Les Landes de Gascogne. La maîtrise de l eau dans la lande humide - article ; n°3 ; vol.95, pg 199-210
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Norois - Année 1977 - Volume 95 - Numéro 3 - Pages 199-210
RÉSUMÉ
La « lande humide », qui représente la moitié du massif forestier des Landes de Gascogne, fut longtemps le domaine des parcours à moutons. Seul le drainage systématique, au siècle dernier, avait permis son boisement. Mais l'inondation reste toujours menaçante, et un drainage excessif est nuisible à la forêt. Aujourd'hui, l'emploi d'engins mécanisés défonçant le sol, tant dans la forêt que sur les vastes champs créés depuis 25 ans et voués à la monoculture du maïs, pose en termes nouveaux le problème de la maîtrise de l'eau.
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1977
Nombre de lectures 55
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Louis Papy
Les Landes de Gascogne. La maîtrise de l'eau dans la "lande
humide"
In: Norois. N°95 ter, 1977. pp. 199-210.
Résumé
RÉSUMÉ
La « lande humide », qui représente la moitié du massif forestier des Landes de Gascogne, fut longtemps le domaine des
parcours à moutons. Seul le drainage systématique, au siècle dernier, avait permis son boisement. Mais l'inondation reste
toujours menaçante, et un drainage excessif est nuisible à la forêt. Aujourd'hui, l'emploi d'engins mécanisés défonçant le sol, tant
dans la forêt que sur les vastes champs créés depuis 25 ans et voués à la monoculture du maïs, pose en termes nouveaux le
problème de la maîtrise de l'eau.
Citer ce document / Cite this document :
Papy Louis. Les Landes de Gascogne. La maîtrise de l'eau dans la "lande humide". In: Norois. N°95 ter, 1977. pp. 199-210.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/noroi_0029-182X_1977_num_95_3_3648Les Landes de Gascogne :
la maîtrise de l'eau dans la " lande humide "
par Louis PAPY
Université de Bordeaux
Dans le grand ensemble géographique des Landes de Gascogne,
le domaine de la « lande humide » correspond essentiellement à
l'ancien domaine des parcours à moutons, naturellement inondé
pendant de long mois, aujourd'hui presque entièrement boisé. La
lande humide englobe d'une part les grandes surfaces des interfluves
— à des altitudes variant de 150 m à l'Est à 30 m à l'Ouest; d'autre
part, des secteurs situés dans la gouttière pré-littorale en arrière des
grands massifs dunaires. Le territoire de la lande humide couvre
à peu près la moitié de la superficie des Landes de Gascogne, soit
quelque 5 000 km2. Il faut en exclure les versants des vallées lan
daises, domaine de la lande « semi-humide » et de la « lande sèche »,
la première située dans la partie supérieure, en pente douce, des
versants, la- seconde dans leur partie inférieure en pente souvent
raide. Il faut en exclure aussi les pays où le sable vient recouvrir
sans la niveler une topographie quelque peu accidentée : une partie
des Landes de Bazas et des Landes de Casteljaloux, le Marsan ;
enfin, les massifs dunaires, ceux qui accompagnent les vallées,
comme ceux qui bordent la côte atlantique, sont évidemment en
dehors de la « lande humide » (1).
LE MILIEU NATUREL
Si les versants des vallées, bien égouttés, sont favorables — sur
tout en lande semi-humide — à la forêt et à la culture, la lande
humide était, à l'état naturel, hostile à l'établissement permanent
des hommes. La nappe phréatique y est en toute saison proche de
la surface : rarement à plus d'un mètre ou deux. On a pu dire qu'il
s'agit de « la nappe la plus étendue de France ». Elle
(1) Un numéro spécial consacré aux Landes de Gascogne a été publié par la Bévue
Géographique des Pyrénées et du Sud-Ouest en 1973 (RGPSO, service des publications
de l'Université, 56 rue du Taur, Toulouse). Y ont paru des articles de P. Barrère,
Micheline Cassou-Mounat, J. Cailluyer, G. Di Méo, J. P. Duboscq, J. C. Hout-
mann, P. Laborde, L. Papy, Anne-Marie Pinaud, Catherine Soumagne-Papy. Le
présent article emprunte des données à des travaux récents de J. Aurouze, J. Danton M' R. David, J. Gelpe, C. Juste, A. Klingebiel, Cl. Quancard, H. Schoeller,
Vigneaux. On rappellera le chapitre consacré aux Landes de la thèse d'H. Enjalbert. 200 LOUIS PAPY
n'est alimentée que par les pluies ; ses oscillations, au rythme des
saisons, ont une amplitude de 0,50 m à 2 m. Après les pluies d'au
tomne et d'hiver, la masse des sables est saturée ; l'eau affleure
et recouvre de vastes surfaces ; une partie des eaux est alors éva
cuée par écoulement superficiel. Quand, au printemps, les pluies
diminuent, la vidange commence ; en été, le niveau de la nappe
phréatique s'abaisse par écoulement latéral des eaux vers les rivières
et par évapotranspiration ; dans le bassin supérieur de l'Eyre, où
il tombe 1.000 mm de pluie par an, l'évapotranspiration oscille
entre 650 et 750 mm.
