Logiques d insertion et actions en matière de logement - article ; n°1 ; vol.9, pg 87-99
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Sociétés contemporaines - Année 1992 - Volume 9 - Numéro 1 - Pages 87-99
The implementation of the guaranteed minimum income (RMI) and even more the 1990 Right to Housing Act have generated a variety of programs in order to improve the accommodation facilities for disadvantaged people. Depending on the type of program, and on the target population, different rates of action can be observed : helping people become solvent may be faster than helping them in their housing search. These differences in pace reveal the ambiguities and the actual stakes of those programs which attempt to connect social policies and housing policies, thereby questioning the integration logic by offering a different kind of lifestyle and a different frame reference for the organizational pattern.
RÉSUMÉ : Avec la mise en place du RMI, et plus encore avec la loi de 1990 sur le droit au logement, se développent des interventions très variées qui visent l'amélioration des conditions et politiques du logement et réinterrogent les logiques de l'insertion, par la remise en cause du mode de vie et du modèle ď organisation de référence.
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1992
Nombre de lectures 23
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Loïc Aubrée
Monsieur Francis Calcoen
Logiques d'insertion et actions en matière de logement
In: Sociétés contemporaines N°9, Mars 1992. pp. 87-99.
Abstract
The implementation of the guaranteed minimum income (RMI) and even more the 1990 Right to Housing Act have generated a
variety of programs in order to improve the accommodation facilities for disadvantaged people. Depending on the type of
program, and on the target population, different rates of action can be observed : helping people become solvent may be faster
than helping them in their housing search. These differences in pace reveal the ambiguities and the actual stakes of those
programs which attempt to connect social policies and housing policies, thereby questioning the integration logic by offering a
different kind of lifestyle and a different frame reference for the organizational pattern.
Résumé
RÉSUMÉ : Avec la mise en place du RMI, et plus encore avec la loi de 1990 sur le droit au logement, se développent des
interventions très variées qui visent l'amélioration des conditions et politiques du logement et réinterrogent les logiques de
l'insertion, par la remise en cause du mode de vie et du modèle ď organisation de référence.
Citer ce document / Cite this document :
Aubrée Loïc, Calcoen Francis. Logiques d'insertion et actions en matière de logement. In: Sociétés contemporaines N°9, Mars
1992. pp. 87-99.
doi : 10.3406/socco.1992.1059
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/socco_1150-1944_1992_num_9_1_1059♦ ♦♦♦♦♦♦ LOÏC AUBRÉE ♦ ♦♦♦♦♦♦
FRANCIS CALCOEN
LOGIQUES D'INSERTION ET ACTIONS
EN MATIÈRE DE LOGEMENT
RÉSUMÉ logement, : se Avec développent la mise en des place interventions du RMI, très et plus variées encore qui visent avec la V amélioration loi de 1990 sur des le conditions droit au
et politiques du logement et réinterrogent les logiques de Г insertion, par la remise en cause du
mode de vie et du modèle ď organisation de référence.
Avec la mise en place du RMI, le concept d'insertion se diffuse pour désigner
les processus de sortie de situations d'exclusion pour les populations marginalisées.
Dans une société de compétition, le droit à l'insertion équivaut au "droit à une
sociabilité minimale" (Lejeune, 1988) ou encore l'accès à la citoyenneté. Ceux qui
ne peuvent fonder leur appartenance à la société sur leur activité professionnelle,
ou sur une quelconque autre responsabilité, doivent pouvoir trouver une identité et
une reconnaissance sociale. Aux yeux des hommes politiques ou des travailleurs
sociaux, l'insertion recouvre des processus susceptibles de constituer des
alternatives par rapport aux démarches d'assistance très présentes dans l'action
sociale. Aux yeux des bénéficiaires du RMI, le terme même d'insertion est
"dévalorisé" parce qu'il "suppose l'acceptation de la désignation d'exclus"
(Maurel, 1991). Pour eux, la demande prioritaire est l'obtention d'un travail à la
fois pour le salaire et pour la reconnaissance (Autès, Calcoen, 1991).
