Le problème de l évaluation de l effort militaire soviétique, 1988-1990 - article ; n°4 ; vol.22, pg 5-20
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Le problème de l'évaluation de l'effort militaire soviétique, 1988-1990 - article ; n°4 ; vol.22, pg 5-20

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Revue d’études comparatives Est-Ouest - Année 1991 - Volume 22 - Numéro 4 - Pages 5-20
L'évaluation des dépenses militaires soviétiques étant comme chacun sait un art difficile, l'auteur déclare lui-même en conclusion que son article pose plus de questions qu'il n'apporte de réponses. Il tente néanmoins de déblayer le terrain et de cerner les vrais problèmes. Il démontre l'inanité d'une comparaison directe des PNB américain et soviétique et de la part des dépenses militaires respectives dans le PNB et rappelle que la notion de dépenses militaires peut être comprise en son sens restreint (dépenses concernant exclusivement la puissance militaire) ou large (dépenses militaires globales).
Il n'existe pas de méthode adéquate pour exprimer en un seul indice la puissance militaire d'un pays. De même la notion de parité des puissances militaires n'est pas très pertinente. Certains éléments des dépenses ne sont pas comparables aux États-Unis et en U.R.S.S. On compare toujours les dépenses annuelles alors qu'il faudrait tenir compte des dépenses effectuées pendant les années antérieures. Sans oublier les problèmes de conversion des monnaies, de système des prix, etc.
L'auteur se risque néanmoins à une évaluation chiffrée dont il souligne bien l'aspect approximatif. Il pense que les dépenses pour la production d'armements ont diminué en 1989-1990, évoque la difficile reconversion de l'industrie militaire en industrie civile, son coût et son rythme et finit par dresser un tableau récapitulatif, tout en l'accompagnant de multiples réserves. Il estime que les dépenses militaires totales n'étaient, en 1989, en aucun cas inférieure à 200 milliards de roubles et que leur part dans le PNB dépassait (fortement ?) 20 %. Sur ces 200 milliards de roubles, les armes et le matériel militaire (y compris la recherche-développement et les investissements) se montent au minimum à 160 milliards de roubles, les quelque 40 milliards restants étant destinés à l'entretien, l'instruction et la santé des personnels, aux pensions, à la construction à des fins militaires, au renseignement, aux transports, etc.
The problem of evaluating the Soviet military effort, 1989-1990.
Since estimating Soviet military expenditure is, as we all know, a difficult art, the author himself, in his conclusion, states that his article raises more questions then it answers. He does, however, endeavour to clear the ground, and to define the real problems. He shows the futility of direct comparison of American and Soviet GNP, and the respective proportions of military expenditure in the GNP, and reminds the reader that the idea of military expenditure can be understood in either a limited sense (expenditure exclusively relating to the military) or in a wider sense (global military expenditure).
There is no adequate method of expressing the military potential of a country by a single index. By the same token, the idea of parity between military powers has little relevance. Certain items of expenditure are not comparable in the USA and the USSR. Annual expenditure is always compared, when what should be accounted for are outgoings in previous years, not forgetting the problems of currency convertibility and differences in price systems, etc.
Nevertheless, the author is prepared to venture an estimate, in figures whose approximate nature he is careful to stress. He thinks that expenditure on arms production fell in 1989-1990, touches upon the problems of converting the arms industry to civil industry, the costs and the speed involved, and ends with a summary table, qualified with many reservations. He estimates that total military expenditure, in 1989, was in no way less then 200 billion roubles, and that its share in the GNP exceeded (? greatly) 20 %. Of these 200 billion roubles, arms and military supplies (including R&D and investments) amounted to at least 160 billion, the remaining 40 billion being used for upkeep, instruction and health care of personnel, pensions, construction for military purposes, information, transport, etc.
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1991
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Igor Birman
Le problème de l'évaluation de l'effort militaire soviétique, 1988-
1990
In: Revue d’études comparatives Est-Ouest. Volume 22, 1991, N°4. pp. 5-20.
