Le rôle de l incertitude et de la discriminabilité dans la reconnaissance perceptive - article ; n°1 ; vol.67, pg 61-72
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L'année psychologique - Année 1967 - Volume 67 - Numéro 1 - Pages 61-72
By a succession of researches, we have verified that the visual recognition threshold increases in function of the uncerlainly, whether we used letters or geometrical figures or playing cards. This effect of the uncertainty is stronger when the stimuli are less discriminable.
Dans une série de recherches, nous avons vérifié que le seuil de reconnaissance visuelle augmentait en fonction de l'incertitude qu'il s'agisse de lettres, de figures géométriques, de cartes à jouer.
Cet effet de l'incertitude est d'autant plus grand que les stimulus sont moins discriminables.
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1967
Nombre de lectures 48
Langue Français

Extrait

P Fraisse
Le rôle de l'incertitude et de la discriminabilité dans la
reconnaissance perceptive
In: L'année psychologique. 1967 vol. 67, n°1. pp. 61-72.
Abstract
By a succession of researches, we have verified that the visual recognition threshold increases in function of the uncerlainly,
whether we used letters or geometrical figures or playing cards. This effect of the uncertainty is stronger when the stimuli are less
discriminable.
Résumé
Dans une série de recherches, nous avons vérifié que le seuil de reconnaissance visuelle augmentait en fonction de l'incertitude
qu'il s'agisse de lettres, de figures géométriques, de cartes à jouer.
Cet effet de l'incertitude est d'autant plus grand que les stimulus sont moins discriminables.
Citer ce document / Cite this document :
Fraisse P. Le rôle de l'incertitude et de la discriminabilité dans la reconnaissance perceptive. In: L'année psychologique. 1967
vol. 67, n°1. pp. 61-72.
doi : 10.3406/psy.1967.27550
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1967_num_67_1_27550Laboratoire de Psychologie expérimentale et comparée
de la Sorbonne
Laboratoire associé au C.N.R.S.
LE ROLE DE L'INCERTITUDE
ET DE LA DISCRIMINABILITÉ
DANS LA RECONNAISSANCE PERCEPTIVE
par P. Fraisse1
Depuis de nombreuses années, nous poursuivons des recher
ches sur le seuil de reconnaissance perceptive. Nous avons
successivement montré que :
1° Le seuil de perceptive dépend de la fr
équence des mots dans la langue. Ce résultat, qui confirme la
recherche de Howes et Solomon (1951), était original appliqué
à la langue française (Fraisse, 1963). Nous avons d'ailleurs
précisé que cet effet ne se manifestait que si les sujets ignoraient
les mots choisis pour l'expérience, ce qui prouve que le facteur
principal qui joue dans ce type d'expériences est la probabilité
d'occurrence dans la langue (Fraisse P., Kassou A., Krawsky G.,
1963). La connaissance préalable de la liste de mots supprime
cet effet ;
2° Le seuil de reconnaissance perceptive est d'autant plus
élevé que le nombre d'éventualités est plus élevé. Ce résultat
avait été trouvé dans l'audition par Miller C. A., Heise C. et
Lichten W. (1951). Nous l'avons établi pour la perception
visuelle dans le cas de syllabes dépourvues de sens (Fraisse et
Blancheteau, 1962) ;
3° Le seuil de reconnaissance perceptive dépend également
de l'incertitude du stimulus et de l'incertitude de la réponse et
nous avons proposé une analyse explicative de ce résultat (Fraisse
et Voillaume, 1966).
Dans le présent article, nous nous proposons de réunir plu
sieurs recherches mettant en évidence le rôle de l'incertitude (ou
du nombre d'éventualités) sur des matériaux divers en interaction
avec la discriminabilité des stimulus.
!.. Recherches effectuées avec le précieux concours de Cl. Voillaume. 62 MÉMOIRES ORIGINAUX
Si nous avons prouvé qu'avec l'incertitude au niveau des
stimulus, le seuil croissait aussi bien dans le cas de syllabes
dépourvues de sens (1962) que des lettres de l'alphabet (1966),
il reste à établir la relation qui existe entre cet effet et la discri-
minabilité des stimulus. On sait depuis longtemps que le seuil
de reconnaissance croît avec la discriminabilité du stimulus,
que les mots longs, par exemple, sont reconnus à un seuil supérieur
à celui des mots courts (McGinnies et al., 1952), mais quelle est
la relation de cette variable avec l'incertitude ?
Nous voulions aussi préciser le rôle de l'influence de l'incer
titude quand les stimulus sont de type verbal ou de type concret.
