Note sur la substitution capital-travail et l emploi - article ; n°4 ; vol.33, pg 579-593
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Note sur la substitution capital-travail et l'emploi - article ; n°4 ; vol.33, pg 579-593

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Description

Revue économique - Année 1982 - Volume 33 - Numéro 4 - Pages 579-593
Capital-labor substitution and employment
Philippe Nasse
Could ice improve employrnent by reducing the rhythm of capital labor substitution ? Simulations achieved on large french administrative models suggest it would be possible by a modification of the relative price of inputs. But macroeconomic models dont take into account the perverse effects of such a measure, so that its efficiency is doubtful in the short run. However, the relative price of inputs increases rapidly in the long run, specially in France. An inflexion would be favorable considering the permanence of unemployment and the importance of imported equipment (40%) that can be attained by reducing the share of unemployment subsidies included in wage costs.
Est-il envisageable de favoriser l'emploi en ralentissant le rythme de la substitu­tion du capital au travail ? Des simulations effectuées sur les grands modèles économétriques de l'Administration française semblent montrer qu'un gain d'em­ploi est possible en modifiant le coût relatif des facteurs, mais les effets pervers de la mesure, non pris en compte par les modèles, font douter clé son efficacité conjoncturelle. Cependant, on observe que ce coût relatif croît très fortement à long tenue, particulièrement en France : un infléchissement pourrait donc être favorable dans un pays où le sous-emploi est permanent et l'équipement importé à plus de 40% grâce en particulier à la non-prise en compte des charges d'in­demnisation du chômage dans le coût salarial payé par les entreprises.
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1982
Nombre de lectures 74
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Philippe Nasse
Note sur la substitution capital-travail et l'emploi
In: Revue économique. Volume 33, n°4, 1982. pp. 579-593.
Abstract
Capital-labor substitution and employment
Philippe Nasse
Could ice improve employrnent by reducing the rhythm of capital labor substitution ? Simulations achieved on large french
administrative models suggest it would be possible by a modification of the relative price of inputs. But macroeconomic models
dont take into account the perverse effects of such a measure, so that its efficiency is doubtful in the short run. However, the
relative price of inputs increases rapidly in the long run, specially in France. An inflexion would be favorable considering the
permanence of unemployment and the importance of imported equipment (40%) that can be attained by reducing the share of
unemployment subsidies included in wage costs.
Résumé
Est-il envisageable de favoriser l'emploi en ralentissant le rythme de la substitu-tion du capital au travail ? Des simulations
effectuées sur les grands modèles économétriques de l'Administration française semblent montrer qu'un gain d'em-ploi est
possible en modifiant le coût relatif des facteurs, mais les effets pervers de la mesure, non pris en compte par les modèles, font
douter clé son efficacité conjoncturelle. Cependant, on observe que ce coût relatif croît très fortement à long tenue,
particulièrement en France : un infléchissement pourrait donc être favorable dans un pays où le sous-emploi est permanent et
l'équipement importé à plus de 40% grâce en particulier à la non-prise en compte des charges d'in-demnisation du chômage
dans le coût salarial payé par les entreprises.
Citer ce document / Cite this document :
Nasse Philippe. Note sur la substitution capital-travail et l'emploi. In: Revue économique. Volume 33, n°4, 1982. pp. 579-593.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1982_num_33_4_408672NOTE SUR LA SUBSTITUTION
CAPITAL-TRAVAIL
ET L'EMPLOI #
INTRODUCTION
La croissance de la capacité productive de la main-d'œuvre fran
çaise — obtenue comme somme de sa croissance démographique et
de la tendance de la productivité — est supérieure à la croissance de
la production effective, car celle-ci est limitée par la contrainte
extérieure. Il en résulte un chômage croissant. Deux voies s'ouvrent
pour attaquer ce problème. La première est la recherche d'une crois
sance économe en déficit extérieur, ce qui implique une meilleure
maîtrise des importations et un développement de la capacité à export
er. La seconde est la recherche d'une croissance plus riche en emploi,
ce qui peut s'obtenir soit par un partage du travail par réduction de
sa durée, soit par une autre répartition des facteurs de production
plus favorable au travail.
Ce dernier point est l'objet de cette note.
Il s'agit d'une question difficile car l'idée simple, selon laquelle
mieux vaudrait choisir une technique de production utilisant davan
tage le facteur travail puisqu'il y a chômage et économisant le capital
