Les effets du travail musculaire sur la circulation capillaire - article ; n°1 ; vol.3, pg 30-41
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Description

L'année psychologique - Année 1896 - Volume 3 - Numéro 1 - Pages 30-41
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1896
Nombre de lectures 37
Langue Français

Extrait

Alfred Binet
J. Courtier
Les effets du travail musculaire sur la circulation capillaire
In: L'année psychologique. 1896 vol. 3. pp. 30-41.
Citer ce document / Cite this document :
Binet Alfred, Courtier J. Les effets du travail musculaire sur la circulation capillaire. In: L'année psychologique. 1896 vol. 3. pp.
30-41.
doi : 10.3406/psy.1896.1827
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1896_num_3_1_1827HT
LES EFFETS DU TRAVAIL MUSCULAIRE
SUR LA CIRCULATION CAPILLAIRE *
1
On a fait un très grand nombre de recherches sur les effets
du travail musculaire, et nous ne saurions avoir l'idée de les
résumer ici. Il faut nous contenter d'indiquer quelques-uns des
travaux qui ont un rapport direct avec les nôtres. Nous signa
lerons d'abord quelques expériences de Marey qui a étudié
l'influence de l'action musculaire sur la forme du pouls (Circu
lation du sang, p. 342, fig. 195). Il a publié le tracé d'un indi
vidu dont le pouls a été enregistré avant et après une course
rapide ; cette course a eu pour effet d'accélérer le cœur, d'abais
ser et d'accentuer le dicrotisme de la pulsation. Nous avons
reproduit facilement cette expérience, et il est très vrai de dire
qu'une course rapide abaisse le dicrotisme de la pulsation.
Mais ce n'est là qu'une partie de la question, et nous verrons
qu'une étude beaucoup plus générale et plus compliquée est
nécessaire.
D'autre part, Marey rapporte qu'ayant pris, avec un mano
mètre, la pression artérielle d'un cheval avant et après une
course rapide, il a constaté après la course une diminution de
pression.
Dans une étude toute récente, faite avec le pléthysmographe,
Hallion et Comte nous apprennent que l'effort respiratoire sou
tenu produit une baisse de pression2.
1 Dans quelques-unes de nos expériences, nous avons eu le précieux
concours du Dr Lagrange.
2 Soc. de Biologie, 1896, p. 903. BINET ET COURTIER. TRAVAIL MUSCULAIRE 31
On voit, par ces quelques citations, qu'on ne connaît pas
encore d'une manière générale l'influence de l'exercice physique
sur la forme du pouls capillaire. Voici nos expériences.
EXPÉRIENCES D'EXERCICE MUSCULAIRE LOCAL
Dans ces expériences, le sujet fait travailler un nombre res
treint de muscles ; le plus souvent le cœur et la respiration ne
sont pas accélérés, et on n'arrive pas à l'essouflement malgré la
quantité parfois très considérable de travail mécanique effectué ;
cependant, il y a eu des exceptions, et parfois il s'est produit
une accélération du cœur assez forte. En général, nous n'avons
pas enregistré la respiration, parce que les modifications de
cette fonction par l'exercice sont bien connues.
Effort musculaire de pression au dynanomèlre. — Cette expé
rience a été faite et répétée plusieurs fois sur quatre sujets ;
nous avons procédé de deux manières :
1° On prend à trois reprises différentes le pouls capillaire
d'un sujet; ensuite, on lui fait donner sa pression maxima au
dynamomètre ; on la lui fait quatre à cinq fois de suite,
sans qu'il se repose ; enfin, on remet sa main dans l'appareil, et
on prend à trois ou quatre reprises son tracé capillaire. Les expé
riences ont donné des résultats concordants, mais plus nets chez
un des sujets. Nous donnons ses tracés (fig. 5), et on peut voir,
soit dit en passant, combien la forme du pouls diffère peu, avec
des applications différentes de l'appareil ; en effet, les trois
premières lignes de tracés capillaires ont été prises en ôtant et
en remettant chaque fois l'appareil ; le sujet prenait soin de le
remettre exactement de la même façon, en s'aidant de points
de repère ; avec un peu d'exercice on arrive à faire des applica
tions comparables. Entre la troisième et la quatrième ligne, le
sujet a pris un dynamomètre et a exercé une forte pression ;
