Les sources privilégiées de l innovation et les nouvelles options industrielles du Tiers Monde - article ; n°47 ; vol.12, pg 564-578
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Description

Tiers-Monde - Année 1971 - Volume 12 - Numéro 47 - Pages 564-578
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 9
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Moïses Ikonicoff
Les sources privilégiées de l'innovation et les nouvelles options
industrielles du Tiers Monde
In: Tiers-Monde. 1971, tome 12 n°47. pp. 564-578.
Citer ce document / Cite this document :
Ikonicoff Moïses. Les sources privilégiées de l'innovation et les nouvelles options industrielles du Tiers Monde. In: Tiers-Monde.
1971, tome 12 n°47. pp. 564-578.
doi : 10.3406/tiers.1971.1803
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1971_num_12_47_1803SOURCES PRIVILÉGIÉES LES
DE L'INNOVATION
ET LES NOUVELLES OPTIONS INDUSTRIELLES
DU TIERS MONDE
par Moïses Ikonicoff*
I. — Les nouvelles orientations
DU DÉVELOPPEMENT DE FORCES PRODUCTIVES DANS LE MONDE
Le développement de forces productives opéré dans un espace
économique peut, en général, être défini comme un processus continu
de création et de propagation de l'innovation dans les moyens et les
modes de production.
L'intégration mondiale de l'économie et la création d'un système
de rapports économiques internationaux permettent de distinguer, à
partir du milieu du xixe siècle, deux types principaux d'espaces écono
miques : les espaces « centraux » et les espaces « périphériques ».
C'est dans les espaces économiques centraux que la révolution indust
rielle a trouvé son origine et que le développement de forces pro
ductives s'est réalisé de façon autonome. Il s'agit des pays appelés
aujourd'hui « développés » ou industrialisés.
Les espaces économiques périphériques, eux, se sont vus intégrés
au système mondial en fonction des besoins et de la dynamique des
espaces du « centre ». Ils sont donc restés à la « périphérie » du système
et, en conséquence, le développement de leurs forces productives a été
induit et non pas autonome. Il s'agit des pays que l'on désigne, de façon
impropre, par le terme de « sous-développés ».
* Directeur des Etudes à l'I.E.D.E.S.
564 DEUX STRATÉGIES POUR L'INDUSTRIALISATION
Bien que le développement de forces productives se présente comme
un phénomène global, c'est-à-dire qu'il affecte tous les composants d'un
ensemble social déterminé, il est possible d'identifier à chaque étape
historique les activités qui constituent — par rapport à cette étape —
la source privilégiée de l'innovation.
Ces activités se caractérisent principalement par le fait que, non
seulement leur rythme de progrès technique est le plus rapide mais que,
simultanément, elles suscitent l'innovation dans toutes les autres activités
de l'ensemble économique et social.
En ce qui concerne les espaces centraux, c'est par les industries de
biens d'équipement que ce rôle moteur a été joué durant la première
phase du processus d'industrialisation. En effet :
— Les changements les plus importants des techniques et des pro
cédés de fabrication se sont opérés principalement dans ces branches.
— Les gains de productivité ainsi réalisés ont diminué les prix
relatifs des biens d'investissement en permettant ainsi l'accélération du
processus d'accumulation de capital et l'élévation consécutive du taux
de croissance de l'économie.
— Etant placées en amont de la structure productive, ces industries
approvisionnent toutes les autres, ainsi que l'agriculture. Une inno
vation dans les biens d'équipement ne peut donc qu'induire des
vations dans les autres branches et secteurs.
De la production le processus d'innovation, apparu dans les branches
motrices, passe aux formes d'organisation politique et sociale, aux
systèmes de valeurs, enfin aux comportements individuels.
Au fur et à mesure que les fonctions de production changeaient, les
institutions et les règles du jeu social se modifiaient, les niveaux d'attente
et d'aspiration des masses s'élevaient, et la propension à innover de la
société tout entière se développait.