Dans l'esprit des intervenants sociaux, le terme d'insertion recouvre des notions
et des réalités très diverses. On distingue couramment deux objectifs : l'insertion
sociale et l'insertion professionnelle. Par insertion professionnelle, on entend
l'inscription dans un processus d'accès à l'emploi allant de la participation à des
activités d'intérêt général jusqu'à une embauche durable, en passant par une série
d'étapes intermédiaires (stages de formation, emploi dans une entreprise
d'insertion, contrats à durée déterminée...). La notion d'insertion sociale est
généralement plus floue et désigne les processus visant la construction de nouveaux
liens sociaux (avec la famille, les voisins...) ou la satisfaction de besoins jugés
prioritaires en matière de santé, d'éducation ou de logement. La notion d'insertion
Sociétés Contemporaines (1992) n° 9 (p. 87-99)
87 F. CALCOEN ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ L.AUBRÉE,
sociale est tantôt présentée comme un préalable ou une étape vers ce qui serait la
véritable insertion, l'insertion professionnelle, tantôt comme une finalité pour des
groupes de population pour lesquels on ne peut espérer d'accès ou de retour à
l'emploi, par exemple les individus âgés proches de la retraite.
Même s'il n'est pas identifié comme prioritaire au même titre que l'emploi, le
logement est un élément important dans le processus d'insertion. Il conditionne la
socialisation : accéder à un logement signifie s'installer dans un quartier et donc
pouvoir établir des relations avec les voisins, les commerçants... Il constitue
généralement un préalable à la recherche d'emploi : une personne sans domicile
fixe ou habitant dans un squat ou une cité de transit fortement stigmatisée a peu de
chances de trouver un travail. Enfin les actions mises en oeuvre à l'occasion de
l'accès à un nouveau logement représentent parfois un support dans un parcours
d'insertion professionnelle : participer aux travaux d'amélioration du logement
dans lequel il va entrer avec sa famille est l'occasion, pour le chef de famille,
d'acquérir quelques compétences dans le domaine des métiers du bâtiment.
Bien qu'il soit encore tôt et qu'il sera toujours délicat d'identifier et d'évaluer
les effets du RMI en matière d'insertion, on tente ici de saisir la place que prend
effectivement le logement dans la trajectoire des bénéficiaires du RMI. Dans cette
optique, on aborde une série de questions :
- Le bénéfice du RMI favorise-t-il une amélioration des conditions de logement ?
- Quelles actions d'accompagnement sont proposées aux bénéficiaires qui rencontrent
des difficultés en matière de logement ?
- Comment ces actions s'intègrent-elles dans les priorités définies au niveau des
politiques sociales et des politiques du logement ?
- Est-ce que le développement de l'articulation entre ces deux champs de politiques
publiques apporte aux bénéficiaires du RMI confrontés à des difficultés de logement
des réponses favorisant une véritable insertion ?
- Quels points de blocage demeurent et comment peuvent-ils être dépassés ?
1 . DES CONDITIONS DE LOGEMENT INSATISFAISANTES
Avant d'exposer quelques éléments statistiques, il est bon de rappeler que la
population percevant le RMI est peu homogène. Le seul point commun est l'absence
de ressources à un moment donné, ce qui ne recouvre pas pour autant des situations
de pauvreté ou de marginalité. "La pauvreté elle-même ne saurait être assimilée
sans nuances à une accumulation de carences n'offrant aucune issue" (Maurel,
1991). On peut toutefois repérer les tendances fortes en matière de conditions de
logement : le fait marquant est l'importance de la cohabitation. Au cours de la
première année d'application de la loi, on découvre qu'un tiers des bénéficiaires est
hébergé, le plus souvent par la famille, parfois par des amis. Le fait que la proportion
des isolés soit élevée chez les bénéficiaires du RMI - entre 55 et 60 % - explique
l'importance du phénomène de cohabitation : un isolé sur deux est hébergé. Il faut
préciser que l'absence de logement autonome ne signifie pas nécessairement
précarité ; on estime en effet que la moitié des hébergés se satisfait de cette situation
(Aubrée, Calcoen, 1991). Il existe bien des conditions précaires de logement pour
environ 10 % des bénéficiaires du RMI, allant de l'hébergement dans un centre
d'accueil d'urgence à l'occupation d'habitations de fortune ou même l'absence de
88 ♦ ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ RMIET LOGEMENT
domicile fixe. Cette situation touche en particulier les isolés, plus souvent les
hommes que les femmes.
Les bénéficiaires du RMI ayant un "statut stable"1 sont rarement propriétaires,
moins souvent locataires du parc privé et plus souvent locataires du parc locatif
social que l'ensemble des ménages français. On estime en effet à 30 % la proportion
de bénéficiaires du RMI occupant le parc locatif social en tant que locataires en
titre, pourcentage qui serait accru si on prenait en compte le type de logement
occupé par les hébergés.

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