(par surcroît largement importé), s'oppose à toute l'observation histo
rique où, à long terme, l'amélioration du niveau de vie a clairement
résulté du choix inverse.
Cependant l'ampleur et la persistance du chômage en France
confère un regain d'intérêt aux analyses du chômage technologique,
c'est-à-dire du chômage lié aux pertes d'emplois qui résultent de la
mécanisation ou de l'automatisation croissante de certains métiers ou
professions.
* Une version préliminaire de cette note a été présentée à la Commission des
partenaires sociaux du Plan de deux ans (1982-1983).
579
Revue 'économique — N° 4, juillet 1982. Revue économique
On pressent qu'une réponse complète à ces questions impliquerait
que soient tranchés des problèmes de fond sur lesquels, malheureu
sement, il n'y a pas unanimité des points de vue théoriques et où les
études empiriques restent encore trop peu nombreuses.
Force est donc d'aborder ces problèmes avec beaucoup de pru
dence mais en cherchant cependant à dégager clairement les orienta
tions utiles.
SUBSTITUER DU TRAVAIL AU CAPITAL
Pour juger de la faisabilité et des avantages qui pourraient résulter
d'une substitution de travail au capital, il faut chercher à se placer
dans une situation où cette substitution puisse se produire sans être
masquée par des effets parasites non souhaitables ou irréalistes. Ainsi,
baisser les rémunérations des salariés entraînerait peut-être un recours
accru au facteur travail mais provoquerait sûrement une baisse de
la demande, génératrice de chômage. De même supprimer certaines
charges pesant sur le travail en les reportant sur l'Etat impose de pré
ciser comment seront ensuite financées les dépenses correspondantes.
Dans le cas d'une mise en pratique effective d'une modification du
rythme de la substitution entre capital et travail, il faudrait évidem
ment tenir compte de ces éléments annexes. Mais pour réfléchir aux
avantages ou inconvénients qui pourraient résulter de la seule substi
tution, mieux vaut écarter ces hypothèses. Le point essentiel concerne
alors ce qui se passe entre entreprises et ménages, la rémunération
reçue par chaque salarié et les recettes des administrations restant
inchangées.
L'idée de base est très simple. L'hypothèse est qu'il existe un
choix possible de techniques de production mettant en œuvre des
proportions variables de travail et de capital, chaque fois qu'un équipe
ment nouveau est installé. On suppose même parfois que ce choix
s'applique aussi partiellement aux équipements anciens, au prix de
quelques modifications. Estimant pour la durée de vie de l'équipement
le prix du travail et le coût d'usage du capital, l'investisseur doit
naturellement choisir la solution technique correspondant à la combi
naison des facteurs la moins coûteuse. Il apparaît donc une possibilité
d'influer sur ce choix en modifiant le prix relatif du capital par rap
port au travail, par exemple par un système de taxes compensées, c'est-
'580 Nasse Philippe
à-dire neutres pour le Trésor public (les augmentations de taxes com
pensant les diminutions).
Dans une optique purement statique, que se passe-t-il alors sur
les deux facteurs de production et les deux grands équilibres macro
économiques : celui des Revenus et celui des Biens ? Pour les facteurs
de production, la substitution joue : moins de capital est installé et plus
de travail est mis en œuvre pour une production inchangée. Du côté
des revenus, les taxes étant compensées, le revenu total des administ
rations reste inchangé. Pour les ménages, le individuel n'est
pas changé, mais le nombre des emplois étant accru, le revenu de
l'agent ménage augmente. Il en découle que le revenu « retenu »
par les entreprises diminue d'autant. Le total des revenus n'a pas
varié de même que le total des biens produits ; seule a varié la tech
nique de production. A l'intérieur des biens, la répartition entre biens
d'équipement et biens de consommation s'est modifiée : il faut pro
duire plus de de pour satisfaire la demande
accrue des ménages et moins de biens d'équipement pour s'ajuster à
la réduction de capital. Ce glissement des biens d'équipement vers les
biens de consommation est à la fois la conséquence et la justification
de la modification dans la répartition des revenus : les entreprises ont
moins besoin de revenu parce qu'elles investissent moins.
Malgré son simplisme, ce schéma décrit l'essentiel de ce qui est à
l'oeuvre dans un mouvement de substitution de travail au capital. Dans
la réalité, l'aspect statique doit être remplacé par des différences de
taux de croissance et il faut tenir compte, par ailleurs, des multiples
problèmes que posent l'inflation, la compétitivité, le rythme du progrès
technique, etc. Il sera cependant toujours utile de se reporter à ce
schéma simple qui décrit bien fondamentalement ce qui est en cause.
UNE EXPERIMENTATION SUR DES MODELES
Pour acquérir une vue un peu plus précise sur la probabilité que
la réalité se conforme à ce schéma, des expériences ont été réalisées,
com

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