Les hypothèses cosmogoniques (suite) - article ; n°16 ; vol.4, pg 347-366
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Revue néo-scolastique - Année 1897 - Volume 4 - Numéro 16 - Pages 347-366
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Publié le 01 janvier 1897
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Langue Français
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Ern. Pasquier
Les hypothèses cosmogoniques (suite)
In: Revue néo-scolastique. 4° année, N°16, 1897. pp. 347-366.
Citer ce document / Cite this document :
Pasquier Ern. Les hypothèses cosmogoniques (suite). In: Revue néo-scolastique. 4° année, N°16, 1897. pp. 347-366.
doi : 10.3406/phlou.1897.1572
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/phlou_0776-5541_1897_num_4_16_1572XVII.
Les hypothèses cosmogoniques.
{suite *.)
CHAPITRE II.
condition fondamentale a laquelle devrait satisfaire une
hypothèse cosmogon1que. hypothèse nébulaire et hypo
thèse météorique.
Condition fondamentale a laquelle devrait satisfaire
une hypothèse cosMOGONiQUE l). — « Pour être complète et
répondre au sens même du mot, une hypothèse cosmogonique
devrait prendre la matière à l'état primitif où elle est sortie
des mains du Créateur, avec ses propriétés et ses lois, et elle
devrait, par l'application des principes de la Mécanique, en
faire sortir l'univers entier tel qu'il existe aujourd'hui ; l'appli
cation ultérieure des mêmes lois devrait également nous con
duire à la connaissance de l'état futur et final des mondes . »
Impuissance de la science actuelle a satisfaire a cette
condition. — Le programme complet de la Cosmogonie n'a
été abordé que par un petit nombre d'auteurs, parmi lesquels
nous citerons M. Faye. Dans la plupart des cas, on a unique
ment en vue les astres considérés comme des corps inanimés,
et on laisse entièrement de côté les conditions de la vie à leur
surface ; le plus souvent, on se limite même à rechercher exclu-
*) Voir le no du 1* août, p. 282.
*) Wolf, Les hypothèses cosmogoniques, ouv. cité, p. 1. 348 ERN. PASQUIER.
sivement l'état originel de notre système solaire : telle est
l'hypothèse de Laplace. C'est que la solution du problème
général de la formation de l'univers, même si l'on se borne
à sa partie organique, se heurte à des difficultés qui n'ont
pu encore être surmontées par la science ; en d'autres termes,
si belles qu'elles soient, les découvertes scientifiques ne per
mettent pas de reconstituer le cycle complet par lequel a
passé l'univers inorganique pour arriver définitivement à son
état actuel. « Ce que l'on sait le moins », pourrait-on dire de
la matière, « c'est son commencement ».
Cette impuissance de la science est généralement recon
nue, même par ceux qui imaginent de nouvelles hypothèses
cosmogoniques. Dans ce chapitre, nous signalerons à grands
traits les deux hypothèses fondamentales particulièrement en
vogue, ainsi que certaines objections auxquelles elles donnent
lieu.
De l'hypothèse nébulaire ; nature des faits sur lesquels
herschel a fondé son hypothèse. — C'est une opinion très
répandue chez les astronomes et enseignée depuis longtemps,
que les astres se sont formés par la condensation progressive
d'une matière primitive, excessivement légère, disséminée
dans l'espace. Mais il faut arriver à W. Herschel (le premier
des deux Herschel), pour trouver établie sur des données
d'observation l'existence de la matière nébulaire. C'est en
1811 que cet illustre astronome a communiqué à la Société
royale de Londres le mémoire dans lequel il expose son
hypothèse fameuse sur la transformation des nébuleuses en
étoiles !).
« Les nébuleuses, dit Herschel, présentent souvent des
points brillants. Si, au lieu de considérer ces points dans une
seule nébuleuse, on les suit dans un grand nombre de ces
astres, ils se montrent entourés de nébulosités plus ou moins
étendues. Il semble que ces noyaux nous offrent tous les
») Philosophical Transactions, 1811, pp. 269 et suiv. r
LES HYPOTHÈSES COSMOGONIQUES. 349
degrés de condensation de la matière qui les forme, depuis le
nuage le plus diffiis jusqu'à l'étoile la mieux formée. »
L'idée qui se présente alors à l'esprit d'Herschel, c'est que
les nébuleuses nous montrent les mondes en formation. D'après
lui, les étoiles ne seraient donc que de la matière nébulaire
qui se serait condensée graduellement et aurait donné nais
sance à des soleils et aux corps qui leur forment cortège.
