Le Tonal de la parole (psychologie expérimentale) - Chapitre I. Recherches expérimentales sur la hauteur et la mélodie de la parole parlée, et procédé de notation pratique de la hauteur et de la mélodie de la parole parlée - article ; n°27 ; vol.7, pg 293-314
23 pages
Français

Le Tonal de la parole (psychologie expérimentale) - Chapitre I. Recherches expérimentales sur la hauteur et la mélodie de la parole parlée, et procédé de notation pratique de la hauteur et de la mélodie de la parole parlée - article ; n°27 ; vol.7, pg 293-314

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
23 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

Revue néo-scolastique - Année 1900 - Volume 7 - Numéro 27 - Pages 293-314
22 pages

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1900
Nombre de lectures 30
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Armand Thiéry
Le Tonal de la parole (psychologie expérimentale) - Chapitre I.
Recherches expérimentales sur la hauteur et la mélodie de la
parole parlée, et procédé de notation pratique de la hauteur et
de la mélodie de la parole parlée
In: Revue néo-scolastique. 7° année, N°27, 1900. pp. 293-314.
Citer ce document / Cite this document :
Thiéry Armand. Le Tonal de la parole (psychologie expérimentale) - Chapitre I. Recherches expérimentales sur la hauteur et la
mélodie de la parole parlée, et procédé de notation pratique de la hauteur et de la mélodie de la parole parlée. In: Revue néo-
scolastique. 7° année, N°27, 1900. pp. 293-314.
doi : 10.3406/phlou.1900.1708
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/phlou_0776-5541_1900_num_7_27_1708vin.
Le Tonal de la parole.
(psychologie expérimentale.)
CHAPITRE I.
RECHERCHES EXPÉRIMENTALES.
sur la hauteur et la mélodie de la parole parlée, et procédé
de notation pratique de la hauteur et de la mélodie de la
parole parlée.
Possibilité de la Notation de la Mélodie oratoire.
Il y a dans la parole oratoire une sorte de chant indistinct.
Est in dicendo quidam cantus obscurior.
Cicéron, De Oratore, XVIII.
Il peut sembler à certains que l'idée même du présent
travail soit discutable. On peut se demander si la langue
oratoire, que nous nous proposons comme sujet d'étude, est
bien réellement une mélodie. Il semblerait qu'elle n'est appelée
mélodie que dans un sens étendu de ce mot. l) A supposer
même qu'elle soit une mélodie, cette mélodie est-elle plus que
confusément déterminable? Peut-on distinctement apprécier et
') Cantus (mélodie, chant) signifie avant tout la succession des sons de
différentes hauteurs, lorsque les hauteurs de ces sons successifs sont propor
tionnelles entre elles et à celle d'un même son appelé tonique. L'in dicendo
cantus obscurior, est ce que les Français appellent" vague tonal de la parole „;
c'est la traduction du "koyâotz p.û.oc ou chant du parler, que les Grecs de
l'antiquité opposent au {jlovgiy.ov [xiloç ou mélodie musicale du chant vocal
proprement dit.
REVUE NÉO-SCOLASTIQUE. 20 294 A. THIÉRY.
nommer mathématiquement les intervalles de la parole' ora
toire et les identifier par les notes exactes de l'échelle
musicale ? Enfin, s'il est établi que le parler est une mélodie
stricte et discernable, se borne-t-elle aux seuls intervalles
musicaux usuels ? En d'autres mots, n'y trouve-t-on que les
intervalles diatoniques ? Ne s'y présente-t-il pas aussi des chromatiques et enharmoniques ? Et si on y observe
tantôt les et tantôt les chromatiques et enharmon
iques, quelle est la loi de cette succession dans l'emploi
alterné des deux échelles ?
* *
Le discernement des notes du parler est un problème.
De même que les expériences de laboratoire peuvent seules
nous renseigner sur le nombre maximum de représentations à
un instant donné, sur le temps qui espace les phases d'atten
tion, sur le quantum des divers temps de réaction, c'est aussi
exclusivement par les observations de la psychologie expéri
mentale que nous pouvons être clairement renseignés sur les
particularités de la mélodie que la conscience, sans le secours
du laboratoire, n'aperçoit qu'obscurément dans la parole
parlée.
PREMIÈRE PARTIE.
Délimitation du sujet.
1. IDENTITE DE LA PAROLE PARLÉE ET DU CHANT.
La parole parlée est constituée comme le chant, par des
sons de hauteur fixe et déterminée. l)
') Dans ses communications à l'Académie des Sciences de Paris, le
Dr Sandras détermine Ja variation de la hauteur absolue de la parole dans