aussitôt après, il a remis la main dans l'appareil ; le tracé de
la quatrième ligne montre que le pouls capillaire s'est rapetissé ;
la diminution est d'un tiers ou de moitié, par conséquent bien
visible ; mais cette diminution dure peu ; au bout d'une soixan
taine de pulsations environ, la pulsation reprend son amplitude
antérieure, elle tend même à la dépasser. En outre, la pulsa
tion, de suite après l'effort, est déformée ; on peut décrire, en
termes généraux, son changement de forme en disant que sa MÉMOIRES ORIGINAUX 32
pointe est émoussée, que son dicrotisme est remonté et amolli;
ces diverses modifications sont plus ou moins accentuées sui
vant la diirée de l'effort musculaire et aussi suivant l'état du
pouls antérieurement à l'expérience. Nous avons des tracés où
le pouls de fatigue est entièrement décapité, sans dicrotisme
visible ; puis, le dicrotisme reparaît très lentement au sommet
de la pulsation, et à ce sommet une légère pointe se dessine.
Dans d'autres tracés, on observe des effets moins marqués,
mais de même sens : la pointe de la pulsation ne disparaît pas
Fig. 5. — Tracés capillaires de la main droite pris en série, avec des appli
cations différentes de l'appareil, avant et après une pression forte du
dynamomètre avec la main droite ; l'exercice de pression a été faite entre
les tracés 3 et 4. Les tracés se lisent de bas en haut; les premiers pris
sont ceux du bas. Cette figure montre qu'on arrive, avec un peu d'habi
tude, à faire des applications comparables du pléthysmographe ; en effet,
les tracés 1 et 2 sont sensiblement équivalents, et ils ont été pris à la
suite d'applications distinctes.
après l'effort musculaire, elle s'émousse simplement, et le
dicrotisme remonte en s'aplatissant.
2° Nous avons pu revoir de près cet effet si curieux de la
dépense de force musculaire locale, en procédant d'une manière
un peu différente ; la main droite étant dans l'appareil, le sujet
se fatiguait en serrant le dynamomètre avec la main gauche.
On enregistrait de cette manière tout ce qui se passait pendant EINET ET COURTIER. — TKAVAIL MUSCULAIRE 33
l'expérience; nous donnons un de ces tracés (fig. 6). 11 faut
négliger, bien entendu, la partie du
tracé de la main droite qui correspond
aux exercices de pressions de la main
gauche, parce qu'il se produit presque
toujours, quand on fait des efforts
vigoureux avec une main, des mou
vements synergiques de l'autre main;
ces mouvements, qui, dans le cas pré
sent, ont eu pour siège la main droite,
peuvent être de deux espèces, ce sont :
1° des déplacements brusques dans
l'appareil, qui, en général, sont recon-
naissables sur les tracés, parce qu'ils
altèrent la forme de la pulsation ; 2° des
contractions de groupes musculaires
du bras et de l'avant-bras qui pro
duisent des compressions sur des
artères et des veines ; l'effet de ces
compressions est beaucoup moins
apparent que celui des mouvements
en totalité, car la pulsation n'est pas
toujours dénaturée.
Aussitôt après que la pression dyna
mométrique a cessé, le pouls capillaire
reprend le niveau antérieur à l'expé
rience; il présente seulement les modif
ications que nous venons de signaler
plus haut, une pointe émoussée, un
dicrotisme aplati et oblique de haut en
bas ; le pouls peut être plus grand ou
plut petit qu'avant l'expérience. Rien
n'est plus curieux que de suivre le
changement graduel de forme du
dicrotisme dans les pulsations sui
vantes ; au bout de 5 à 30 pulsations,
selon les cas, il commence à se redress
er, et reprend insensiblement sa forme
antérieure. Cet effet se produit sur
beaucoup de tracés avec une clarté
toute schématique. Il démontre que la
modification vasculaire qui s'est pro-
L' ANNÉE PSYCHOLOGIQUE. III. 34 MÉMOIRES ORIGINAUX
duite et de courte durée. Nous avons, en outre, constaté, de la
manière la plus nette que la durée de la modification vasculaire
dépend de la durée de l'effort musculaire qui la provoque. Il reste
à étudier cette question de plus près, pour savoir si la dispa
rition de la sensation de fatigue correspond, d'une part, à la
reconstituti

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