Le protectionnisme : bilan, limites, réexamen - article ; n°6 ; vol.33, pg 957-980
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Description

Revue économique - Année 1982 - Volume 33 - Numéro 6 - Pages 957-980
Cet article présente successivement la théorie pure du protectionnisme et les limites analytiques puis pratiques de cette politique.
La présentation théorique porte sur l'analyse des effets attendus de la levée d'un droit de douane, sur la théorie du tarif optimal, la protection effective et les unions douanières.
La deuxième partie définit les limites qui viennent restreindre la portée analytique puis pratique du protectionnisme. Ces limites tirent leur origine du rôle dévolu aux ajustements par les prix, à l'ignorance de l'interdépendance des circuits, tant au niveau interne qu'au niveau international.
Le réexamen de la liaison objectif-moyens du protectionnisme permet de conclure à une relative inefficacité du protectionnisme tel qu'il peut être décrit et mesuré aujourd'hui.
Protectionism : a survey
Henri-François Henner
This paper presents the pure theory of protectionism and the analytical and practical limits of auch a policy.
The theoretical survey covers the effects of a tariff, the theory of optimal tariff, the theory of effective protection, and the theory of custom unions.
The second part studies the limits which restrict the analytical and practical scope of protectionism. They corne from the role given to the price adjustment, and the ignorance of flows in the national and international economy.
The reexamination of the cost-advantage implications of protectionism leads to the conclusion that protectionism is rather ineffective in the way it is applied to day.
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1982
Nombre de lectures 27
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Henri-François Henner
Le protectionnisme : bilan, limites, réexamen
In: Revue économique. Volume 33, n°6, 1982. pp. 957-980.
Résumé
Cet article présente successivement la théorie pure du protectionnisme et les limites analytiques puis pratiques de cette politique.
La présentation théorique porte sur l'analyse des effets attendus de la levée d'un droit de douane, sur la théorie du tarif optimal,
la protection effective et les unions douanières.
La deuxième partie définit les limites qui viennent restreindre la portée analytique puis pratique du protectionnisme. Ces limites
tirent leur origine du rôle dévolu aux ajustements par les prix, à l'ignorance de l'interdépendance des circuits, tant au niveau
interne qu'au niveau international.
Le réexamen de la liaison objectif-moyens du protectionnisme permet de conclure à une relative inefficacité du protectionnisme
tel qu'il peut être décrit et mesuré aujourd'hui.
Abstract
Protectionism : a survey
Henri-François Henner
This paper presents the pure theory of protectionism and the analytical and practical limits of auch a policy.
The theoretical survey covers the effects of a tariff, the theory of optimal tariff, the theory of effective protection, and the theory of
custom unions.
The second part studies the limits which restrict the analytical and practical scope of protectionism. They corne from the role
given to the price adjustment, and the ignorance of flows in the national and international economy.
The reexamination of the cost-advantage implications of protectionism leads to the conclusion that protectionism is rather
ineffective in the way it is applied to day.
Citer ce document / Cite this document :
Henner Henri-François. Le protectionnisme : bilan, limites, réexamen. In: Revue économique. Volume 33, n°6, 1982. pp. 957-
980.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1982_num_33_6_408693PROTECTIONNISME : LE
BILAN, LIMITES, RÉEXAMEN
Le protectionnisme, sous ses différentes formes (droits de douane
à l'importation ou à l'exportation, contingentements, édiction de
normes sanitaires, marchés publics réservés, etc.), est un des
instruments les plus couramment utilisés par un gouvernement. Dans
la mesure où ses effets bénéfiques pour une partie de la collectivité
paraissent plus évidents que Jes coûts qu'il engendre, lesquels sont
diffusés sur l'ensemble de l'économie concernée, et parfois difficiles
à évaluer en termes monétaires, il n'est pas étonnant qu'il s'agisse d'un
moyen relativement populaire de la politique économique.
En dépit de cela, les économistes se sont révélés, pour l'essentiel,
partisans du libre-échange entre les nations, car leurs analyses mont
raient que la liberté de commercer devait permettre, toutes choses
égales par ailleurs, une meilleure allocation des ressources au plan
mondial, donc une plus grande efficacité d'une masse donnée d'efforts
humains répartis suivant les avantages comparatifs et/ou les dotations
factorielles des pays, aboutissant à un niveau supérieur de bien-être
par rapport à l'autarcie ou au moindre commerce.
