Le mouvement démographique au Mexique - article ; n°15 ; vol.4, pg 387-406
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Description

Tiers-Monde - Année 1963 - Volume 4 - Numéro 15 - Pages 387-406
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1963
Nombre de lectures 10
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Pierre Monbeig
Le mouvement démographique au Mexique
In: Tiers-Monde. 1963, tome 4 n°15. pp. 387-406.
Citer ce document / Cite this document :
Monbeig Pierre. Le mouvement démographique au Mexique. In: Tiers-Monde. 1963, tome 4 n°15. pp. 387-406.
doi : 10.3406/tiers.1963.1345
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1963_num_4_15_1345LE MOUVEMENT DÉMOGRAPHIQUE
AU MEXIQUE
par Pierre Monbeig (i)
Parmi l'ensemble des Républiques latino-américaines, celle du
Mexique tient, on le sait, une place croissante. Avec le Brésil, elle est assu
rément l'une de celles qui exercent une influence politique indiscutable,
l'une de celles aussi auxquelles on se réfère le plus volontiers lorsque
l'on veut indiquer la route à suivre. Cette position éminente, le Mexique
la doit sans doute à l'effort économique et social entrepris depuis que,
avec la présidence du général Cardenas (1934-1940), s'est achevée la
période des conflits violents et qu'on est passé à la mise en œuvre du pro
gramme de la Révolution. Mais il le doit aussi à l'étonnant accroissement
de sa population qui renforce le poids de son prestige politique au sein
des nations latino-américaines. Dans les années 1920, au lendemain de la
première guerre mondiale, le Mexique se débattait dans les pires diffi
cultés, passait par une phase de régression démographique et ne comptait
pas cinq millions d'habitants de plus que la prospère Argentine, sept de
plus que le Vene2uela dont on découvrait le pétrole, cinq de plus que le
Pérou. Aujourd'hui, les différences sont respectivement de l'ordre de
onze, vingt-neuf et vingt-six millions. On mesure à quel point le rapport
des forces démographiques a évolué favorablement pour le Mexique (2).
(1) Professeur de Géographie humaine à la Sorbonně, directeur de l'Institut des Hautes
Etudes de l'Amérique latine de l'Université de Paris, vice-président de l'Union géographique
internationale.
(2) Ouvrages et articles essentiels : Gilberto Loyo, La poblaciàn de Mexico, estado actual
y tendencia, 1960 1980 (Mexico, i960, 152 p.); Horacio Flores de La Peň a : Crecimiento demo-
gràrico, desarroilo agrîcola y desarrollo econďnico (Investigación económica, Mexico, 1954);
Julio Durán Ochoa, Población (Mexico, Fundo de Cultura Económica, 1955), i960;
Facts, Figures, Trends (Banco Nacionál de Comercio Exterior, Mexico, i960, 368 p.); Situaçào
social de America Latina (Centro Latino Americano de Pesquisas en ciencias sociais, Rio de
Janeiro, s. d., 180 p.); Howard F. Cline, Mexico, Revolution to Evolution, 1 940-1 960 (Londres,
1962, xiv-376 p.); Oscar Lewis, Mexico since Cardenas (in Social changes in Latin America
today, New York, 1961, p. 285-354); Henri Enjalbert, La pression démographique du PIERRE MONBEIG
L'évolution est toute récente. C'est à partir de 1930 que la courbe
de la démographie mexicaine devient croissante et à partir de 1940
qu'elle prend une allure vertigineuse. Pourtant, au long de la plus grande
partie du xixe siècle il semble bien que les progrès aient été très modestes.
M. Gilberto Loyo admet les chiffres de 6 500000 en 18 10, 7 500000
en 1846 et 9 100 000 en 1872. L'ère de Porfirio Diaz entraîna une accélé
ration appréciable de la tendance puisque le recensement de 1900 apporta
le chiffre de 13 600 000 et qu'en 1910, l'année où éclata la Révolution,
la population atteignait le total de 15 100 000. Le gouvernement des
Cientificos, les premiers combats contre les épidémies étaient responsables
de ces gains dont la localisation correspond aussi aux quelques foyers
régionaux qui tirèrent profit de la politique économique porfirienne. Les
combats et l'insécurité de la Révolution, plus encore l'épidémie de grippe
espagnole qui survint de surcroît firent retomber les résultats du recens
ement de 1921 à 14 300 000 (1) et ce n'est que dix ans plus tard que le
Mexique dépassa les effectifs qu'il possédait en 1910 avec 16 500000.
