Les perspectives d intégration des pays d Europe centrale et orientale dans l Union européenne : analyse à partir de la spécialisation acquise des économies en transition - article ; n°4 ; vol.27, pg 109-133
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Les perspectives d'intégration des pays d'Europe centrale et orientale dans l'Union européenne : analyse à partir de la spécialisation acquise des économies en transition - article ; n°4 ; vol.27, pg 109-133

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Revue d’études comparatives Est-Ouest - Année 1996 - Volume 27 - Numéro 4 - Pages 109-133
The prospects for integrating Central and Eastern European countries in the European Union : An analysis based on the specialization acquired by these economies in transition.
Economically, the countries of central and eastern Europe are not ready to join the European Union at the existing or foreseeable level of integration. The complete liberalization of trade through a free-trade zone or customs union seems to be a somewhat easier objective to reach. The Single Market's rules will not be applicable without temporary dispensations for new members or else following a necessary adjustment and convergence of economic institutions. It is not possible to imagine Eastern European countries participating in the European Monetary Union. Integrating post-communist economies in the EU will be gradual and differentiated. What is here intended is to link the specialization acquired by these economies in transition to the desirable degree of integration in a custom-made European Union. Given the objective of integration, specialization is a prerequisite. On the basis of the structure of observed transactions, the gains of integration can be predicted by distinguishing the effects of the creation or diversion of trade resulting from integration.
Les pays d'Europe centrale et orientale ne sont pas préparés sur le plan économique à rejoindre l'Union européenne immédiatement sur la base de son niveau d'intégration existant ou à venir. L'achèvement de la libéralisation commerciale, sous la forme de la constitution d'une zone de libre-échange ou d'une union douanière, semble être l'objectif le moins difficile à atteindre. En revanche, les règles du Marché unique ne seront susceptibles de s'appliquer qu'avec des dérogations temporaires pour les nouveaux membres ou qu'après un processus préalable d'ajustement et de convergence des institutions économiques de ceux-ci. La participation de pays est-européens à l'Union monétaire européenne n'est pas envisageable. L'intégration des économies post-socialistes dans l'Union européenne sera alors progressive et différenciée. L'objectif de cet article est d'établir un lien entre la spécialisation acquise des économies en transition et le degré d'intégration souhaitable dans une Union européenne à géométrie variable. La spécialisation constitue une contrainte face à l'objectif d'intégration. A partir des structures d'échanges observées, il est possible d'anticiper les gains à attendre d'une intégration, en particulier en distinguant les effets de création et ceux de détournement d'échanges auxquels elle donnerait naissance.
25 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1996
Nombre de lectures 21
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Régis Chavigny
Les perspectives d'intégration des pays d'Europe centrale et
orientale dans l'Union européenne : analyse à partir de la
spécialisation acquise des économies en transition
In: Revue d’études comparatives Est-Ouest. Volume 27, 1996, N°4. pp. 109-133.
Citer ce document / Cite this document :
Chavigny Régis. Les perspectives d'intégration des pays d'Europe centrale et orientale dans l'Union européenne : analyse à
partir de la spécialisation acquise des économies en transition. In: Revue d’études comparatives Est-Ouest. Volume 27, 1996,
N°4. pp. 109-133.
doi : 10.3406/receo.1996.2822
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/receo_0338-0599_1996_num_27_4_2822Abstract
The prospects for integrating Central and Eastern European countries in the European Union : An
analysis based on the specialization acquired by these economies in transition.
Economically, the countries of central and eastern Europe are not ready to join the European Union at
the existing or foreseeable level of integration. The complete liberalization of trade through a free-trade
zone or customs union seems to be a somewhat easier objective to reach. The Single Market's rules will
not be applicable without temporary dispensations for new members or else following a necessary
adjustment and convergence of economic institutions. It is not possible to imagine Eastern European
countries participating in the European Monetary Union. Integrating post-communist economies in the
EU will be gradual and differentiated. What is here intended is to link the specialization acquired by
these economies in transition to the desirable degree of integration in a "custom-made" European
Union. Given the objective of integration, specialization is a prerequisite. On the basis of the structure of
observed transactions, the gains of integration can be predicted by distinguishing the effects of the
creation or diversion of trade resulting from integration.