La lande humide n'est pas une surface uniformément plane :
de là des différences sensibles, suivant les régions, dans le régime
de circulation des eaux. Les rivières landaises, avant de s'encaisser
dans leur cours moyen et inférieur, naissent sur un terrain plat
de la réunion de petits ruisseaux qui coulent à fleur de sol. Avant
les grands travaux d'assainissement du siècle dernier, sur les inter-
fluves, des cuvettes à peine sensibles dans la topographie étaient
occupées par des marécages parfois tourbeux, et le système naturel
d'écoulement ne les drainait pas. Dans la lande humide, en outre,
se dispersent des « lagunes » : ce sont des mares de forme ronde ou
ovale, de 10 à 80 m de diamètre, de 2 m de profondeur environ,
où les bergers venaient jadis pêcher carpes et brochets ; Henri
Crouzet a donné le premier une description précise de ces lagunes
qui sont, selon l'hypothèse énoncée par Marc Boyé, le résultat
de la fusion de culots de glace formés sous des conditions périgla-
ciaires puis incrustés dans le sol lors d'un réchauffement ultérieur ;
ces lagunes ne disposent pas d'émissaire naturel (2). Si la lande
humide présente des dépressions, elle est accidentée aussi de quel
ques reliefs ; des dunes atteignent une dizaine de mètres et plus,
la plus belle étant la dune parabolique de Cazalis, au sud du village
— dans la lande bazadaise — haute de quelque 25 m et en laquelle
s'insère un lac temporaire témoignant de la proximité de la nappe
phréatique ; mais la plupart des dunes éparses dans la lande humide
sont très humbles et dépassent à peine 2 m : les paysans du Médoc
appellent ces légères eminences des « ronds de fougère » : elles sont
un site égoutté au milieu des marais.
Au régime des eaux dans la lande humide est lié le problème du
rôle que joue l'alios. Celui-ci se présente sous la forme d'un banc
de grès plus ou moins friable, plus ou moins compact, de faible
épaisseur et qui se situe le plus souvent à une profondeur inférieure
à 1,50 m ; il résulte d'une cimentation des graines de sables quart-
zeux par des composés humo-ferriques et colloïdaux dans la zone
où oscille au rythme des saisons la partie supérieure de la nappe
(2) Marc Boyé. Les lagunes du plateau landais. Biuletyn pergglacgalny, Lodz, n° 6,
1958, pp. 29-55 et 195-225. LANDES DE GASCOGNE 201 LES
LA LANDE HUMIDE
Arcachon 0
50km
Fig. 1.
l : Limites de la forêt landaise. 2 : Domaine de la lande humide. 3 : Dunes littorales LOUIS PAPY 202
phréatique ; il s'est formé soit par lessivage des horizons supér
ieurs, soit par des migrations ascendantes nées de l'évapotrans-
piration. Sous l'alios se rencontre à une faible profondeur, ou — hors
de la lande humide — plus bas aux bords des thalwegs, un grès
à ciment ferrugineux, d'une teneur en fer pouvant varier de 12 à
18 %, la garluche : ces grès — qui furent exploités pour la métallurg
ie et servent de matériau de construction — « se forment par
l'accumulation des hydroxydes de fer et leur immobilisation par
cristallisation et induration dans des zones préférentielles où se
produit une oxydation de la frange capillaire de la nappe phréa
tique » (Ph. Legigan). Alios et garluche ont été souvent rendus
responsables de la stagnation des eaux dans la « lande humide »,
et il n'est pas douteux que l'alios peut ralentir les oscillations de
la nappe phréatique, servir de plancher à l'eau courante d'un fossé,
et obliger les racines des arbres à s'étaler en surface. Mais déjà,
en 1860, Henri Crouzet, chef des Services hydrauliques du dépar
tement des Landes, se fondant sur des observations faites par lui
dans le domaine impérial de Solférino, affirmait que l'alios est
presque toujours perméable quand il est sec. Quant à la garluche,
elle est percée de trous qui laissent passer l'eau. Au demeurant, et
Henri Crouzet l'avait parfaitement perçu, l'alios se présente par
plaques irrégulièrement distribuées et fait défaut dans de vastes
secteurs très mar

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