Les repères du sujet dans la synchronisation et dans la pseudo-synchronisation - article ; n°2 ; vol.71, pg 359-369
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Description

L'année psychologique - Année 1971 - Volume 71 - Numéro 2 - Pages 359-369
Résumé
L'expérience consiste à comparer le comportement des sujets quand ils synchronisent leurs frappes à une cadence sonore et lorsqu'ils continuent à frapper en produisant, par la frappe même, le son qui apparaît ainsi parfaitement synchronisé à la frappe (pseudo-synchronisation).
En pseudo-synchronisation, le comportement des sujets est tout à fait différent suivant qu'ils sont prévenus ou non de l'artifice de la technique. Les sujets prévenus produisent des intervalles à peu près constants, en moyenne. Les sujets non prévenus accélèrent, croyant suivre le modèle. Ce résultat souligne que dans la synchronisation frappe-son, la frappe anticipe toujours le son.
Des analyses plus fines permettent de montrer le rôle relatif des écarts frappes-sons et de la mémoire des intervalles précédents, suivant la fréquence des cadences.
Summary
Synchronisation was investigated in two situations : a) Synchronisation : the subject synchronises his tapping with a sound cadence ; b) Pseudo-synchronisation : the subject's taps produce sounds, and consequently taps appear to be perfectly synchronous with sounds.
In b) the productions of the subjects who have been informed of the technical artifice are very different from the productions of the naive ones. Subjects who have been informed of the artifice produce nearly constant intervais, on the average. Naive subjects accelerate iheir taps as if they were following a model. This result emphasizes that in tap sound synchronisation, the tap always anticipates the sound.
More fine-grained analyses have specified the relative role of the intervals between taps and sounds of the memory of preceding intervals, related to cadence frequency.
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 6
Langue Français

