Les déterminants cognitifs de l apprentissage de la lecture : une revue critique des comparaisons entre bons et mauvais lecteurs - article ; n°4 ; vol.92, pg 559-582
25 pages
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Les déterminants cognitifs de l'apprentissage de la lecture : une revue critique des comparaisons entre bons et mauvais lecteurs - article ; n°4 ; vol.92, pg 559-582

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Description

L'année psychologique - Année 1992 - Volume 92 - Numéro 4 - Pages 559-582
Summary : Cognitive factors in reading acquisition : A critical review of comparisons of good and bad readers.
This critical review analyse research on individual differences in reading acquisition. Studies of working memory, syntactic awareness, the mental lexicon and the capture of phonological information are presented and analysed. With the example of a study by Juel et al. (198b) we emphasize that future research should apply a multidimensional longitudinal approach for a better understanding of reading acquisition. However, these studies must be accompanied with research on ivriting for a comprehension of individual differences in learning to read.
Key-words : reading acquisition, individual differences.
Résumé
Cette revue critique se propose de présenter quelques travaux qui traitent des différences individuelles lors de l'acquisition de la lecture. On présente et on analyse plus précisément l'importance de la connaissance syntaxique, de la mémoire de travail, du registre lexical et enfin de la saisie de l'information phonologique. Pour cette dernière, on s'attarde sur le manque de connaissance de sa structure factorielle ne permettant pas d'évaluer précisément sa relation avec l'apprentissage de la lecture. En prenant appui sur l'étude de Juel, Griffith et Gouth (1986), on insiste sur l'importance d'appliquer dans le futur des plans longitudinaux multifactoriels pour mieux comprendre l'acquisition de la lecture. De plus, ils peuvent être accompagnés des travaux sur l'écriture pour une meilleure compréhension de l'apprentissage de la lecture.
Mots clés : acquisition de la lecture, différences individuelles.
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1992
Nombre de lectures 24
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Thierry Marivain
Les déterminants cognitifs de l'apprentissage de la lecture : une
revue critique des comparaisons entre bons et mauvais lecteurs
In: L'année psychologique. 1992 vol. 92, n°4. pp. 559-582.
Abstract
Summary : Cognitive factors in reading acquisition : A critical review of comparisons of good and bad readers.
This critical review analyse research on individual differences in reading acquisition. Studies of working memory, syntactic
awareness, the mental lexicon and the capture of phonological information are presented and analysed. With the example of a
study by Juel et al. (198b) we emphasize that future research should apply a multidimensional longitudinal approach for a better
understanding of reading acquisition. However, these studies must be accompanied with research on ivriting for a comprehension
of individual differences in learning to read.
Key-words : reading acquisition, individual differences.
Résumé
Cette revue critique se propose de présenter quelques travaux qui traitent des différences individuelles lors de l'acquisition de la
lecture. On présente et on analyse plus précisément l'importance de la connaissance syntaxique, de la mémoire de travail, du
registre lexical et enfin de la saisie de l'information phonologique. Pour cette dernière, on s'attarde sur le manque de
connaissance de sa structure factorielle ne permettant pas d'évaluer précisément sa relation avec l'apprentissage de la lecture.
En prenant appui sur l'étude de Juel, Griffith et Gouth (1986), on insiste sur l'importance d'appliquer dans le futur des plans
longitudinaux multifactoriels pour mieux comprendre l'acquisition de la lecture. De plus, ils peuvent être accompagnés des
travaux sur l'écriture pour une meilleure compréhension de l'apprentissage de la lecture.
Mots clés : acquisition de la lecture, différences individuelles.
Citer ce document / Cite this document :
Marivain Thierry. Les déterminants cognitifs de l'apprentissage de la lecture : une revue critique des comparaisons entre bons
et mauvais lecteurs. In: L'année psychologique. 1992 vol. 92, n°4. pp. 559-582.
doi : 10.3406/psy.1992.29541
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1992_num_92_4_29541L'Année Psychologique, 1992, 92, 559-582
REVUE CRITIQUE
Groupe de Recherche en Psychologie différentielle
Laboratoire de expérimentale
Université Rennes II Haute-Rretagne1
LES DÉTERMINANTS COGNITIFS
DE L'APPRENTISSAGE DE LA LECTURE :
UNE REVUE CRITIQUE DES COMPARAISONS
ENTRE BONS ET MAUVAIS LECTEURS
par Thierry Marivain2
SUMMARY : Cognitive factors in reading acquisition : A critical
review of comparisons of good and bad readers.
This critical review analyse research on individual differences in
reading acquisition. Studies of working memory, syntactic awareness, the
mental lexicon and the capture of phonological information are presented
and analysed. With the example of a study by Juel et al . (1 98b) we emphasize
that future research should apply a multidimensional longitudinal approach
