Perception : fréquence des stimuli et motivation - article ; n°1 ; vol.55, pg 67-78
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Description

L'année psychologique - Année 1955 - Volume 55 - Numéro 1 - Pages 67-78
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1955
Nombre de lectures 15
Langue Français

Extrait

F Bresson
Perception : fréquence des stimuli et motivation
In: L'année psychologique. 1955 vol. 55, n°1. pp. 67-78.
Citer ce document / Cite this document :
Bresson F. Perception : fréquence des stimuli et motivation. In: L'année psychologique. 1955 vol. 55, n°1. pp. 67-78.
doi : 10.3406/psy.1955.8765
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1955_num_55_1_8765REVUES CRITIQUES
PERCEPTION : FRÉQUENCE DES STIMULI ET MOTIVATION
par François Bresson
Ces dernières années, toute une série d'expériences a été entreprise
pour mettre en évidence l'importance de la motivation dans la perception.
L'interprétation des résultats avait amené des auteurs comme McGin-
nies, Lazarus et McGleary, Bruner et Postman à introduire des concepts
tels que ceux de « défense perceptive », « subception », « vigilance per
ceptive a1. Toutefois Solomon et Howes2 ont renouvelé le problème en
montrant qu'avant d'introduire des concepts ad hoc3 pour expliquer
les phénomènes observés, que personne ne conteste d'ailleurs, il était
indispensable d'explorer avec plus de précision l'influence de facteurs
dont le contrôle- avait été négligé dans les expériences en question, et
particulièrement la fréquence d'utilisation des mots dans la langue
des sujets. Depuis ce travail de 1951 d'autres articles ont été publiés
qui montrent que le débat reste ouvert et qu'il met en cause des
attitudes théoriques plus profondes. On peut dire pour simplifier qu'une
partie de ces travaux sont conçus dans l'esprit de ce que Postman
et Krech appellent le « new look » les études perceptives, les
autres cherchent à rendre compte des résultats en termes plus écono
miques de relations statistiques entre stimuli et réponses. On retrouve,
avec les mêmes nuances compliquées, le débat qui divise les études sur
l'apprentissage.
La plupart des études faites dans la perspective d'une mise en évi
dence du rôle de la motivation contrôlent le facteur fréquence d'utili
sation dans la langue des mots qui sont utilisés comme stimuli ou la
fréquence de présentation lorsqu'il s'agit de stimuli non verbaux. Elles
cherchent aussi à introduire un contrôle plus poussé des facteurs motiva-
1. Cf. Année psychologique, 1948, pp. 538-544; 1953 (I), pp. 443-459;
1954 (I), 54.
2. Cf. L'Année 1953, II, pp. 490-495.
3. Cf. Luchins, J. Personal., 1950, 19, 64-84. 68 REVUES CRITIQUES
tionnels. Postman (14) dans un article qui pose le problème dans sa génér
alité montre, en effet, qu' « il est clair maintenant... que des concepts
comme défense perceptive et vigilance perceptive sont définis de façon
inadéquate... précisément parce qu'ils ne reposent pas sur des manipul
ations précises de l'organisme ». Il insiste sur la nécessité d'une précision
opérationnelle dans l'analyse des facteurs.
Cowen et Beier (1-3) utilisent une technique de déchiffrage des mots
écrits sur une série de copies au carbone qui sont de moins en moins
distinctes (30 copies). On a donc une sorte de technique de détermination
d'un seuil de déchiffrage en repérant la copie pour laquelle la lecture
est correcte. Ils utilisent des mots de 5 lettres, 8 estimés neutres, 8 sup
posés avoir dans notre culture une valeur traumatisante (threat). La
fréquence d'utilisation dans la langue est déterminée par les tables de
Thorndike et Lorge. Ils ne trouvent aucune corrélation entre ces fr
équences et le nombre d'essais nécessaires pour une identif
ication correcte. En revanche, il existe une différence significative en ce
qui concerne les mots « neutres » et les mots « traumatisants », facteur
sémantique qu'ils interprètent comme une « défense perceptive ». Les
réponses antérieures à l'identification correcte sont à leur tour quotées
par deux juges (94 % d'accord) selon qu'elles se rattachent à des défor
mations structurales (28,3 %), à des mots dépourvus de sens (2,4 %),
