Les variables de personnalité dans la sélectivité mnémonique : différences dues au sexe des sujets - article ; n°2 ; vol.69, pg 531-541
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Les variables de personnalité dans la sélectivité mnémonique : différences dues au sexe des sujets - article ; n°2 ; vol.69, pg 531-541

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Description

L'année psychologique - Année 1969 - Volume 69 - Numéro 2 - Pages 531-541
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1969
Nombre de lectures 13
Langue Français

Extrait

Pierre Marquer
Les variables de personnalité dans la sélectivité mnémonique :
différences dues au sexe des sujets
In: L'année psychologique. 1969 vol. 69, n°2. pp. 531-541.
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Marquer Pierre. Les variables de personnalité dans la sélectivité mnémonique : différences dues au sexe des sujets. In: L'année
psychologique. 1969 vol. 69, n°2. pp. 531-541.
doi : 10.3406/psy.1969.27679
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1969_num_69_2_27679LES VARIABLES DE PERSONNALITÉ
DANS LA SÉLECTIVITÉ MNÉMONIQUE :
DIFFÉRENCES DUES AU SEXE DES SUJETS
par Pierre Marquer
Laboratoire de Psychologie expérimentale
et comparée de la Sorbonne, associé au C.N.R.S.
Nous n'avons d'autre but que de rappeler ici les résultats et les
implications de quelques expériences — pour la plupart très anciennes —
traitant du problème des différences dues au sexe dans la mémoire.
A une époque où les perspectives différentielle et sociale et leurs prolon
gements revêtent une importance considérable en psychologie, il est
étonnant que ce problème soit si mal étudié, d'autant que l'on insiste
depuis longtemps sur l'activité organisatrice de la mémoire — sans
toutefois analyser systématiquement les composantes de personnalité
qui peuvent agir comme organisateurs et, à ce titre, déterminer en partie
la sélectivité mnémonique.
Si les travaux récents entrepris dans cette optique restent rares,
en revanche les problèmes des différences dues au sexe dans la mémoire
ont provoqué très tôt — dès la fin du siècle dernier — un intérêt très
vif ; l'engouement pour la psychologie différentielle, la grave question
de la supériorité ou de l'infériorité des femmes dans les capacités ment
ales et le besoin d'établir des normes ont donné lieu à de très nomb
reuses études dont la plupart n'offrent malheureusement ni garanties
méthodologiques ni conclusions statistiques.
PREMIÈRES RECHERCHES
Quelques articles sont particulièrement représentatifs des travaux
de cette ère préstatistique : Hélène Thompson (1903) tire des normes
et prétend dégager les « traits mentaux du sexe » à partir d'une étude
portant sur 25 hommes et 25 femmes, étudiants en psychologie ; elle
trouve une supériorité générale des femmes dans la vitesse d'apprent
issage de syllabes sans signification, mais pas de différence notable
dans la rétention. Pyle (1913), présentant des normes de tests, tient
compte de la supériorité générale des filles, plus particulièrement en ce 532 REVUES CRITIQUES
qui concerne la « mémoire logique ». Chamberlain (1915) ne trouve pas
de différence dans la rétention d'objets. Gates (1917), opposant tâches
de mémoire et tâches de raisonnement, affirme la suprématie des
femmes dans les premières et la supériorité plus légère des hommes
dans les secondes ; selon lui, les représentants des deux sexes pré
fèrent le travail de mémoire, mais un nombre relativement plus grand
d'hommes acceptent de faire du travail de raisonnement à la place du
travail de mémoire. Pressey (1918) montre sur plus de 2 500 cas la
légère supériorité des filles aussi bien dans la « mémoire par cœur »
que dans la « mémoire logique ». A cette époque, la plupart des études
publiées renforcent l'opinion stéréotypée que les femmes sont global
ement supérieures aux hommes dans les tâches de mémoire — sans
contrôle expérimental ni vérification statistique : les revues de Goode-
nough (1927) et d'Allen (1927) semblent se conformer à cette idée d'une
supériorité générale des femmes dans des tâches mnémoniques des
plus diverses.
Cependant, très tôt, dès les revues de Woolley (1914) et de Holling-