On voit sur quel ensemble de faits Herschel base son
hypothèse. Ce n'est pas en considérant une nébuleuse qu'il
peut la justifier. Non, c'est par la considération d'une série
d'astres où, d'après lui, la transformation existe à divers
degrés. Herschel imite le naturaliste qui, parcourant une
forêt, observe des arbres d'une même essence à des âges
divers et conclut de ses observations le cycle que parcourt la
plante aux diverses époques de son existence.
Confirmation, à un certain point de vue, de l'hypothèse
herschélienne par la science moderne. — A un certain point de
vue, les progrès de la science, depuis Herschel, n'ont fait que
confirmer l'hypothèse de cet illustre astronome.
Et d'abord, — nous l'avons dit dans notre chapitre I, —
l'analyse spectrale a prouvé l'identité de composition chimique
des étoiles et de certaines nébuleuses, et l'on a même parfois
constaté la formation d'étoiles au sein même d'une nébuleuse :
c'est le cas pour la nébuleuse d'Andromède qui représente
ainsi probablement la première phase de l'évolution d'un
gigantesque amas stellaire; d'après des observations récentes,
il y a également lieu de croire à l'existence d'une relation
physique entre l'amas des Pléiades et la Voie lactée. Pour
beaucoup d'astronomes (MM. Roberts, Bigourdan, etc.), la
découverte de nébuleuses en spirale semble aussi confirmer
l'hypothèse nébulaire.
Toutefois, si l'on doit regarder comme extrêmement pro
bable la transformation de certaines nébuleuses en amas
stellaires, on ne peut encore préciser s'il s'agit là d'un fait à 850 BRN. PASQUIER.
peu près général. Tout ce qu'on peut dire pour le moment,
c'est que les magnifiques photographies de M. Roberts ^ les
beaux travaux de M. Bigourdan 2), les remarquables publica
tions des Struve 3), etc., constituent pour la science autant de
documents précieux qui seront certainement d'une grande
utilité dans l'avenir.
Difficulté essentielle inhérente à l'hypothèse nébulaire. —
Nous avons dit au chap. I qu'en 1876, à l'inverse de ce que
veut l'hypothèse herschélienne, on a vu une étoile se trans
former en nébuleuse et son spectre se réduire à une seule
ligne brillante ; nous avons également dit qu'un fait analogue
s'est produit en 1892, l'étoile nouvelle du Cocher, signalée
pour la première fois le 1er février, s'étant, après sa réapparit
ion, transformée en nébuleuse.
Ces sortes de faits, qui peuvent être attribués à des colli
sions momentanées, accidentelles, ne sont généralement pas
considérés comme étant en contradiction avec une origine
nébulaire. 1} n'en est pas de même de l'existence des nébuleus
es à composition chimique extrêmement simple et que l'ana
lyse spectrale révèle en grand nombre : à moins que l'hydrogène
ne puisse donner naissance aux métaux par sa condensation,
ces nébuleuses à composition simple, ne renfermant que des
gaz sans particules solides, ne pourront jamais, d'elles-mêmes,
donner naissance aux étoiles, d'une composition chimique
essentiellement différente. Pour ces sortes de nébuleuses,
l'hypothèse herschélienne ne paraît pas acceptable : gazeuses
elles sont, gazeuses elles resteront sans jamais se condenser
en étoiles, à moins toutefois que des matériaux tout différents
ne leur viennent de quelque autre région de l'espace. La rai-
1) A Selection of photographs of Stars, etc., 1894, ouv. cité.
2) Annales de l'Observatoire de Paris (Observations de 1884).
3) Observations de Poulkovo ; v. entre autres, dans les t. IX et X : 0. Struve,
Mesures micrométriques des étoiles doubles. M.Bigourdan a donné un compte-
rendu de ce travail dans le Bulletin astronomique, t. X, 1893, pp. 408 et suiv. L

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