Le financement de la protection maternelle et infantile avant 1940 - article ; n°1 ; vol.3, pg 33-58
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Sociétés contemporaines - Année 1990 - Volume 3 - Numéro 1 - Pages 33-58
Résumé : Fondée sur l'étude des documents officiels publiés au J.O., cette reconstitution des dépenses publiques d'assistance en faveur des mères et des enfants montre l'élargissement progressif du champ social investi par la puissance publique à mesure que des lois nouvelles sont votées et que la perception d'un déséquilibre démographique se fait plus vivement sentir. Les sommes dépensées le sont en frais de personnel, en frais d'entretien des enfants abandonnés, mais surtout en frais de primes et allocations. Ceci témoigne d'un réel effort pour assurer à tous les enfants un minimum de protection et de bien-être, tout en sachant que l'effort fourni par les associations privées et les familles, fondamental, échappe presque totalement à notre analyse.
CATHERINE ROLLET Based on a study of official documents published by Le Journal Officiel, this reconstitution of public spending on mother and child assistance, shows a progressive increase of the social field involving public authorities, following the voting of each new law and also a growing awareness of the demographic unbalance. Expenditures are mainly devoted to awards and allowances to families and also to staff wages and the upkeep of abandoned infants. This demonstrated a major concern to ensure a minimum protection and well-being for every child. We recognize, howewer, that our analysis does not cover the fundamental role played by private associations and the families.
26 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1990
Nombre de lectures 25
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Catherine Rollet
Le financement de la protection maternelle et infantile avant
1940
In: Sociétés contemporaines N°3, Septembre 1990. pp. 33-58.
Résumé : Fondée sur l'étude des documents officiels publiés au J.O., cette reconstitution des dépenses publiques d'assistance
en faveur des mères et des enfants montre l'élargissement progressif du champ social investi par la puissance publique à
mesure que des lois nouvelles sont votées et que la perception d'un déséquilibre démographique se fait plus vivement sentir. Les
sommes dépensées le sont en frais de personnel, en frais d'entretien des enfants abandonnés, mais surtout en frais de primes et
allocations. Ceci témoigne d'un réel effort pour assurer à tous les enfants un minimum de protection et de bien-être, tout en
sachant que l'effort fourni par les associations privées et les familles, fondamental, échappe presque totalement à notre analyse.
Abstract
CATHERINE ROLLET Based on a study of official documents published by "Le Journal Officiel", this reconstitution of public
spending on mother and child assistance, shows a progressive increase of the social field involving public authorities, following
the voting of each new law and also a growing awareness of the demographic unbalance. Expenditures are mainly devoted to
awards and allowances to families and also to staff wages and the upkeep of abandoned infants. This demonstrated a major
concern to ensure a minimum protection and well-being for every child. We recognize, howewer, that our analysis does not cover
the fundamental role played by private associations and the families.
Citer ce document / Cite this document :
Rollet Catherine. Le financement de la protection maternelle et infantile avant 1940. In: Sociétés contemporaines N°3,
Septembre 1990. pp. 33-58.
doi : 10.3406/socco.1990.964
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/socco_1150-1944_1990_num_3_1_964♦♦♦♦♦♦♦ CATHERINE ROLLET ♦ ♦♦♦♦♦♦
LE FINANCEMENT DE LA PROTECTION
MATERNELLE ET INFANTILE AVANT 1 940
RESUME : Fondée sur l'étude des documents officiels publiés au J.O., cette reconstitution des
dépenses publiques d'assistance en faveur des mères et des enfants montre l'élargissement
progressif du champ social investi par la puissance publique à mesure que des lois nouvelles
sont votées et que la perception d'un déséquilibre démographique se fait plus vivement sentir.
Les sommes dépensées le sont en frais de personnel, en frais d'entretien des enfants
abandonnés, mais surtout en frais de primes et allocations. Ceci témoigne d'un réel effort
pour assurer à tous les enfants un minimum de protection et de bien-être, tout en sachant que
l'effort fourni par les associations privées et les familles, fondamental, échappe presque
totalement à notre analyse.
