Le haut Moyen Âge occidental - article ; n°1 ; vol.20, pg 305-329
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Description

Actes des congrès de la Société des historiens médiévistes de l'enseignement supérieur public - Année 1989 - Volume 20 - Numéro 1 - Pages 305-329
25 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1989
Nombre de lectures 36
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Pierre Riché
Madame Elisabeth Nortier
Monsieur Jean-Charles Picard
Monsieur Michel Rouche
Le haut Moyen Âge occidental
In: Actes des congrès de la Société des historiens médiévistes de l'enseignement supérieur public. 20e congrès,
Paris, 1989. pp. 305-329.
Citer ce document / Cite this document :
Riché Pierre, Nortier Elisabeth, Picard Jean-Charles, Rouche Michel. Le haut Moyen Âge occidental. In: Actes des congrès de
la Société des historiens médiévistes de l'enseignement supérieur public. 20e congrès, Paris, 1989. pp. 305-329.
doi : 10.3406/shmes.1989.1514
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/shmes_1261-9078_1991_act_20_1_1514Le haut Moyen Age occidental
Pierre Riche, Elisabeth Nortier
Jean-Charles Picard, Michel Rouche *
L'histoire du haut Moyen Age occidental a fait l'objet de
nombreuses publications jusque vers 1950. Elles se sont raréfiées
alors en raison de la disparition d'une génération d'historiens
représentée surtout par F. Lot et L. Halphen, alors qu'en
Europe et même en Amérique cette période de l'histoire était de
plus en plus étudiée dans la seconde moitié du xxe siècle.
D'autre part, la place que les historiens français ont tenue dans
les colloques consacrés au haut Moyen Age a été assez discrète.
Si, dans les Settimane di studio del centro italiano di studi sulValto
Medioevo qui se tiennent annuellement à Spolète depuis 1952 *,
les Français sont au moins deux et au plus cinq ou six, dans les
colloques d'outre-Manche, ils sont de un à trois . Heureusement
pour eux, les réunions scientifiques organisées par l'Institut
historique allemand, dirigé jusqu'en 1989 par K.F. Werner, sont
ouvertes largement aux Français. Le dernier colloque de Rouen
consacré à la Neustrie fut marqué par de nombreuses contribu
tions de nos collègues3.
En France, des centres de recherches spécialisés dans le haut
Moyen Age ont été créés et ont organisé des Congrès. Celui de
l'université de Paris-X-Nanterre, créé en 1969, a pris comme
thème en 1974 La Christianisation entre Loire et Rhin (uf-vif
siècle), en 1979 Hagiographie, Cultures et Sociétés... et en 1983, à
Metz, Hildegarde et son temps4. Le Centre de l'université de
* Les parties I, V sont dues à P. Riche, II à J.-Ch. Picard, III à M. Rouche, IV à
E. Nortier.
305 L'HISTOIRE MEDIEVALE EN FRANCE
Lille-III a organisé, en 1984, un colloque sur saint Géry de
Cambrai5 et un autre à Maubeuge, en 1988, sur La Femme au
Moyen Age. Le Centre de recherches sur le monachisme celtique
a réuni des chercheurs à Landévennec en 1985 sur Landévennec
et le Monachisme breton dans le haut Moyen Age et, depuis,
organise tous les ans une journée sur les différents thèmes
concernant la vie religieuse celte6. Pendant l'année 1987,
de nombreuses rencontres scientifiques eurent lieu à Paris,
Auxerre, Senlis, Orléans, Metz, Amiens, Saint-Riquier mais
aussi à Barcelone. Enfin n'oublions pas que notre Société a
consacré son congrès de Dijon, en 1978, à L'Occident et l'Orient
au Xe siècle1.
Congrès et colloques supposent des recherches de plus en plus
nombreuses sur le haut Moyen Age occidental. Mais comment
définir cette période ? Les variations de la périodisation selon les
époques nécessitent une mise au point. Pour le ministère de
l'Education nationale, c'est la date de 476, fin de l'Empire
romain d'Occident, qui sépare l'Antiquité du Moyen Age. Il faut
bien trouver une date mais il est certain que rien n'est plus
conventionnel et que, du IVe au vne siècle, l'Antiquité tardive et
l'époque romano-barbare sont étroitement liées. P. Riche après
H.-I. Marrou l'a rappelé récemment dans la préface de la
4e édition du livre classique de F. Lot, La Fin du monde antique
et les Débuts du Moyen Ages. Contrairement à ce que pensait
F. Lot, cette période ne peut être considérée comme un temps
de décadence et l'époque dite barbare comme une « période
historique maudite ». Les historiens de ce qu'on appelait autre
fois le Bas-Empire ont beaucoup travaillé à mieux faire connaître
le ive et le ve siècle pour le plus grand profit des médiévistes.
