Le Seuil de Perception de durée dans l excitation visuelle - article ; n°1 ; vol.31, pg 52-62
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Description

L'année psychologique - Année 1930 - Volume 31 - Numéro 1 - Pages 52-62
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1930
Nombre de lectures 58
Langue Français

Extrait

G. Durup
A. Fessard
II. Le Seuil de Perception de durée dans l'excitation visuelle
In: L'année psychologique. 1930 vol. 31. pp. 52-62.
Citer ce document / Cite this document :
Durup G., Fessard A. II. Le Seuil de Perception de durée dans l'excitation visuelle. In: L'année psychologique. 1930 vol. 31. pp.
52-62.
doi : 10.3406/psy.1930.30001
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1930_num_31_1_30001(Travail des . Laboiatoires de Physiologie des Sensations du Collège
de France et de Psychologie expérimentale de la Sorbonne)
II
LE SEUIL DE PERCEPTION DE DURÉE
DANS L'EXCITATION VISUELLE
Par G. Durup et A. Fessard.
Au cours d'expériences dans lesquelles nous devions compar
er un stimulus lumineux bref, de durée variable, à un second
stimulus durable servant d'étalon fixe, nous avions été frappés
de la différence qu'offrait parfois la première plage dans deux
présentations successives au tachistoscope. Par exemple, si
l'expérimentateur opérait avec 120 a, puis 160 a d'exposition,
la plage paraissait « instantanée » la première fois, « durable »
la seconde. Nous avons rapporté cette observation dans un
précédent article x où nous donnons 140 <* comme première
approximation de la durée limite.
Nous avons systématiquement repris ces mesures. De nouvelles
et nombreuses déterminations, sur nous-mêmes et 4 autres
sujets, ont confirmé l'ordre de grandeur trouvé (notre propre
moyenne est 133 a dans des conditions expérimentales ana
logues) et nous ont apporté des données sur la marge des varia
tions inter- et intra-individuelles. Nous donnons le détail des
résultats dans le paragraphe suivant (II).
En outre, il nous a paru intéressant de recueillir des rensei-
1. G. Durup et A. Fessard, Sur la variation de l'énergie lumineuse et de
l'acuité visuelle en fonction de la durée, à intensité apparente constante
{An. Ps., XXX, 1929, p. 73-86). ET FESSARD. LE SEUIL DE PERCEPTION DE DUREE, ETC. 53 DURHP
gnements analogues dans d'autres domaines sensoriels. Nous
nous sommes contentés de faire, sur les mêmes sujets, quelques
mesures auditives et tactiles (paragraphe III).
Enfin dans la discussion (IV), nous avons essayé de dégager
quelques idées générales de cet ensemble de résultats, sans pré
tendre d'ailleurs à autre chose que l'amorçage de certaines ques
tions jusqu'ici peu débattues.
La littérature semble en effet être assez pauvre en ce qui
concerne le point précis que nous envisageons ici, à savoir le
seuil de perception de durée d'un stimulus continu et homogène.
La méthode tachistoscopique, si largement employée par les
psychologues, a plutôt servi à l'étude des problèmes complexes
de la perception et, plus rarement, à l'analyse des processus
périphériques, qu'à des recherches sur le sens du temps. Et
dans ce dernier domaine, on s'est surtout occupé de temps rel
ativement longs, mettant en jeu des opérations mentales comp
liquées : appréciations et discriminations de durées de l'ordre
de la seconde ou de la minute, localisation temporelle, sens du
rythme, durée du « présent mental », etc.. Plus voisines de nos
préoccupations actuelles sont les questions relatives au seuil de
succession de 2 excitations rapprochées, ou seuil d 'acuité tempor
elle, qui ont donné lieu à tant de travaux, la plupart avec utili
sation de la méthode bien connue du « flicker ». Mais cette sorte
d'expérience ne peut véritablement servir à déterminer le min
imum de durée perceptible comme durée. Pour ce faire, « il con
vient », comme le dit Bourdon1, « d'expérimenter sur des im
pressions qui durent et non sur des impressions
qui se succèdent ». Or, depuis 1907, date à laquelle ces lignes
furent écrites, il ne semble pas qu'on ait beaucoup travaillé
