Les échanges économiques euro-arabes : problèmes et perspectives - article ; n°114 ; vol.29, pg 341-363
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Description

Tiers-Monde - Année 1988 - Volume 29 - Numéro 114 - Pages 341-363
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1988
Nombre de lectures 32
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jacques Percebois
Les échanges économiques euro-arabes : problèmes et
perspectives
In: Tiers-Monde. 1988, tome 29 n°114. pp. 341-363.
Citer ce document / Cite this document :
Percebois Jacques. Les échanges économiques euro-arabes : problèmes et perspectives. In: Tiers-Monde. 1988, tome 29
n°114. pp. 341-363.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1988_num_29_114_3543LES ÉCHANGES ÉCONOMIQUES EURO-ARABES :
PROBLÈMES ET PERSPECTIVES
par Jacques Percebois*
L'Europe occidentale et les pays arabes ont en commun de vieilles traditions
commerciales : l'histoire, autant que la géographie, les condamne aux échanges.
Ces échanges pourtant ne sont pas aujourd'hui aussi importants qu'ils pourraient
l'être et surtout ils sont périodiquement soumis à des tensions, voire à des remises
en question. L'Europe se méfie de sa dépendance énergétique lorsque celle-ci a
pour origine le monde arabe, ce qui est encore largement le cas en 1987. Les
pays arabes font souvent grief à l'Europe de pratiquer un certain protectionnisme
à l'égard des produits agricoles ou manufacturés qu'ils souhaitent y exporter.
Peut-être cette méfiance réciproque tient-elle en partie aux leçons du passé?
Pendant quatre siècles, du vne au xie, le monde arabe a dominé le commerce
international des matières premières stratégiques de l'époque (or, épices, bois,
soieries, fer...).
Le golfe Persique et la mer Rouge étaient déjà les voies privilégiées des
échanges qui s'opéraient alors entre l'Europe centrale et l'Europe occidentale,
d'une part, l'Afrique et l'Extrême-Orient, d'autre part. A partir du xine siècle
cette suprématie du monde arabe fut contrariée par la domination des ports
italiens (Gênes et surtout Venise). La découverte de nouvelles routes commerc
iales par les Portugais et les Espagnols, au xvie siècle, permit, en contournant
l'Afrique, d'éviter les routes traditionnelles encore largement contrôlées par les
Arabes et mit un point final à la suprématie arabe en Méditerranée. Européens
du nord de la Méditerranée et Arabes du sud et de l'est de cette mer eurent
encore en commun par la suite de nombreux conflits d'autant que le percement de
l'isthme de Suez tendit à accroître le caractère stratégique de la zone.
L'objet de cet article est de faire un survol du poids et de la nature des relations
économiques qui existent aujourd'hui entre les pays européens et les pays arabes.
Ces relations, qui sont enracinées dans des siècles d'histoire, ont été depuis
quinze ans soumises à rude épreuve. Malgré cela les contraintes de la géopolitique
et de l'économie politique conduisent à affirmer que ces relations ne peuvent que
s'intensifier dans le futur : il y va de l'intérêt des deux parties à une époque
où le centre de gravité du monde s'est déjà déplacé vers le Pacifique.
* Professeur à l'Université des Sciences Sociales de Grenoble, directeur de l'Institut d'Eco
nomie et de Politique de l'Energie.
Revue Tiers Monde, t. XXIX, n° 114, Avril- Juin 1988 342 JACQUES PERCEBOIS
Depuis vingt ans (1967-1987) les échanges internationaux ont été multipliés
par 10 : on est passé de 216 milliards de dollars en 1967 à 1 981 milliards en 1986
pour les seules marchandises et de 290 milliards à 2 841 pour l'ensemble des
opérations courantes (marchandises, services, transferts).
Cette croissance des échanges internationaux exprimés en valeur tient bien
sûr pour partie à l'inflation : jusqu'en 1973 les deux tiers de l'augmentation de
la valeur des transactions s'expliquent par une croissance du volume des échanges
et tiennent pour un tiers à l'augmentation des prix des marchandises. Depuis 1973
c'est l'inverse : la croissance du commerce en valeur tient pour un tiers à une
croissance du volume des transactions et pour deux tiers à une croissance du prix
des produits.
