Le plateau central nigérien - article ; n°1 ; vol.7, pg 73-86
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Description

Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1906 - Volume 7 - Numéro 1 - Pages 73-86
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1906
Nombre de lectures 12
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Desplagnes
Le plateau central nigérien
In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, V° Série, tome 7, 1906. pp. 73-86.
Citer ce document / Cite this document :
Desplagnes . Le plateau central nigérien. In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, V° Série, tome 7,
1906. pp. 73-86.
doi : 10.3406/bmsap.1906.8141
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1906_num_7_1_8141DESPLAGNES. — LE PLATEAU CENTRAL NIGÉRIEN 73
alignements. Les écrivains antérieurs à la fin du xviir3 siècle qui parlent
des superstitions et des cultes qui s'attachent aux pierres, ne s'expriment
pas toujours avec assez de clarté pour que l'on sache au juste s'il s'agit
de mégalithes véritables ou de gros blocs naturels qui sont l'objet de
croyances très apparentées, parfois même identiques. D'autre part, si les
réunions de sorciers et de sorcières, leurs danses où leurs divers ébats se
tiennent assez fréquemment dans le voisinage des pierres légendaires, les
opérations de sorcellerie du genre de celle qui est décrite dans le passage
dont il vient d'être donné lecture,-sont à ce point rare que dans les nomb
reuses recherches rétrospectives que j'ai faites pour réunir les matériaux
du Folk-Lore de France, dans le dépouillement du traité de démonologie et
de sorcellerie, je n'ai pas rencontré d'exemple aussi caractérisé que celui
qui est rapporté dans le procès de Gilles de Retz.
LE PLATEAU CENTRAL NIGERIEN
Par M. le Lieutenant Desplagnes.
Dans la partie moyenne de son cours, après avoir reçu le Bani sorti
comme lui des plateaux de la Guinée et du Liberia, le Niger décrit un
grand arc de cercle vers le Nord, autour d'un haut massif rocheux véri
table plateau central soudanais.
Ce sont les contreforts kN.-E.) de ce plateau que le fleuve a rompu et
franchi, difficilement dans la branche orientale de son cours pour se
frayer un chemin vers le golfe de Guinée au Sud; tandis que ses eaux
s'étaient librement et largement étalées dans la plaine, à l'Ouest, au pied
des falaises rocheuses avant d'atteindre le point culminant de sa course
dans le Nord vers Tombouctou.
Dans cette immense plaine symétriquement et de chaque côté de son
lit principal, les inondations emplissent les cuvettes du sol et forment
deux belles régions lacustres qui retiennent les eaux fertilisantes.
Dès la première année de notre installation dans le Nord de la Boucle
après la prise de Tombouctou la région lacustre du Nord-Ouest dont
Goundam occupe le centre fut rapidement connue, étudiée et relevée car-
tographiquement, nos colonnes ayant été obligées de la parcourir en tous
sens pour assurer la soumission des Touaregs.
Au contraire, pendant cette période de conquête et d'organisation, la
région lacustre du Sud-Est s'étendant au pied du plateau de Bandiagara,
fut un peu négligée car elle faisait partie des États d'un de nos grands
tributaires, le fama de Maçina.
Aussi, jusqu'à ces dernières années, elle n'était que vaguement connue
par les itinéraires de Barth et les reconnaissances de quelques officiers.
Chargé par l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres de rechercher 1er FÉVRIER 1906 74
les vestiges d'une antique civilisation préhistorique dont les monuments
s'élèvent nombreux dans toule cette région Nord, j'ai pu, pendant ces
trois dernières années, relever topographiquement ce bassin lacustre
ainsi que le plateau rocheux qui en l'orme le rebord Sud, et pendant ce
voyage d'étude j'ai recueilli quelques documents intéressants tant au
point de vue géographique qu'ethnographique et économique; aussi,
vais-je résumer rapidement les différents aspects de cette région afri
caine.
Le système montagneux du massif central de la boucle nigérienne
se trouve constitué par un énorme soubassement de grès généralement
ferrugineux orienté S.-O. N.-E. faisant suite aux plateaux granitiques du
Haut-Dahomey et dont les ramifications vont dans le N.-E. se ressouder
aux plateaux de l'Adrav oriental en plein Sahara.
