Phonation. Langage. Dessin. Musique. - compte-rendu ; n°1 ; vol.25, pg 600-612
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Description

L'année psychologique - Année 1924 - Volume 25 - Numéro 1 - Pages 600-612
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1924
Nombre de lectures 32
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

X. Phonation. Langage. Dessin. Musique.
In: L'année psychologique. 1924 vol. 25. pp. 600-612.
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X. Phonation. Langage. Dessin. Musique. In: L'année psychologique. 1924 vol. 25. pp. 600-612.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1924_num_25_1_6209600 ANALYSES BIBLIOGRAPHIQUES
sentation ». L'auteur considère cette imprécision de notre connais
sance comme n'étant qu'un cas particulier de la loi physique suivant
laquelle les aspects photographiques d'une chose sont de moins en
moins différenciés à mesure que nous nous éloignons de cette chose.
G. N.-P.
X. — Phonation. Langage. Dessin. Musique.
H. DELACROIX. — Le langage et la pensée. — (Bibliothèque de
philosophie contemporaine), Paris, Alcan, 1924, 602 p., in-8°,
30 francs.
Ce n'est pas sans appréhension que les linguistes voyaient autrefois
les philosophes aborder leur domaine. Les temps sont changés ; la
philosophie a renouvelé ses méthodes, comme la linguistique le&
siennes, et voici que les représentants des deux disciplines peuvent
se rencontrer avec profit sur un terrain commun.
De la linguistique de M. D. je ne dirai rien ; elle est puisée aux
meilleures sources, assimilée, repensée par l'auteur, et souvent enri
chie d'observations ou de réflexions personnelles. Je ne parlerai pas
non plus de sa psychologie en tant que telle ; il y faudrait un spécial
iste. Mais j'ai eu trop souvent à m'interroger sur la pensée en étu
diant la langue pour ne pas apprécier le profit qu'on peut retirer
d'un livre où se trouvent analysés, confrontés, conjugués de façon si
intéressante ces deux aspects de l'activité humaine.
Dans un premier chapitre, qui est une sorte d'introduction histo
rique, M. D. s'attache à suivre l'évolution de la linguistique moderne,
depuis le temps « où l'on rattachait le langage à une philosophie
absorbée dans l'universelle Pensée », jusqu'à l'époque actuelle, où
l'on a reconnu que la principale tâche de la philosophie du langage,
c'est, d'une part, de faire une histoire complète des faits, d'autre part,
les ayant isolés pour les constater, de les rapprocher pour les com
prendre (p. 56). Le progrès de la linguistique a consisté pour une
bonne part à reconnaître et à étendre le rôle de la pensée dans la
formation et le fonctionnement du langage. Et M. D. ne manque pas
une occasion de faire à la pensée sa place : le chapitre II est consacré
en partie à revendiquer contre une sociologie intempérante les droits
de la psychologie : l'avantage qu'on a trouvé souvent à considérer le
langage comme un « fait social » ne doit pas faire oublier qu' « il y a
un esprit » et que la langue exprime l'esprit.
Une autre revendication essentielle est celle du psychologue contre
le linguiste lui-même. Il y a une espèce de « réalisme linguistique »,
dit M. D., — je dirais plutôt d'idéalisme, — qui fait que les spécial
istes, à force d'étudier isolément un type linguistique, en viennent
à lui accorder une valeur absolue, immuable à travers les vicissitude»
de la langue, si bien que la forme grammaticale finit par apparaîtra
à certains comme une manière d'Idée platonicienne (p. 122). Il faut
savoir gré à un philosophe (les philosophes nous ont habitués à tant
de systématisations trop satisfaisantes pour l'esprit) de nous rappeler LANGAGE. DESSIN. MUSIQUE 60t PHONATION.
qu'un des caractères essentiels du langage humain, c'est l'unité de
fonction sous la diversité des formes, la diversité des fonctions sous
l'unité des formes, la discordance de la fonction et de la forme
(p. 123).
Contre une pareille affirmation la logique proteste : bonne occasion
de dire son fait à la logique. Car c'est de la psychologie et non de la
logique que relève la théorie du langage. Sans doute les grammaires
doivent obéir aux lois de la pensée. Mais grammaire et pensée sont
choses différentes. La langue est au niveau de l'intuition sensible,
de la perception, de l'imagination et du sentiment (p. 19). Une
langue obéit à trop d'impulsions pour ne refléter que l'esprit (p. 586).
