Les effets consécutifs figuraux - article ; n°2 ; vol.63, pg 359-393
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Description

L'année psychologique - Année 1963 - Volume 63 - Numéro 2 - Pages 359-393
35 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1963
Nombre de lectures 4
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

G. Bonnet
Les effets consécutifs figuraux
In: L'année psychologique. 1963 vol. 63, n°2. pp. 359-393.
Citer ce document / Cite this document :
Bonnet G. Les effets consécutifs figuraux. In: L'année psychologique. 1963 vol. 63, n°2. pp. 359-393.
doi : 10.3406/psy.1963.27776
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1963_num_63_2_27776REVUE CRITIQUE
LES EFFETS CONSÉCUTIFS FIGURAUX
par Claude Bonnet
Une abondante littérature a été consacrée aux effets consécutifs
figuraux (EGF), dont l'existence est considérée par la plupart des
auteurs comme révélatrice de l'activité corticale.
P. McEwen (1958) présente un important travail critique sur ces
effets ; depuis sont encore parues deux revues critiques : Spitz (1958),
Day et coll. (1959) ; il faut y ajouter une revue des études japonaises
par Sagara et Oyama (1957). L'ampleur de ces travaux rend difficile
une revue exhaustive des théories et des faits qui débordent souvent
le cadre des stricts EGF ; aussi limiterons-nous notre ambition à l'étude
des facteurs les plus importants, en n'abordant les problèmes connexes
que dans la mesure où ils nous apparaîtront indispensables à la
compréhension des faits et des théories.
Afin de cerner le problème, nous proposons une définition de ces
effets, dont nous verrons ensuite les limites : on parle d'effet consécutif
figurai lorsque l'inspection prolongée d'un stimulus, qui présente en
général des caractéristiques spatiales Bien définies (figure d'inspection
ou FI) entraîne des modifications dans la perception d'un second
stimulus (figure-test ou FT) qui lui est rapidement substitué à l'intérieur
du même champ perceptif. Ces modifications prennent surtout la forme
d'un changement dans la localisation spatiale, dans la grandeur, dans
la forme mais aussi dans la couleur, la brillance... ; ces derniers phéno
mènes étant considérés par J. J. Gibson comme plus « dimensionnels »
que figuraux. Les EGF ont été étudiés dans trois modalités sensorielles :
vision, audition, kinesthésie ; cependant, les recherches les plus nomb
reuses concernent la vision de même que les théories ; aussi nous
attacherons-nous spécialement à ce domaine, signalant au passage les
études concernant les autres modalités qui confirment ou contredisent
les découvertes présentées.
Types d'effets figuraux.
Les ECF visuels. — La première observation historique a été faite
par Verhoeff (1925) ; mais on attribue classiquement la première étude
systématique à Gibson (1933). Get auteur conteste l'appellation d'EGF 360 REVUE CRITIQUE
aux phénomènes qu'il a étudiés et les nomme « effets consécutifs négatifs »
(EGN) ou adaptation (on parle aussi d'effet G) ; nous reviendrons sur
ce problème dans l'étude des théories. Imposant le port prolongé de
lunettes prismatiques qui rendent le champ visuel courbe, il constate
qu'au moment où le sujet enlève ses lunettes, le champ lui paraît avoir
une courbure inverse. Un effet analogue se manifeste après l'inspection1
d'une ligne courbe, une droite qui lui est substituée paraît avoir alors
une inverse. Gibson (1937 b), Gibson et Radner (1937) décrivent
l'effet des lignes inclinées dans lequel l'observation d'une ligne droite
présentant une légère inclinaison par rapport à la verticale, fait percevoir
FT
1 V \ N /
X
Fig. 1. — Configuration de Köhler et Wallach
Sur la carte portant FT on a rappelé la position antérieure de FI
une verticale, présentée à sa place, avec une inclinaison inverse. Bergman
et Gibson (1959) trouvent un effet semblable dans la troisième dimension.
Les études de Köhler et Wallach (1944) sont les premières à s'inté
resser à l'EGF strict. Il n'est pas dans notre propos d'exposer la soixan
taine de configurations géométriques utilisées par ces auteurs, mais
de montrer sur un exemple précis ce qu'est un BGF.
