Note sur Marabé, le village Mara - article ; n°4 ; vol.1, pg 85-98
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Description

Cahiers d'études africaines - Année 1960 - Volume 1 - Numéro 4 - Pages 85-98
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1960
Nombre de lectures 11
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Robert Jaulin
Note sur Marabé, le village Mara
In: Cahiers d'études africaines. Vol. 1 N°4. 1960. pp. 85-98.
Citer ce document / Cite this document :
Jaulin Robert. Note sur Marabé, le village Mara. In: Cahiers d'études africaines. Vol. 1 N°4. 1960. pp. 85-98.
doi : 10.3406/cea.1960.3681
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/cea_0008-0055_1960_num_1_4_3681ROBERT JAULIN
Note sur Marabé le village Mara
Les Mara sont un clan de la tribu Déme Les Déme sont une tribu
du groupe Kabba lequel appartient ensemble de la population
dite Sara
Ces populations occupent essentiellement la moitié sud de la
République du Tchad en Afrique centrale
objet de cet article est de définir la structure une unité de
résidence nous entendons par là non point une maison ou une case
mais un habitat qui se suffit lui-même est-à-dire qui répond aux
besoins de la société mara
Le problème posé est donc quelle unité sociale postule le loge
ment ou encore quel type de logement répond aux exigences
Mara
LA FORMATION DU CLAN
ET LA CONSTITUTION DES LIGNAGES
Cette étude commence la fa on un conte
II quelques siècles un homme du nom de Subo Ngabgoto et
une femme nommée Madji Keredji arrivèrent en terre Mara Ils
avaient ensemble vu le jour ainsi que naissent les jumeaux Mais
personne ne peut se permettre affirmer ils étaient bien des
jumeaux leur père Nuba-Dieu ayant pas cru bon de le faire
savoir
Nous arrivons maintenant dans histoire et sortons du mythe
Dire de un il est Mono Nuba ou Nuba est la
reconnaissance une ignorance plutôt une affirmation ou une
proposition positive Ainsi les Mara ne sont nullement dupes de
tels propos ou croyances ils savent ils valent ce que on veut et 86 ROBERT JA LIN
admettent seulement il est pas malsain en faire usage On
se conforme donc la tradition en faisant observer que origine de
Subo Ngabgoto et Madji Keredji les fondateurs la racine du
clan est inconnue En autres termes ils sont enfantés de
Dieu
Subo Ngabgoto et Madji Keredji se marièrent ou étaient nés
mariés Couple de jumeaux incestueux au plus haut degré sous-
entend-on avec une satisfaction certaine et sans vouloir le recon
naître ouvertement
La terre hui occupée par leurs descendants était inha
bitée si ce est par les animaux
Alentour il avait des hommes avec lesquels notre couple fonda
teur entretenait des relations les Sara dits madjingaye par la
suite les Dundjo divers clans Deme etc Pour être fils de Dieu
ou de parents inconnus Subo Ngabgoto et Madji Keredji en
étaient pas moins Deme puisque le clan ils fondèrent Mara
est un clan Deme par ailleurs la tribu Deme est une de celles qui
constituent ensemble Kabba Les clans Deme utilisent le même
dialecte les tribus Kabba se servent de dialectes très proches les
uns des autres et les ensembles il est maintenant convenu
appeler Sara-Kabba Sara-Mbaye Ngambaye Barman etc.
