Les lois de  fonctionnement du secteur informel « traditionnel » : présentation d un modèle - article ; n°82 ; vol.21, pg 435-445
12 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Les lois de fonctionnement du secteur informel « traditionnel » : présentation d'un modèle - article ; n°82 ; vol.21, pg 435-445

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
12 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Tiers-Monde - Année 1980 - Volume 21 - Numéro 82 - Pages 435-445
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1980
Nombre de lectures 15
Langue Français

Extrait

Jean-Pierre Lachaud
Les lois de fonctionnement du secteur informel « traditionnel » :
présentation d'un modèle
In: Tiers-Monde. 1980, tome 21 n°82. pp. 435-445.
Citer ce document / Cite this document :
Lachaud Jean-Pierre. Les lois de fonctionnement du secteur informel « traditionnel » : présentation d'un modèle. In: Tiers-
Monde. 1980, tome 21 n°82. pp. 435-445.
doi : 10.3406/tiers.1980.4233
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1980_num_21_82_4233LES LOIS DE FONCTIONNEMENT
DU SECTEUR INFORMEL « TRADITIONNEL » :
PRÉSENTATION D'UN MODÈLE
par J.-P. Lachaud*
I. — Introduction
Le début des années 1970 a marqué une prise de conscience de l'intérêt
économique, social et politique que présente le secteur informel urbain dans
tout processus de développement.
A cet égard, il apparut rapidement qu'il était nécessaire de mieux expliciter
Y hétérogénéité des processus productifs, non seulement par rapport au secteur
urbain dans son ensemble, mais aussi dans le secteur informel lui-même.
Cette attitude présente un intérêt fondamental puisque l'adoption de l'hypo
thèse d'hétérogénéité est sur le plan empirique un déterminant essentiel du
champ des investigations statistiques. De plus, celles-ci réalisées à la demande
et/ou en collaboration avec les autorités locales peuvent fonder une action
(ou l'absence d'action) de politique économique. C'est ainsi que le bit met
l'accent sur un secteur « non structuré moderne »*, et que W. Steel élabore
un cadre d'analyse théorique centré sur un secteur « intermédiaire »2.
Ces études sont intéressantes et nécessaires dans la mesure où elles montrent
que le secteur informel urbain en Afrique comporte des entreprises ayant une
dynamique potentielle sur le plan de l'emploi et des revenus. Toutefois, leur
nature et le champ d'investigation couverts3, d'une part, prédéterminent
largement les conclusions auxquelles elles aboutissent et, d'autre part, tendent
à justifier une dynamique sélective du secteur informel4.
Il nous semble que l'hypothèse d'hétérogénéité ne constitue un progrès
* Maître-assistant à l'Université de Bordeaux I.
1. G. Nihan, 1979.
2. W. Steel, 1978.
3. Par exemple, l'enquête de Lomé du bit exclut 72 % des activités de production, 54 %
des services et 100 % du commerce. De ce fait, le secteur non structuré moderne ne concerne
que 7,8 % de l'ensemble des activités n'appartenant pas au secteur avancé de l'économie.
En particulier, l'habillement, qui représente 59,2 % de l'activité de production n'est pas
pris en considération.
4. Voir, pour une analyse approfondie, J.-P. Lachaud, 1980.
Revue Tiers Monde, t. XXI, n° 82, Avril-Juin 1980 6 J.-P. LACHAUD 43
réel de l'analyse que si elle est aussi un moyen d'appréhender les conditions
d'une dynamique collective. Cette analyse fonde largement la nature du
programme de recherche entrepris par le Centre de Développement de l'Uni
versité de Bordeaux I sur le secteur « informel urbain traditionnel » en Afrique5.
En effet, l'effort de recherche a été centré sur des secteurs dont on percevait
mal la dynamique évolutive et qui sont précisément ceux qui sont exclus par
les approches précédentes, notamment l'habillement et le commerce.
Il est à remarquer que les deux types d'études ne sont pas nécessairement
contradictoires. L'approche sélective admet implicitement que la fraction la
plus importante du secteur informel constitue un coût social nécessaire à la
croissance. Elle conduit alors à des politiques économiques ponctuelles, de court
terme et localisées dans les centres urbains. Ce point de vue nous paraît trop
partiel : toute action vis-à-vis du secteur informel ne peut avoir uniquement
