Lois mathématiques de réversion par l atavisme convergent. - article ; n°1 ; vol.8, pg 725-737
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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1873 - Volume 8 - Numéro 1 - Pages 725-737
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1873
Nombre de lectures 15
Langue Français

Extrait

Clémence Royer
Lois mathématiques de réversion par l'atavisme convergent.
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, II° Série, tome 8, 1873. pp. 725-737.
Citer ce document / Cite this document :
Royer Clémence. Lois mathématiques de réversion par l'atavisme convergent. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de
Paris, II° Série, tome 8, 1873. pp. 725-737.
doi : 10.3406/bmsap.1873.2997
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1873_num_8_1_2997Mme BOTER. — ATAVISME CONVERGENT. 725
néralement parmi les cas tératologiques, sont très-fréquents
non-seulement pour le tégument externe, mais aussi pour
les systèmes osseux et musculaire, les viscères, etc. Il y a
dans une pareille interprétation une tendance excessive
et les faits de cet ordre ne me paraissent guère prouver
autre chose que l'unité générale du type du règne animal,
en vertu de laquelle les déviations d'un type spécifique se
font de préférence dans la direction d'un autre type plut
ou moins éloigné. Il faut savoir, en effet, que ce retour est
loin de nous rapprocher toujours de nos voisins immédiats;
il est extrêmement fréquent d'observer des ressemblances
tout à fait inattendues et dont on doit rechercher les termes
de comparaison très-bas dans la série des vertébrés ; c'est
ainsi que pour les anomalies musculaires, dont je me suis
plus particulièrement occupé, on constate des retours vers
les chéiroptères, vers les marsupiaux, etc. Cette particular
ité est difficile à expliquer avec l'hypothèse atavique.
M. Martin. Mme Royer a parlé des Aïnos comme très-
velus ; je les ai vus au Japon et j'affirme que certains d'entre
eux ne sont pas plus velus que beaucoup d'Européens.
M. Assézat. Les deux faits d'individus très-velus que Ton
vient de citer ne sont pas uniques ; Buffon en rapporte plu
sieurs autres. En 1857, une femme qu'on disait originaire
du Mexique, la Julia Pastrana, s'est montrée à Londres.
Biichner en parle dans un chapitre de Science et Nature.
Lois mathématiques de réversion par l'atavisme
convergent;
PAR Hm* CLÉMENCE ROTER.
Mme Clémence Royer objecte qu'il est très-difficile de dis
cerner les limites mutuelles des accidents pathologiques, des
variations accidentelles et des phénomènes de réversion.
Un fait n'est pas pathologique par cela seul qu'il est except
ionnel. C'est du moins une affirmation qu'il faudrait ap- SEANCÍ Dtí 3 OCTOBRE 1873. 726
puyeř de preuves. Tout fait pathologique a lui-même des
causes dans les accidents subis^ soit par le sujet lui-même,
éoit par ees ascendants dans le cas de pathologie congéni-*
taie. Une grande partie des phénomènes dits pathologiques
sont eux-mêmes héréditaires et souvent démontrent avec
évidence la loi d'hérédité à l'âge correspondant, formulée
par Ch. Darwin. Ils sont donc souvent dominés» sinon
amenés^ par un fait d'hérédité. A plus forte raison, des
phénomènes congénitaux qui n'ont rien de morbide, qui
ne nuisent en rien à la santé du sujet chez lequel ils se
produisent et qui se montrent transmissiblee héréditaire
ment, doivent-ils être attribués plutôt à l'hérédité ou à un
phénomène de réversion incomplète, contrarié dans les
conditions de sa production et de son développement, et
devenu ainsi une variation du type absolument inédite, qui
peut présenter dès lors des caractères plus ou moins mona*
trueux ou morbides.
Ce qui doit caractériser le fait tératologique* la vraie
monstruosité, c'est d'être contraire, non pat au type dé
l'espèce dans laquelle il s'est produit, mais aux conditions
générales elles-mêmes de la vie. Telle est la monstruosité
par défaut ou par excès, aboutissant soit aux monstres
multiples, soit aux monstres incomplets. Oř le fait térato-