parlent des langues ou dialectes si voisins que chacun eux
une exception près le Kabba est compris de tous
Subo Ngabgoto appela le groupe il composait simple
famille restreinte semble-t-il Mara == crocodile car il se
comparait dit-on au crocodile dont il avait le caractère fougueux
et rapace exemple de ce dernier il gardait tout ce il pouvait
attraper particulièrement les étrangers dont il faisait des esclaves
Cette simple analogie ne serait donc origine un surnom et en
aucune fa on une relation totémique Elle semble prouver que le
couple fondateur du clan était pas perdu tout seul dans la nature
mais avait des sujets
Bé signifiant village le premier villlage du clan fut donc
Marabé le village de Mara
un des enfants de ce premier couple Hange épousa ses urs
et devint le chef du groupe Ses père et mère habitaient un endroit
appelé quartier Bolo leur mort il installa quelques cen
taines de mètres de là et fonda le quartier Mbanga Mbanga est
un terme associé aux notions de puissance et de chefferie dans tout
le pays Sara
Le quartier Bolo bolo == trou) lieu de résidence des fondateurs
est plus habité hui il cependant une importance consi
dérable il est le centre et le plus haut lieu de culte du pays Les
cases des fétiches et les supports des symboles au moyen desquels MARAB LE VILLAGE MARA
établit la communication avec les ancêtres et la racine du clan
trouvent
Hange également incestueux mais un degré moins élevé que son
père il était pas le jumeau de ses urs il épousa eut
beaucoup enfants Ils ne pouvaient pas tous rester près de lui
réunis au quartier Mbanga une collectivité se formait il convenait
de lui donner des règles Lorsque ses enfants furent adultes Hange
les projeta quelques dizaines ou centaines de mètres de chez lui et
fit ainsi constituer par chacun eux un quartier ainsi une lignée
Ainsi les cadres de la structure de parenté Mara furent définis en
même temps que le plan du village
Les actuels Mara ne se souviennent plus des noms des frères de
Hange Ils admettent cependant que Hange eut des frères et que ces
derniers épousèrent aussi quelques-unes de leurs urs qui engen
drèrent Les fils de Hange purent ainsi prendre pour femmes soit
leurs propres urs soit leurs cousines germaines Il est pas rare
de rencontrer des femmes Mara ayant eu dix enfants et plus On
pourrait donc supposer que les couples Subo Ngabgoto-Madji
Keredji et Hange-ses urs eurent effectivement tous les enfants
indiqués par le tableau page 88 Il est cependant plus raisonnable
admettre que certains entre eux durent être des fils mono
au sens large africain du terme est-à-dire des étrangers adoptés
ou des enfants esclaves
Tous les quartiers formés par les fils de Hange furent longtemps
proches voisins les uns des autres Récemment un de ces quartiers
et une partie un autre émigrèrent quelques kilomètres de là et
constituèrent village Gotobébiri ensemble Marabé-Goto-
bébiri représente le ur du pays les troncs des diverses lignées
Mara
Et de ces troncs partirent des branches les membres de la lignée
peuvent être innombrables tandis que ceux des quartiers composant
ensemble une unité de consommation doivent être en quantité très
limitée Dans la mesure où ils grossissaient les premiers quartiers se
scindèrent et allèrent isolés ou groupés constituer autres villages
sur la terre du clan Les plus importants sont Marakouya
Marabodokugo Kamenga Quelques quartiers de ces villages ont
gardé le nom du quartier dont ils étaient issus autres ont changé
Mais dans tous les cas les habitants se reconnurent se reconnaissent
et se caractérisent en fonction de leur lignée origine
Voici donc représentés par un tableau page 88 les noms
des fondateurs du clan petites capitales) des lignées notées en
minuscules et des villages où chacune de ces lignées est représentée
italique) 88 ROBERT JAULIN
Ce tableau montre que est partir de Marabé que se consti
tuèrent les autres villages Mbanga-bo est le lignage dominant le
lignage des chefs Le quartier Mbanga de Gotobébiri résulte un
éclatement survenu il soixante soixante-dix ans du quartier
Mbanga-bo de Marabé1
Ce quartier résulte en vérité de association de quelques habitants de
Marabé membres des lignées Motokobo et Mbanga
De même que précédemment Gulabanda est le second quartier produit
de association de deux lignages en occurrence Motobalé et Kakaba de
Marabé
Le graphique 90 dans la mesure où on ne le charge point
des noms figurant au tableau précédent rend plus manifeste le
phénomène de fragmentation et de constitution des quartiers
Mbanga Murodji est un sous-lignage constitué par un fils de Hange
Gotobébiri fut abord un village de culture créé par certains paysans de
Marabé désireux être sur les lieux même;- de leur travail durant la saison des
travaux des champs soit le temps des pluies de mai novembre Il une
quarantaine années des dissensions internes Marabé fixèrent les gens de
Gotobébiri pour toute année en ce village Bezo un chef Madjingaye qui
commanda en pays Deme pour le compte de administration fran aise
durant entre-deux-guerres contraignit les petits hameaux se regrouper
et les villageois de Gotobébiri regagnèrent Marabé puis Bezo disparut et ils
reformèrent Gotobébiri Mia Mbanga
Kärneriga Kandge
Exemple Deux des quartiers du village Kamenga Motohui et Niala
résultent de scissions survenues au quartier Mbanga Murodji de Marabé
les habitants de ces appartiennent au lignage dit Mbanga
Murodji

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