Extrait

P Fraisse
C. Voillaume
Les repères du sujet dans la synchronisation et dans la pseudo-
synchronisation
In: L'année psychologique. 1971 vol. 71, n°2. pp. 359-369.
Résumé
L'expérience consiste à comparer le comportement des sujets quand ils synchronisent leurs frappes à une cadence sonore et
lorsqu'ils continuent à frapper en produisant, par la frappe même, le son qui apparaît ainsi parfaitement synchronisé à la frappe
(pseudo-synchronisation).
En pseudo-synchronisation, le comportement des sujets est tout à fait différent suivant qu'ils sont prévenus ou non de l'artifice de
la technique. Les sujets prévenus produisent des intervalles à peu près constants, en moyenne. Les sujets non prévenus
accélèrent, croyant suivre le modèle. Ce résultat souligne que dans la synchronisation frappe-son, la frappe anticipe toujours le
son.
Des analyses plus fines permettent de montrer le rôle relatif des écarts frappes-sons et de la mémoire des intervalles précédents,
suivant la fréquence des cadences.
Abstract
Summary
Synchronisation was investigated in two situations : a) Synchronisation : the subject synchronises his tapping with a sound
cadence ; b) Pseudo-synchronisation : the subject's taps produce sounds, and consequently taps appear to be perfectly
synchronous with sounds.
In b) the productions of the subjects who have been informed of the technical artifice are very different from the productions of the
naive ones. Subjects who have been informed of the artifice produce nearly constant intervais, on the average. Naive subjects
accelerate iheir taps as if they were following a model. This result emphasizes that in tap sound synchronisation, the tap always
anticipates the sound.
More fine-grained analyses have specified the relative role of the intervals between taps and sounds of the memory of preceding
intervals, related to cadence frequency.
Citer ce document / Cite this document :
Fraisse P, Voillaume C. Les repères du sujet dans la synchronisation et dans la pseudo-synchronisation. In: L'année
psychologique. 1971 vol. 71, n°2. pp. 359-369.
doi : 10.3406/psy.1971.27747
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1971_num_71_2_27747Laboratoire de Psychologie expérimentale et comparée
de la Sorbonne
associé au CNRS
LES REPÈRES DU SUJET
DANS LA SYNCHRONISATION
ET DANS LA PSEUDO-SYNCHRONISATION
par Paul Fraisse et Claude Voillaume
SUMMARY
Synchronisation was investigated in two situations : a) Synchronis
ation : the subject synchronises his tapping with a sound cadence ;
b) Pseudo-synchronisation : the subject's taps produce sounds, and conse
quently taps appear to be perfectly synchronous with sounds.
In b) the productions of the subjects who have been informed of the
technical artifice are very different from the productions of the naïve ones.
Subjects who have been informed of the artifice produce nearly constant
intervals, on the average. Naïve subjects accelerate their taps as if they were
following a model. This result emphasizes that in tap sound synchronisation,
the tap always anticipates the sound.
More fine-grained analyses have specified the relative role of the intervals
between taps and sounds of the memory of preceding intervals, related
to cadence frequency.
LES REPÈRES DANS LA SYNCHRONISATION
Dans la synchronisation d'une série de frappes à une série
de sons régulièrement cadencés, le sujet bénéficie d'une double
série de repères : a) La constance des intervalles ; b) La coïnci
dence (ou l'écart) entre la frappe et le son.
Si le sujet ne se fie qu'au premier indice, la période des frappes
est égale à celle des sons, mais les deux séries peuvent être
décalées dans le temps. Il y a synchronisation, mais seulement
par égalisation des périodes, et le sujet ne se préoccupe pas des
écarts frappe-son. MÉMOIRES ORIGINAUX 360
Si le sujet se base sur la coïncidence frappe-son, il cherche à
minimiser les écarts frappe-son. Il y a alors synchronisation par
coïncidence des moments forts des deux séries et, par surcroît,
égalisation des périodes. Celle-ci n'est plus un repère, mais une
conséquence. On peut penser que le sujet utilise plus ou moins
les deux types de repères.
En pratique, nous savons que le phénomène dominant est
sans doute la recherche d'une coïncidence frappe-son, puisqu'il
est très difficile de produire une série de frappes qui soit syncopée,
c'est-à-dire décalée par rapport à la série stimulus (Fraisse et
Ehrlich, 1955).
Cependant, la coïncidence son-frappe n'est que relative. La
variabilité des écarts frappe-son n'est pas négligeable et, en
outre, une erreur systématique correspondant à une légère anti
cipation de la frappe par rapport au son apparaît assez souvent.
On a d'ailleurs plusieurs fois envisagé la tâche de synchronisation
comme une tâche de poursuite. Dans une épreuve de mesure de
la précision de la synchronisation à des formes rythmiques se
répétant identiques à elles-mêmes, R. H. Seashore avait déjà
trouvé que la meilleure prédiction des résultats était réalisée sur
la base d'une corrélation multiple entre les résultats du test du
sens du rythme de C. E. Seashore et d'un test de poursuite
visuo-moteur (r = + .74).
SYNCHRONISATION ET PSEUDO-SYNCHRONISATION
Pour étudier plus précisément le rôle des indices utilisés par
le sujet, nous avons imaginé une situation où, après une période
de synchronisation classique, le sujet serait privé des repères
fournis par les écarts éventuels entre frappes et sons ; pour ce
faire, on supprime ces écarts en réalisant un montage tel que
c'est la frappe qui produit le son ; dans ce cas, frappe et son sont
parfaitement simultanés.
En pratique, l'expérience se réalisait de la manière suivante :
Le sujet avait pour consigne de synchroniser, le mieux pos
sible, ses frappes sur une clé morse avec une série de sons cadencés.
Au début de chaque série, les sons cadencés étaient produits
par un timer commandant des décharges de condensateur dans
un haut-parleur. A un instant T un peu postérieur au 20e son
entendu, la décharge du condensateur n'était plus commandée
par le limer mais par la frappe du sujet lui-même, celui-ci n'étant P. FRAISSE ET C. VOILLAUME 361
pas, en principe, prévenu de cet artifice technique. Nous appelle
rons cette phase « pseudo-synchronisation ». Sons et frappes
étaient enregistrés sur un dérouleur de papier à la vitesse de 10 cm
par seconde. Quatre cadences de période 400, 800, 1 600 et
3 200 ms ont été retenues.
Les périodes 400, 800 et 1 600 ms ont été présentées quatre
fois à chaque sujet. On présentait chaque fois deux séries d'une
même période, puis on passait à une autre période qui était aussi
présentée deux fois de suite. L'ordre de succession des périodes
variait d'une manière aléatoire, mais on ne peut parler d'un plan
contrebalancé, étant donné le petit nombre de sujets. La période
de 3 200 ms n'a été présentée qu'au cours de deux séries, en fin
d'expérience pour chaque sujet, car, par sa difficulté, elle pouvait
induire des attitudes complexes et révéler au sujet notre artifice
technique par la perfection même de la synchronisation au cours
de la pseudo-synchronisation.
Nos premiers essais nous ont révélé que la plupart des sujets,
à partir du moment T où on change le mode de production des
sons, accéléraient la cadence de leur frappe jusqu'à une vitesse
limite pouvant atteindre celle du tapping, tout en croyant
synchroniser leurs frappes à une cadence qui aurait été accé
lérée par l'expérimentateur lui-même. Certains sujets cependant,
étonnés de la perfection de leur synchronisation, découvraient
la ruse et leur comportement en était affecté.
Nous avons donc décidé de prendre deux groupes de sujets.
Dans le premier, dit des sujets non prévenus, nous avons retenu
les résultats de trois sujets qui n'avaient rien décelé d'anormal
dans la technique. Dans le deuxième, nous avons pris trois
autres sujets qui ont été prévenus qu'à partir du moment où
une petite lampe placée devant eux s'allumerait, leurs frappes
produiraient le son

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