Les échanges internationaux comme dynamisme de la croissance - article ; n°1 ; vol.16, pg 105-126
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Description

Revue économique - Année 1965 - Volume 16 - Numéro 1 - Pages 105-126
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1965
Nombre de lectures 39
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Raymond Barre
Les échanges internationaux comme dynamisme de la
croissance
In: Revue économique. Volume 16, n°1, 1965. pp. 105-126.
Citer ce document / Cite this document :
Barre Raymond. Les échanges internationaux comme dynamisme de la croissance. In: Revue économique. Volume 16, n°1,
1965. pp. 105-126.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1965_num_16_1_407642LES ECHANGES INTERNATIONAUX
COMME DYNAMISME DE LA CROISSANCE
Au cours de ces dernières années, l'évolution économique mondiale
a été dominée par deux faits : d'une part, la mise en œuvre, dans
les pays sous-développés aussi bien que dans les pays économique
ment avancés, de politiques de développement ; d'autre part, une
intensification des échanges internationaux favorisée par l'abandon des
restrictions quantitatives, la consolidation et l'abaissement des droits
de douane, la constitution de vastes aires au sein desquelles circulent
avec une liberté de plus en plus grande marchandises, services et
capitaux.
La croissance économique, dont le monde a bénéficié de façon
continue, a stimulé les échanges en suscitant notamment un accrois
sement des exportations ; mais l'expansion des échanges a, de son
côté, favorisé la croissance. Ce fut en particulier le cas pour les pays
d'Europe occidentale. On a pu soutenir que les effets de la créa
tion de la Communauté économique européenne sur la croissance des
pays membres étaient négligeables et qu'en fait c'était cette
qui avait permis l'établissement sans difficultés majeures du Mar
ché commun. Certes, la détermination des causes et des effets en
économie ne s'accompagne jamais de certitude ; mais il est difficile
de contester que le développement des échanges intra-communautaires,
les transformations des structures de production provoquées par l'él
imination des contingents et l'abaissement régulier des droits de
douane, l'adaptation par les firmes de leurs programmes de dévelop
pement et de leurs plans d'investissement aux exigences d'un grand
marché européen, l'élargissement des perspectives des agents écono
miques, ont été déjà et seront dans l'avenir des facteurs puissants
de progrès économique et social.
S'il fallait une confirmation de l'importance qui peut être attachée
au développement des échanges comme stimulant de la croissance, on
la trouverait dans la politique du Trade Expansion Act : « Nos indust
ries, déclarait en 1962 le président Kennedy, seront stimulées par 106 REVUE ECONOMIQUE
de nouvelles possibilités d'expansion et par une concurrence plus libre
avec les industries d'autres pays ; elles seront en mesure d'accroître
leurs efforts en vue du développement d'un système économique plus
efficace et plus productif ; de tels résultats conditionneront une ère
nouvelle d'expansion dynamique ».
De leur côté, les pays en voie de développement ont montré à la
Conférence mondiale du commerce, qui s'est tenue à Genève de mars
à juin 1964, qu'ils ne désiraient pas seulement la disparition des
obstacles que l'évolution du commerce international dresse, à leur
avis, à l'encontre de leur développement, mais aussi une organisation
et une orientation de ce commerce telles qu'il puisse contribuer de
façon positive à la croissance de leurs économies.
Cette relation entre les échanges internationaux et le développe
ment, que l'on discerne dans les faits et qu'admettent les politiques
économiques contemporaines, n'est pas ignorée par l'analyse théorique
de la croissance ; mais elle n'est guère étudiée de manière privilégiée
ni systématique1. Les modèles modernes de croissance, qui ont été
élaborés dans la ligne de pensée post-keynésienne, reposent presque
généralement sur l'hypothèse d'une économie close. Certes, Sir Roy
Harrod prend en considération les échanges internationaux dans son
analyse de l'économie dynamique et H. G. Johnson a étendu le modèle
Harrod-Domar au cas d'une économie internationale comportant deux
pays : mais il s'agit pour ces deux auteurs de définir les conditions
d'une croissance équilibrée et de rechercher les modifications que
l'introduction des exportations et des importations apporte aux con
clusions d'un modèle fondé sur la relation entre l'investissement et la
demande effective d'une part, et sur la relation entre
et la capacité productive d'autre part 2.