Ces deux points de vue, immédiat et réfléchi, sur la politique
commerciale, allaient successivement dominer les accords bilatéraux
ou multilatéraux signés entre les pays, dès avant la révolution indust
rielle : le Tarif général de Colbert, souvent cité comme exemple de
la première manifestation systématique d'un protectionnisme offensif
(devant permettre la constitution d'une industrie compétitive) ne pré
levait pourtant qu'un droit moyen de 8 % ad valorem ; la liberté (interne
et externe) du commerce des blés, édictée par Turgot dans le but
d'améliorer les revenus des producteurs agricoles, donne l'exemple
de l'écart qui peut exister entre les motivations d'une décision de poli
tique économique et l'interprétation qui en est communément ac
ceptée... et propagée par ceux qui étaient lésés par cette mesure (sans
oublier le parti que sut en tirer Necker pour faire disgracier son rival).
957
Revue économique — N" 6, novembre 1982. économique Revue
Libéralisme externe et protectionnisme devaient ensuite se succéder
selon un échéancier généré (?) par les cycles Kondratieff : 1860 (accord
de libre-échange entre la France et l'Angleterre), 1896 (décret Meline),
1930 (politiques d'« exportation du chômage ») ; après la deuxième
guerre mondiale s'amorce un processus général de libéralisation des
échanges soutenu par le Gouvernement américain, et qui se développe
dans le cadre du GATT (General Agreement on Tarifs and Trade) (ou
Accord Général sur les Droits de Douane et les Echanges). Les pério
des de négociation se succèdent : Dillon Round, Kennedy Round et
Tokyo Round enfin. Mais ne faut-il pas dépasser le fétichisme des
accords ? La réduction des droits de douane obtenue en 1967 puis
en 1979 (38 et 30 % respectivement en moyenne), si elle est généralisée
par l'application de la clause de la nation la plus favorisée (qui fait
bénéficier tous les partenaires commerciaux d'un pays d'un accord
obtenu par un seul), est concomittante à l'émergence d'obstacles
non tarifaires aux échanges, à la mise en exception de produits sen
sibles, qui viennent en restreindre la portée. On semble en face d'un
système de vases communicants, interprétable comme le signe de
l'existence d'un seuil incompressible de protection (Henner-Lafay)
pour chaque pays.
Le moment semble donc venu de dresser un bilan du protection
nisme, tant en ce qui concerne l'analyse théorique que les effets
calculables, qui permette d'éclairer les choix actuels tendant vers la
création d'unions douanières (comportant des éléments de zones monét
aires optimales), protégées les unes des autres.
***
La théorie du protectionnisme est consacrée pour l'essentiel à l'étu
de des effets sur l'économie qui suivent l'instauration d'un droit de
douane ou d'une structure tarifaire. Il n'y a pas là oubli de l'ensemble
des mesures autres que douanières qui peuvent introduire des dis
torsions entre l'économie interne et le monde extérieur ; simplement,
on peut, sous quelques réserves, assimiler une mesure non tarifaire à
un droit de douane, dès lors que, connaissant les valeurs des élasticités
prix et revenu à l'importation, il est possible de calculer le droit ad
valorem qui aurait conduit, toutes choses égales par ailleurs, à la
même réduction des flux d'échanges que le contingentement (par
exemple).
En assimilant désormais protectionnisme et droit de douane, il
devient possible de rappeler successivement I) l'analyse pure du droit
de douane, et II) d'en indiquer les limites théoriques et pratiques.
958 PURE DU PROTECTIONNISME L'ANALYSE
La théorie du protectionnisme a longtemps analysé les effets que
pouvait avoir un droit de douane sur l'activité interne d'un pays (sur
la production, la consommation, la redistribution...), avant d'élargir
le champ de réflexion à la prise en compte des tarifs optimaux (dans
quelle mesure le pays peut-il faire supporter une partie du droit à ses
co-échangistes ?). Plus récemment, fut développée la théorie de la
protection effective qui permet d'estimer l'effet net d'une structure
tarifaire sur la valeur ajoutée des branches (taxer les inputs importés
réduit la compétitivité des firmes), tandis que s'approfondissait l'étu
de des unions douanières.
Le droit nominal de douane
Un droit nominal de douane th prélevé à l'importation du pro
duit / a pour effet d'augmenter le prix domestique Pd3- du produit / par
rapport au prix mondial de référence Pmj} selon la relation :
(1) ?*, = Pm, (1 + t.) <=> P», = P". /- (1 + t.).
Cette relation fondamentale correspond à l'hypothèse de l'unicité
du prix sur un marché « suffisamment » concurrentiel pour un pro
duit homogène, ou pour lequel il existe des substituts proches. Elle
n'est admissible que si l'on étudie un petit pays dont le volume des
achats internationaux n'a pas d'influence sur l'équilibre du marché ;
l'abandon de cette hypothèse conduira au développement de

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