Les ossements préhistoriques d Orrouy, Oise - article ; n°6 ; vol.6, pg 321-372
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Description

Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1955 - Volume 6 - Numéro 6 - Pages 321-372
52 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1955
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

L. Trouette
Les ossements préhistoriques d'Orrouy, Oise
In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, X° Série, tome 6 fascicule 6, 1955. pp. 321-372.
Citer ce document / Cite this document :
Trouette L. Les ossements préhistoriques d'Orrouy, Oise. In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, X°
Série, tome 6 fascicule 6, 1955. pp. 321-372.
doi : 10.3406/bmsap.1955.2665
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1955_num_6_6_2665321
LES OSSEMENTS PRÉHISTORIQUES D'ORROUY
(OISE)
par Louis TROUETTE
Aide ď Anatomie à la Faculté de Médecine de Toulouse
(Travail du Laboratoire ď Anthropologie de l'Institut
. de Paléontologie humaine : Pr H. V. Vallois.)
Les sujets d'Orrouy ont fait leur apparition parmi les docu
ments anthropologiques lorsqu'ils furent présentés par Broca,
quatre ans après leur découverte, à la Société d'Anthropologie
de Paris, séance du 21 janvier 1864. Quoique exhumés il y a très
près d'un siècle, et bien qu'ils aient à plusieurs reprises éveillé
la curiosité des anthropologistes, ces restes humains n'ont qu'une
histoire assez succincte. D'abord étudiés par Broca, qui vit en
•eux les représentants d'un type particulier du Néolithique (et
dont on fit même une race), ils tombèrent ensuite dans un oubli
relatif, examinés qu'ils furent, d'une manière simplement épiso-
dique, pour des travaux divers et à titre purement comparatif.
Les crânes, depuis les notes initiales de Broca, et abstraction faite
de quelques mesures de Chudzinski citées par Salmon (1895),
ne firent jamais l'objet d'une étude systématique. Le seul tra
vail poussé est une importante du Pr Vallois, au sujet des
os longs de cette population (en comparaison, d'ailleurs, avec
ceux de deux stations néolithiques classiques, L'Homme-Mort
et Beaumes-Chaudes). Une précision est à apporter tout de suite :
longtemps attribuée au Néolithique, ces ossements doivent,
pour des raisons que l'on verra, être rapportés, par précaution,
à l'Age du Bronze. L'idée d'une analyse systématique de ces
restes nous a été suggérée par M. le Pr Vallois, que nous remer
cions ici de la confiance qu'il a bien voulu nous accorder.
Ainsi, ce travail envisagera, avant de les replacer dans leur
BULL. ET MÉM. SOCIÉTÉ ANTHROP. DE PARIS, T. 6, 10e SÉRIE, 1955. 22 société d'anthropologie de paris 322
véritable milieu anthropologique, les études successives du squel
ette crânien et du squelette post-cranien des individus de cette
station, l'essentielle étant celle des crânes. Une place plus res
treinte sera faite ici pour le squelette post-cranien : il se réduit
en effet aux grands os longs des membres précédemment étudiés,
et pour lesquels on ne saurait mieux faire que renvoyer au travail
très complet déjà cité. On verra enfin, au terme de cette étude, et
après comparaison avec des séries depuis longtemps connues ou
d'autres mises en valeur plus récemment, que les sujets d'Orrouy
ne doivent plus être considérés comme les représentants d'une
race à laquelle on avait donné leur nom ; ils doivent maintenant
rentrer dans le grand groupe (certainement hétérogène) de la
classique « petite race brachycéphale néolithique ».
La station d'Orrouy.
Elle n'est nullement isolée puisque des gisements classiques se
trouvent dans les environs: Feigneux (Oise),laPierre-qui-Tourne
(Oise), Chamant (Oise), Nogent-les-Vierges (Oise), Montigny-
l'Engrain (Aisne) (fig. 1). Elle est située sur le flanc sud du Mont
Maigre, colline dominant la vallée de l'Automne, affluent de
l'Oise. Le Mont Maigre culmine à 80 m au-dessus du niveau de
la vallée ; la grotte sépulcrale est elle-même située à 50 m au-
dessus et à quelques centaines de mètres du village d'Orrouy.
C'est une toute petite excavation de 4 m de large, 3 m de pro
fondeur et 0,50 m de haut à l'entrée, hauteur diminuant vers la
profondeur. Le plafond est formé d'un gros rocher et le sol, au
moment de la découverte, par une mince couche sablonneuse
« recouvrant plusieurs grandes pierres qui paraissaient pour la
plupart détachées de la voûte ». •
En 1860, M. Hazard, propriétaire du terrain, fit entreprendre
le déblayage de la grotte, pour la transformer en abri. Les ouvriers
s'aperçurent en enlevant une première vaste dalle située au ni
veau même de l'ouverture, que celle-ci « recouvrait immédiate
ment un squelette humain étendu de tout son long dans un lit de
sable jaune entièrement sec ». La suite des travaux permit de se
rendre compte qu'au-dessous de ce squelette (dont tous les él
éments étaient, semble-t-il, primitivement en connexion, mais fu
rent par la suite mêlés aux autres sous-jacents lorsque le tout fut
recueilli) une grande quantité d'ossements humains, disposés
pêle-mêle, formait sur toute la largeur de la grotte une couche
de plus d'un mètre d'épaisseur. Bien des ossements furent perdus ;
le reste fut entreposé dans des caisses où Broca put l'examiner,
quatre ans après la découverte, lorsque M. Hazard en fit don au 1

