Les figures anthropomorphes de l art rupestre de l Ile-de-France - article ; n°1 ; vol.2, pg 56-66
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Les figures anthropomorphes de l'art rupestre de l'Ile-de-France - article ; n°1 ; vol.2, pg 56-66

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Description

Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1951 - Volume 2 - Numéro 1 - Pages 56-66
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1951
Nombre de lectures 40
Langue Français

Extrait

J. L. Baudet
Les figures anthropomorphes de l'art rupestre de l'Ile-de-France
In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, X° Série, tome 2 fascicule 1-3, 1951. pp. 56-66.
Citer ce document / Cite this document :
Baudet J. L. Les figures anthropomorphes de l'art rupestre de l'Ile-de-France. In: Bulletins et Mémoires de la Société
d'anthropologie de Paris, X° Série, tome 2 fascicule 1-3, 1951. pp. 56-66.
doi : 10.3406/bmsap.1951.2883
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1951_num_2_1_2883LES FIGURES ANTHROPOMORPHES
DE L'ART RUPESTRE DE L'ILE-DE-FRANCE
par J. L. BAUDET
Les données acquises durant six années de recherches dans
plus d'un millier de grottes ornées, disséminées dans les régions
gréseuses de l'Aisne, du Loiret, de Seine-et-Marne et de Seine-
et-Oise, nous ont permis d'établir avec certitude la chronologie
des diverses figures qui y furent observées. Celle-ci s'étend du
Paléolithique moyen à la Protohistoire, et chaque phase possède
sa technique d'exécution personnelle.
En résumé :
1° Quelques incisions parallèles recoupées de perpendicul
aires remontent à une phase Levalloiso-Moustérienne relat
ivement ancienne, pouvant dater de la fin du dernier interglac
iaire.
2° Des peintures à traces digitales accompagnées de figures
animalières sont en rapport chronologique avec de nombreuses
gravures à. prédominance de formes anthropomorphes du Pa
léolithique supérieur.
3° L'ensemble le plus important correspond à un Epipaléoli-
thico-Mésolithique et présente des analogies précises avec l'art
schématique d'Espagne.
4° Pour terminer, dans une indépendance fort bien marquée
par rapport aux stades précédents, s'ajoute à cette multitude
de formes gravées un dernier stade Néolithico-Protohistorique.
Nous avons exposé, dans des études publiées en France et à
l'étranger, de quelle façon nous sommes arrivé à établir ce
cadre, et nous prions ceux de nos lecteurs qui désirent obtenir
des renseignements complémentaires de bien vouloir se référer
aux travaux cités au début de la Bibliographie. L. BAUDET. ART RUPESTRE DE L ILE-DE-FRANCE 57 J.
Le but de la présente note sera d'examiner en détail, non seu
lement l'aspect général des figures à caractères anthropomor
phes de chaque stade graphique ou pictural, mais aussi d'en
chercher les relations essentielles avec les ensembles déjà connus.
I. — Paléolithique.
Gravures.
De même que l'Aurignacien méridional ancien fournit, dès sa
Fig. 1. — №e 1, Г, 2, 3, 4 : gravures paléolithiques; n° 20: gravure néolithico-
protohistorique.
naissance, de remarquables représentations humaines, les envi
rons de Nanteau-sur-Essonne, en Seine-et-Marne, à quelques
kilomètres au nord de Malesherbes, nous ont donné, en couches
stratigraphiques, un important matériel de faciès aurignaco-
périgordien qui recouvrait des figures parmi lesquelles se r
emarquent des silhouettes humaines.
La forme la plus courante est constituée d'un couple de figures
cruciformes avec trois cupules disposées l'une à l'emplacement
de la tête et les deux autres à l'extrémité de ce qui peut être
interprété comme les bras. Les membres inférieurs sont repré
sentés par deux incisions disposées suivant un certain angle à
la base du trait vertical figurant le tronc. Une autre cupule
accompagne habituellement l'une des figurations, à hauteur du
sexe (faciès aurignacien moyen, n° 1). 58 société d'anthropologie de paris
II arrive parfois que l'une des figures en question soit isolée
et que les jambes soient figurées par des incisions brisées. Ce
genre de tracé correspond à un stade lithique plus évolué que le