logique ainsi limité n'est jamais héréditaire. C'est un acci*
dent produit chez l'individu même par des causes locales et
temporaires qui sont venues troubler chez lui la succession
\ normale des phénomènes héréditaires. Mais qu'un indi-
1 vidu présente six doigts au lieu de cinq, ce n'est pas pour
\ cela un monstre; car une espèce humaine sextidigitaire
| pourrait très-bien vivre» Un tel fait, étant héréditaire, peut
• être un fait de réversion à des types organiques très-an-»
riens» 11 en est autrement, par exemple, de la peau dite de
porcépic, véritable altération pathologique, également hé*
réditaire* qui peut néanmoina avoir pour point de départ Mtte ROYER. -* ATAVISME COHVEÍ№ENT. 727
une tendance contrariée de réversion : s'est un fait de va
riation pathologique, qui peut résulter d'atavismes diver*
gentš se détruisant Tun l'autre. Toils les cas de pathologie
congénitale se trouveraient ainsi ramenés sous la loi d'hé
rédité spécifique on d'atavisme plus ou moins lointain*
comme les faits tératologiques sous la loi des accidents
individuels ou des causes locales troublantes.
On ne voit pas, par exemple^ comment on pourrait expli*
quer sans le concours d'une hérédité plus ou moins loin
taine l'apparition de particularités qui* sans revêtir aucun
caractère morbide, sans nuire à la santé du sujet, sont
au contraire parfaitement normales chez un grand nombre
d'espèces plus ou moins proche alliées^ très-fixes et parfais
tement saines, comme on l'observe chez Adrian Jeftichjew
et son fils. Il est aisé de démontrer, au contraire, com*
ment une simple convergence généalogique des ascen
dants d'un sujet anormal vers un même type ancien dis
paru peut aisément et mathématiquement rendre compte
de l'apparition accidentelle, chez une race virante, des ca*
ractères d'une race éteinte depuis un temps très-long, même
parfois de ceux d'une race collatérale assez éloignée; et
comment enfînj au contraire, des divergences généalogi
ques trop considérables peuvent favoriser la production des
variations inédites et amener même les monstruosités.
Le cas présenté par l'homme-chien et son fils ne pourr
ait en tous cas rentrer que dans la catégorie des phéno*-
mènes de réversion produits par l'atavisme convergeât. ■
Bien des races humaines ont vécu avant les races ac
tuelles sans envoyer de représentants de leur type jusqu'à
noua ; mais elles n'ont pas dispara dans que le sang de
plusieurs d'entre elles ее soit transmis, par dilutions inf
initésimales, jusque chez nos races actuelles.
Les Aïnos des Iles du Japon sont très-probablement le
reste d'une très-ancienne variété humaine qui peut avoir eu 728 SÉANCE DU 2 OCTOBRE 1873.
une extension géographique plus considérable et procéder
elle-même d'une race antérieure dont les caractères étaient
encore plus accusés. Leur existence, en tous cas, prouve
qu'il a pu exister autrefois un certain nombre de races plus
ou moins velues, présentant peut-être à d'autres égards
une très-grande variété de types.
Une de ces races velues peut avoir occupé autrefois un
point quelconque du nord de l'Europe et de l'Asie, où elle
aurait été refoulée et confinée peu à peu par l'envahiss
ement d'autres variétés supérieures, différentes également
entre elles, et avec lesquelles elle se serait mêlée à plusieurs
reprises, quoique rarement. Il est à remarquer sur ce point
que les races inférieures se mélangent moins entre elles
que les supérieures et semblent participer à la répulsion
des autres espèces sauvages pour les croisements.
Deux représentants, A et В (fig. i), de cet ancien type
peuvent, aux confins de son habitat géographique, repré
senté par la droite AB, s'être croisés, l'un en Europe, avec
la race с de type blanc, à cheveux blonds ; l'autre en Asie,
avec la race i, de type jaune, à cheveux noirs.
La postérité de A aura continué de se croiser constam
ment avec des races d'Europe, de toutes les variétés suc
cessives, d, e, f, g, h, qui ont occupé cette contr

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