Le traitement d un langage artificiel - article ; n°2 ; vol.77, pg 405-415
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Le traitement d'un langage artificiel - article ; n°2 ; vol.77, pg 405-415

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Description

L'année psychologique - Année 1977 - Volume 77 - Numéro 2 - Pages 405-415
Résumé
Dans les expériences ordinaires de psycholinguistique, il est difficile sinon impossible de différencier le rôle de la syntaxe de celui de la sémantique. Dans l'expérience présente, entièrement contrôlée par ordinateur, l'utilisation d'éléments artificiels qui ne convoient aucune signification particulière pour les sujets, permet d'étudier isolément les effets de la complexité formelle d'une phrase sur son temps de décodage. Les structures retenues comportent des enchâssements et des transformations passives. Certaines de ces structures sont isomorphes à des phrases des langues naturelles. Et au plan des résultats l'ordre de difficulté trouvé ici avec des phrases artificielles est en parfait accord avec celui qui a pu être trouvé par ailleurs avec des phrases naturelles. Au demeurant, un modèle simple du sujet, basé sur des opérations de mise en relation et d'inversion, se trouve validé par les résultats.
Summary
In current experiments in psycholinguistics, it is very difficult if not impossible to differentiate the role of syntax from the role of semantics. In the present experiment, the use of artificial elements that do not convey any particular meaning enables us to study separately the influence of the formai complexity of the sentence on the processing duration.
The material is composed of embedded structures and passive forms. Some of these structures are isomorphic to natural language sentences. The results show that durations for processing artificial sentences are ordered in the same fashion as durations for processing natural sentences. The results validate a model of the subject based on relation operations and inversion operations.
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1977
Nombre de lectures 10
Langue Français

