Méthode de calcul du degré de complexité de la force de travail - article ; n°3 ; vol.32, pg 563-580
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Méthode de calcul du degré de complexité de la force de travail - article ; n°3 ; vol.32, pg 563-580

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Revue économique - Année 1981 - Volume 32 - Numéro 3 - Pages 563-580
A method of calculating the degree of complexite of labour power
Jean-Louis Cayatte
The aim of this paper is to propose a method of calculating the degrees of com-plvxity of the diverse types of labour which exist at a given time in a given economy. The basic assumption is that the quantity of labour fi expended in traininn the future wage earner i is a part of the labour necessary for producing the cornmodities that the wage earner i will make ; fi comprises indirect labour (cmbodied in commodities used in training : schools, books, laboratories, etc.), external direct labour (teachers, librarians, etc.) and internal direct labour (expended by trainee). The definition and the measure of the degree of complexity qi of the labour power i is given by the formula
qi = 1 + fi/xi
where xi is the number of periods during which the trained worker uses his skill. The general model of simultaneous determination of qi's and iîs appears to be a spécial case of the values determination system, which endures that qi's are unique and positive.
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1981
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Jean-Louis Cayatte
Méthode de calcul du degré de complexité de la force de travail
In: Revue économique. Volume 32, n°3, 1981. pp. 563-580.
Abstract
A method of calculating the degree of complexite of labour power
Jean-Louis Cayatte
The aim of this paper is to propose a method of calculating the degrees of com-plvxity of the diverse types of labour which exist
at a given time in a given economy. The basic assumption is that the quantity of labour fi expended in traininn the future wage
earner i is a part of the labour necessary for producing the cornmodities that the wage earner i will make ; fi comprises indirect
labour (cmbodied in commodities used in training : schools, books, laboratories, etc.), external direct labour (teachers, librarians,
etc.) and internal direct labour (expended by trainee). The definition and the measure of the degree of complexity qi of the labour
power i is given by the formula
qi = 1 + fi/xi
where xi is the number of periods during which the trained worker uses his skill. The general model of simultaneous
determination of qi's and iîs appears to be a spécial case of the values determination system, which endures that qi's are unique
and positive.
Citer ce document / Cite this document :
Cayatte Jean-Louis. Méthode de calcul du degré de complexité de la force de travail. In: Revue économique. Volume 32, n°3,
1981. pp. 563-580.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1981_num_32_3_408606MÉTHODE DE CALCUL
DU DEGRÉ DE COMPLEXITÉ
DE LA FORCE DE TRAVAIL
Le problème de la réduction du travail complexe en multiple du
travail simple est, en règle générale, soit ignoré (Magaud [1967]
et [1968] ; Lechuga [1977] ; Dubrulle et Ranchon [1977]), soit
considéré comme insoluble (Hollar d [1978]), soit supposé résolu de
manière inconnue (Abraham-Frois et Berrebi [1976]), soit enfin «réso
lu » par l'intermédiaire de l'échelle des salaires (Keynes [1936] ; Sraffa
L'objet du présent article est de montrer que le degré de complexité
de la force de travail peut être défini et mesuré, malgré les contradic
tion de Marx 2 et le désespoir manifeste de beaucoup de ses disciples
sur ce point. Il faut et il suffit pour cela de considérer que le travail
dépensé dans la formation des salariés est une partie, du travail néces
saire à la production des marchandises que ces salariés fabriquent une
fois formés. Après avoir défini le degré de complexité, nous exposerons
le principe du calcul, avant d'analyser le cas général. L'exposé se
terminera par l'analyse des reconversions.
1. Il sort du cadre de cet article d'analyser les différences entre notre posi
tion et celles d'Oiasio [1963], Brody [1970], Rowthorn [1974] ou Roncaglia
[1974]. Sur ce point, voir Cayatte [1980].
2. Voir Cayatte [1980], p. 295 et suiv.
565
Revue économique — N* 3, mai 1981. Revue économique
DEFINITION DU DEGRE
DE COMPLEXITE
II faut distinguer les concepts d'intensité, de productivité et de
complexité du travail. Ces distinctions méritent des développements 3
qu'on peut cependant omettre ici pour donner directement la définition
suivante : une force de travail est complexe si, à durée de dépense,
intensité et productivité physique égales, elle est à l'origine d'une
valeur supérieure à celle que produit la force de travail dite simple.