précédent à affinités périgordiennes plus précises (n° 2).
Ces formes, que nous retrouvons dans la vallée de la Juine
(plus à l'ouest), et dans celle de l'Ecole, ne semblent pas avoir
directement de parallèle au sein des autres groupes connus,
même les plus éloignés. On trouve néanmoins des types plus
évolués, à une époque nettement plus récente, dans la Sierra
Mořena. Par contre, les faces ovoïdes à nez triangulaire ou à
peine tracé, représentées sur les parois des grottes de Nanteau
(Seine-et-Marne), Oncy (Seine-et-Oise), Milly (Seine-et-Oise),
et Souzy-la-Briche (Seine-et-Oise) (n08 3, 4), sont presque iden
tiques aux types des cavernes méridionales et rappellent à s'y
méprendre certaines figures de Marsoulas (1).
Ces deux représentations humaines :
1° celle qui rappelle l'allure générale de l'homme,
2° la forme cherchant à exprimer les traits principaux du
visage,
sont évidemment une expression naturaliste assez malad
roite. Réalisation d'autant plus malhabile que la matière uti
lisée pour cet art graphique est impropre à l'exécution de tracés
curvilignes et invite presque automatiquement l'artiste à uti
liser des incisions rectilignes qui conduisent, d'une façon tout
involontaire, à la schématisation stylistique, dont l'évolution
se fera encore mieux sentir dans les époques postérieures.
Peintures.
Nous avons signalé précédemment des peintures à l'ocre
(oxyde de fer et résine). Il n'en existe, hélas ! qu'un seul ensemb
le qui puisse être étudié avec relative précision. Il est situé
sur le plafond de l'Abri du Croc-Marin, à Montigny-sur-Loing,
en pleine forêt domaniale, à environ 2 km au nord du cimetière
de la localité. C'est d'ailleurs le seul abri qui ait pu subsister
dans un site entièrement ravagé par l'exploitation intensive de
carrières, actuellement abandonnées.
Ce groupe comprend des tracés digitaux parallèles et une
figure animalière représentant un Cervidé, cette dernière figura
tion étant probablement composite.
Signalons, comme point de repère, que la représentation des
bois de l'animal — quoique assez diffuse — est figurée en perspec
tive tordue (pour employer le terme utilisé par l'abbé H. Breuil)
ou en perspective rabattue (expression adoptée par les égypto- L. BAUDET. ART RUPESTRE DE L ILE-DE-FRANCE 59 J.
logues au sujet des œuvres dynastiques, J. Capart). Cette carac
téristique est l'apanage de l'art aurignacien. D'autre part, les
tracés au doigt sont en général attribués, comme le montrent les
sites de La Pileta (2), Gargas (3), Altamira (4), et bien d'autres
endroits, à la phase aurignaco-périgordienne. Le matériel lithique
recueilli dans les niveaux de base de l'Abri du Croc-Marin, par
Thomas-Marencourt, en 1890 (5), et jalousement conservé dans
une collection particulière de Montereau, comprend des burins
/ «• \ 24 *^*\
Fig. 2. — № 5 : ensemble de peintures paléolithiques ; noS 23, 24 : gravures
néolithico-protohistoriques.
et lamelles qui font songer à certains stades de la classification
de Peyrony.
Le Prof. H. Breuil, ayant examiné les peintures en question,
les rapporte à la même époque : soit à une phase aurignaco-
périgordienne plus ou moins évoluée.
Nous les citons pour la raison suivante (n° 6) : l'un des tracés
digitaux semble présenter une allure humaine. Loin d'en faire
une figuration plus ou moins apparentée à celles des Trois-
Frères (6), bien que des parties de l'exécution soient fort
ement altérées, et difficilement déchiffrables, il est possible d'ad
mettre qu'il s'agisse d'une forme humaine dressée. Il existe
d'ailleurs une autre image du même style, mais dans un état
déplorable, à 4 km au S.-O. de Nemours, à peu de distance des
bords du Loing, qui présente des analogies certaines avec celle
que nous venons de décrire. SOCIETE D ANTHROPOLOGIE DE PARIS 60
II est évident que les figures à caractères humains du Paléo
lithique supérieur de la région qui nous intéresse n'ont pas une
qualité artistique de grande valeur. Mais elles présentent l'i
ntérêt d'être les plus septentrionales connues de notre pays, en
marquant la phase initiale naturaliste d'un ensemble chronolo
gique remarquable.

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