle les rend plus man
iables et plus doux ; par ce résultat, nous saisissons sur le vif
l'action des glandes sexuelles sur le tempérament. Personnell
ement après certains auteurs allemands, notamment Sellheim,
Foges etc., nous avons poursuivi des expériences sur les Galli
nacés, dont la sexualité secondaire est. particulièrement riche,
tant du côté morphologique que du côté psychique (fig. 1 et 2).
Nulle part, l'action des glandes sexuelles sur le comportement
ne s'est inscrite avec plus de force et plus de précision.
En ce qui concerne les instincts des coqs, il y a lieu de signa
ler l'ardeur sexuelle et l'humeur combative, attributs cons
tants du sujet adulte.
Le Coq est essentiellement batailleur. Quand plusieurs mâles
occupent simultanément le même parquet, ils se livrent entre
eux de sanglants combats, toujours de la même façon. Les deux
rivaux foncent l'un vers l'autre, s'arrêtent face à face, se dé
fient, les yeux dans les yeux, la tête rasant le sol, le camail
hérissé. Puis ils se lancent l'un sur l'autre en voletant, chacun
cherchant à déchirer, avec le bec, la crête de l'adversaire ou à
le balafrer à coups d'ergots. Après quelques secondes de lutte
indécise, ils reprennent du champ et se figent à nouveau dans
l'attitude du défi. Bientôt ils recommencent l'assaut. Si les
sujets sont à peu près d'égale force, la scène continue tandis
que s'épuisent peu à peu nos combattants, dont le sang jaillit
par les blessures de la crête et donne au plumage un aspect
lamentable. Mais le plus souvent, l'un d'eux prend vite le
dessus. D'un coup de bec final, il saisit solidement la crête de
son rival malheureux, lui amène la tête contre le sol et le maint
ient immobile pendant une durée assez longue. Spectacle bien
singulier où le vaincu semble demander grâce. Un pardon
relatif lui est accordé. La victoire est signalée par le chant du
coq victorieux <jui devient le maître incpntesté. Désormais,
l'autre devra mener dans un coin une vie retirée ; au moindre
geste hardi, son rival est là, prêt à se précipiter de nouveau
•pour affirmer sa supériorité. — LE DETERMINISME EM)OCRINlE?i PSY<;HO-SEX(JEL,ETC. 45 A.PEZARD.
Fig. 1. — Coq normal adulte.
Fig. 2. — Poule normale adulte. 46 MÉMOIRES ORIGINAUX
Naturellement, le vainqueur assume désormais le rôle dé
mâle fécond. Son maintien hardi, fier et belliqueux, le désigne
à l'attention des poules. De temps à autre, quand il a trouvé
une graine de choix, un gloussement bref avertit ses compagnes
auxquelles il daigne réserver l'aliment. Puis il se préoccupe
de ses devoirs. L'acte sexuel est ici précédé d'une cour rapide.
Le eoq arrive en face de sa compagne, baisse la tête, tournoie
autour d'elle en sautillant et en étalant complètement l'aile
opposée : geste très gracieux qui est suivi par la copulation
dur

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