Notes sur le monde latino-américain et la France actuelle - article ; n°19 ; vol.5, pg 427-438
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Notes sur le monde latino-américain et la France actuelle - article ; n°19 ; vol.5, pg 427-438

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Description

Tiers-Monde - Année 1964 - Volume 5 - Numéro 19 - Pages 427-438
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1964
Nombre de lectures 23
Langue Français

Extrait

Bertrand Flornoy
Notes sur le monde latino-américain et la France actuelle
In: Tiers-Monde. 1964, tome 5 n°19. pp. 427-438.
Citer ce document / Cite this document :
Flornoy Bertrand. Notes sur le monde latino-américain et la France actuelle. In: Tiers-Monde. 1964, tome 5 n°19. pp. 427-438.
doi : 10.3406/tiers.1964.1122
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1964_num_5_19_1122NOTES
SUR LE MONDE LATINO-AMÉRICAIN
ET LA FRANCE ACTUELLE
par Bertrand Flornoy (i)
Panama, 10 janvier 1964; Mexico, 18 mars 1964...
Deux manifestations populaires ont mis en pleine lumière une double
et concordante réalité : la mise en question de la traditionnelle politique
yankee en Amérique latine et un appel du monde indo-latin à l'Europe.
Le 10 janvier 1964, qui ne s'en souvient, c'est l'assaut donné par des
étudiants et des partisans panaméens à des locaux de la zone du canal.
Mais n'est-ce pas aussi la menace précise d'une rupture de l'Amérique
latine avec une conception usée du panaméricanisme ?
En effet, par une cruelle antinomie, l'affaire de Panama a retourné
contre les Américains du Nord les données d'un problème qu'ils avaient
posé à Suez. Et si l'échec des Occidentaux en Egypte — échec efficac
ement souhaité par Washington — peut être considéré comme une étape
de la décolonisation africaine, à Panama la répression des U.S.A.
apparaît comme l'affirmation d'un colonialisme américain permanent.
Par cela même, et pour la première fois depuis 1823, les États-Unis ont
été amenés à renier publiquement une vocation (qu'ils considéraient
volontiers comme une prédestination) à la gérance morale du continent.
Arguer des intérêts du commerce panaméricain, voire d'impératifs
militaires ou politiques ne servirait qu'à prolonger un débat sur une
tombe. Car en réalité, c'est ce qui demeurait du dogmatisme de Monroë
(1) Né en 1910 à Paris. Député de Seine-et-Marne (France). Explorateur. Principaux
ouvrages déjà parus : Haut Amazone, larva, U Aventure Inca, Découverte des sources, A la pointe
de Г exploration.
427 BERTRAND FLORNOY
qui s'est désintégré le 10 janvier 1964 à Panama. Les troupes du général
O'Meara, ou de tout autre chef nordiste, pas plus qu'un aménagement
du système de redevances ne freineront une volonté nationale — et
aujourd'hui populaire — qui, ayant pris conscience des exigences de son
indépendance, affirme que la reconnaissance effective de sa souveraineté
est la condition première de ses choix internationaux. Et, d'ailleurs, le
percement éventuel d'un nouveau canal au Nicaragua ou en Colombie
ne ferait que déplacer géographiquement un problème politique auquel
est maintenant sensible l'ensemble des nations américaines.
N'est-il pas significatif que, trois mois plus tard, le 1 8 mars à Mexico,
en contrepoint de l'adieu panaméen à une doctrine Monroë qui, depuis
1870, était dirigée contre l'Europe (i), les étudiants d'une des plus
vivantes et illustres Universités d'Amérique latine aient déclaré de façon
émouvante leur confiance retrouvée en un pays, la France, source des
libertés et en un continent, l'Europe, espérance de progrès. C'est ainsi,
du moins, que les responsables politiques ont compris l'accord enthous
iaste que les intellectuels mexicains ont donné au discours humaniste
prononcé par le général de Gaulle et aux réponses qui lui firent écho,
dans un cadre où s'associent le respect du passé indien et l'ardeur d'une
époque nouvelle.
Il serait vain d'opposer les foules, celles de l'espérance et celles de la
colère. Mais lorsqu'il s'agit de mouvements populaires dans le monde
indo-latin il serait également naïf d'en ignorer la concordance.
* * *
Certes, les liens entre l'Europe et l'Amérique latine ont eu, depuis
plus d'un siècle, d'autres motifs que ceux sur quoi s'était établie la puis
sance coloniale de l'Espagne et du Portugal. L'évolution de la pensée
politique de l'Europe n'a cessé d'influencer l'Amérique latine, dès
l'époque du coloniaje et elle fut déterminante, on le sait, dans la création
des nouvelles républiques. Comment, par exemple, ignorer l'influence
prépondérante du code civil français sur toutes les législations latino-
américaines, au cours du siècle dernier ? En fait, sans que celle-ci en ait
jamais pris pleinement conscience, la France a été le grand modèle de
(1) On a rappelé, au moment des troubles de Panama, les déclarations de Théodore
Roosevelt affirmant que la doctrine Monroë légitimait le « pouvoir d'intervention » des
U.S.A. pour défendre l'Amérique ibérique contre ce qu'ils pouvaient considérer comme
une menace économique des pays extra-continentaux.
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I' О а) 2i i1 S 4-J CJ р (ï NOTES SUR LE MONDE LATINO-AMÉRICAIN ET LA FRANCE ACTUELLE
l'élite libérale — pas seulement intellectuelle mais aussi politique — de
l'Amérique latine, jusqu'en 19 14.
Si les liens que l'Amérique latine cherche à renouveler avec la France
et l'Europe ne sont pas limités aux idées et si l'accent est mis sur la nécess
ité d'une collaboration économique c'est, d'une part, parce qu'elle se
considère elle-même comme partie intégrante de notre monde occidental
et que, d'autre part, elle juge l'Europe d'aujourd'hui assez forte pour
permettre que l'essor économique se réalise dans l'indépendance poli
tique des États et pour le progrès social des peuples. C'est donc un acte
de foi — ou, du moins une espérance — que l'interlude économique stri
ctement panaméricain n'a aucunement satisfait. Et c'est aussi un premier
pas vers une Hur ope politique, que signifient les positions prises par des délé
gations latino-américaines dans le cadre de nombreux organismes inter
nationaux. Dans ce sens, 1963 a été d'un intérêt particulier.
C'est, en effet, deux ans après la mise en route de l'Alliance pour le
Progrès qu'a été posée officiellement, à Sâo Paulo, lors de la réunion du
Conseil interaméricain économique et social, une question essentielle
à laquelle l'Europe était indirectement sollicitée de donner une réponse.
Rappelons la question qui, compte tenu du récent bouleversement poli
tique intervenu au Brésil, et de ses conséquences, reste d'actualité :
« Existe-t-il vraiment une possibilité de coopération sincère et efficace
entre les États-Unis, première puissance industrielle du monde, et vingt
pauvres républiques sud-américaines, entre un prêteur et vingt créanc
iers ? » C'est dans cette préoccupation des Latino- Américains qu'il faut
trouver le motif de la création de la Commission de coordination chargée
de préparer un « front commun latino-américain » pour la Conférence
de Genève.
Les États-Unis ne s'y sont pas trompés et, on s'en souvient, c'est
au lendemain même de la réunion de Sào Paulo que M. Averel Harriman
a exprimé l'espoir que l'Alliance pour le Progrès serait un cadre idéal
pour cette intégration et, qu'après tout, le Plan Marshall était

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