Si les conditions du langage imposent à toute langue un minimum
de logique, du moins à partir de ce minimum les catégories grammati
cales et les catégories logiques cessent de se correspondre (p. 583).
Tout n'est pas arbitraire dans le langage, mais ce qui y est naturel ou
logique ne joue qu'un rôle de second plan ; c'est la convention et
l'habitude qui font les valeurs (p. 365). Et souvent une forme, un
procédé ont d'autant plus de vitalité qu'ils ne sont pas fondés en
logique (M. D. cite avec raison l'exemple fameux du genre grammati
cal) ; pas de meilleure défense contre les innovations raisonnables
que d'échapper pour une bonne part à la raison, pas de meilleure
défense contre la raison que d'être déraisonnable (p. 131).
On me pardonnera d'insister beaucoup, comme l'a fait M. D. lui-
même, sur cet ordre d'idées ; mais il n'en est pas qui soit resté plus
étranger, sinon aux linguistes, du moins à certains grammairiens
traditionnellement occupés de philologie formelle.
Et M. D. me pardonnera de négliger d'autres aspects essentiels de
sa théorie du langage. Il y aurait grand profit à suivre son exposé
sur le sens de l'évolution des langues, sur le mouvement d'oscillation
entre le chaos et le cosmos qui aboutit à un équilibre perpétuellement
instable (cf. la théorie opposée du Progress of language de M. Jesper-
sen, p. 234) ; — sur la possibilité et la conception d'une grammaire
générale, — sur la théorie de la « dominance et de la résistance »
appliquée aux faits de langue comme à la phonétique (les termes sont
de M. Juret, qui, si je ne me trompe, n'est pas cité) ; — sur le rôle
de la pensée dans l'évolution phonétique (p. 149 et sq.)...
Mais, occupé en ce moment de stylistique, je voudrais signaler,
surtout à ceux qu'intéresse cet ordre d'idées, le profit qu'ils peuvent
tirer de la psychologie appliquée au langage. Le meilleur de W^undt,
de van Ginneken, de Jespersen, de Brunot, de Bally, vient confluer
dans ce livre pour fournir les éléments (épars, il est vrai, et trop peu
systématisés) d'une sorte de stylistique générale : valeur du geste et
de l'inexprimé (p. 65 et sq., 378), valeur expressive ou sémantique
des éléments phoniques (p. 416), caractère relatif du sens du mot
(p. 417), rôle des « syntagmes », groupes, associations, schemes et
clichés (p. 433 et sq.), rôle du mécanisme et tyrannie des habitudes
[passim), part de l'affectif dans l'expression (p. 379 et passim, en
liaison avec les théories de Ch. Bally), rôle de l'évocation et de
l'image (cf. p. 446-447, les remarques si ingénieuses sur la métap
hore)... En liaison avec ce que dit M. D. de l'extension dans le temps
de la conscience linguistique, qui réunit dans une perception unique "602 ANALYSES BIBL10CBAPHIQÜES
le souvenir de l'énoncé antérieur et la prévision de ce qui va suivre,
je. m'étonne qu'il n'ait pas invoqué plus qu'il n'a fait la considération
de l'ordre des mots : les correspondances-,, Ie& préparations et les
rappels que ménagent les procédés de construction fournissant un
moyen, de délimiter,, pour ainsi dire,, dans l'énoncé et dans le perçu
urne « zone d'attention » et de soumettre presque à la mesure la pensée
discursive.
Par les enseignements que nous donne ce livre et par les réflexions
qu'il suggère, on voit qu'outre les psychologues, il intéresse au même
titre le linguiste qui analyse le langage ou la parole, et le philologue
qui étudie la langue, la littérature, le style. A ce double titre, il mér
ite, d'être lu et médité par ceux qui aspirent à se dégager et de la
linguistique formelle et de la philologie livresque.
J. Marouzeau.
HEINZ WERNER. — Studien über Strukturgesetze. — HI. (en
colL ave« FLIEL LAGERCRANZT). Experimentell-psycholor
gisehe Studien über die Struktur des Wortes {Etudes sur les
lais de structure. — ///. Etudes psychologiques expérimentales
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