Il n'est évidemment pas question de se référer aux taux d'échange
constatés sur le marché pour déterminer les degrés de complexité ;
moins parce que les marchandises ne sont pas vendues à leur valeur
que qu'on tomberait sous le coup de l'objection de Böhm-
Bawerk 4 : si ce sont les rapports d'échange effectifs qui indiquent le
degré de complexité du travail, la théorie de la valeur travail ne peut
plus prétendre expliquer les rapports d'échange. (Dans Misère de la
philosophie, Marx commet incontestablement cette erreur 5.)
C'est par une voie complètement différente, et surtout beaucoup
plus logique, qu'on fait apparaître la nécessité de distinguer travaux
complexes et travaux simples : le principe constitutif de la théorie de
la valeur travail est que la valeur d'une marchandise est égale à la
quantité de travail abstrait qui a été dépensée dans sa production.
Dès lors, si la force de travail i se dépense pendant une durée dt
avec une intensité ji} la valeur X des marchandises u produites par
elle pendant cette durée sera égale non seulement à Uj = d* ji} mais
à vt plus la quantité de travail abstrait dépensée en amont de i.
Ce travail abstrait a été dépensé dans la production des matières
premières et auxiliaires consommées, ainsi que dans la production du
capital fixe utilisé, qui transmet sa valeur proportionnellement à son
usure. A ces éléments, il convient d'en ajouter éventuellement un au
tre : si pour être à même de produire la marchandise u la force de
travail i a dû être formée, le travail abstrait dépensé dans cette format
ion fait également partie du dépensé dans la production de u.
Cette valeur f{ de la formation, incorporée dans la force de travail i,
ne peut fonctionner autrement que celle du capital fixe : si la format
ion est utilisée pendant x{ périodes d^, elle se transmet au produit u
pour un montant de — par période. Si on désigne par d le travail
Xi
3. Voir Cayatte [1980], p. 162 et suiv.
4. Böhm-Bawerk [1896].
5. Marx [1847], t. 1, p. 28.
564 Jean-Louis Cayatte
passé autre que celui dépensé dans la formation, la valeur X des mar
chandises u produites pendant le temps di s'écrit nécessairement :
X = a + (*♦■$■)•
II est utile d'affiner ici le vocabulaire traditionnel ; nous proposons
de distinguer :
— la valeur conservée : d
— la créée : vt = dt jt
— la valeur transmise : d :—
X Xi
— la valeur ajoutée : Wi = di ( ji +_ ).
On définit comme simple la force de travail 0 pour laquelle f0 = 0.
Il en découle qu'il peut n'exister aucune force de travail simple dans
une économie donnée ; c'est d'ailleurs le cas normal dans les pays où
l'instruction est obligatoire.
On définit le degré de complexité qt de la force de travail i par le
rapport de la valeur ajoutée wt par i pendant une durée d, sur la valeur
ajoutée w0 par la force de travail simple pendant la même durée, les
deux étant dépensées avec l'intensité moyenne / = 1 prise comme
étalon de l'intensité :
wo , .. , 0 Xi
On pourrait certes définir les degrés de complexité en prenant en
compte les différences d'intensité, cette démarche reposant sur l'idée
que les intensités sont systématiquement différentes selon les emplois :
d(h
ji et /o étant mesurés en multiple de /. Mais alors, toute modification
de / entraînerait une modification des q*i ; notamment, toute variation
des effectifs relatifs des diverses catégories de forces de travail modi-
565 tievue économique
fierait les q\ alors que les qt restent stables. Il paraît souhaitable de
s'épargner une telle complication.
Ces définitions étant posées, il convient à présent d'examiner de
plus près le calcul des degrés de complexité.
TE PRINCIPE : FORMATION SANS ENSEIGNANT
NI VALEURS D'USAGE
supposons une économie À comprenant uniquement 1 000 pro
ducteurs de blé, dont la force de travail est simple. La valeur ajoutée
totale en un an est égale à 1 000 années-travail, et la produite
en 50 ans à 50 000. Supposons maintenant une économie B, qui ne
diffère de A qu'en ce que l'année 1, dix forces de travail, au lieu, de
produire du blé, se consacrent à l'apprentissage du travail de forgeron.
L'année 2, grâce à la formation acquise, ils produisent des faucilles,
puis, des années 3 à 50, ils retournent à la production du blé. Suppos
ons de plus que les faucilles s'usent intégralement dans la production
du blé en 48 ans. Quelle est la valeur du blé produit en 50 ans dans
cette économie6?
La production des faucilles n'étant qu'une production intermé
diaire pour la production du blé, et l'année de formation n'étant qu'une
dépense de travail nécessaire à la production des faucilles, le blé appa^
raît comm

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