Les contrats de crédit dans une relation de long terme. De la main invisible à la poignée de main.  - article ; n°4 ; vol.47, pg 937-962
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Les contrats de crédit dans une relation de long terme. De la main invisible à la poignée de main. - article ; n°4 ; vol.47, pg 937-962

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Description

Revue économique - Année 1996 - Volume 47 - Numéro 4 - Pages 937-962
Les incertitudes sur l'issue de la relation de crédit de clientèle ont une double origine : la banque cherche à s'assurer que son client pourra la rembourser, l'emprunteur souhaite obtenir des assurances sur les conditions d'accès au crédit dans le futur. De la littérature théorique se dégagent deux principes de coordina­tion optimale entre prêteur et emprunteur dans le long terme : (1) le contrat incitatif inspiré de la théorie de l'agence ; (2) le contrat implicite qui fournit une assurance mutuelle (réduction de l'asymétrie d'information pour le prêteur et traitement privi­légié de l'emprunteur). Sont discutées la nécessité et la crédibilité de la confiance. La conclusion s'interroge sur l'intégration de principes extérieurs aux contractants, tels que la justice et la réputation.
Uncertainties on the outcome of a customer credit relation have two origins : the bank wants to get insurance that its customer will be able to reimburse, the borrower hopes to get insurance on its ability to lend in the future. From the theo­retical literature come out two distinct issues on the optimal way to coordinate bor­rower and lender in the long term : (1) the incentive contract built from the theory of agence to complete the « invisible hand » ; (2) the implicit contract with mutual gains. Then we deal with trust. Necessity and credibility of trust are discussed. As a conclusion we show how these theoretical works deal with the problems of social constituents, like justice or reputation.
26 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1996
Nombre de lectures 48
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Madame Dorothée Rivaud-
Danset
Les contrats de crédit dans une relation de long terme. De la
main invisible à la poignée de main.
In: Revue économique. Volume 47, n°4, 1996. pp. 937-962.
Résumé
Les incertitudes sur l'issue de la relation de crédit de clientèle ont une double origine : la banque cherche à s'assurer que son
client pourra la rembourser, l'emprunteur souhaite obtenir des assurances sur les conditions d'accès au crédit dans le futur. De la
littérature théorique se dégagent deux principes de coordina-tion optimale entre prêteur et emprunteur dans le long terme : (1) le
contrat incitatif inspiré de la théorie de l'agence ; (2) le contrat implicite qui fournit une assurance mutuelle (réduction de
l'asymétrie d'information pour le prêteur et traitement privi-légié de l'emprunteur). Sont discutées la nécessité et la crédibilité de la
confiance. La conclusion s'interroge sur l'intégration de principes extérieurs aux contractants, tels que la justice et la réputation.
Abstract
Uncertainties on the outcome of a customer credit relation have two origins : the bank wants to get insurance that its customer
will be able to reimburse, the borrower hopes to get insurance on its ability to lend in the future. From the theo-retical literature
come out two distinct issues on the optimal way to coordinate bor-rower and lender in the long term : (1) the incentive contract
built from the theory of agence to complete the « invisible hand » ; (2) the implicit contract with mutual gains. Then we deal with
trust. Necessity and credibility of trust are discussed. As a conclusion we show how these theoretical works deal with the
problems of social constituents, like justice or reputation.
Citer ce document / Cite this document :
Rivaud-Danset Dorothée. Les contrats de crédit dans une relation de long terme. De la main invisible à la poignée de main. In:
Revue économique. Volume 47, n°4, 1996. pp. 937-962.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1996_num_47_4_409829Les contrats de crédit
dans une relation de long terme
De la main invisible à la poignée de main
Dorothée Rivaud-Danset*
Les incertitudes sur i'issue de la relation de crédit de clientèle ont une double
origine : la banque cherche à s'assurer que son client pourra la rembourser,
l'emprunteur souhaite obtenir des assurances sur les conditions d'accès au crédit
dans le futur. De la littérature théorique se dégagent deux principes de coordinat
ion optimale entre prêteur et emprunteur dans le long terme : (1) le contrat incitatif
inspiré de la théorie de l'agence ; (2) le contrat implicite qui fournit une assurance
mutuelle (réduction de l'asymétrie d'information pour le prêteur et traitement privi
légié de l'emprunteur). Sont discutées la nécessité et la crédibilité de la confiance.
La conclusion s'interroge sur l'intégration de principes extérieurs aux contractants,
tels que la justice et la réputation.
THE CONTRACTS OF CREDIT IN A LONG TERM RELATIONSHIP FROM
THE INVISIBLE HAND TO THE HANDSHAKE
