Le Ve Congrès de psychologie expérimentale (Berlin, 16-19 avril 1912) - compte-rendu ; n°1 ; vol.19, pg 236-256
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Description

L'année psychologique - Année 1912 - Volume 19 - Numéro 1 - Pages 236-256
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1912
Nombre de lectures 21
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Paul Menzerath
VIII. Le Ve Congrès de psychologie expérimentale (Berlin, 16-19
avril 1912)
In: L'année psychologique. 1912 vol. 19. pp. 236-256.
Citer ce document / Cite this document :
Menzerath Paul. VIII. Le Ve Congrès de psychologie expérimentale (Berlin, 16-19 avril 1912). In: L'année psychologique. 1912
vol. 19. pp. 236-256.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1912_num_19_1_3920VIII
LE Ve CONGRÈS DE PSYCHOLOGIE
EXPÉRIMENTALE
(Berlin, 16-19 avril 1912.)
Par Paul Menzerath.
Les congrès allemands de psychologie expérimentale ont toujours
et avant tout une allure purement scientifique ; toutefois, à ce point
de vue, le congrès de Berlin surpasse certainement les autres. Le
congrès de Berlin avait réuni à peu près tous les gens notables qui
s'occupent en Allemagne de la psychologie, plus ou moins expéri
mentale. Quelques étrangers représentaient, comme d'habitude, leurs
pays. Le nombre des communications annoncées était très consi
dérable, de là une délimitation du temps à accorder aux différents
rapporteurs, s'imposait. Malheureusement, on ne peut pas prétendre
que tous les auteurs se soient conformés à cette nécessité. Donner
une relation des communications, faites à ce congrès, n'est pas
chose facile; et je me permettrai même, au cours de ces notes,
d'abandonner, en temps utile, la pratique objective des rappor
teurs pour ajouter ou un mot de critique ou une suggestion1.
Je ferai usage de ce privilège subjectif notamment pour les
rapports qui intéressent spécialement les lecteurs de cette revue,
le premier, par exemple, qui était de :
M. W. Stern : Les méthodes psychologiques de la mesure de l'intell
igence. — M. Stern donne de l'intelligence une définition fort accep
table : « L'intelligence est l'adaptibilité générale à des devoirs et
conditions nouveaux de la vie ». Il distingue ainsi l'intelligence de
tous les autres phénomènes psychiques supérieurs : de la mémoire
en mettant l'accent sur le devoir neuf et la condition nouvelle, du
1. Tout en ayant assisté à presque toutes les séances, j'avais pris fort
peu de notes pour mon propre usage. La demande de la rédaction de
ï' 'Année psychologique, m'a mis un peu dans l'embarras. Mais l'éditeur
A. Barth, à Leipzig a fort aimablement mis à ma disposition les comptes
rendus des auteurs mêmes. Je lui en suis très reconnaissant. — Ve CONGRÈS DE PSYCHOLOGIE EXPÉRIMENTALE 237 MENZERATH.
génie en parlant de l'adaptation en comparaison avec la création du
génie, du talent enfin en disant que cette adaptabilité est générale.
a. Les personnes adultes anormales sont généralement du ressort de
la psychiatrie, et tout psychiatre qui se respecte, a élaboré son
propre « questionnaire » pour l'examen mental (Rieger, Ziehen,
Kraepelin, Sommer, Gregor, Bernstein, Rossolimo). Mais ces question
naires se basent généralement sur le préjugé que voici : on suppose
que l'homme normal doit disposer de telle ou telle connaissance.
Seulement, les recherches expérimentales de Rodenwaldt et de
Klieneberger — d'autres ont été faites en France, sur des soldats —
démontrent que les connaissances « normales » sont très difficiles
à délimiter. (J'ai également fait des recherches dans cette voie, en
posant à des gens instruits ou non dix questions d'apparence très
banale; la date de la Noël, le nombre des jours de la semaine, du
mois, de l'année et de l'année bissextile, le nombre des centimètres
par mètre, des mètres par kilomètre — et le résultat a pleinement
confirmé celui de Rodenwaldt et de Mœbius).
