Origine et époque des emprunts d anciens mots germaniques par les langues finnoises baltiques - article ; n°1 ; vol.8, pg 179-203
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Origine et époque des emprunts d'anciens mots germaniques par les langues finnoises baltiques - article ; n°1 ; vol.8, pg 179-203

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Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1907 - Volume 8 - Numéro 1 - Pages 179-203
25 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1907
Nombre de lectures 13
Langue Français
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Extrait

J. Nippgen
Origine et époque des emprunts d'anciens mots germaniques
par les langues finnoises baltiques
In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, V° Série, tome 8, 1907. pp. 179-203.
Citer ce document / Cite this document :
Nippgen J. Origine et époque des emprunts d'anciens mots germaniques par les langues finnoises baltiques. In: Bulletins et
Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, V° Série, tome 8, 1907. pp. 179-203.
doi : 10.3406/bmsap.1907.6998
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1907_num_8_1_6998ORIGINE -ET ÉPOQUE DES EMPRUNTS D'ANCIENS MOTS GERMANIQUES 179 THPPGEN.
civilisation chez les Finnois et les mots geiaianiques qui s'y rapportent;
Les premiers de ces' contacts, de ces mélanges, da moins ceux qui sont,
encore méconnaissables,. ont: eu-lieu à l'âge du fer, sans, doute dans le
icr siècle avant notre ère. Et sur ce point nous avons des données archéo
logiques à l'appui de celles de la linguistique. A cette époque tout le littoral
baltique, du golfe de la Finlande jusqu'au Niémen et au delà, n'était
occupé que par des Finnois, et il n'y avait que des Finnois à l'Est depuis
le littoral jusqu'au centre de la Russie, et même jusqu'à l'Oural. Mais au
cours même de cette époque, les premiers Slaves venaient, par le Sud-
Ouest rompre la continuité du territoire finnois. ,
ORIGINE ET ÉPOQUE DES EMPRUNTS D'ANCIENS MOTS GERMANIQUES
PAR LES LANGUES FINNOISES BALTIQUE8
D'après Setàlâ l.
Par M. Nippgen.
I
Le vocabulaire finnois renferme des éléments d'origine germanique.
C'est là un fait incontestable. D'où proviennent ces éléments, de
quelle nature sont-ils; enfin à quel moment ont-ils été introduits dans le
finnois?
Wilh. Thomsen, dans un travail publié en 1869, était arrivé à cette con
clusion : « que le finnois, il y a environ quinze cents ans à deux mille ans,
avait subi l'influence de divers dialectes . germaniques, — très proches
parents les uns des autres — , et particulièrement du gothique, mais d'un
gothique antérieur à celui que nous connaissons par Wulfila (311-383)».
La conclusion de Thomsen a été vivement discutée par L. Wimmer,
Noreen et Wicklund. Ces auteurs s'étant prononcés, soit pour, soit contre >
l'existence d'éléments gothiques dans le finnois baltique, il n'est pas sans
intérêt de reprendre cette question et de rechercher si les caractères li
nguistiques signalés par Thomsen sont encore valables aujourd'hui.
II
II ' est très difficile, dans la plupart des cas, de déterminer avec
précision, si les éléments germaniques renfermés dans les langues, fi
nnoises baltiques, sont gothiques ou nordiques. Ainsi que l'a fait ressortir
i E. N. Setala. — ZurHerkunft un d chronologie der âlteren germanischen Lehn-
wôrter in den ostsee finnischen Sprachen. Journal de la Société finno-ougrieni%ç,
XXIII, 1906. .
.
4 avril 1907 180
Thomsen, la plupart de ces éléments appartiennent à une forme très
ancienne — à une époque où le gothique et le nordique appartenaient à
une seule langue. Cette langue devait cependant déjà se diviser en dia
lectes, très peu différents les uns des autres, .mais, offrant toutefois des
caractères particuliers. Ces caractères,"; en s'accentuant par la suite,
devaient donner naissance à des langues différentes. Des différences pho
nétiques apparaissent donc déjà dans les éléments germaniques empruntés
par le finnois.
III.
Caractères gothiques et caractères nordiques relevés par Thomsen.
Ces caractères sont soit phonétiques, soit. morphologiques.
Les mots finlandais se rapportant aux formes gothiques, possèdent :