Extrait

Pierre Bovet
J.-P. Le Moan
Juan Segui
Le traitement d'un langage artificiel
In: L'année psychologique. 1977 vol. 77, n°2. pp. 405-415.
Résumé
Dans les expériences ordinaires de psycholinguistique, il est difficile sinon impossible de différencier le rôle de la syntaxe de celui
de la sémantique. Dans l'expérience présente, entièrement contrôlée par ordinateur, l'utilisation d'éléments artificiels qui ne
convoient aucune signification particulière pour les sujets, permet d'étudier isolément les effets de la complexité formelle d'une
phrase sur son temps de décodage. Les structures retenues comportent des enchâssements et des transformations passives.
Certaines de ces structures sont isomorphes à des phrases des langues naturelles. Et au plan des résultats l'ordre de difficulté
trouvé ici avec des phrases artificielles est en parfait accord avec celui qui a pu être trouvé par ailleurs avec des phrases
naturelles. Au demeurant, un modèle simple du sujet, basé sur des opérations de mise en relation et d'inversion, se trouve validé
par les résultats.
Abstract
Summary
In current experiments in psycholinguistics, it is very difficult if not impossible to differentiate the role of syntax from the role of
semantics. In the present experiment, the use of artificial elements that do not convey any particular meaning enables us to study
separately the influence of the formai complexity of the sentence on the processing duration.
The material is composed of embedded structures and passive forms. Some of these structures are isomorphic to natural
language sentences. The results show that durations for processing artificial sentences are ordered in the same fashion as
durations for processing natural sentences. The results validate a model of the subject based on relation operations and inversion
operations.
Citer ce document / Cite this document :
Bovet Pierre, Le Moan J.-P., Segui Juan. Le traitement d'un langage artificiel. In: L'année psychologique. 1977 vol. 77, n°2. pp.
405-415.
doi : 10.3406/psy.1977.28207
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1977_num_77_2_28207de Psychologie expérimentale et comparée'1 Laboratoire
Université Eené-Descartes et E.P.H.E., 3e section
associé au C.N.R.S.
LE TRAITEMENT D'UN LANGAGE ARTIFICIEL
par Pierre Bovet2, Jean-Pierre Le Moan3
et Juan Segui4
SUMMARY
In current experiments in psycholinguistics, it is very difficult if not
impossible to differentiate the role of syntax from the role of semantics.
In the present experiment, the use of artificial elements that do not convey
any particular meaning enables us to study separately the influence of
the formal complexity of the sentence on the processing duration.
The material is composed of embedded structures and passive forms.
Some of these structures are isomorphic to natural language sentences.
The results show that durations for processing artificial sentences are
ordered in the same fashion as durations for processing natural
The results validate a model of the subject based on relation operations
and inversion operations.
INTRODUCTION
La mise en échec de l'hypothèse de correspondance stricte
entre complexité syntaxique et complexité psychologique des
énoncés a suscité ces dernières années une nouvelle ligne de
recherches qui s'efforcent de dégager les stratégies perceptives
employées par les sujets dans des tâches de production et
1. 28, rue Serpente, 75006 Paris.
2. Actuellement au Laboratoire de Psychologie expérimentale, 29, avenue
Robert-Schuman, 13100 Aix.
3. U.E.R. de Mathématiques, Logique formelle et Informatique, 12, rue
Cujas, 75005 Paris.
4. Laboratoire de Psychologie expérimentale et comparée.
L'Année psychologique 2/77, 405-416 P. Bovet, J.-P. Le Moan et J. Segui 406
de compréhension linguistiques (Bever, 1970 ; Amy, 1973 ;
Slobin, 1973 ; Fodor, Bever, et Garret, 1974). Parmi les stratégies
proposées, certaines reposent exclusivement sur la prise en
considération de la structure formelle des énoncés, c'est-à-dire
qu'elles sont tout à fait indépendantes de la signification de
ceux-ci. Au regard de ces stratégies formelles d'analyse, toute
structure syntaxique peut être classée selon le degré de dif
ficulté qu'offre son analyse et la question se pose de savoir
quelles sont les particularités des structures syntaxiques qui
font problème pour l'application de ces stratégies.
Une réponse à cette question a été avancée par Slobin (1973)
qui propose un principe universel selon lequel l'interruption ou
le réarrangement des unités linguistiques pose des problèmes
pour le traitement des énoncés. Sheldon (1974) a reformulé ce
principe sous la forme de l'affirmation empirique suivante :
« Un énoncé avec une interruption ou un réarrangement des
unités linguistiques peut être plus difficile à traiter qu'un énoncé
qui ne contient pas une ou un réarrangement. »
Les unités linguistiques généralement considérées sont les
propositions élémentaires SV(O) ; celles-ci semblent en effet
correspondre aux unités fonctionnelles d'analyse (Fodor, Bever
et Garret, 1974). Dans cette perspective, l'analyse perceptive
de la phrase implique la « récupération » ou le « rétablissement »
des propositions élémentaires sous-jacentes et l'affirmation de
Sheldon établit que cette sera d'autant moins
aisée que : a) les termes d'une même proposition élémentaire ne
sont pas en contiguïté dans la séquence (il y a interruption de
l'unité linguistique), et b) les termes de la
sont disposés dans un ordre autre que l'ordre canonique SV(O)
(il y a réarrangement par rapport à cet ordre canonique). Le
principe de Slobin et l'affirmation de Sheldon sont clairement
liés au fait que le langage est analysé de manière séquentielle,
car ils supposent une réorganisation de la séquence présentée
pour atteindre les unités fonctionnelles qui sous-tendent la per
ception et la compréhension du langage1.
1. Dans certains travaux de psycholinguistique, on a cherché à mesurer
de manière très directe le degré de difficulté lié à la récupération des propos
itions de base selon la structure superficielle de l'énoncé présenté. Ainsi
par exemple Peterfalvi et Locatelli (1971) étudient le temps nécessaire pour
rétablir la relation sujet-objet des propositions de base correspondant à
des énoncés complexes de différentes structures syntaxiques (voir également
Foss et Lynch, 1969). traitement d'un tangage artificiel 407 Le
La question soulevée dans cet article est de savoir si la carac-
térisation des séquences, dérivée du principe de Slobin, ne peut
pas être transposée sur un matériel non linguistique.
L'emploi d'un matériel artificiel permet d'une part de définir
d'une manière explicite les unités d'analyse à considérer, et
d'autre part de faire varier de façon systématique les facteurs
structuraux envisagés.
Les résultats de notre recherche devraient permettre de
déterminer en premier lieu si les facteurs structuraux d'inter
ruption et de rearrangement conditionnent le processus de déco
dage des séquences artificielles, et en second lieu s'ils le font
d'une manière analogue à celle constatée pour le traitement
d'énoncés linguistiques.
Il faut souligner toutefois que bien que les séquences utilisées
dans cette recherche reproduisent — à un certain niveau d'ana
lyse — des structures correspondant à des phrases de la langue
naturelle, nous ne pensons pas que lors de leur traitement ces
séquences soient « assimilées » à des phrases, ni encore que des
stratégies d'analyse syntaxique soient « transférées » d'un matériel
à l'autre. Le point qui nous intéresse est qu'aussi bien pour le tra
itement des séquences linguistiques que pour celui des séquences
artificielles les sujets doivent opérer sur une suite de symboles
afin d'établir des relations définies entre eux. Notre hypothèse
de travail affirme que dans les deux cas l'établissement de ces
relations est conditionné par des contraintes très générales liées
à la structure séquentielle du stimulus. Ces contraintes seront
précisées dans le prése

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