Mémoire épisodique, mémoire sémantique et niveaux de traitement - article ; n°1 ; vol.78, pg 203-232
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Description

L'année psychologique - Année 1978 - Volume 78 - Numéro 1 - Pages 203-232
Résumé
On décrit dans cette revue comment Craik a intégré dans une théorie de la mémoire le principe de niveaux de traitement qu'en 1972 il exposait dans Levels of Processing : A Framework for Memory Research. Sont également décrits les premiers travaux que cette théorie a suscités.
Summary
In this review is described how Craik integrates into a theory of memory the levels of processing principle he exposed in 1972, in Levels of Processing : A Framework for Memory Research. First research works aroused by this theory are described too.
30 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1978
Nombre de lectures 27
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

A. Giboin
Mémoire épisodique, mémoire sémantique et niveaux de
traitement
In: L'année psychologique. 1978 vol. 78, n°1. pp. 203-232.
Résumé
On décrit dans cette revue comment Craik a intégré dans une théorie de la mémoire le principe de niveaux de traitement qu'en
1972 il exposait dans Levels of Processing : A Framework for Memory Research. Sont également décrits les premiers travaux
que cette théorie a suscités.
Abstract
Summary
In this review is described how Craik integrates into a theory of memory the levels of processing principle he exposed in 1972, in
Levels of Processing : A Framework for Memory Research. First research works aroused by this theory are described too.
Citer ce document / Cite this document :
Giboin A. Mémoire épisodique, mémoire sémantique et niveaux de traitement. In: L'année psychologique. 1978 vol. 78, n°1. pp.
203-232.
doi : 10.3406/psy.1978.28238
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1978_num_78_1_28238L'Année Psychologique, 1978, 78, 203-232
MÉMOIRE ÉPISODIQUE, MÉMOIRE SÉMANTIQUE
ET NIVEAUX DE TRAITEMENT
par Alain Giboin
Université de Poitiers, Laboratoire de Psychologie1
SUMMARY
In this review is described how Craik integrates into a theory of memory
the levels of processing principle he exposed in 1972, in Levels of Pro
cessing : A Framework for Memory Research. First research works
aroused by this theory are described too.
La notion de niveaux de traitement n'est pas neuve en psychologie.
On la trouve par exemple exposée, sous diverses formes, chez Neisser
(1967), Posner (1969), Norman et Rumelhart (1970), Paivio (1971)
ou Cermak (1972). Mais jusqu'à ce que le Journal of Verbal Learning
and Verbal Behavior publie, en 1972, Levels of Processing : A Framework
for Memory Research, de Craik et Lockhart, jamais cette notion n'a
été autant utilisée. Dans Levels of Processing, Craik avançait que le
traitement d'un stimulus peut être plus ou moins profond et que plus
un stimulus est traité profondément, mieux on le retient. La notion
de profondeur n'expliquant pas tous les phénomènes mnémoniques,
Craik dut par la suite introduire d'autres notions, qu'il vient d'intégrer
dans une théorie de la mémoire. Cette théorie, nous la décrivons ici, en
même temps que les premiers travaux qu'elle a suscités.
LA THÉORIE
Selon cette théorie2, on admet que la mémoire ne constitue qu'un
seul système. Mais, par commodité, on divise ce système en deux :
d'une part la mémoire sémantique et de l'autre la mémoire épisodique,
que l'on considère comme solidaires. Dire que la sémantique
1. 95, avenue du Recteur-Pineau, 86022 Poitiers Cedex.
2. Pour l'exposer, nous nous sommes référé aux articles de Craik (1975,
1976), Craik et Jacoby (1975), Craik et Levy (sous presse), Craik et
Tulving (1975) et Lockhart, Craik et Jacoby (1976). A. Giboin 204
est solidaire de la mémoire épisodique, c'est dire qu'elles dépendent
l'une de l'autre et qu'elles fonctionnent ensemble.
Par mémoire sémantique, on désigne un ensemble de structures
cognitives qui ont une nature et une fonction précises.
I. — ■ Nature d'une structure cognitive
Une structure cognitive réunit les traits communs des stimulus que
l'on a perçus. Par exemple, les traits communs des arbres, c'est-à-dire
les feuilles, les branches, etc. Ainsi, la structure cognitive constitue
une loi, une règle générale, comme « les arbres ont des feuilles, des
branches », etc. La mémoire sémantique renferme donc les connaissances
générales que l'on a du monde.