On commence à mieux discerner aujourd'hui les caractéristiques du régime
démographique nouveau qui s'installe au tournant du XXe siècle, diffusion du
malthusianisme, baisse de la mortalité, notamment infantile, caractéristiques qui
façonnent le nouveau paysage dans lesquelles évoluent les sociétés industrielles. A
regarder de plus près les causes de l'évolution de la mortalité infantile, on s'aperçoit
que de puissants facteurs de changement ont convergé vers la formation de ce que
l'on peut appeler la préhistoire d'une politique en faveur de l'enfance У d'une part,
les pouvoirs publics, les sphères dirigeantes ont manifesté une réelle volonté
politique de faire baisser la mortalité des enfants dans l'espoir clairement défini de
redresser la balance démographique; d'autre part, les milieux scientifiques et
médicaux ont estimé que la prime enfance était un terrain particulièrement favorable
pour appliquer les nouvelles techniques issues des travaux pastoriens ; enfin, en
cette fin du XIXe siècle, la pression sociale émanant des milieux populaires pour un
véritable mieux-être, pour une instruction solide, pour des droits égaux pour tous,
soutint les efforts fournis dans le sens d'une survie accrue des nourrissons et d'une
mise à disposition de moyens adéquats - légaux, institutionnels, matériels.
1 . Rollet-Echalier, C. La politique à l'égard de la petite enfance sous la IIIe République. Paris, INED-
PUF (Travaux et Documents, Cahier n" 127), 1990. 5% p.,
33
Sociétés Contemporaines (1990) n'3 CATHERINE ROILET ♦♦♦♦♦♦♦♦♦ ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦
Ces moyens ont supposé des crédits, un budget. C'est l'évolution du financement
de cette protection maternelle et infantile par les pouvoirs publics avant 1940 qui est
étudiée ici.
Cet examen est à resituer dans une problématique plus vaste de l'élargissement
du champ social appréhendé par l'instance publique : la "petite enfance" intègre des
catégories sociales de plus en plus larges : enfants en nourrice protégés par la loi
Roussel (1874), enfants maltraités (loi de 1889), enfants assistés - enfants
abandonnés et secourus - (loi de 1904), enfants fréquentant les consultations de
nourrissons, les "Gouttes de lait", les crèches et enfin, ensemble des enfants dont les
parents bénéficient d'une allocation quelconque. Cet élargissement témoigne d'une
prise de conscience de ce groupe d'âge à la fois comme masse démographique
importante, comme ensemble très divers socialement et comme catégorie aux
besoins spécifiques mieux désignés par les spécialistes.
Au-delà de l'examen des discours officiels et de celui portant sur telle ou telle
réalisation particulière, l'étude du financement public de la PMI sous la IIIe
République a l'avantage de révéler les priorités, elle permet de suivre pas à pas la
mise en application des lois - ainsi de la fameuse loi sur les enfants en nourrice que
fit voter le Dr Théophile Roussel en 1874 - en même temps qu'elle illustre les
hésitations et la timidité d'une politique en faveur des enfants, politique pourtant
ardemment souhaitée par tous. Mais cette étude comporte des limites inhérentes aux
sources mêmes que nous avons utilisées. Emanant des services de l'Etat, les
documents exploités, sauf exception, ne récapitulent que les dépenses publiques en
faveur de l'enfance, régulièrement en ce qui concerne les de l'Etat
proprement dites, episodiquement pour les dépenses des collectivités locales
(départements et communes). Les fonds consacrés à l'enfance par les institutions
privées (charitables ou patronales) n'apparaissent que rarement dans les textes
officiels. Pour toute la période, nous n'avons trouvé qu'un seul tableau donnant
l'ensemble des ressources des crèches.
Malgré ces lacunes, l'approche financière fournit une évaluation intéressante de
la façon dont la société a cherché à transformer les conditions de vie des petits
enfants pendant près d'un siècle.
Contrairement aux espoirs d'un Théophile Roussel, ce n'est qu'avec une lenteur
extrême que le nouveau régime mit décidément fin aux décennies d'austérité
financière dans ce domaine. Grâce à ses efforts cependant, à son entêtement
pourrait-on dire, aux appels de beaucoup d'autres également, les collectivités à tous
les niveaux, en dernier lieu l'Etat, investirent des sommes d'argent nettement plus
considérables pour élever les enfants assistés, protéger les enfants en nourrice,
encourager les institutions privées - sociétés de charité maternelle (qui accordent des
secours aux femmes en couches) d'abord, plus tard consultations de nourrissons et
Gouttes de lait (centres de distribution de lait stérilisé).
Ce sont en effet ces trois secteurs exclusivement a qui, jusqu'à la première guerre
mondiale, permettent une évaluation des prévisions budgétaires et des dépenses
effectuées concernant la prime enfance. Tous les trois figurent au budget de l'Etat
(ministère de l'Intérieur) dans des chapitres particuliers et font l'objet de
récapitulations périodiques en ce qui concerne les dépenses des collectivités
territoriales. Faute de précision, les autres dépenses dont peuvent être bénéficiaires
2. Mis à part les frais d'étude votés en 1888 et 1889 pour la préparation de la loi sur les enfants
moralement abandonnés et maltraités.
34 ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ PROTECTION MATERNELLE ET I

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