De leur côté, les modèles néo-classiques de croissance, qui recou
rent à des fonctions de production, comme les modèles de Solow
et de Meade, ne font aucune référence au rôle des échanges inte
rnationaux.
Ainsi, dans un monde d'économies ouvertes, les modèles de crois
sance, dont nous disposons aujourd'hui, sont-ils des d'éco
nomie close.
1. Ceci est souligné par H. Denis dans «Le rôle des débouchés préalables
dans la croissance économique de l'Europe occidentale et des Etats-Unis d'Amér
ique », Cahiers de l'I.S.E.A., n° 113, mai 1961.
2. Cf. R.F. Harrod, Towards a dynamic economics, Londres, 1948, et H.G.
Johnson, International trade and economic growth, 1958, 2e partie,
notamment chap. V. LES ECHANGES INTERNATIONAUX ET LA CROISSANCE 107
En revanche, les théoriciens du commerce international commenc
ent à étudier les effets de la croissance sur les échanges internatio
naux : ils s'inspirent ainsi de la suggestion de J.H. Williamms, selon
laquelle « la relation entre le commerce international et le développe
ment de nouvelles ressources et de nouvelles forces productives est
une partie plus importante de l'explication de la situation présente des
nations, des prix, des revenus et du bien-être, que l'analyse des éco
nomistes classiques, reposant sur l'hypothèse de quantités données de
facteurs déjà existants et employés 3 ». Ainsi s'élabore une théorie de
la spécialisation internationale liée au développement ; ainsi sont mis
en relief les effets de la croissance sur le volume des échanges et
sur les termes de l'échange ; ainsi se précise une typologie de la
croissance, selon qu'elle est favorable aux échanges (pro-trade biased
growth), qu'elle est neutre par rapport aux échangés (neutral growth)
ou qu'elle est défavorable aux échanges (anti-trade biased 4.
Sur le plan théorique, une analyse des relations entre les échanges
internationaux et la croissance doit donc se développer dans deux
directions : elle doit porter d'une part sur l'influence des sur la d'une économie et les voies par les
quelles s'exerce cette influence ; elle doit concerner d'autre part les
effets de la croissance d'une économie sur la nature, l'orientation et
les conditions de ses échanges avec l'étranger. Notre propos est d'exa
miner seulement le rôle des échanges internationaux comme dyna
misme de la croissance.
Sur ce sujet, on rencontre dans la pensée économique des prises
de position diverses.
Les auteurs qui ont analysé les sources de la croissance ont été
la plupart du temps discrets au sujet de la contribution des échanges
internationaux à la croissance. Il n'en est question ni dans les pro
pensions à la croissance de W.W. Rostow, ni dans les dynamismes
de la croissance de F. Perroux, ni même dans la longue liste des
« forces motrices » établie par J. Âkerman : pourtant celui-ci n'est
guère restrictif dans son enumeration, puisqu'il retient des facteurs
3. J.H. Williamms, « The theory of international trade reconsidered », The
Economic journal, juin 1929, p. 196.
4. Cf. H. G. Johnson, op. cit. On se reportera aussi à R.F. Harrod et D.C.
Hague, ed., International trade in a developing world; proceedings of a confe
rence held by the International Economic Association, 1963, notamment à la
contribution de M. Byé (chap. VI). Pour une vue d'ensemble de la question,
cf. C.P. KiNDLEBERGER, Foreign trade and the national economy, Yale University
press, 1962, et G.M. Meier, International trade and development. Harper and
Son, 1963. .
.
108 REVUE ECONOMIQUE
aussi nombreux et aussi divers que les progrès de la technique, l'a
ccroissement de la population, la transformation des mobiles, les chan

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