des cas d'inhalation de diverses substances pharmaco-dynamiques. '
LE TONAL DE LA PAROLE. 295
Entre ces sons ayant chacun leur hauteur, il existe des
rapports fixes et réguliers qui sont ceux d'une échelle musi
cale pure non tempérée ; c'est l'échelle musicale dite des
instruments à quintes justes. Les sons varient de hauteur de
façon à former les associations symétriques, caractérisant les
rythmes, les incises, les phrases et périodes de toute mélodie.
2. DIFFÉRENCE ENTRE LA PAROLE ET LE CHANT.
Durée des notes parlées. — Les notes parlées étant moins
prolongées que les notes du chant, il est plus difficile d'en aper
cevoir, d'en déterminer et d'en accorder la hauteur. — II n'y a
entre les notes du chant et celles de la parole, que cette seule
différence du plus ou moins de durée des sons : la parole est
constituée de sons proprement dits et non exclusivement de
bruits. ') — II y a donc à ce point de vue, entre le chant et la
parole, la différence qui distingue l'harmonium du piano ; en
effet, l'orgue ayant des notes plus prolongées, nous y avons
"bien plus qu'au clavecin conscience nette des hauteurs. 2) De
même, laissant de côté l'orgue, on peut restreindre l'exemple
au piano seul, et dire que ces notes du chant, à raison
de leur durée prolongée, sont comparables aux sons soutenus
obtenus en appuyant la pédale forte du piano, tandis que les
notes de la parole parlée font penser aux sons brefs et
martelés, obtenus au piano par l'emploi de la pédale sourde.
D'une part, dans le premier cas, la conscience de la hauteur
des sons est plus facile et plus parfaite ; d'autre part, dans le
1) Nous appelons " son „ la sensation acoustique à laquelle nous reconnais
sons une hauteur déterminée, et nous appelons au contraire " bruit „ l'im
pression acoustique à laquelle nous ne pouvons ni directement, ni indirec
tement reconnaître aucune hauteur, ne pouvant y trouver ni une acuité, ni
une gravité déterminée.
2) De là la grande facilité à corriger l'accord des orgues et, d'autre part, la
difficulté du métier d'accordeur de pianos et le grand nombre de pianos
mal accordés par des accordeurs ineptes. (Mahillon, Acoustique, Bruxelles
1872, p. 205). 296 A. THIÉRY.
second, elle est moins nette et plus difficile ; mais, de part et
d'autre, personne ne niera que les sons ont objectivement une
hauteur absolument fixe, indépendamment de leur plus ou
moins grande prolongation.
La brièveté des notes de la parole parlée empêche, en
outre, d'accorder par la méthode des battements deux paroles
parlées simultanées.
3. MÉTHODE D'EXPÉRIMENTATION.
S'appuyant sur ce qui vient d'être dit, le problème de la
notation de la parole parlée se trouve ramené à l'intervention
d'un dispositif permettant artificiellement de donner aux notes
parlées, qui de leur nature sont brèves, une durée aussi grande
que l'on voudra.
Ce procédé devra avoir pour effet de mettre en évidence la
hauteur des notes de la parole parlée.
En effet, étant donné que la seule cause qui empêchait,
d'apercevoir nettement la hauteur, c'était la trop petite durée
des syllabes, le procédé artificiel qui augmentera indéfiniment,
cette durée, supprimera la cause qui seule empêchait l'apercep-
tion et le discernement des hauteurs perçues.
4. — CHOIX DU PROCÉDÉ.
Quatre genres de conditions s'imposent au choix d'un pro
cédé ; elles concernent respectivement : 1° la production et la
3° la conservation de la parole, 2° l'observation de la parole,
notation de la parole, 4° le contrôle.
A. Conditions de production et de conservation de la parole.
Ces conditions sont au nombre de trois :
Premièrement , il est nécessaire, pour la bonne foi de l'e
xpérience, que la parole qu'on se propose de noter soit proférée LE TONAL DE LA PAROLE. 297
par un sujet étranger aux recherches, et parlant avec naturel
sans idée préconçue.
Deuxièmement, le sujet doit être orateur accompli, en pos
session de son organe et de son sujet de discours, pour que sa
parole puisse être régulière et parfaitement adaptée.
Troisièmement, pour le contrôle de la notation, il est néces
saire que le discours soit fixé mécaniquement pour être repro
duit à volonté sans les déformations que la fatigue, l'inattention
ou les variations personnelles feraient éprouver au morceau,
si l'on se contentait de le faire répéter par l'or

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents