Les villes du Tiers Monde : théâtres d accumulation, centres de diffusion - article ; n°104 ; vol.26, pg 823-840
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Description

Tiers-Monde - Année 1985 - Volume 26 - Numéro 104 - Pages 823-840
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1985
Nombre de lectures 13
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Warwick R. Armstrong
T. G. McGee
Les villes du Tiers Monde : théâtres d'accumulation, centres de
diffusion
In: Tiers-Monde. 1985, tome 26 n°104. pp. 823-840.
Citer ce document / Cite this document :
Armstrong Warwick R., McGee T. G. Les villes du Tiers Monde : théâtres d'accumulation, centres de diffusion. In: Tiers-Monde.
1985, tome 26 n°104. pp. 823-840.
doi : 10.3406/tiers.1985.3522
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1985_num_26_104_3522DÉPENDANCE ALIMENTAIRE
ET URBANISATION
DÉVELOPPEMENT
DES RESSOURCES ALIMENTAIRES
LES VILLES DU TIERS MONDE :
THÉÂTRES D'ACCUMULATION
CENTRES DE DIFFUSION
par Warwick R. Armstrong* et T. G. McGee**
Plus de trente ans se sont écoulés depuis qu'examinant l'urbanisation
dans le Tiers Monde, un précurseur a pour la première fois attiré l'atten
tion sur la croissance dramatique de ces villes et l'importance de la
différence qui sépare cette urbanisation de celle vécue dans les pays
industrialisés1. A cette époque, il paraissait improbable que puisse se
répéter telle quelle dans l'ensemble du Tiers Monde l'expérience vécue
à l'ouest d'une véritable révolution urbaine, dans le sens d'une tran
sformation des sociétés rurales en sociétés urbaines ; aussi l'un des auteurs
de cet article avait-il adopté le terme de « pseudo-urbanisation »
pour décrire l'urbanisation qui se développait dans le Tiers Monde
(McGee, 1967).
Ce terme de pseudo-urbanisation se justifiait pour trois raisons.
D'abord l'existence d'un phénomène démographique, tel que le volume
de la population concernée, qui était beaucoup plus considérable que
celui qui avait été l'objet de l'expérience occidentale. La naissance de
sociétés urbanisées dans le Tiers Monde soulevait réellement des pro
blèmes quant à la taille, la forme, la viabilité de centres urbains énormes
si le processus devait se dérouler selon le même schéma que celui qui
* Université McGill, Montréal.
** de la Colombie britannique, Vancouver.
1. Cf. par exemple, Hauser (1957).
Revue Tiers Monde, t. XXVI, n° 104, Octobre-Décembre 1985 W. R. ARMSTRONG ET T. G. MCGEE 824
avait assuré la suprématie de certaines villes de l'Ouest. Si, par exemple,
les grands centres urbains du Tiers Monde devaient se développer selon
le modèle de Londres ou de Manchester, on devrait prévoir des villes
de plus de trente millions d'habitants vers l'an 2000. A cette époque le
taux de croissance de ces villes dû à l'excédent des naissances sur les
décès demeurait élevé (grâce aux progrès de la médecine) et coïncidait
avec une arrivée massive des habitants de la campagne dans la ville.
Ainsi les caractères inhérents à la population du Tiers Monde faisaient
douter de la possibilité d'une « véritable » Révolution urbaine2.
Deuxièmement, on avançait que les caractéristiques économiques
des pays du Tiers Monde étaient très différentes de celles des pays
développés, du fait de leur intégration dans le système économique
international, leur économie — orientée vers l'exportation de matières
premières et de produits semi-finis et vers l'importation de biens manuf
acturés des pays développés — ne semblait pas leur permettre d'avoir
une « Révolution industrielle » semblable à celle des pays développés.
C'était le reflet de la thèse de la dépendance qui admettait une périphérie
en état de stagnation que le capitalisme ne pourrait pas industrialiser.
Au début des années 60, exporter leur industrialisation ne paraissait
pas très avantageux aux pays développés3. A la plupart des pays du
Tiers Monde, à cette époque, l'impossibilité de créer suffisamment
d'emplois dans le secteur moderne ne laissait guère d'autre alternative
que l'absorption du surplus de population dans les secteurs des services
et de l'artisanat. Contrairement au secteur tertiaire qui s'est développé
en Occident tardivement à la dernière phase de l'urbanisation, celui
qui est apparu dans les villes du Tiers Monde draine les citadins vers des
secteurs à bas revenus, à basse productivité tels que les très modestes
activités de transport ou de petit commerce. Ainsi à la ville comme à la
campagne se profile une misère croissante.
2. La transformation due aux migrations semblait évidente, dans beaucoup de sociétés
du Tiers Monde, mais l'équation urbanisation égale industrialisation était considérée comme
constituant la vraie urbanisation. Castells (1977) critique la notion courante de « sururbani
sation » quand « le degré de l'urbanisation est plus élevé que celui qui peut être atteint norma
lement étant donné le degré de l'industrialisation » (p. 41). C'est, dit-il, une notion ethno-
centrique qui applique « le modèle de développement des pays capitalistes avancés à d'autres
formations sociales dans une conjoncture totalement différente » (p. 41).
3. Il est également vrai qu'il y avait déjà internationalisation du capital lorsque les Etats-
Unis développaient leurs investissements directs outre-mer dans des productions à travers
tout le Tiers Monde (voir Roberts, 1978; Castells, 1977; Palloix, 1977). Néanmoins des
auteurs sentirent que le capitalisme ne peut pas industrialiser la périphérie, thèse attaquée
par Warren (1975). Naturellement un pays appartenant jadis à la le Japon, a
acheté la technologie et s'est mis à produire et à réaliser sa propre révolution industrielle
en suivant une voie d'urbanisation étrangement similaire à celle de l'Occident. LES VILLES DU TIERS MONDE 825
En dernier lieu, il paraissait peu probable au début des années 60,
que les villes du Tiers Monde puissent, pour la plupart, construire le
cadre institutionnel nécessaire pour permettre la naissance d'une nouvelle
classe d'entrepreneurs. De multiples exemples donnés dans des régions
géographiques diverses, en Asie et en Amérique latine par exemple,
ont modifié cette opinion. En Asie, dans les pays récemment libérés du
joug colonial, le sentiment nationaliste fit qu'au début les villes furent
d'abord des « foyers culturels »; la société s'y désintéressa des activités
économiques. Ce processus commença bien plus tôt en Amérique latine
et pendant les années 50, les élites autochtones, surtout dans les pays
du Cône sud, se sont efforcées de concourir au développement écono
mique depuis plusieurs décennies. Aussi n'y a-t-il rien d'étonnant à ce
que, pendant que les élites asiatiques ne cherchaient qu'à préserver leur
identité, les planificateurs d'Amérique latine concevaient un programme
de développement fondé sur la substitution des importations.
Cette analyse trop schématique a été généralisée et appliquée à
toutes les régions du Tiers Monde; les auteurs de cet article, dans les
ouvrages suivants, ont apporté quelques modifications à cette analyse
grossière (voir Armstrong et McGee, 1968, 1985; McGee, 1971 a, by c,
1979, 1982, 1985 ; Armstrong, 1980; et Armstrong et Bradbury, 19834.
Autres modèles d'urbanisation dans le Tiers Monde
Pendant les années 70 sont apparus divers types de développement
qui ont joué un rôle important dans l'évolution du système économique
mondial et dans les modes d'urbanisation du Tiers Monde. De première
importance fut le déclin des principales économies capitalistes et les
multiples augmentations du prix du pétrole qui contribuèrent à désta
biliser l'économie mondiale. Ainsi que l'ont dit Logan et Salih : « L'ar
rivée simultanée de plusieurs événements importants au début des
années 70, l'apparition de taux de change flottants, la forte augmentation
des prix du pétrole, l'accroissement considérable des biens de consom
mation et l'élévation du coût de la main-d'œuvre dans les pays indust
rialisés créèrent un ensemble de conditions nouvelles » (Logan et
Salih, 1982, p. 3) qui eurent des effets importants sur les structures des
pays industrialisés et du Tiers Monde.
Le disposit

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