b. Des individus jeunes anormaux. — Ici, les difficultés augmentent
encore; car on dispose moins encore que pour l'adulte d'un étalon
sur lequel on peut mesurer l'enfant, chaque âge ayant son
spécial, qu'il faut, par conséquent, connaître. C'est là le point de
départ des études de Binet et Simon qui aboutirent à « l'échelle
métrique de l'intelligence ». Nous en dirons tantôt davantage.
c. Enfants normaux et adolescents. — Les recherches sur les
enfants normaux garderont leur valeur propre pour la pédagogie
moderne qui veut une instruction individuelle. Il y a des différences
d'intelligence même là où la valeur de celle-ci est la même (intell
igence analytique ou synthétique). La recherche des «corrélations»
avec le « facteur central » est ici de haute importance, et une dis
tribution des élèves selon leurs capacités individuelles est sérieus
ement à prendre en considération.
d. Adultes normaux. — Ici, nous ne savons encore presque rien.
Pourtant cette étude s'impose pour plusieurs raisons, notamment
en vue de la profession à choisir (« vocation bureaux » en Amériq
ue), en vue du service militaire pour éliminer les sujets anormaux
comme « indésirables », etc.
L'importance de toutes ces études se comprend directement, mais
ceci nous conduit en même temps à donner des avertissements
pour prévenir quelques dangers :
1. Ce que nous savons pour le moment, ce sont des préliminaires,
et pas plus.
2. Il ne faut pas confier cet examen à la légère à n'importe qui
veut éprouver ses forces.
3. Il ne faut pas exagérer la valeur des tests, qui ne peuvent
donner que des directions, sans remplacer un examen approfondi.
Les tests simples et les séries de tests. — Le nombre des tests
simples est légion, les psychologues et les psychiatres en ont élaboré
une foule (voir les livres de Piéron, Toulouse et Vaschide et celui 238 MÉMOIRES ORIGINAUX
de Whipple), ce qui nous importe le plus dans notre cas c'est la
possibilité de graduer les difficultés et d'attribuer un test à un
âge déterminé.
Un test unique ne dit pas beaucoup. « Un test ne signifie rien, dit
Binet, mais cinq ou six tests signifient quelque chose... C'est donc
surtout sur ce principe de la multiplicilé des tests qu'il faut attirer
l'attention des psychologues. »
Mais comment évaluer, grâce à l'examen de tests, le degré
d'intelligence d'un sujet? La difficulté principale, c'est que l'enfant
ne résout qu'en partie les tests de son âge, mais qu'il donne des
réponses exactes pour des d'âges supérieurs. On a donc à
tenir compte de la dispersion des réponses.
L'idée de Binet était : cinq tests résolus d'âges supérieurs compt
ent pour une année. La résultante générale indique ■<. le niveau
mental » de l'enfant; une même résultante pouvant se former par
le calcul de tests très différents, Yétendue de la dispersion (Streu
ungsbreite) a évidemment son importance. Un enfant, par exemple,
dont les réponses varient entre six et dix ans aura la même résul
tante qu'un autre dont les tests varient de six à neuf ou entre
sept et neuf ans. Le calcul est donc plus compliqué que Binet
n'attendait.
La comparaison du « niveau mental » avec l'âge réel indique
dans une certaine mesure l'intelligence relative, soit une normale ou
une avance, ou un retard, ou enfin une stagnation. Mais cette relation
n'est pas si simple, comme nous verrons plus tard; car le même
écart n'a pas la même valeur pour les différents âges et chaque
année aura d'autant plus de valeur que l'âge absolu est bas. Pour
remédier à cet inconvénient, Stern propose le calcul du quotient :
10- IA
(IQ = niveau mental, IA = âge d'intelligence, LA= âge réel)
un quotient qui sera égal à 1 si l'enfant est normal, inférieur à 1 s'il
ne l'est pas.
Il y a encore d'autres points à relever : différentes recherches
dans différents pays ont prouvé, sans exception, que les tests des
jeunes âges sont trop faciles, tandis que ceux d'âges supérieurs
sont trop difficiles (Bobertag, Goddard, Miss Johnston, Bloch et
Preiss, Terman and Ghilds, Mlle Descœudres). Ensuite, M. Decroly
et Mlle Degand l'ont prouvé, les différentes classes sociales ne répon
dent pas aux mêmes âges d'intelligence, de sorte que les enfants
des classes aisées avancent sur ceux des classes pauvres (de deux
ans environ).
L 'intelligence et le re

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