Pour présenter les travaux concernant le haut Moyen Age,
commençons par donner quelques indications générales sur les
trois périodes que couvre notre domaine :
1. Epoque romano-barbare du ve au vme siècle.
2.carolingienne des vme et IXe siècles.
ixe-xie siècle. 3. Epoque postcarolingienne,
Puis nous parlerons successivement des travaux consacrés à
l'histoire de la France, puis à l'histoire des régions, de l'économie
et enfin de la culture intellectuelle.
306 I. Etudes sur les trois périodes
1. Les temps romano-barbares, v*-vuf siècle
Le renouvellement de nos connaissances sur l'époque romano-
barbare est dû surtout à une nouvelle exploitation des sources.
a) Sources archéologiques.
Bien que ces sources fassent l'objet d'une présentation dans un
autre chapitre, il faut rappeler l'importance des travaux en
histoire de l'art et archéologie dont rendent compte les revues
Cahiers archéologiques depuis 1946, Archéologie médiévale
depuis 1970, les colloques d'archéologie chrétienne ou méroving
ienne. La liste des travaux de J. Hubert est assez éloquente
pour juger des progrès de la science française dans ce domaine9.
b) Sources épigraphiques.
On a longtemps estimé qu'après le vne siècle les inscriptions
étaient rares puisque la civilisation de l'oral faisait place à
celle de l'écrit. Pourtant, après les Recueils des inscriptions chré
tiennes de la Gaule antérieure à la Renaissance carolingienne1*3
qu'H. Marrou a dirigés au début et dont deux volumes sont
parus, une équipe poitevine a commencé à publier le Corpus des
inscriptions de la France médiévale11. On s'est alors rendu
compte que les inscriptions après le vne siècle étaient plus
nombreuses qu'on ne le pensait, soit sur les objets d'art et du
culte, soit sur les monuments. Lorsque ces monuments avaient
disparu, les textes pouvaient donner l'inscription.
c) Sources numismatiques.
Le bouleversement des théories anciennes sur le haut Moyen
Age est particulièrement net dans le domaine d'une science qu'il
faut désormais ériger en discipline à part entière : la numis
matique. Ici, il faut souligner l'importance capitale des travaux
de J. Lafaurie. Dès 1954, il s'est attaché à découvrir les
307 L'HISTOIRE MÉDIÉVALE EN FRANCE
premières monnaies mérovingiennes et à expliquer le triomphe
de la monnaie d'argent sur celle en or. Dans les Mélanges qui lui
furent offerts en 1980 12, figurent notamment plus de 180 titres
d'articles concernant notre période. Après ces Mélanges, J. La-
faurie a publié au moins 62 articles sur l'époque mérovingienne
et 6 sur l'époque carolingienne.
d) Sources juridiques.
Les lois émanant de l'autorité civile romaine, germanique ou
celtique ont fait l'objet d'éditions et d'études. Le droit de la
Bretagne celtique en particulier a été bien mis en valeur par
L. Fleuriot13. Pour la législation religieuse, nous avons mainte
nant l'édition et la traduction des conciles de la Gaule mérovin
gienne 14, la traduction de pénitentiels, de nouvelles éditions de
règles monastiques. L'histoire de l'éducation, de la culture
populaire, de la sexualité a été renouvelée par l'utilisation de ces
textes 15.
e) Sources diplomatiques.
L'édition des Chartae latinae que nos collègues H. Atsma et
J. Vezin mènent à bien ou les Comptes de Saint-Martin de Tours
donnés par J. Vezin et P. Gasnault permettent de montrer que la
tradition romaine de l'écrit se poursuit dans l'Occident bar
bare16.
f) Enfin Y hagiographie, que les historiens considéraient au
début du siècle comme « une basse littérature comparable au
roman-feuilleton », comme un « odieux fatras », fait l'objet
aujourd'hui de colloques et de nombreux travaux 17. Les Vies des
saints sont considérées comme des documents importants pour
connaî

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