Citer ce document / Cite this document :
Birman Igor. Le problème de l'évaluation de l'effort militaire soviétique, 1988-1990. In: Revue d’études comparatives Est-Ouest.
Volume 22, 1991, N°4. pp. 5-20.
doi : 10.3406/receo.1991.1522
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/receo_0338-0599_1991_num_22_4_1522Résumé
L'évaluation des dépenses militaires soviétiques étant comme chacun sait un art difficile, l'auteur
déclare lui-même en conclusion que son article pose plus de questions qu'il n'apporte de réponses. Il
tente néanmoins de déblayer le terrain et de cerner les vrais problèmes. Il démontre l'inanité d'une
comparaison directe des PNB américain et soviétique et de la part des dépenses militaires respectives
dans le PNB et rappelle que la notion de dépenses militaires peut être comprise en son sens restreint
(dépenses concernant exclusivement la puissance militaire) ou large (dépenses militaires globales).
Il n'existe pas de méthode adéquate pour exprimer en un seul indice la puissance militaire d'un pays.
De même la notion de parité des puissances militaires n'est pas très pertinente. Certains éléments des
dépenses ne sont pas comparables aux États-Unis et en U.R.S.S. On compare toujours les dépenses
annuelles alors qu'il faudrait tenir compte des dépenses effectuées pendant les années antérieures.
Sans oublier les problèmes de conversion des monnaies, de système des prix, etc.
L'auteur se risque néanmoins à une évaluation chiffrée dont il souligne bien l'aspect approximatif. Il
pense que les dépenses pour la production d'armements ont diminué en 1989-1990, évoque la difficile
reconversion de l'industrie militaire en industrie civile, son coût et son rythme et finit par dresser un
tableau récapitulatif, tout en l'accompagnant de multiples réserves. Il estime que les dépenses militaires
totales n'étaient, en 1989, en aucun cas inférieure à 200 milliards de roubles et que leur part dans le
PNB dépassait (fortement ?) 20 %. Sur ces 200 milliards de roubles, les armes et le matériel militaire (y
compris la recherche-développement et les investissements) se montent au minimum à 160 milliards de
roubles, les quelque 40 milliards restants étant destinés à l'entretien, l'instruction et la santé des
personnels, aux pensions, à la construction à des fins militaires, au renseignement, aux transports, etc.
Abstract
The problem of evaluating the Soviet military effort, 1989-1990.
Since estimating Soviet military expenditure is, as we all know, a difficult art, the author himself, in his
conclusion, states that his article raises more questions then it answers. He does, however, endeavour
to clear the ground, and to define the real problems. He shows the futility of direct comparison of
American and Soviet GNP, and the respective proportions of military expenditure in the GNP, and
reminds the reader that the idea of military expenditure can be understood in either a limited sense
(expenditure exclusively relating to the military) or in a wider sense (global military expenditure).
There is no adequate method of expressing the military potential of a country by a single index. By the
same token, the idea of parity between military powers has little relevance. Certain items of expenditure
are not comparable in the USA and the USSR. Annual expenditure is always compared, when what
should be accounted for are outgoings in previous years, not forgetting the problems of currency
convertibility and differences in price systems, etc.
Nevertheless, the author is prepared to venture an estimate, in figures whose approximate nature he is
careful to stress. He thinks that expenditure on arms production fell in 1989-1990, touches upon the
problems of converting the arms industry to civil industry, the costs and the speed involved, and ends
with a summary table, qualified with many reservations. He estimates that total military expenditure, in
1989, was in no way less then 200 billion roubles, and that its share in the GNP exceeded (? greatly) 20
%. Of these 200 billion roubles, arms and military supplies (including R&D and investments) amounted
to at least 160 billion, the remaining 40 billion being used for upkeep, instruction and health care of
personnel, pensions, construction for military purposes, information, transport, etc.Le problème de l'évaluation
de l'effort militaire soviétique, 1988-1990
Igor BIRMAN*
I. REMARQUES GÉNÉRALES
Compte tenu de la difficulté d'évaluer l'effort militaire soviétique, le
point de départ le plus sûr paraît être la comparaison des efforts militaires
soviétique et américain. Selon les déclarations effectuées par un écono
miste soviétique en février 1988, les deux pays étaient à égalité à cette
époque. Si l'on est d'accord avec ce point de vue, le problème consiste à
mesurer le montant du PNB des deux pays.
