Les intervalles entre les lectures et leur influence  sur  la fixation - article ; n°1 ; vol.34, pg 23-40
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Description

L'année psychologique - Année 1933 - Volume 34 - Numéro 1 - Pages 23-40
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1933
Nombre de lectures 12
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Marcel Foucault
II. Les intervalles entre les lectures et leur influence sur la
fixation
In: L'année psychologique. 1933 vol. 34, n°1. pp. 23-40.
Citer ce document / Cite this document :
Foucault Marcel. II. Les intervalles entre les lectures et leur influence sur la fixation. In: L'année psychologique. 1933 vol. 34,
n°1. pp. 23-40.
doi : 10.3406/psy.1933.29864
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1933_num_34_1_29864II
LES INTERVALLES ENTRE LES LECTURES
ET LEUR INFLUENCE SUR LA FIXATION
Par Marcel Foucault (Montpellier)
1° Les problèmes. — On sait que, lorsqu'on apprend par
cœur, par des lectures ou des récitations corrigées, une série
de mots, ou de syllabes, ou de chiffres, ou de nombres, l'inter
valle qui sépare les répétitions successives exerce une influence
importante sur le temps nécessaire pour arriver à la fixation,
c'est-à-dire à la première récitation correcte, et aussi sur la
conservation des souvenirs ainsi fixés. Jost a été le premier à
étudier ce fait dans ses expériences sur la comparaison des
lectures cumulatives et des lectures dispersées. Il a établi
notamment que, plus les sont dispersées, plus la
fixation est rapide et durable. Mais, si l'intervalle mis entre
les lectures exerce ainsi une influence favorable d'autant plus
grande qu'il est lui-même plus étendu, il doit bien exister une
loi suivant laquelle la valeur fixatrice de l'intervalle dépend
de sa grandeur. D'autre part, on a exprimé diverses opinions
sur la cause de cette valeur fixatrice des intervalles, mais il ne
semble pas que l'on se soit mis d'accord à ce sujet. Il y a donc
2 problèmes qui se posent au sujet des intervalles entre les
lectures, ou, d'une façon plus générale, entre les répétitions :
suivant quelle loi la valeur fixatrice dépend-elle de la grandeur
des intervalles ? En quoi consiste l'action fixatrice des ?
2° Technique expérimentale. — Pour essayer de
répondre à ces 2 questions, j'ai organisé une première expér
ience, dans laquelle mes sujets, des étudiants, apprenaient
des séries de 12 mots français. Ils les apprenaient d'abord par
des lectures sur un appareil à mouvement d'horlogerie, cons- 24 MÉMOIRES ORIGINAUX
truit par Marx, à Berlin. Les mots étaient écrits à la machine
sur une bande de papier, enroulée sur un cylindre dont la
rotation durait environ 20 secondes. La série occupait les 4/5
de la longueur de la bande, et le temps nécessaire pour que les
12 mots pussent être lus à travers la fenêtre de l'appareil était
environ de 16 secondes. Je ne donne par sur ce point d'indi
cation plus précise, parce que je me suis aperçu que l'appareil,
malgré son mouvement d'horlogerie, ne tourne pas avec une
vitesse parfaitement constante. Le temps de 16 secondes pour
la durée d'une lecture est donc approximatif, et peut varier
d'une seconde, ou peut-être même de 2 secondes. Je l'ai
contrôlé assez souvent pour pouvoir assurer qu'il présente des
variations de cet ordre, et que par conséquent le temps de
16 secondes ne doit être pris que comme une moyenne.
Il reste donc, entre la fin d'une lecture et le commen
cement de la lecture suivante, dans le cas où on laisse l'appar
eil tourner librement, un intervalle d'environ 4 secondes.
C'est cet intervalle qui sépare les lectures lorsque je n'inter
cale pas un plus grand. Mais l'expérience consiste à
ajouter à cet intervalle constant une série d'intervalles plus
longs, à savoir : 10 secondes, 20, 30, 40, 50, 60, 80, 100 et
120 secondes. En comptant comme un intervalle égal à zéro le
cas où l'appareil tourne librement, j'ai donc en tout 10 inter
valles. En fait, on pourrait dire que l'intervalle que je désigne
par zéro est un intervalle de 4 secondes : c'est vrai, mais le zéro
signifie que je n'ajoute pas d'intervalle supplémentaire. Donc,
dans un cas, les sujets font les lectures avec un intervalle
additionnel nul, dans les autres cas, ils font les lectures avec
l'un des 9 autres intervalles.