worth (1916), mais surtout avec les nouvelles mises à jour d'Allen (1930,
1935), il apparaît que les résultats sont étroitement liés au matériel utilisé
et que l'on ne peut parler de supériorité globale d'un sexe ou de l'autre.
L'INFLUENCE DU MATÉRIEL UTILISÉ
Dès 1925, Pyle montre une supériorité légère des garçons dans le
rappel de textes scientifiques et met en évidence une nette différence
en faveur des filles dans le rappel de textes ayant trait aux fourrures
et aux animaux. Malheureusement, il utilise des textes hétérogènes
en longueur, style, etc. Fischler et Ullert (1928) ne réussissent à mettre
en lumière aucune différence significative sur plusieurs matériels :
mots, chiffres, phrases, images, figures géométriques. Boynton (1931)
montre, dans un travail portant sur sept types de matériel que les deux
seules différences significatives en faveur des filles se trouvent dans des
tests construits pour avantager celles-ci et conclut à l'importance du
matériel utilisé dans la détermination du résultat. Pourtant, Bryan (1934)
indique une supériorité légère des filles d'âge préscolaire dans 9 des
11 tests utilisés. De même, Jampolsky (1948), utilisant des photos, des
nombres, des mots et des figures géométriques, trouve que les femmes
font, dans toutes les épreuves, plus de reconnaissances exactes que les
hommes, sans que cette différence atteigne la signification ; en outre,
le plus grand nombre de fausses est dû aux femmes
sur des photographies d'hommes et aux hommes sur des photographies
de femmes.
Depuis 1940, les études parues ne manquent pas de préciser le
matériel utilisé et évitent toute généralisation abusive du type d'une
supériorité mnémonique globale de l'un des deux sexes, d'autant que MARQUER 533 P.
l'unicité des processus mis en cause dans la mémorisation et la rétention
de ces matériels très divers reste des plus discutées (travaux des facto-
rialistes), si bien que les revues ultérieures seront plus prudentes et
concluront — ou ne concluront pas — à la supériorité relative de l'un
des deux sexes sur un type précis de matériel (Terman, 1946 ; Piret,
1965 ; Tyler, 1965 ; Maccoby, 1966), attitude analytique que nous
adopterons également :
1) Mémoire des mots
La plupart des études, comme par exemple celles de Myers (1913),
Mulhall (1917), Achilles (1920), Pyle dans Goodenough (1927), Dug-
gan (1950), rapportent une différence en faveur des filles ou des femmes.
D'autres auteurs, comme Book et Meadows (1928), ne trouvent pas de
différence. A notre connaissance, aucune étude ne met en évidence de
différence significative favorable aux hommes dans la rétention des
mots, bien que des travaux comme ceux de Fischler et Ullert (1928)
signalent une minime supériorité des garçons.
2) Syllabes sans signification
Le résultat déjà cité de Thompson (1903) — selon lequel les femmes
apprendraient plus vite mais ne retiendraient pas mieux ce matériel
que les hommes — semble confirmé par une recherche plus récente
d'Archer, Cejka et Thompson (1961). Cependant d'autres études, comme
celle de Gates (dans Goodenough, 1927) et de Mulhall (1917) affirment
également la supériorité des écolières sur leurs camarades de sexe
masculin dans la rétention de ce type de matériel. Dans une expérience
contrôle (1969), nous avons néanmoins obtenu une différence assez nette,
bien que non significative statistiquement (p = .10), en faveur des
garçons ; ces résultats contradictoires ne doivent pas être étrangers au
choix des échantillons.
3) Matériel verbal organisé (phrases, textes)
Goodenough (1927) rapporte trois expériences dont les résultats
concordants indiquent la supériorité des filles d'âge préscolaire et
scolaire sur les garçons dans ce type de matériel. Sur un effectif réduit
d'enfants d'âge préscolaire, Foster (1928) rapporte le résultat contraire,
corroboré à l'âge scolaire par Dietze (1932), encore que dans ce cas on
puisse se demander si le matériel utilisé (un texte scientifique et deux
textes historiques) ne favorise pas précisément les garçons. Witzig (1956)
trouve au contraire une légère supériorité des femmes dans le rappel de
textes

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