Les moyens des sciences sociales en France - article ; n°6 ; vol.26, pg 1004-1023
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Description

Revue économique - Année 1975 - Volume 26 - Numéro 6 - Pages 1004-1023
Cet article propose une analyse de l'évolution comparée des personnels, des crédits et des moyens de recherche consacrés aux sciences sociales, aux humanités et aux sciences exactes. Si un redressement très net s'est produit à partir de 1968 et qui a notamment amélioré les ratios d'encadrement, néanmoins les coefficients de pondération appliqués par le Ministère aux crédits de recherche des universités en fonction de la discipline continuent d'être un obstacle à un fonctionnement raisonnable. D'autres déficiences sont signalées, notamment celles de la formation des personnels dans un pays où les voies anciennement établies (mathématiques et humanités) continuent de tenir le haut du pavé et celles de la réglementation nationale de la fonction publique qui freine l'ouverture sur l'étranger. Les progrès récents n'effacent pas toute inquiétude pour l'avenir.
Human and financial ressources of the social sciences in France
This is an overview of the french ressources in social sciences and namely in economies as compared tespectively with the hunanities and the natural sciences in the last twenty years. Before 1968 the situation became worse and worse with the increasing enrolment of the students. The ligures improved significantely after 1968 bu they ace some other short ages and obstacles partly deriving from the procedures of financial allocations by the Ministey and from the regulations of the civil service. Apart from that they are the cultural traditions according to which the long established cursus (mathematics and humanities) are more valuated. Despite some improvement, there is, according to the author much to be done.
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1975
Nombre de lectures 14
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Christian Morrisson
Les moyens des sciences sociales en France
In: Revue économique. Volume 26, n°6, 1975. pp. 1004-1023.
Résumé
Cet article propose une analyse de l'évolution comparée des personnels, des crédits et des moyens de recherche consacrés aux
sciences sociales, aux humanités et aux sciences exactes. Si un redressement très net s'est produit à partir de 1968 et qui a
notamment amélioré les ratios d'encadrement, néanmoins les coefficients de pondération appliqués par le Ministère aux crédits
de recherche des universités en fonction de la discipline continuent d'être un obstacle à un fonctionnement raisonnable. D'autres
déficiences sont signalées, notamment celles de la formation des personnels dans un pays où les voies anciennement établies
(mathématiques et humanités) continuent de tenir le haut du pavé et celles de la réglementation nationale de la fonction publique
qui freine l'ouverture sur l'étranger. Les progrès récents n'effacent pas toute inquiétude pour l'avenir.
Abstract
Human and financial ressources of the social sciences in France
This is an overview of the french ressources in social sciences and namely in economies as compared tespectively with the
hunanities and the natural sciences in the last twenty years. Before 1968 the situation became worse and worse with the
increasing enrolment of the students. The ligures improved significantely after 1968 bu they ace some other short ages and
obstacles partly deriving from the procedures of financial allocations by the Ministey and from the regulations of the civil service.
Apart from that they are the cultural traditions according to which the long established cursus (mathematics and humanities) are
more valuated. Despite some improvement, there is, according to the author much to be done.
Citer ce document / Cite this document :
Morrisson Christian. Les moyens des sciences sociales en France. In: Revue économique. Volume 26, n°6, 1975. pp. 1004-
1023.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1975_num_26_6_408241LES MOYENS DES SCIENCES SOCIALES
EN FRANCE *
Jt L SERAIT imprudent de prétendre définir strictement les sciences
sociales et de les séparer des autres sciences humaines. Néanmoins
certaines disciplines (droit, économie, géographie, sociologie, ethnol
ogie...) présentent des caractères spécifiques en matière de recherche
par rapport aux autres disciplines (histoire, humanités, linguistique,
philosophie...) et ont connu des conditions différentes de développe
ment en France depuis un siècle. D'ailleurs, toute tentative de défi
nition précise serait vouée à l'échec pour une analyse quantitative
puisque inapplicable aux statistiques disponibles. Cette analyse ne
considère que les universités et le CNRS, faute des moyens que
requiert une étude de tous les organismes publics de recherche en
sciences sociales. Elle sera cependant significative puisque le CNRS
emploie 80 % des chercheurs à temps plein et que les universitaires
comptés chacun pour un demi-chercheur représentent six fois les effec
tifs du CNRS1.
Le plan suivi a été inspiré par l'hypothèse suivante : la situation
présente de la recherche en sciences sociales dépend des conditions
de formation et de travail des chercheurs depuis une vingtaine d'an
nées et non depuis trois ou quatre ans. On étudiera donc ces
depuis les années 1950 sous les aspects quantitatifs et qualitatifs,
en distinguant la période 1950-1968 des années 1968-1974 parce que
les sciences sociales ont bénéficié depuis 1968 de conditions moins
défavorables.