for a better understanding of reading acquisition. However, these studies
must be accompanied with research on writing for a comprehension of
individual differences in learning to read.
Key-words : reading acquisition, individual differences.
CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES
La lecture est classiquement analysée à partir de deux catégories
de procédures. La première correspondrait à l'ensemble des procédures
spécialisées dans le décodage de l'information, la seconde serait plus
impliquée dans les traitements de plus haut niveau. De cette dichotomie,
deux types de modélisations ont prévalu. Le premier fait l'hypothèse
1. 6, avenue Gaston-Berger, 35043 Rennes.
2. Je remercie Jacques Juhel et Alain Lieury pour les suggestions et
conseils amicaux qui ont amélioré une première version de ce travail. 560 Thierry Marivain
que le traitement de l'information est dirigé par les données : la lecture
exigerait d'abord la perception séquentielle des caractères de chaque
lettre, des lettres, des groupes de lettres et enfin des mots (Laberge
et Samuels, 1974). L'autre tendance met plus en avant le rôle directeur
des concepts. Dans cette optique, la perception des lettres serait facilitée
par les contraintes sémantiques de la phrase (Goodman, 1967 ; Smith,
1980).
Ces conceptions ont été remplacées par la suite par des modéli
sations interactives se caractérisant par une relative interdépendance
des traitements mis en jeu soit dans la reconnaissance des mots, soit
dans l'extraction du message du texte (Perfetti, 1985). Par exemple,
Stanovich (1980, 1989) suggère que lire serait le résultat de multiples
sources de traitements de haut et de bas niveau, mais qu'en cas de
déficits le lecteur ferait appel aux sources qui restent efficaces. Ainsi
les lecteurs déficients dans l'automatisation des processus activés dans
la reconnaissance des mots sélectionneraient généralement de manière
compensatoire une stratégie basée sur le contexte pour identifier les
item verbaux (Sprenger-Charolles, 1988a et b ; Stanovich, 1992).
Il semble qu'une telle description globale des différences indivi
duelles lors de l'apprentissage de la lecture ne soit pas, du moins pour
le moment, contredite par les faits empiriques. Plus précisément, il
est admis que les traitements relatifs à la compréhension ne deviennent
efficaces que lorsque l'enfant possède un niveau d'automatisation
suffisant dans les processus intervenant dans le décodage de l'informa
tion verbale (Vellutino, 1991).
A la lueur de ces hypothèses, l'apprentissage de la lecture semble
exiger la mise en place de nombreuses compétences (Carr, 1981) :
certaines d'entre elles sont sans doute utilisées avant même un réel
apprentissage de la lecture, certains déterminants cognitifs ont, quant
à eux, des relations changeantes avec le niveau de maîtrise du langage
écrit. Aussi, nous nous proposons d'analyser plus précisément quelques
compétences susceptibles d'expliquer les différences individuelles chez
l'apprenti lecteur.
I - COMPÉTENCES LINGUISTIQUES GÉNÉRALES ET LECTURE
La lecture exige une certaine maîtrise du langage oral (Catts, 1989 ;
Mann et Brady, 1988). Mais elle nécessite aussi l'activation d'autres
compétences linguistiques qui n'émergent que lors de la confrontation
au langage écrit. De nombreux travaux se sont donc intéressés au rôle
des traitements phonologique et syntaxique lors de l'apprentissage de
la lecture. Apprentissage de la lecture 561
a I La saisie de l'information phonologique
Si les auteurs semblent accepter le faible pouvoir discriminatif
de la perception de la parole pour expliquer les différences individuelles
en lecture (Kamhi, Catts et Mauer, 1990 ; Wallach, Wallach, Dozier
et Kapla, 1977), il n'en va pas de même lorsque l'on s'intéresse à la
saisie de l'information phonologique écrite. Les langages alphabétiques
écrits comme le nôtre ont la particularité de contenir une partie de
l'information phonémique pour la prononciation des mots. L'hypothèse
que la maîtrise de la lecture exige de bonnes compétences dans la
connaissance de la structure phonémique de la langue semble justifiée
(Content, 1984, 1985). Le phonème serait peut-être, comme le propose
De Gelder (1990), l'interface entre le langage oral et écrit.
Cependant, le caractère abstrait de ces unités minimales de son
et leurs chevauchements lors de la prononciation (Liberman, Cooper,
Shankweiler et Studdert- Kennedy, 1967) rendent difficile, voire imposs
ible, leur détection sans l'intervention d'une personne qui communiq
uera à l'enfant les règles usuelles de prononciation. La maîtrise du
caractère segmentai du langage écrit n'émerge donc pas spontanément
avant l'apprentissage de la lecture (Morais, Cary, Alegria et Bertelson,
1979). Au-delà des problèmes définitoires inhérents à son étude (les
auteurs utilisant souvent les termes de phonémique, phonologique et
phonétique dans le même sens, voir par exemple Ehri, 1989), il semble
réaliste d'accorder à la maîtrise phonologique (phonological awareness)
une place de choix dans l'explication des différences individuelles en
lecture.
Par exemple, Lundberg et Hoien (1989) comparent le niveau de
réussite dans des épreuves phonologiques d'enfants dyslexiques
(35 sujets) à celui d'un groupe contrôle (395 sujets) ayant des perfor
mances similaires dans une

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