Résumé
Les pays d'Europe centrale et orientale ne sont pas préparés sur le plan économique à rejoindre l'Union
européenne immédiatement sur la base de son niveau d'intégration existant ou à venir. L'achèvement
de la libéralisation commerciale, sous la forme de la constitution d'une zone de libre-échange ou d'une
union douanière, semble être l'objectif le moins difficile à atteindre. En revanche, les règles du Marché
unique ne seront susceptibles de s'appliquer qu'avec des dérogations temporaires pour les nouveaux
membres ou qu'après un processus préalable d'ajustement et de convergence des institutions
économiques de ceux-ci. La participation de pays est-européens à l'Union monétaire européenne n'est
pas envisageable. L'intégration des économies post-socialistes dans l'Union européenne sera alors
progressive et différenciée. L'objectif de cet article est d'établir un lien entre la spécialisation acquise
des économies en transition et le degré d'intégration souhaitable dans une Union européenne à
géométrie variable. La spécialisation constitue une contrainte face à l'objectif d'intégration. A partir des
structures d'échanges observées, il est possible d'anticiper les gains à attendre d'une intégration, en
particulier en distinguant les effets de création et ceux de détournement d'échanges auxquels elle
donnerait naissance.Revue d'études comparatives Est-Ouest, 1996, 4 (décembre)
pp. 109-133 - Régis CHA VIGNY
Les perspectives d'intégration
des pays d'Europe centrale et orientale
dans l'Union européenne : analyse à partir
de la spécialisation acquise des économies
en transition
Régis CHA VIGNY *
Depuis les sommets européens de Copenhague de juin 1993 et d'Essen de
décembre 1994, le principe de l'adhésion future des États d'Europe centrale
(Hongrie, République tchèque, Slovaquie et Pologne) et orientale (Bulgarie et
Roumanie) à l'Union européenne est admis. L'élargissement de l'Union euro
péenne vers l'Est apparaît cependant plus difficile que l'intégration des anciens
membres de l'Association européenne de libre-échange (AELE), cela en raison
des écarts de niveaux de développement (l'inachèvement de la transition est
une autre raison, mais elle perd progressivement de son importance). En 1989,
le PIB par habitant, calculé en parités de pouvoir d'achat, des pays d'Europe
centrale et orientale était en moyenne légèrement inférieur à celui de la Grèce
et du Portugal, c'est-à-dire qu'il équivalait à la moitié du niveau communauta
ire \ De plus, avec la récession "transformationnelle" 2, cet écart s'est encore
accru au tout début des années 1990.
En termes économiques, les pays d'Europe centrale, et a fortiori ceux
d'Europe orientale, ne sont pas prêts à s'intégrer dans l'Union européenne sous
sa forme la plus achevée. Si un processus d'ajustement et de convergence doit
accompagner l'intégration à l'Union européenne, il pourra néanmoins être réa
lisé en partie après l'adhésion, grâce à des règles transitoires, comme celles
dont ont bénéficié l'Espagne et le Portugal. Quoi qu'il en soit, tous les
domaines ne sont pas susceptibles d'une intégration totale et immédiate des
* Laboratoire d'économie Orléanais. Cette recherche a été effectuée dans le cadre d'un
contrat de plan, dirigé par le Professeur Jean-Marc Siroën, sur le thème de "l'intégra
tion entre pays inégalement développés dans la régionalisation de l'économie mond
iale".
1. CEPII, Economie mondiale 1990-2000 : l'impératif de croissance, Economica,
1992, pp. 196 et 197.
2. J. Kornai, La récession transformationnelle, PUG, 1994, 71 pages.
109 Régis Chavigny
économies d'Europe centrale dans le cadre existant de l'Union européenne. Si
l'intégration commerciale (zone de libre-échange ou union douanière) peut être
rapide, les règles du Marché unique sont susceptibles de s'appliquer mais avec
des dérogations temporaires pour les nouveaux membres. L'union monétaire
ne paraît pas devoir être élargie vers l'Est, même aux pays centre-européens
les plus proches. Dès lors, l'intégration des pays d'Europe centrale dans
l'Union européenne ne peut être que différenciée.
L'objet de ce travail est d'établir un lien entre la spécialisation acquise des écono
mies post-socialistes 3 et le degré d'intégration souhaitable dans une Union euro
péenne "à géométrie variable" 4. On peut distinguer plusieurs niveaux d'intégration
logiquement complets et chercher à établir auxquels de ces les États
d'Europe centrale, voire orientale, devraient se joindre à l'Union européenne.
À partir de la spécialisation acquise des pays d'Europe centrale et orientale
et des avantages et désavantages comparatifs révélés par leurs échanges avec
l'Union européenne, l'accent est implicitement mis sur les inégalités de
niveaux de développement entre les deux zones. La spécialisation acquise des
économies post-socialistes correspond à des industries de faible degré de trans
formation, qui utilisent des techniques traditionnelles, dont la production fait
face à une demande faiblement élastique par rapport au revenu et est concur
rencée par celle d'autres pays en développement ou en transition 5.
Après avoir développé des arguments généraux favorables à l'intégration des
pays associés dans l'Union européenne (section I), l'analyse de la structure des
échanges débouchera sur une opposition entre les États d'Europe centrale et
ceux d'Europe orientale (section II). Les premiers sont de meilleurs candidats
à l'adhésion, mais tous apparaissent cependant concurrents sur les marchés de
l'Union européenne (section III). La considération du niveau d'intégration
qu'est le Marché unique permettra ensuite d'analyser si les actuels avantages
comparatifs des pays associés sont ou non viables à terme, une fois l'harmonisat
ion des normes et l'établissement d'un environnement réglementaire non discri-
3. Cf. R. Chavigny, Spécialisation internationale et transition en Europe centrale et
orientale, L'Harm

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