* Qu'il me soit permis d'exprimer ici ma reconnaissance envers M. J.-C.
Asselain qui a réuni toutes les statistiques qui concernent les universités.
1. OCDE, Comité de la politique scientifique et technologique, Politique des
sciences sociales, France, Livre 1, p. 94. I. • LA PERIODE 1950-1968
Les tableaux 1 à 3 montrent l'insuffisance des moyens humains
et matériels dans les universités. Pour le rapport étudiants/enseignants,
on dispose seulement de données sur les facultés, qui sont inapprop
riées, puisque, d'une part l'histoire du droit ne relève pas des sciences
sociales dans les facultés de droit et sciences économiques, de l'autre
les facultés des lettres comprennent à la fois des sciences sociales
(sociologie, géographie, démographie...) et les autres humaines.
Les effectifs d'enseignants sont plus significatifs parce que les sciences
sociales peuvent être distinguées des autres disciplines. Ces effectifs
ont connu la croissance la plus lente : ils sont multipliés par 5 de
1952-1953 à 1967-1986 contre 5,6 pour les lettres, la philosophie et
l'histoire et 10 pour les sciences exactes. Par suite, leur part rela
tive a baissé : ils représentent 68 % des effectifs en lettres, philo
sophie et histoire, 23 % de ceux des sciences exactes en 1967-1968
contre 73 % et 40 % en 1952-1953. Le rapport étudiants/enseignants
passe de 29 à 12 en sciences de 1952-1953 à 1967-1968, de 55 à 44
en lettres et, c'est l'exception, diminue en droit et sciences économiques
de 120 à 50 pour remonter à 65 en 1967-1968.
Si le rapport 29 était trop élevé en sciences dans les années 1950,
il est très probable — le développement de la recherche universitaire
en porte témoignage — que les rapports compris entre 10 et 20
permettent aux enseignants de réserver une part importante de leur
temps à la recherche. Certes les différences entre les disciplines, entre
les méthodes d'enseignement... peuvent justifier un rapport deux à
trois fois plus élevé en sciences sociales ou dans les humanités et
l'histoire, soit 30 à 45, mais il est difficile de justifier un rapport
quatre à huit fois plus élevé. La nécessité d'assurer assez souvent
des enseignements mathématiques en sciences sociales ne permet pas
une charge plus lourde dans ces disciplines qu'en lettres ou en
histoire 2. Ainsi l'encadrement a été peu satisfaisant en lettres (44
à 55) et totalement insuffisant en droit et sciences économiques
(50 à 120). Cette situation a entraîné pour la plupart des ensei
gnants une surcharge en enseignements (6 à 14 heures de cours par
semaine) incompatible avec toute recherche. Certes une partie de
ces personnes n'auraient peut-être pas consacré à la recherche les
2. Il faut cependant noter le caractère professionnel de certains enseignements
juridiques. Ces enseignements ne sont pas liés nécessairement à des recherches
et ils peuvent être de qualité même si le taux d'encadrement est assez élevé. 1006 REVUE ECONOMIQUE
heures libérées grâce à un encadrement normal 3, mais il est permis
de penser que la majorité l'auraient fait. Il faut analyser en parti
culier les chiffres d'enseignants de catégorie B (maîtres-assistants et
assistants) : de 1956 à 1964, les facultés des sciences en ont dix fois
plus que des facultés de droit et sciences économiques, et celles de
lettres deux à trois fois plus. La situation présente de la recherche
en sciences sociales, si on la compare à celle de disciplines comme
la physique, est liée à ces différences dans les années 1955-1965.
Dans un cas, on a recruté de très nombreux enseignants qui ont
pu consacrer la majeure partie de leur temps à la recherche, travailler
éventuellement dans des laboratoires étrangers et achever leurs thèses
dans des délais normaux, dans l'autre on a très peu recruté eu égard
aux charges d'enseignement ; par suite, ces assistants ont achevé
avec difficulté et dans des délais parfois trop longs des thèses d'un
niveau variable.
Cette situation des sciences sociales n'était pas en elle-même irra
tionnelle. Le principe du mi-temps enseignement-recherche pour tous
les universitaires conduit, lorsque les effectifs d'étudiants doublent,
à dépenser deux fois plus pour la recherche alors qu'il n'est pas
nécessairement conforme à la rationalité économique que le volume
des investissements en recherche dépende uniquement des variations
de l'offre de services d'enseignement. La politique suivie en sciences
sociales et en sciences exactes pendant les années 1950-1968 a freiné
dans un cas l'investissement en recherche et l'a accéléré dans l'autre
cas par rapport à la croissance rapide de l'offre de services d'ense
ignement, en remplaçant le mi

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