Pour établir et régler la durée des intervalles, j'emploie
simplement le compteur à secondes : j'arrête l'appareil, en
tournant un bouton, lorsque l'extrémité de la bande apparaît
sur le bord du cylindre, la totalité de la série devient alors
invisible au sujet, je mets le compteur à secondes en marche,
et, lorsque le temps que j'ai fixé pour la longueur de l'inter
valle est écoulé, je remets l'appareil en mouvement, et le
sujet fait une nouvelle lecture. Pour chacun des 10 intervalles,
les sujets font ainsi 5 lectures, la cinquième lecture étant
suivie d'un intervalle égal à celui des 4 premières. Quand le
dernier est écoulé, le sujet essaie de réciter la série.
Je note la récitation sur une feuille préparée à l'avance, je
corrige les fautes qui peuvent se produire, je donne les mots FOUCAULT. LES INTERVALLES ET LA FIXATION 25 M.
f
que le sujet ne trouve pas, et je fais faire au besoin autant de
récitations qu'il est nécessaire pour arriver à une récitation
correcte. Naturellement, je note au compteur la durée de
chacune de ces récitations. J'ajoute, et je considère ce point
comme très important, que les sujets n'ont reçu aucune
prescription sur la façon d'employer les intervalles : mais je
reviendrai plus loin sur ce point, car j'ai obtenu des rense
ignements généralement explicites par les observations sub
jectives que j'ai toujours demandées après les expériences.
J'avais projeté d'abord d'utiliser la même expérience
pour étudier aussi la conservation des souvenirs. Mais j'ai
dû y renoncer, parce que j'avais mis, en principe, un intervalle
de 24 heures entre la première fixation, faite comme je viens
de dire, et une deuxième fixation, faite uniquement par des
récitations corrigées. Mais la longueur de l'expérience était
ainsi doublée, il était nécessaire de faire faire la première
fixation à de certains jours seulement, et diverses circons
tances, telles que des grippes ou des dérangements imprévus,
ne m'ont permis d'obtenir que des résultats incomplets et
inutilisables.
Pour éliminer, dans la mesure du possible, l'influence de
l'exercice, et aussi pour éliminer l'influence qui pouvait pro
venir de l'inégale difficulté des séries, j'ai pris 10 sujets. Le
premier a appris sa première série avec l'intervalle nul, sa
deuxième avec l'intervalle de 10 secondes, et ainsi de suite
jusqu'à 120 secondes. Après quoi je lui ai fait apprendre une
11e série avec nul, et une 12e avec l'intervalle
de 10 secondes. Le deuxième sujet a appris sa première série,
la même que le premier sujet, avec l'intervalle de 10 secondes,
puis la série suivante avec l'intervalle de 20 secondes, et ainsi
de suite, de sorte qu'il a appris la 9e série avec l'intervalle
de 120 secondes, et la 10e avec l'intervalle nul. Il a appris
ensuite la 11e série, puis la 12e, avec les intervalles qui avaient
été ceux de ses deux premières séries. De cette façon je pense,
en additionnant les temps de récitation des 10 sujets pour
chacun des 10 intervalles, et en laissant privisoirement de
côté les deux séries supplémentaires de chaque sujet, avoir,
dans les sommes et les moyennes de ces temps, des quantités
aussi complètement débarrassées que possible de l'influence
de l'exercice et de celle de la difficulté variable des séries,
ainsi que de l'inégale capacité de fixation des différents sujets.
En outre, j'ai éliminé l'influence de l'inhibition progressive, 26 MÉMOIRES ORIGINAUX
en demandant à chaque sujet la fixation d'une seule série par
séance. Je me suis efforcé aussi d'assurer une certaine cons
tance dans la capacité de fixation de chaque sujet, en faisant
toutes les expériences, autant que possible, à la même heure
du jour, en tout cas dans la matinée.
Mais il y a une influence perturbatrice que je n'ai pas pu
éliminer : c'est l'influence, non pas seulement possible, mais
certaine, qui provient de ce que les sujets n'ont pas une
capacité de fixation constante dans les différentes séances.
C'

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