Il y a indiscutablement un processus d'internationalisation croissante des
économies : le commerce international représentait 12,2 % du pib mondial en 1967,
il en représente 20,9% en 1986. Cette tendance à développer les échanges
internationaux :
— résulte largement de la conviction, partagée par la plupart des dirigeants
depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, que l'interdépendance écono
mique des nations est le meilleur rempart contre la guerre et la meilleure
garantie du maintien de la paix. Le protectionnisme de l'entre-deux-guerres
n'explique-t-il pas pour partie la montée des tensions internationales?
— débouche sur la mise en œuvre de procédures visant à atténuer, voire
supprimer, les entraves au commerce international : suppression des obstacles
tarifaires dans le cadre du gatt, condamnation du dumping, prohibition des
subventions à l'exportation, généralisation des clauses dites de la « nation
la plus favorisée » et des accords de libre-échange...
Mais ce processus rencontre des limites :
— face aux effets pervers d'une concurrence parfois déloyale, certains pays
tendent aujourd'hui à utiliser de plus en plus souvent des « garde-fou » :
recours à la clause dite de « sauvegarde », développement d'obstacles non
tarifaires {via le respect de normes dissuasives en particulier). Et surtout le
protectionnisme commercial est de plus en plus souvent relayé par un protec
tionnisme monétaire. Le passage d'un système de taux de changes fixes à
un système de taux de change flottants après 1971 favorise indiscutablement
le recours à l'arme monétaire dans un monde en crise où la compétition pour
la conquête des marchés est de plus en plus rude. A quoi cela sert-il de réduire
de 20 % les droits de douane si dans le même temps la « dévaluation compét
itive » d'une monnaie à concurrence de 40 % permet de protéger le marché
intérieur du pays tout en stimulant ses exportations?
— des exceptions au libre-échange ont dès le départ été prévues dans le cadre
du gatt et tendent à se développer aujourd'hui avec la nécessité des mutat
ions industrielles : la protection des « industries dans l'enfance » (au sens
de F. List) est admise, celle des secteurs en reconversion est tolérée et l'agr
iculture échappe traditionnellement aux règles édictées dans le cadre du gatt. LES ÉCHANGES ÉCONOMIQUES EURO-ARABES 343
Cette croissance rapide des échanges internationaux a toutefois été fort
inégale selon les produits et selon les régions du monde. Deux catégories de
marchandises ont vu leur part régresser dans de fortes proportions dans le
commerce mondial : Pagro-alimentaire et les métaux; alors que deux autres
catégories bénéficiaient d'une progression sensible : l'électronique et surtout,
bien sûr, l'énergie. Dans le premier cas la baisse du cours des matières premières
agricoles explique en partie cette évolution; dans le second cas l'augmentation
du prix du pétrole est pour beaucoup dans le fait que l'énergie qui représentait
environ 7 % du commerce mondial en valeur en 1967 en représente plus de 13 %
en 19861. La progression du commerce international est également très variable
selon les régions.
L'Europe occidentale (cee, Scandinavie, Autriche, Suisse, Turquie) occupe
toujours la première place dans les échanges internationaux de marchandises,
bien que son poids ait tendance à diminuer au fil des ans. Elle représentait 38 % des
exportations mondiales et 39% des importations mondiales en 1986 (contre
44% et 45% respectivement en 1967). Les pays arabes du golfe Persique largo
sensu (Mahsrek et golfe Arabo-Persique hors Iran) représentaient à cette même
date 6 % des exportations et 5 % des importations. Les pays arabes d'Afrique
du Nord représentaient quant à eux environ 2 % des exportations et des import
ations mondiales. A première vue l'Europe c'est donc près de 40 % du commerce
mondial des marchandises et les pays arabes de l'ordre de 7 à 8 %. Mais cette
prépondérance ouest-européenne tient pour une large part à un « effet d'optique »
car on comptabilise ici l'ensemble des échanges internationaux, y compris les
échanges intrazones. Les pays européens, ne l'oublions pas, font d'abord du
commerc

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