Pour ceux qui estiment le PNB soviétique à la moitié du PNB américain,
la part des dépenses militaires soviétiques dans le PNB devrait atteindre le
double de la part américaine estimée à 6,1 % en 1986 '. Mais pour ceux, et
c'est mon cas, qui évaluent le PNB soviétique à un quart au maximum du
PNB américain, la part des dépenses militaires soviétiques dans le PNB est
de 25 %. Pour la production d'armements et la R.-D. militaire, cet écart est
encore plus grand : 20 % du PNB en U.R.S.S. et 2 % seulement aux
États-Unis. Mais, l'évaluation des dépenses militaires soviétiques reste
incertaine et mes calculs diffèrent de ceux de la CIA.
D'une part, le PNB soviétique est fortement surévalué ne serait-ce que
pour le montant des revenus du commerce extérieur (60 milliards de
roubles)2. On peut se demander en outre si les décomptes d'amortissement
sont suffisants3. Le PNB inclut également une grande partie de la produc-
♦ Extraits du Rapport présenté au Service d'évaluation (Office of Net Assessment) du
Département de la défense des États-Unis. Ce Rapport a eu plusieurs versions dont Tune
rédigée en russe sous le titre de « Dimension des dépenses militaires soviétiques : aspect
méthodologique » et publiée par le Stockholm Institute of Soviet and East European
Economies (Document de travail n° 21, printemps 1991). Une autre version russe abrégée
a été publiée dans la revue Oktjabr\ n°9, 1991.
1. Statistical Abstract of the United States, 1989, p. 326.
2. J'ai déjà eu l'occasion de m'exprimer sur le caractère artificiel de ces revenus. Voir
aussi à ce sujet Izvestija, 6 mai 1990, p. 2.
3. On peut admettre que les amortissements sont évalués correctement pour le Fonds
de logement mais l'évaluation des réparations capitales laisse subsister des doutes. Igor Birman
tion agricole qui ne parvient pas au consommateur, tandis que le montant
des constructions inachevées et des réparations capitales est exorbitant.
D'autre part, une partie des dépenses militaires soviétiques n'est pas
incluse dans le PNB qui est alors sous-estimé. Même si l'on réfute l'hypo
thèse selon laquelle une part du complexe militaro-industriel est simple
ment effacée du Produit national, il ne faut pas oublier les privilèges et les
prix avantageux accordés à ce secteur. Les dépenses militaires soviétiques
sont ainsi plus importantes, ce qui signifie que le PNB est également
— fortement — supérieur. Notons encore que le fait de subventionner la
production agricole aboutit à des prix trop faibles et donc à une sous-
évaluation de la production agricole et une surévaluation automatique de
la industrielle. Ce n'est qu'un simple jeu d'écritures. Il y a
longtemps que je dénonce ceux qui se ridiculisent en évaluant le PNB
soviétique à la moitié du PNB américain4. Mes propres estimations, qui
font apparaître que le soviétique ne dépasse pas 20% du PNB
américain, ont même été publiées en U.R.S.S. 5.
Lorsqu'on veut évaluer les dépenses militaires de l'U.R.S.S., il faut en
distinguer deux définitions :
— les dépenses relatives à la puissance militaire et qui concernent cette
puissance exclusivement ;
— les militaires globales, incluant la totalité du fardeau de la
défense, y compris les pensions des vétérans des forces armées, etc.
II. COMPARAISON

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