Dans la phase que traversent actuellement les espaces centraux, on
peut constater que le rôle moteur est en train de passer des industries
traditionnelles de biens d'équipement à un groupe hétérogène d'indust
ries qu'on pourrait désigner globalement comme des industries nouv
elles. Il s'agit principalement de l'électronique, de l'industrie atomique
et de l'industrie spatiale.
Etant donné la nature et les caractéristiques des nouvelles indust
ries, il est aisé de prévoir qu'elles conditionneront l'avenir des commun
autés humaines.
565 MOÏSES IKONICOFF
Quelles sont ces caractéristiques ?
— Ces industries exigent la concentration d'une énorme masse de
ressources et de facteurs, de telle sorte que l'allocation des ressources et
des facteurs dont dispose une communauté en est influencée de manière
décisive.
— Elles ne se limitent pas à mettre sur le marché des produits
nouveaux ou à créer des technologies nouvelles. Leur action est plus
déterminante, car l'utilisation de produits ou de technologies nouvelles
exige des changements profonds dans les fonctions de production des
branches et des secteurs utilisateurs.
— Elles apportent des modifications fondamentales dans les flux
à'inputs et à'outputs à l'intérieur d'une structure déterminée, ce qui
implique un changement des liaisons et des rapports significatifs qui
constituent précisément cette structure. Dans ce sens, il faut prévoir
des restructurations des ensembles économiques ou, si l'on préfère,
le passage d'un type de structure à un autre.
— Leur développement est à la fois cause et conséquence des tran
sformations qui se produisent dans les bases mêmes des sciences natur
elles et instrumentales, ce qui implique une réorientation complète de
la méthodologie de la connaissance et de la recherche.
— Elles auront une incidence directe sur l'individu aussi bien en
tant que travailleur — par la modification des techniques de production —
qu'en tant que consommateur — par la nature des nouveaux produits
qu'elles livrent sur le marché. Sous l'influence de cette double action, se
produiront vraisemblablement des changements très importants dans
les comportements individuels et collectifs, et dans les expectatives et les
aspirations des populations.
Ces considérations nous autorisent à penser que les espaces cen
traux subiront de telles transformations que tout l'appareil analytique
de l'économie moderne qui repose sur les notions de « structure » et
de « système » sera remis en cause.
Ainsi, si l'on prend la définition de « structure » que donne François
Perroux (i) : « La structure d'un ensemble économique se définit par
le réseau des liaisons qui unissent entre elles les unités simples et comp
lexes, et par la série de proportions entre les flux et entre les stocks
des unités élémentaires et des combinaisons objectivement signifi-
(i) F. Perroux, Economie appliquée, nos 2-3, 1949.
566 DEUX STRATÉGIES POUR L'INDUSTRIALISATION
catives de ces unités », et si l'on admet avec Fauteur que (i) « l'expres
sion quantitative des structures est donnée par l'une des nombreuses
matrices ď 'inputs-outputs qui sont établies et interprétées dans un dessein
spécifique », l'on peut, si l'on suit l'auteur, représenter les changements
de structures au moyen d'une suite de matrices établies pour des périodes
successives qui décriraient (2) « les changements dans les flux entre un
nombre donné de secteurs ou l'apparition de nouveaux secteurs ». Or,
pour l'an 2000, il est possible de prévoir que la vitesse de changements
dans l'orientation des flux, ainsi que dans les proportions, serait telle
qu'elle ne permettrait plus la représentation d'une structure par une
matrice intersectorielle. Il faudrait alors chercher de nouvelles formes
pour donner une image quantitative de la structure des espaces centraux.
Ces nouveaux outils devraient rendre compte de l'existence d'en
sembles extrêmement fluides, animés par trois ou quatre activités domin
antes. Celles-ci exerceraient des effets d'entraînement permanents et
diversifiés sur le reste des activités, aussi bien sur celles qui sont dire
ctement

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