Köhler et Wallach présentent une carte portant une petite croix
(point de fixation) et un cercle (FI) pendant quelques minutes, puis,
à sa place, ils présentent une autre carte portant deux carrés symét
riques (FT) par rapport au point de fixation ; le carré supérieur pouvant
s'inscrire dans le cercle. Le carré supérieur est vu plus pâle (effet de
brillance-couleur), plus petit (effet de taille) et plus éloigné dans l'espace.
Si la figure d'inspection est un rectangle situé entre le point de fixation
et le carré supérieur, ce carré paraît s'éloigner du de
(effet de déplacement).
Les ECF kinesthésiques. — Mis en évidence par Gibson (1933),
ils ont été étudiés très systématiquement par Köhler et Dinnerstein
(1947). Ces derniers donnent par exemple au sujet une étroite bande de
carton (FI) qu'il inspecte des doigts en la tenant entre pouce et index
pendant, quelques minutes, puis ils lui présentent une bande plus large
1. Le terme d'inspection, chez Gibson, signifie que les sujets parcourent
des yeux les stimuli présentés ; chez les autres auteurs, il signifie que les
sujets gardent les yeux fixés sur un point de fixation pour des ECF visuels. BONNET. LES EFFETS CONSÉCUTIFS FIGURAIÎX SOI 0.
(FT) qu'il parcourt de la même manière. Cette seconde bande lui apparaît
alors plus large que lorsqu'il porte son jugement avant toute présenta
tion de FI.
Les ECF auditifs. — - Jones et Buntig (1949) font ajuster un son T
au plan médian par leurs sujets. Puis ils font entendre un autre son I,
situé par exemple à gauche du plan médian, pendant deux minutes ; un
nouvel ajustement au plan médian entraîne un déplacement du son T
vers l'origine de I. Deutsch (1951) observe des phénomènes analogues
en utilisant des intervalles tonaux au lieu de spatiaux.
Ajoutons que l'existence d'un point de fixation apparaît indispen
sable à la production d'un EGF visuel, ce qui constitue un critère
opérationnel de différenciation entre l'effet Gibson et l'effet Köhler.
Rappelons que Gibson demande à ses sujets de balayer du regard la
figure d'inspection alors que Köhler exige des siens qu'ils fixent le
même point pendant toute la durée de la période d'inspection (point
qui généralement ne coïncide pas avec le contour de la figure). Summer-
field et Miller (1955) ont montré qu'on ne pouvait obtenir d'EGF quand
il n'y avait pas de fixation.
LES FAITS EXPÉRIMENTAUX
I. — - Facteurs qualitatifs
Une des caractéristiques des ECF étudiés par Köhler et Wallach
est l'apparition d'une différence de brillance perçue entre la figure T
et le carré neutre, caractéristique retrouvée par Walthall (1946) et
Bevan (1951). Le premier trouve même que cette différence de brillance
dépasse en intensité celle de taille.
Ce caractère de l'ECF a amené divers auteurs à rechercher si les
brillances réelles relatives des figures T et I et du fond influent sur la
modification de la taille perçue de T. Walthall (1946) signale qu'un fond
très blanc fatigue et qu'un fond moins blanc (manille^, plus agréable,
n'entraîne pas moins d'ECF. Freeburne et Hamilton (1949) ne trouvent
pas de différence dans la fréquence d'apparition d'un ECF selon le
niveau de brillance du fond ; cependant, à niveau élevé, cette fréquence
tend à diminuer au cours de présentations successives ; à niveau faible,
elle tend à croître. Köhler (1952) pense qu'une différence moyenne de
brillance entre figure et fond est optimale, mais Fujiwara et Obonai
(1953) n'observent aucune influence d'un contraste de brillance. En
revanche, Yoshida (1953-1955), Nozawa (1953) et Pollack (1958) cons
tatent que l'ECF croît avec le contraste sans trouver la différence
optimale prévue par Köhler. E. H. Graham (1961) confirme ce résultat
dans une expérience très systématique. Day (1957) trouve que le
contraste de brillance rend un EC de mouvement plus stable.
Si on maintient le contraste constant pour I, l'ECF est plus grand
quand il y a un fort entre figure et fond pour T que quand il
il y en a un faible (Malhotra, 1960).
a. PSYcuor.. fi.'î 24 362 REVUE CRITIQUE
Köhler et Wallach pensent obtenir le même EGF en inversant les
re

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