Le dynamisme de la pêche artisanale sablaise - article ; n°1 ; vol.123, pg 485-495
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Description

Norois - Année 1984 - Volume 123 - Numéro 1 - Pages 485-495
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1984
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Philippe Fournet
Le dynamisme de la pêche artisanale sablaise
In: Norois. N°123, 1984. pp. 485-495.
Citer ce document / Cite this document :
Fournet Philippe. Le dynamisme de la pêche artisanale sablaise. In: Norois. N°123, 1984. pp. 485-495.
doi : 10.3406/noroi.1984.7388
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/noroi_0029-182X_1984_num_123_1_7388Poitiers, 1984, t. 31, n° 123, p. 485-495. Norois,
CHRONIQUE DU CENTRE-OUEST
LE DYNAMISME DE LA PECHE ARTISANALE SABLAISE
par Philippe FOURNET
Université de Bordeaux-Ill. Département de Géographie
Esplanade Montaigne 33405 Talence
Avec une production qui oscille depuis quelques années entre 10 000 et 11000 t
pour un chiffre d'affaires de 110 à 150 millions de francs, Les Sables-d'Olonne
occupent, derrière Le Guilvinec, le deuxième rang dans la hiérarchie des ports
de pêche artisanale. Le port vendéen doit cette place de choix à l'esprit d'initiative
et à la capacité d'adaptation de ses patrons qui, au tournant des années 1960,
sont passés des pêches saisonnières aléatoires et peu rentables à une activité
chalutière régulière et productive. Cette reconversion a été facilitée par la fon
dation et le développement d'organismes coopératifs à la fois souples et bien
structurés qui jouent actuellement un rôle moteur dans la croissance des pêches
maritimes sablaises et vendéennes.
I. — UNE NOUVELLE VITALITE.
Depuis quelques années, tous les indicateurs socio-économiques témoignent de
la bonne santé de la pêche sablaise : la production et le chiffre d'affaires amorcent
une forte croissance, la flottille se modernise et s'enrichit d'unités très perfor
mantes, le plein emploi des équipages est complètement assuré.
a) L'essor de la production.
Après avoir oscillé entre 8 000 et 9 000 t au cours des années 1960, la production
a régulièrement dépassé les 9 000 t pendant la décennie suivante. Stagnante entre
1976 et 1979 du fait de la crise économique, elle s'est redressée à partir de 1980
et a même approché les 11000 t en 1982. Cette reprise est due en grande partie
à l'éviction des pêcheurs espagnols du golfe de Gascogne et à l'accroissement de
l'effort de pêche sur certaines espèces comme le merlu et la baudroie.
Année Apports (t.) Valeur (F.) Prix moyen/kg (F.)
1972 9 534 40 820 000 4,28
1973 10 170 44 817 000 4,40
1974 10 573 51 661 000 4,89
1975 10 325 57 259 000 5,55
9 031 62 500 000 6,92 1976
1977 9 099 68 361 000 7,51
9 254 80 130 000 1978 8,66
1979 9 491 93 988 000 9,90
110 776 000 10,78 1980 10 278
1981 10 314 122 475 000 11,87
146 212 280 13,51 1982 10 816
(Source : Affaires Maritimes)
Mots-clés : Vendée. Golfe de Gascogne. Pêche. Coopératives. Chalutage.
Key words : Gulf of Biscay. Fishing. Cooperative firms. Trawling. 486 CHRONIQUE DU CENTRE-OUEST
Le développement des apports s'est accompagné d'une croissance encore plus
spectaculaire du chiffre d'affaires qui a été multiplié par 3,6 en dix ans. Cette
forte croissance s'explique par :
— l'augmentation du prix moyen du kilo de poisson qui a été de 152 %
en francs courants et de 14,1 % en francs constants pour la période 1972-1980.
Elle a donc permis dans une large mesure de compenser les effets de l'inflation ;
— l'accroissement de la place occupée par les espèces nobles au sein de la
production totale. Les quatre espèces fétiches des Sablais — sole, merlu, baudroie,
langoustine — représentaient en 1980-1981 36 à 37 % des apports, contre 22 à
24 % en 1975-1976. Or, ces espèces très appréciées des consommateurs jouissent
de cours élevés en criée : 35,77 F pour la sole, 20,16 F pour la langoustine,
17,36 F pour le merlu (année 1981).
Espèces 1975 1976 1977 1978 1979 1980 1981
Sole 576 679 479 516 514 538 480
Merlu 554 341 571 845 1376 2 104 1683
Baudroie 305 337 279 371 330 442 679
Langoustine 835 801 633 754 701 713 870
Total (t.) 2 270 2 158 1 962 2 486 2 921 3 797 3 712
(Source : Affaires Maritimes)
b) Le succès du chalutage.