Au-dessus de ce soubassement se dressent des séries de plateaux, mass
ifs rocheux, tables, pitons, séparés les uns des autres par de profondes
cassures. Ils dominent de 4 à 600 mètres les plaines environnantes, fo
rmant de véritables masses chaotiques érigeant brusquement dans le ciel
clair leurs silhouettes découpées, leurs rochers monstrueux et leurs pics
isolés.
Toutefois, le rebord des grands plateaux se présente le plus souvent
sous la forme de murs abrupts surplombant une série d'éboulis escarpés
d'où le nom de Falaises de Bandiagara, de Hombori, etc, qui leur a été
donné.
La partie supérieure de ces plateaux est traversée par de fortes rides
rocheuses toutes dirigées vers le N.-E. au pied desquelles coulent des tor
rents dans des ravins encaissés.
L'aspect général de ces provinces montagneuses rappelle assez bien nos
causses du Quercy.
Tout ce massif délimite le rebord sud de la grande cuvette lacustre
nigérienne, reste d'une mer intérieure dans laquelle se jetaient les grands
Oueds sahariens ainsi que le démontrent les documents rapportés par
M. E. F. Gautier au relourde son récent voyage (Planche 1, n° 2, aspect
de la montagne).
Actuellement, le Niger ayant rompu ses digues naturelles et s'étant
creusé un lit à travers les seuils rocheux de l'Est, il ne reste de ce primitif
bassin intérieur que la double série des grands lacs nigériens au Nord et
au Sud du fleuve qui prolongent et retiennent une partie de l'inondation
au milieu des sables.
En effet, seul le Niger avec ses inondations, ses dérivations et ses
déversoirs, constitue tout le régime stable des eaux de la région; car les
masses liquides jetées dans le pays par les tornades de l'hivernage n'ar-
. rivent pas à constituer un régime régulier. Elles forment des mari
gots torrentueux dans la montagne, s'épandant brusquement dans la
plaine où elles se voient absorbées par les terrains sablonneux, ou rete
nues temporairement par les cuvettes naturelles formant des mares de
peu de durée, ,
— LE PLATEAU CENTRAL NIGÉRIEN 75 DBSPLAGNES.
Toutes ces eaux d'orages sont divisées par le plateau central nigérien,
qui leur sert de ligne de partage, entre les deux branches du Niger au
Nord et à l'Est et la Volta au Sud.
Dès la fin de septembre, grossi du Bani collecteur des torrents d'eau
que l'hivernage a déversé dans la région forestière, le Niger couvre de
ses inondations toutes les provinces riveraines de la région qui ressem
blent alors à de vastes prairies d'où émergent sur les îlots de sable les
paillottes des villages entourés de leurs palmiers de Thébaïque.
En novembre et en décembre l'eau se cherche, par d'innombrables
canaux entre les dunes, un chemin vers les bas-fonds de la cuvette et
forme alors des chapelets de lacs.
En janvier la crue se termine et les eaux refluent vers le Niger, laissant
à découvert des terrains immédiatement cultivables ; autour d'une réserve
d'eau qui subsistera toute l'année.
Dans la région Sud, au pied de la Falaise, ces lacs sont au nombre
d'une douzaine formant deux groupements principaux ayant chacun leurs
canaux de remplissage particuliers. Cependant ils sont reliés entre eux
par un large marigot, le Foko.
Ces lacs sont d'abord le Kararou, TOurni, l'Haougondou, le Nyamgaï et
le Dô qui forment le premier groupement lacustre au pied de la Falaise,
recevant dès octobre les premières eaux de la crue ; dès que son remplissage
est terminé, au milieu de décembre, il se déverse par le Foko dans le
second groupement (Bado, Garou-Gakoré, Tinguéré, Titolaouen, Kabongo,
Haribongo, etc ..) qui lui-même était en relation avec le grand fleuve et
la zone inondée, aux environs d'El-Oualdji près de Tombouctou.
Malheureusement le régime de's eaux du Niger étant très instable, ces
immenses cuvettes ne sont complètement remplies qu'aux années de
grandes inondations. Aussi, lorsque la crue vient à. manquer, ces lacs ne
sont pas réalimentés, et peu à peu comme les « Daouna » du nord de
Goudam, ils se dessèchent complètement et sont perdus pour l'agriculture
jusqu'

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