— LES OSSEMENTS PRÉHISTORIQUES d'ORROUY 323 TROUETTE.
Musée de la Société d'Anthropologie. Il faut noter pour être comp
let qu'à une cinquantaine de mètres de la grotte sépulcrale,
appelée depuis « grotte des morts », les travaux d'aménagement
d'une deuxième, plus petite, firent découvrir les fragments d'un
crâne humain qu'il fut impossible de dater, étant donné l'ab
sence complète de matériel archéologique.
La grotte a été aménagée pour servir d'ossuaire (fig. 2) ;
l'excavation naturelle étant elle-même trop exiguë, une cavité a
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Fig. I. — Situation de la station d'Orrouy, parmi d'autres gisements du Bassin de
Chapelle-sur-Crécy ; 11, Mareuil-les-Meaux ; 12, Grenelle; 13, Le Val; 14, Vau-
réal ; 15, Presles ; 16, Breuil ; 17, Meudon ; 18, Les Mureaux ; 19, Epône.
été creusée dans le tuf formant le plancher. C'est dans cette fosse
(longueur 3 m, largeur 2 m, profondeur 1 m, environ) qu'ont été
déposés les restes humains. La sépulture était ensuite fermée par
des dalles recouvrant directement les ossements (1). Vingt et un
crânes, des os longs, des vertèbres, entassés sans aucun ordre, en
furent retirés, avec un assez grand nombre d'os animaux très
fragmentés (côtes et omoplates de Ruminants de petite taille),
et enfin quelques rares débris archéologiques sur lesquels les ren-
(1) La grotte d'Orrouy et son mode de sépulture ont permis à Capitan (1895)
de faire d'intéressantes comparaisons avec les Pierres-Closes de Gharras (Charente-
Inférieure) et avec les grottes-dolmens de Cordes et du Castellet (Fonvielle, Bouches-
du-Rhône). 324 société d'anthropologie de paris
seignements sont bien pauvres. Les restes humains représentent
à peu près certainement une cinquantaine d'individus environ,
hommes, femmes, adolescents et enfants. Au reste, l'entassement
d'un tel nombre de sujets dans un si petit espace fit s'étonner les
Broca anthropologistes qui tenait, qui pour s'occupèrent les raisons que initialement l'on verra de plus la bas, question à l'idée ;
de la sépulture de tribu, pouvait donner l'explication suivante et
toujours acceptable : « L'existence du squelette entier qui occu
pait la couche superficielle prouve que la caverne d'Orrouy n'é
tait pas seulement un de ces ossuaires où l'on transportait les os
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Fig. 2. — Fac-similé de la coupe présentée à la Société d'Anthropologie par le
propriétaire du gisement.
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