Il existe en outre des structures qui n'ont pas été extraites des
stimulus que l'on a perçus. Ce sont les structures sensorielles, qui ren
ferment les traits sensoriels. Mais, bien qu'elles ne soient pas acquises,
ces structures sont quand même des cognitives, car elles
permettent de connaître.
L'ensemble des structures cognitives est organisé. Il a lui-même sa
propre structure. Cette structure est hiérarchique. La position d'une
structure cognitive dans cette hiérarchie dépend de sa nature. Une sensorielle se trouvera au premier niveau de la hiérarchie,
qu'on appelle « niveau superficiel ». Une structure sémantique se trouvera
aux derniers niveaux qu'on appelle « niveaux profonds ».
Ainsi, chaque structure appartient à un niveau donné. Comme l'on
suppose que les niveaux ne se fondent pas l'un dans l'autre, mais qu'ils
sont distincts, on dit que chaque structure appartient à un domaine
donné. Par conséquent, entre les structures de niveaux différents, il
n'existe pas de différence de degré, mais une différence de nature.
II. — Fonction d'une structure cognitive
Une structure cognitive sert à encoder les stimulus et à les récupérer.
1. Les opérations d'encodage
Encoder signifie ici « caractériser les stimulus par un certain nombre
de traits ». A ces traits, nous l'avons vu, correspondent des structures
cognitives. Lorsqu'une structure est activée par la présence d'un st
imulus, le ou les traits qu'elle représente sont par conséquent encodes.
En termes plus courants, encoder veut dire identifier et interpréter un
stimulus. Bref, lorsqu'elles fonctionnent, les structures cognitives per
mettent les opérations d'encodage. L'encodage, d'autre part, ne s'achève
que lorsque sont exécutées les opérations qui appartiennent au domaine
pertinent à la tâche que l'on doit exécuter. Il peut pourtant se pour
suivre au-delà, lorsque le stimulus qui fait l'objet de la tâche est à un
haut degré compatible avec les structures cognitives profondes. Mémoire épisodique, sémantique et niveaux de traitement 205
a) Les principes qui gouvernent les opérations d'encodage. — Quatre
principes gouvernent les opérations d'encodage : la profondeur, l'étendue,
la congruence et le caractère unique ou caractère distinetif :
a) La profondeur. — Par profondeur, on désigne la nature de l'enco
dage, autrement dit la nature des traits encodes. Il y a des encodages
sensoriels, des encodages sémantiques, etc.
ß) L'étendue. — - Par étendue, on désigne le degré d'élaboration de
l'encodage dans un domaine donné. Elle équivaut à la richesse de
l'encodage, au nombre de traits que l'on encode. Ainsi, plus riches
sont les opérations que subit le stimulus, plus élaboré est l'encodage ;
on pourrait dire d'une autre façon : plus les traits que l'on encode sont
nombreux, plus l'encodage est élaboré3.
y) La congruence. — On définit la congruence à partir de l'intégration.
Par intégration, on désigne l'opération qui unifie le stimulus et son
contexte. Cette intégration n'a lieu que lorsque stimulus et contexte
s'accordent suffisamment. Cet accord, qui représente la congruence,
dépend des connaissances que l'on a, autrement dit des structures
cognitives.
S) Le caractère unique ou caractère distinctif. — L'encodage présente
un caractère unique ou distinctif lorsque le lien entre le stimulus et son
contexte est ou distinctif, ou spécifique, c'est-à-dire lorsque le ne s'applique qu'à ce stimulus : lorsque, par exemple, l'adjectif- chaud ne qualifie dans une liste de mots que le nom-stimulus
café.
Nous venons d'examiner les principes qui gouvernent les opérations
d'encodage. Voyons maintenant ce que ces opérations produisent, quel
est leur résultat. Nous pourrons alors définir la mémoire épisodique.
b) Le produit des opérations d'encodage :
a) Le des d'encodage, c'est d'abord le percept,
ou objet de la perception, c'est-à-dire encore la conscience, aussi appelée
mémoire primaire. La mémoire primaire n'est pas un magasin, mais
une certaine partie de la mémoire sémantique que les processus de
l'attention ont activée. La primaire est aussi appelée « pro
cesseur central à capacité limitée ». Ce processeur peut prolonger le
traitement ; on parle alors d'autorépétition. L'autorépétition est un
mécanisme qui garde accessible l'information que l'on vient de coder.
On distingue deux types d'autorépétition : 1° primaire
ou autorépétition de maintien ; cette autorépétition consiste à recycler

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