Le problème se posait à nous avec acuité car nous avions prouvé
qu'il y avait une corrélation notable entre le seuil de reconnais
sance et le temps de réaction verbale, qu'il s'agisse de mots, de
dessins, de figures géométriques (Fraisse, 1964) ; mais nous
n'avons jamais établi clairement si l'influence de l'incertitude
sur le seuil de reconnaissance était la même pour les différents
types de stimulus.
Dans ces perspectives, nous avons réalisé cinq expériences
dont nous rapprochons les résultats, bien qu'elles n'aient pas été
organisées selon un plan d'ensemble, ce qui nous interdira de
comparer les valeurs absolues que nous obtiendrons.
Expérience I
Le seuil de reconnaissance de mots et de figures
Cette toute première expérience avait pour but de comparer
la durée nécessaire à la de figures géométriques
plus ou moins complexes, du triangle à l'octogone, en les compar
ant à celles nécessaires pour lire les mots qui les dénomment.
Nous avions ainsi une expérience avec 8 stimulus : 4 figures
(triangle, carré, hexagone, octogone) et les mots correspondants.
Les figures étaient dessinées au trait et s'inscrivaient dans une
surface de 5 x 5 cm. Les mots avaient été dessinés au normographe
en lettres de 6 mm de hauteur.
Figures et mots étaient présentés dans un ordre au hasard, cet
ordre variant d'une série de présentation à l'autre. L'appareil utilisé
était un tachistoscope du type Dodge-Gerbrandt, les stimulus étant à 40
ou 50 cm des yeux du sujet.
Tous les stimulus étaient présentés d'abord à une durée de 6 ms
puis à une autre durée de 7,2 ms, puis de 8,4 ms, c'est-à-dire avec une !
P. FRAISSË 63
échelle de durée en progression géométrique de raison 1,2. Le seuil
était considéré comme atteint quand le sujet, qui n'était pas obligé de
faire des choix forcés, répondait exactement au stimulus, soit par identi
fication de la figure (dénomination) ou du mot (lecture).
Cinq étudiants en psychologie ont servi de sujets à cette expérience.
Les résultats (en ms) se trouvent dans le tableau ci-dessous :
Carré Triangle Hexagone Octogone
Figures . . 8,9 9,1 10,1 11,2
Mots 14,2 17,0 17,0 17,0
Ces résultats sont obtenus à incertitude constante.
Il est remarquable que les seuils de reconnaissance des
figures sont tous plus courts que les seuils de des
mots (p < .001).
Ce résultat peut paraître d'autant plus surprenant que les
temps de réaction verbale (Fraisse, 1960 et 1964) du début du
stimulus au début de la réponse sont plus courts pour les mots
que pour les figures.
Nous ne voyons qu'une interprétation possible. Considérons
que figures et mots sont des formes dessinées. Il est évident que
le graphisme du mot carré est beaucoup plus complexe que celui
de la figure octogonale.
D'ailleurs, à voir les résultats intra-figures et intra-mots,
on voit que le seuil de reconnaissance croît avec la complexité
du dessin géométrique du carré à l'octogone et de la longueur
des mots du carré, mot de 5 lettres aux autres mots qui ont
tous 8 lettres.
Expérience II
Le seuil perceptif en fonction de V incertitude des mots
Nous avions trouvé que le seuil de reconnaissance croissait
proportionnellement au logarithme du nombre des éventualités
dans le cas de syllabes dépourvues de sens. Nous avons repris
le même problème avec des mots de la langue française.
Nous avons neutralisé le rôle de la fréquence en choisissant 30 mots
ayant une fréquence de 3, 4 ou 5 dans le vocabulaire de Gougenheim
et al. (1956), qu'il nous a aimablement communiqué pour des mots de
basse fréquence qui complètent la partie publiée. Pour avoir un matériel 64 MEMOIRES ORIGINAUX
aussi homogène que possible, nous avons choisi des substantifs de
5 lettres n'ayant pas d'accent, ni de double lettre.
Les mots ont été réalisés à la machine à écrire, en caractères
majuscules.
Avec ces 30 mots, nous avons constitué des listes de 2, 4, 8 et 16 mots.
D'un sujet à l'autre, il y avait permutation circulaire des mots pour
que les mêmes mots figurent à tour de rôle dans les listes courtes et
longues. Il y avait seulement 4 mots toujours identiques dans la série
de 16 mots et 2 dans la série de 8, la permutation générale ayant été
faite sur seulement 24 mots.
Ces 24 mots étaient : bourg, tuile, savon, radis, marge, divan, vigne,
borne, filet, verbe, orgue, logis, chute, valet, colis, local, poing, objet,
croix, biche, voile, index, habit, grain. Les 6 mots fixes étaient : canal,

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