1° Un e long; comme dans :
f. l miekka « glaive » — got. mekis, ace. meki, « glaive » ;
f. niekla « aiguille » — got. ne-pla « aiguille ».
2° La terminaison a des radicaux féminins en o; comme dans :
f. akana « paille » — got. ahana « paille » ;
f. kauta « empeigne du soulier », — got. skauda; ■
f. multa « poussière terreuse » — got. mulda. « id. » ;
f. paita « chemise » .— got. paida « robe ».
Peuvent encore être rapprochés du gothique :
f. kaunis « beau » — got.- skauns, bien - formé « beau » ;
f. tila — got. til « convenant à » ;
f. âiti « mère » — got. aipei « id. » ;
f. lammas « agneau » — got. lamb « agneau, brebis » ;
f. aika « temps » — got. aivs « le temps, l'éternité », vieux nordique
aefi.
Au nordique, par contre, se rapportent les caractères suivants:
1) a long, dans :
f. raaka m vergue » — vieil island;. ra « vergue», m. h. ail. rahe « per
che » ;
f. saato « meule de foin » — vieil island, sâta;
f. vaate « vêtement, habit » — vieil vâd, anglo-saxon vœd fem.
2) Des traces d'une différence entre t et e, u et o.
3) La conservation passagère de la voyelle radicale.
4) La terminaison en a et en u de divers subst. fem.
5) Quelques mots comme :
f. paarmas, parma « poitrine, sein ». Le gothique barms « sein, giron,
poitrine » est un radical en i; — f. harras « zélé » se rapproche du vieil
1 f . = finlandais. — ORIGINE ET ÉPOQUE DES EMPRUNTS D'ANCIENS MOTS GERMANIQUES 181 NIPPGEN.
island, hardr « dur, violent dans les mouvements ». La forme gothique
est hardus « dur, sévère » ; — f. kuningas « roi » ; la goth. est
piudans; — f. auluas « bienheureux ». Au- point de vue delà significa
tion, ce mot correspond au gothique (goth. audags « bienheureux»);
morphologiquement, cependant, il se rapporte plutôt au nordique.
D'après Thomsen, on ne pouvait affirmer que les mois cités sont « soit
gothiques, soit nordiques ». Il nous est en effet impossible desavoir exac
tement, à quel point, le gothique et le pré-nordique différaient l'un de
l'autre, à l'époque où eurent lieu les emprunts. Les caractères nordiques
que présentent les mots empruntés résultent peut-être de la conservat
ion, dans le nordique, de formes de la langue mère commune, que le
gothique aurait perdues plus tôt. Le dialecte, parlé en Russie par les
Goths, a dû être lui-même plus rapproché de cette langue mère que la
langue que nous connaissons par Wulflla.
La terminaison o de certains féminins finlandais, et la différence entre
i et e, u et o, correspondent sans doute à des différences de temps plus
que de langue, du moins en partie.
Un caractère certainement nordique, c'est a long, dans quelques mots
des langues finlandaises de la Baltique. 11 en est de même de la terminai
son m des féminins :
f . panku « fibule » ;
f. arkku « caisse ».
Parmi les caractères phonétiques gothiques, relevés dans les mots d'em
prunt du finnois baltique, il en est un auquel, à l'apparition du travail
de Thomsen (1869), on croyait devoir accorder une 'grande importance :
c'est Ye long. Le gothique l'a conservé plus longtemps que le pré-nordi
que. Il n'y a donc qu'une différence de temps, sous ce rapport, entre le
gothique et le pré-nordique où, quand on remonte à des époques plus
reculées, on peut présumer ae. Mais si e long peut-être aussi bien pré-
nordique que gothique, il ne s'ensuit nullement que c'est le pré nordique
qui a été la source des emprunts finlandais.
Le second caractère phonétique gothique, la terminaison — a < o,
le changement en a des radicaux féminins en o, paraît plus certain.
Il constitue, en effet, une innovation spécifiquement propre au
gothique.
' '- IV
' Un des caractères les plus saillants de la langue gothique, est la mutat
ion de e et" i germaniques en i. Ce caractère, d'ailleurs, ne. paraît 'pas
être général, ainsi que semblent en témoigner les débris d'ostrogoth qui
sont parvenus jusqu'à nous (Wrede. Ueber die Sprache der Ostgoten). On
à même supposé que chez Wulfîla, * a été employé pour deux sons diffé
rents : un caractère spécial pour chacun des deux sons i et e n'existant
pas encore. Il est donc d'un intérê

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