La récente prospérité des Sables-d'Olonne est le résultat d'une profonde mutation
qui s'est traduite par l'abandon progressif des pêches saisonnières au profit du
chalutage hauturier et côtier.
Grand port sardinier au cours des années 1930 et dans l'immédiat après-guerre,
Les Sables-d'Olonne avaient dû se reconvertir dans la pêche thonière vers la fin
des années 1950, du fait de la disparition de la sardine du golfe. Le port vendéen
devint ainsi le troisième port thonier de France avec une production annuelle
de germon supérieure à 2 000 t ; en 1966, il armait encore 71 thoniers, dont 53
aux tangons et 18 à l'appât vivant. Malheureusement, le caractère aléatoire des
campagnes, l'éloignement des pêcheries souvent situées à l'ouest du 20e méridien,
la durée des marées mal supportée des équipages et le vieillissement de la flottille
ont provoqué une véritable désaffection pour cette pêche : le nombre de thoniers
sablais est passé de 25 en 1972 à 3 en 1982 et les apports sont devenus insi
gnifiants : 57 t en 1981, 78 t en 1982.
La pêche de la sardine, pratiquée entre le pertuis breton et l'île d'Yeu, n'est
également plus qu'une activité résiduelle malgré l'utilisation de nouvelles techniques
de pêche. La sardine ne se prend plus au filet tournant et coulissant comme
pendant les années 1950-1960, encore moins au filet droit comme au début du
siècle, mais au chalut pélagique à grande ouverture, engin doué d'un fort pouvoir
de capture. C'est ainsi qu'en 1982, les six navires qui ont armé à la sardine ont
débarqué 284 t, mais cette pêche n'est pas susceptible de développement, dans la
mesure où les trois dernières conserveries locales s'approvisionnent presque exclu
sivement en poisson importé d'Italie.
Le déclin de la pêche des poissons bleus a massivement orienté les pêcheurs
sablais vers la production de poisson de marée : celui-ci n'entrait que pour 60 %
dans la totalité des apports au début des années 1960 (5 823 t sur 9 632 t en 1962) ;
actuellement, il représente plus de 90 % des captures (9 734 t sur 10 314 t en 1981).
Il est à 85 % le produit du chalutage hauturier et côtier, le restant provenant de
divers petits métiers (palangre, filet maillant...). CHRONIQUE DU CENTRE-OUEST 487
EFFORT DE PECHE DES CHALUTIERS SABLAIS PAR SECTEUR C.f.E.M <soUrC<.s,a,,,,,01/« istpm
18° 17° 16° V U° 13° 12° 11° 10° 9° 8° 7° 6° 5° 4° 3e 2° 1° 0° de Greenwich 3°e E
U.E.P. : unités d'effort de pêche (Nombre de jours de pêche x puissance des chalutiers). CHRONIQUE DU CENtRÈ-ÔUEST 488
Les chalutiers artisanaux (moins de 20 m de longueur et moins de 50 tx de
jauge brute) concentrent leur effort de pêche sur le golfe de Gascogne (fig. 1),
bien qu'à la belle saison certains n'hésitent pas à travailler dans des secteurs plus
septentrionaux. Traditionnellement, ces unités ramènent de grosses quantités de
merlus du plateau de Rochebonne, de langoustines de la « grande vasière » et
de soles des vasières côtières, mais l'utilisation récente du chalut pélagique en
solitaire ou en bœufs leur permet d'effectuer également de belles prises de bars
et de sparidés (dorades). Le chalutage pélagique ne fournit cependant que 26 %
de la production chalutière provenant du golfe.
Les chalutiers dits semi-industriels (de 20 à 24 m de longueur et de 50 à 100 tx
de jauge brute), même s'ils ne sont pas absents du golfe, exercent la plus grande
partie de leur effort de pêche sur le plateau celtique et en mer d'Irlande. Ils
pratiquent ce que les pêcheurs vendéens appellent le métier du « Nord » et
capturent à la fois des espèces fines (langoustine, merlu) et des espèces communes
d'eaux froides (merlan, cabillaud), qui contribuent à diversifier le marché sablais.
Pour les armateurs locaux, les parages britanniques ne constituent pourtant
qu'une pêcherie d'appoint, le golfe de Gascogne fournissant plus de 80 % de la
production totale (fig. 2).
c) Une flottille performante.
Depuis une douzaine d'années, le nombre de navires armés baisse régulièrement,
ce déclin s'expliquant

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