dans ce sens. Nous ne tenterons pas, d'ailleurs, de faire un his
torique, même sommaire, de la question de la perception des
durées brèves. Nous rappellerons seulement la mise au point
de H. Piéron, «Les Problèmes psychophysiologiques de la Per
ception du temps 2», dans laquelle l'auteur énumère les aspects
de la notion de présent qu'il convient de distinguer clairement
et qui, sur le terrain expérimental, peuvent donner lieu à des
mesures liminaires très différentes. Ce sont :
1° L'élément punctiforme d'étendue temporelle, au-dessous
1. B. Bourdon, La perception du temps (Rev. Phil., XXXII, 5, 1907,
p. 449-491).
2. H. Piéron, Les Problèmes psychophysiologiques de la Perception du
temps (An. Ps., XXIV, 1923, p. 1-25). 54 MÉMUIRKS OHIfilNAÜX
duquel aucune discrimination de 2 durées différentes n'est pos
sible ;
2° Le seuil d'acuité temporelle, dont nous avons déjà parlé ;
3° Le de durée, au-dessous duquel une excitation ne pro
voque plus cette impression d'immobilité, de pause, qui nous
la fait qualifier de « durable », indépendamment de toute com
paraison avec un autre stimulus ;
4° Le présent mental, ou durée correspondant à l'appréhen
sion en une seule opération mentale d'un certain intervalle de
temps plus ou moins rempli d'événements.
C'est surtout à propos du 1er et du 3e cas, dont l'étude a été
plus rarement abordée, que les points d'interrogation se posent.
Piéron insiste sur l'existence probable d'une certaine marge
entre l'élément punctiforme et le seuil de durée, marge à l'i
ntérieur de laquelle une excitation, bien que cessant de paraître
durable, est encore distinguable d'une autre excitation un peu
différente. La tâche expérimentale qui s'impose, et dont le pré
sent travail est une première ébauche, consiste à déterminer
statistiquement, pour les différents sens, les deux constantes qui
limitent cette marge. Le seuil de durée, plus facilement acces
sible, a seul jusqu'ici fait l'objet de nos recherches ; mais l'autre
constante ne nous semble pas moins utile, par exemple pour
l'interprétation des 'courbes d'établissement de la sensation.
II
Dispositif. — Nous avons employé comme source une petite
lampe de projection réglable par un rhéostat et devant laquelle
on pouvait disposer un ou plusieurs verres dépolis blancs pour
uniformiser la brillance. Un écran limitait la plage à
1 cm2. Des fils noirs étaient tendus à travers l'ou
verture (fig. 1), servant à la fois de critériums pour
la bonne position de l'œil et d'objet à observer. Un
tel stimulus nous a paru plus habituel, plus facile à fixer et
à juger du point de vue de sa durée, qu'un simple carré lumi
neux, qui éblouit et dont les sujets fuient le centre pour
fixer un côté ou un coin. Mais nous n'obligions pas le sujet à à chaque observation — c'est-à-dire près de 50 fois par
séance et de 2.000 fois au total — le même endroit des lignes. ET FESSARD. LE SEUIL DE PERCEPTION DE DUREE, ETC. 55 DÜRÜP
Notre méfiance envers les situations artificielles, simplifiées à
l'extrême et rigoureusement maintenues avec la répétition des
épreuves, trouve une large défense dans l'article récent de F. -G.
Bartlett1.
Le faisceau lumineux était reçu, à travers l'ouverture d'un
disque de tachistoscope de Michotte, par le système optique
décrit par H. Piéron 2. Un très petit point rouge, projeté dans le
carré limité par les fils, aidait à maintenir la fixation entre deux
apparitions de la plage. L'appareil était muni d'une pupille
artificielle de 1 millimètre de diamètre et d'une lentille d'une
dioptrie, destinée à supprimer l'accommodation.
Méthode. — Nous opérions l'après-midi, entre 15 et 19 heures.
Dans chaque séance, 2 ou 3 temps seulement étaient utilisés,
parfois espacés, parfois identiques, sans que le sujet puisse
avoir d'autres données que le stimulus.
Le sujet se reposait entre chaque détermination, qui compren
ait une vingtaine d'expositions, à 1,6 sec. d'intervalle, durée
d'un tour de disque. Le numéro d'ordre était noté afin que
chaque temps fût testé autant de fois en 1er, 2e et 3e lieu.
En gén&#

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