Uncertainties on the outcome of a customer credit relation have two origins :
the bank wants to get insurance that its will be able to reimburse, the
borrower hopes to get on its ability to lend in the future. From the theo
retical literature come out two distinct issues on the optimal way to coordinate bor
rower and lender in the long term : (1) the incentive contract built from the theory
of agence to complete the « invisible hand » ; (2) the implicit contract with mutual
gains. Then we deal with trust. Necessity and credibility of trust are discussed. As
a conclusion we show how these theoretical works deal with the problems of
social constituents, like justice or reputation.
Classification JEL : D8, GO
« Le crédit et l'endettement ont toujours posé des problèmes particuliers de
compréhension aux économistes, au-delà des problèmes associés à la product
ion, l'échange et la consommation de biens "ordinaires"... ». C'est ainsi que
E. Baltensberger introduit la rubrique « Crédit » dans le New Palgrave ([1988],
p. 715). En effet, le prêt est un échange intertemporel, quelque chose est donné
dans le présent en échange de quelque chose dans le futur, ou vice versa, si on se
place du point de vue de l'emprunteur. L'incertitude sur le futur est double, elle
dépend des « états du monde » et du comportement de l'autre dans le futur. « Au
* Université Paris XEH - CREI, avenue Jean-Baptiste-Clément, 93430 Villetaneuse.
937
Revue économique — N° 4, juillet 1996, p. 937-962. Revue économique
moment de l'échange, les deux parties ignorent quelle sera l'issue finale de cet
échange... Chacun a donc intérêt à obtenir de l'autre des engagements sur son
comportement futur. » (Gamier [1986], p. 315.) Cette remarque, suscitée par le
contrat de travail, peut être étendue au contrat de crédit. Il existe plusieurs
façons d'obtenir de l'autre des engagements sur son comportement : par un cont
rat complet, par l'incitation, par des règles de conduite, par l'intérêt mutuel, par
la réputation, enfin par la confiance. Cette contribution se propose d'interroger
la littérature théorique sur les principes constitutifs des contrats de crédit ins
crits dans une relation de long terme.
Bien que l'économie néo-classique, a priori, n'ait pas à se préoccuper de
l'information1, la littérature sur la relation de crédit s'est développée depuis une
vingtaine d'années, en relâchant l'hypothèse d'information parfaitement conte
nue dans le prix et en lui substituant celle imparfaite ou asymétri
que, catégorie conceptuelle qui résume les failles de la relation marchande
décentralisée, au regard du marché walrasien. Une grande partie des travaux
concernant la relation entre prêteur et emprunteur s'inscrit en référence à la
théorie de l'agence : la relation de crédit est conceptualisée sous la forme d'un
contrat incitatif optimal qui permet au principal - la banque ou les prêteurs ult
imes - de surmonter les défauts d'information. Mais dans une relation de long
terme, l'asymétrie d'information ne concerne pas seulement la banque mais
aussi l'emprunteur, aussi convient-il de rechercher d'autres principes de contrac-
tualisation.
Cet article réduit et élargit le champ d'investigation usuel du contrat de cré
dit. Il postule l'existence de la banque, existence qui peut se déduire de la rela
tion de crédit ou d'une autre fonction (la théorie de l'intermédiation financière
enseigne que la banque est une solution optimale à une série de problèmes tels
que la diversification des risques, la production de liquidité, l'asymétrie d'info
rmation entre prêteurs et emprunteurs ultimes). Afin d'étayer l'hypothèse selon
laquelle des principes différents permettent à la banque et/ou à l'emprunteur de
traiter l'incertitude dans la durée, l'investigation ne s'est pas limitée strictement
à la théorie des contrats de crédit. La recherche des principes constitutifs de la
relation de crédit à long terme a guidé la sélection d'un petit nombre de modèles
privilégiant, bien entendu, les modèles multi-périodes, mais cette exploration
des problèmes et des modalités de construction de la relation de crédit de long
terme ne relève aucunement d'une approche de la littérature théorique qui soit
soucieuse d'exhaustivité. En revanche, elle cherche à éclairer des problèmes qui
ne sont pas dominants dans la littérature sur le crédit (l'incertitude subie par
l'emprunteur ; l'intérêt et la validité de la confiance), et, s'agissant de travaux
dont les résultats sont bien connus, elle entend essentiellement en dégager les
hypothèses implicites ou explicites sur les capacités des acteurs et sur la
conception du temps. La première partie présente quelques contributions rele
vant de la théorie standard du crédit - la théorie de l'agence -, centrées sur les
1. Bien que l'influence exercée par le théorème de Modigliani-Miller [1959] sur la
neutralité des intermédiaires financiers ait incité les théoriciens du crédit à se préoccuper
de démontrer que la raison d'être des banques {versus la finance directe) repose sur leur

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