neutres (49,6 %), émotionnels (11,7 %) et marginaux (8 %).
Smith (16) combine les caractéristiques d'hostilité plus ou moins
prononcée chez les sujets (112 étudiants) avec les significations hostiles
ou non des mots dans une expérience d'apprentissage verbale et de
reconnaissance tachistoscopique. Il s'agit ici, pour l'apprentissage,
d'adjectifs dissyllabiques en deux listes (hostile et neutre), les fréquences
d'utilisation étant égalisées entre les mots correspondants. La reconnais
sance tachistoscopique est déterminée pour 30 mots (noms et verbes) .
10 neutres, 10 caractérisants des « dimensions physiques », 10 mots à
signification hostile. Le seuil est déterminé par la méthode de limite
ascendante avec durée d'exposition fixe et éclairement croissant. Pour
une partie des sujets on crée en outre une situation d'échec. Les résultats
sont plutôt négatifs, en ce que l'analyse de la variance ne montre pas
de différences significatives entre la reconnaissance ou l'apprentissage
des mots neutres et des mots hostiles, ni entre les performances des sujets
et personnalité hostile ou non. Seul l'échec induit semble avoir un effet
sur l'apprentissage pour les deux groupes de sujets.
Gilchrist, Ludeman et Lysak (5) utilisent aussi la méthode de
reconnaissance tachistoscopique comme dans l'article précédent. Ils
présentent trois groupes de 4 mots égalisés en ce qui concerne le nombre
des lettres et les fréquences d'utilisation. Il y a 4 mots neutres, 4 mots
à valence positive et 4 mots à valence négative. Chaque mot apparaît
deux fois : une fois sous le mot « ink » (encre), une fois sous le mot « Jew »
(Juif ). Les sujets sont 30 étudiants (dont aucun n'est juif) sélectionnés
pour représenter les deux extrêmes d'une échelle d'antisémitisme. Toutes BRESSON. — 1 RÉQUENCE DES STIMULI ET MOTIVATION 69 r.
les réponses sont enregistrées, et une fois l'expérience de reconnaissance
achevée on demande aux sujets de se rappeler les mots présentés. Les
résultats montrent que les seuils sont nettement plus bas (mais du même
ordre) pour les mots à valence positive ou négative que pour les mots
neutres. L'effet du mot « Juif » précédent les mots à reconnaître abaisse
les seuils des mots neutres et augmente les seuils des mots valorisés, et
ceci pour les deux groupes de sujets. Les auteurs après avoir discuté
l'interprétation possible de ces résultats avec les concepts d'inhibition
de la réponse et de défense perceptive, se contentent de souligner l'im
portance des attitudes sur le comportement perceptif.
Delucia et Stagner (4) cherchent à distinguer les effets des facteurs
fréquence d'utilisation et signification émotionnelle sur le temps de
reconnaissance tachistoscopique et sur la latence d'association. L'épreuve
de est aussi effectuée avec la méthode de limite en
accroissant de 0,01" en 0,01* les temps jusqu'à identification correcte.
Les 60 mots utilisés sont choisis pour représenter des domaines de signi
fications plus ou moins émotionnels et leurs fréquences sont repérées
sur la liste de Thorndike-Lorge. Cette fréquence apparaît bien dans les
résultats comme un facteur déterminant du temps de reconnaissance,
mais non du temps d'association. A constante il y a une
liaison significative entre les temps de reconnaissance et d'association,
mais cette relation ne dépend pas du temps de reconnaissance visuelle,
élément commun des deux épreuves. A côté de la fréquence, la valeur
émotionnelle apparaît ici encore comme un facteur déterminant dans la
reconnaissance perceptive, facteur dont les auteurs interprètent le rôle
avec les concepts de « défense du moi » et de « vigilance perceptive »
(Bruner et Postman).
Wispé et Drambarean (19) posent aussi le problème des rapports
fréquence-valeur émotionnelle des mots comme facteurs des temps de
reconnaissance et d'association, mais plus proches des recommandations
de Postman, ils s'efforcent de contrôler le facteur signification émotionn
elle en induisant chez les sujets un état de besoin physiologique. Ils
font jeûner leurs 3 groupes, de 20 sujets ch

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