Dès lors le rythme allait se précipiter : 19 600 000 en 1940, soit le double
de 1872, mais 25 800 000 en 1950 et 34 923 129 en i960 (2). La population
mexicaine a donc été multipliée par deux au cours des trente dernières
années. L'accroissement annuel est de un million de personnes et, selon
les estimations mexicaines, le taux de croissance naturel a été de 33,4 °/oo
entre 1953 et 1957.
Cette poussée démographique, le Mexique la doit au dynamisme de sa
population mais qui est lui-même l'une des plus évidentes conséquences
des transformations politiques, économiques et sociales survenues depuis
un demi-siècle. Les variations des divers éléments de la démographie se
confondent avec celles de la Nation et de l'État.
Pour les taux de natalité d'années anciennes les calculs des spécialistes
Mexique {Cahiers d'Outre-Mer, Bordeaux, i960, n° 52, p. 451-460); La situación demográfica
en America latina (Boletín econômico de America L.atina, Naciones Unidas, CEP AL, Santiago
de Chile, vol. VI, n° 2, octobre 1961, p. 13-53); Paul Lamartine Yates, El desarrollo regional
de Mexico (Mexico, Banco de Mexico, Departamento de Investigaciones industriales, 2* éd.,
1962, 272 p.); Fernando Zámora Millan, Diagnàstico econômico regional (Mexico, 1958). On
trouvera aussi de nombreuses informations dans les Nouvelles du Mexique que publie l'ambas
sade du Mexique en France.
Je dois beaucoup à une étude inédite de M. Claude Bataillon sur le développe
ment régional au Mexique. Il me faut enfin exprimer ma reconnaissance à M. le Pr François
Chevalier : ses publications sont à la base de toute connaissance des problèmes mexicains
et ses conversations un précieux secours pour qui veut les comprendre et aimer le Mexique.
(1) 14 800 000 selon M. Loyo, ouvr. cit., p. 5.
(2) 36 090 000 en 1961 d'après une publication de l'ambassade du Mexique à Paris.
388 LE MOUVEMENT DÉMOGRAPHIQUE AU MEXIQUE
mexicains donnent les résultats suivants : 1900= з6,4%0, 1910= 32,
et 193 1 = 43,8, soit une courbe qui serait aussi celle de la paix politique
à l'intérieur du pays. Depuis lors, la mise en œuvre des réformes écono
miques et sociales, celle aussi d'une action médicale et scolaire résolue
et persévérante, entraînent une progression de la natalité : 44,3 en 1940,
45,9 en 1950 et 47,3 en 1957, année record. Les années plus récentes
ont été marquées par un affaiblissement indéniable puisque en 1961 le
taux des naissances a été de 44,9 %0, ce qui malgré tout classe encore le
Mexique parmi les pays ayant les natalités les plus fortes du monde.
L'évolution du taux de mortalité est encore plus intéressant. Avant
1 910 il avait été parfois supérieur à celui des naissances mais depuis la fin
des années agitées sa diminution a été l'une des plus spectaculaires que
l'on connaisse et l'on voit bien qu'elle est la vraie responsable de la crois
sance de la population mexicaine : 1900= 32,3 %0 ; 1910= 33,3 ;
1931 = 17,9 ; 1940= 17,9 ; 1950= 16,2 ; 1957= 13,2 ; 1961 = 8,6.
L'allure est la même que dans d'autres États du Tiers Monde d'Amér
ique latine. Mais dans aucun des autres grands pays de ce groupe ibéro-
américain le taux des décès n'a été amené aussi bas et nulle part ailleurs les
changements politiques n'ont eu d'effets aussi immédiats et nets. Le
rapprochement des taux des naissances et des décès montre la force de
l'accroissement naturel : 32,8 pour la période 195 3-1957 selon les données
officielles, de 29 à 32 selon les calculs de la C.E.P.A.L. Seul Costa-Rica
voit sa population croître à un rythme plus élevé en Amérique latine.
La diminution de la mortalité infantile est, on n'en sera pas surpris,
le facteur principal de l'amélioration du taux de mortalité. Le taux qui
était de 128 %0 naissances vivantes en 1938, de 125,7 en I94°» était
tombé à 96,2 en 1950 mais était encore de 95,2 en 1953. C'est seulement
depuis lors que les progrès se sont affirmés : 80,5 en 1954, 80,1 en 1957
et 75,1 en i960. Ce chiffre est encore considérable et il rappelle que l'effort
mexicain ne peut se ralentir mais, si l'on songe aux difficultés de tous
ordres qu'ont eues à surmonter les Mexicains, c'est bien une victoire
qu'ils ont déjà remporté

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