une dimension urbaine. Il en est ainsi parce que l'importance numérique des
activités en cause, donc l'ampleur du problème, ne peut éviter une réflexion
globale sur les conditions d'une dynamique collective, c'est-à-dire en définitive
une reconsidération des stratégies de développement. De ce fait, l'analyse des
lois de fonctionnement du secteur informel traditionnel débouche sur des
politiques globales et de long terme.
Nous nous proposons de vérifier cette hypothèse à l'aide d'un modèle
ayant pour fondement les études empiriques du Centre de Développement.
II. — JLe modele
La thèse centrale de notre travail est de montrer que pour certaines activités
du secteur informel traditionnel, quantitativement les plus importantes telles
que l'habillement, il existe une forte probabilité pour qu'elles soient soumises
à un changement dynamique de type involutif. Notre analyse est donc centrée
sur un secteur informel traditionnel correspondant au secteur de subsistance
de C. de Miras6 et approximativement au secteur « casuel » de W. Steel7.
L'obstacle majeur nous paraît résider du côté de la demande et de la
nature des relations intersectorielles urbaines. En effet, on observe d'abord
que la demande est potentiellement faible. Ainsi, le bit a estimé qu'à Lomé
le marché potentiel par unité de production du secteur de l'habillement était
d'environ 34 ménages8. Cette simple constatation tend à confirmer nos résultats
sur la nature des fonctions économiques. Mais il importe de progresser dans
l'analyse, d'une part, en recherchant les mécanismes sous-jacents, d'autre part,
en tentant d'apprécier la nature du changement dynamique, c'est-à-dire en
définitive les perspectives probables d'évolution du revenu moyen. Un modèle
simple permet de saisir certains aspects du problème.
Soit une économie urbaine d'un pays en développement composée des
trois secteurs suivants9.
5. J.-P. Lachaud, 1976; P. Mettelin et S. Schaudel, 1978; J.-P. Lachaud, P. Met-
telin et N. Braakuis, 1980.
6. C. de Miras, 1979.
7. W. Steel, 1978.
8. G. Nihan, M. Carton, E. Demol et C. Jondoh, 1978, p. 3.
9. Distinction approximativement identique à celle de W. Steel. LE SECTEUR INFORMEL TRADITIONNEL 437
i) Un secteur moderne (i) composé d'unités de production à peu près
comparables à celles des pays avancés. Les barrières à l'entrée sont élevées :
investissement important, économies de taille et monopole légal. Les immob
ilisations sont essentiellement physiques et élevées. Ce secteur avancé a accès
aux capitaux institutionnels et la principale source de financement est l'emprunt.
Le rapport élevé capital/travail est associé à un haut salaire et à une productivité
marginale du travail forte. Toutefois, la demande de main-d'œuvre est limitée
pour des raisons techniques et économiques (salaires minima, surévaluation
des taux de change, etc.).
z) Un secteur intermédiaire ou de transition (2) dans lequel les barrières à
l'entrée liées à l'investissement en capital physique ou humain sont moyennes.
Le financement peut se faire de façon interne (famille) ou externe (intervention
d'agents extérieurs). L'accès au marché monétaire organisé est faible. A cause
des barrières à l'entrée, le produit marginal du travail est positif et égal au
taux de salaire du marché. Les unités de production de ce secteur peuvent avoir
de 5 à 30 salariés. L'apprentissage y est assez faible.
3) Un secteur informel « traditionnel» (3) où le capital fixe est faible, ce qui
traduit l'absence de barrière à l'entrée. Le financement est essentiellement
familial ou réalisé grâce au marché du crédit « inorganisé ». Le produit marginal
du travail est nul. Il y a partage du produit, celui-ci pouvant être éventuellement
égal au taux de salaire du secteur intermédiaire. L'apprentissage constitue
l'essentiel de la main-d'œuvre.
Les processus productifs de ces trois secteurs peuvent se résumer à l'aide
des fonctions suivantes, où :
(i) P et К représentent respectivement la valeur de la production et du
capital fixe;
et (ii) les indices 1, 2 et 3 se rapportent aux trois secteurs précédemment
définis :
Р1 = ах(Кг) (i)
Р2=а2(К2) (г)
Рз = а3(К3) (З)
L'analyse de la nature de la dynamique du secteur

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents