Pinto R., Grawitz M., Méthodes des sciences sociales.  ; n°1 ; vol.6, pg 83-85
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Revue française de sociologie - Année 1965 - Volume 6 - Numéro 1 - Pages 83-85
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Publié le 01 janvier 1965
Nombre de lectures 156
Langue Français

Extrait

François-André Isambert
Pinto R., Grawitz M., Méthodes des sciences sociales.
In: Revue française de sociologie. 1965, 6-1. pp. 83-85.
Citer ce document / Cite this document :
Isambert François-André. Pinto R., Grawitz M., Méthodes des sciences sociales. In: Revue française de sociologie. 1965, 6-1.
pp. 83-85.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsoc_0035-2969_1965_num_6_1_1849BIBLIOGRAPHIE
Pinto, Roger, Grawitz, Madeleine. Méthodes des sciences sociales,
2 tomes. Paris, Dalloz, 1964, xn-995 p., graph., tabl., bibliogr.,
index. 30 F (Les Précis Dalloz).
L'insuffisance de la littérature méthodologique française en sciences
sociales fait accueillir avec un intérêt tout particulier les contributions en
cette matière. On sait la difficulté de l'entreprise, provenant du fait que la
notion même de sciences sociales est à l'heure actuelle loin d'être claire et
bien délimitée, et que l'on se trouve devant un faisceau de méthodes,
difficile à systématiser, et où les différences prennent fréquemment l'allure
de querelles d'écoles. Qui a pu mesurer les difficultés d'un enseignement,
même dans ce domaine plus restreint qu'est la méthodologie sociologique,
est nécessairement sensible aux apports positifs d'une entreprise courageuse
et cherche à donner à ses critiques une allure constructive s'accordant avec le
caractère « expérimental » que les auteurs ont explicitement donné à leur
tentative.
La difficulté de celle-ci se marque dès l'abord par les divergences que
les auteurs avouent en préliminaire. Il en est résulté deux parties nettement
distinctes de l'ouvrage, traitées séparément par chacun d'eux, R. Pinto
faisant une « introduction à l'étude du droit et des sciences sociales » (livre I)
et M. Grawitz étudiant plus précisément les méthodes et les techniques
(livres II et III). Bien qu'une introduction fût nécessaire non seulement sur
la notion de science sociale mais aussi sur les principales d'entre elles, il
nous est difficile de suivre l'auteur dans son propos, lorsqu'il introduit
dans un traité méthodologique de longs chapitres sur « Les éléments du
milieu social » (pp. 39-72), « La règle de droit » (pp. 73-136), « La société
politique et l'Etat » (pp. 136-173) : il y a, semble-t-il, davantage les éléments
d'un traité de science sociale générale. En revanche, l'introduction sur
« nature et société », montrant les étapes de l'éveil de l'esprit scientifique
en sciences sociales, et le chapitre iv, « Science du droit et sciences sociales »
(la section II, sur les sciences sociales non juridiques, par M. Grawitz)
constituent la première étape nécessaire de l'entreprise. Le sous-chapitre
consacré à la sociologie puise un point important de son orientation géné
rale dans les travaux de G. Gurvitch, tout en rendant justice à la sociologie
américaine dans son ensemble. Après avoir cité les différentes branches spécia
lisées de la sociologie, l'auteur choisit délibérément de développer comme
exemple le seul cas de la sociologie du travail (pp. 219-232). En considé
rant les diverses sciences sociales énumérées, on remarquera enfin que la
psychanalyse est citée comme une science sociale, sur le même plan que la
sociologie ou la psychologie sociale.
Nous choisirons quant à nous, d'insister davantage sur les deux livres
proprement méthodologiques. La division en « méthode » et « technique »
utilisée par M. Grawitz présente un avantage théorique certain, dans la
mesure où la tentation du sociologue, surtout débutant, est de réduire la
première à la seconde, et de ne pas voir qu'il y a dualité entre la réflexion
méthodologique portant sur les démarches intellectuelles visant à connaître Revue française de sociologie
l'objet social, et les outils, souvent hérités d'autres disciplines et que l'on
s'approprie en les adaptant. La réalisation concrète de cette dichotomie est
beaucoup plus délicate, et les ambiguïtés sont fatales lorsqu'on aborde la
mathématisation. On pourra discuter par exemple le classement, pour l'au
teur, des « sondages », de la « théorie des graphes » ou de celle de Г « info
rmation », et encore plus « l'utilisation des machines » dans la partie consacrée
aux méthodes, alors que leur usage peut sembler, l'état actuel des
sciences sociales, plus technologique (au reste, le « sondage » est repris dans
le livre sur les techniques). En revanche, on pourra regretter que dans cette
section la question des mathématiques ne soit pas abordée en son centre :
après quelques réflexions rapides sur le développement des « mathématiques
qualitatives », l'auteur a choisi de donner un certain nombre d'exemples
d'applications de théories (parmi lesquelles on note l'absence
de celle de la théorie des ensembles) plutôt que d'analyser et au besoin de
mettre en question la notion de « mathématique sociale ». En définitive, il
manque ici un point de vue unificateur donnant un sens aux applications
exposées.
C'est cette même absence de perspective centrale que l'on peut déplorer
dans l'ensemble de cette partie, sachant que l'hétérogénéité réside d'abord la matière même qui est traitée. Accentuant ce caractère, l'auteur a tenu
à ouvrir ce livre II par un exposé des « conflits théoriques de méthodes ».
Le procédé, quoique éprouvé par des générations de traités et de manuels,
nous semble pédagogiquement contestable en l'occurrence, car il ne sert à
rien aux étudiants de connaître les querelles entre les bons auteurs, et il leur
est impossible de formuler un jugement motivé à leur sujet, s'ils n'ont pas
été préalablement mis en présence des objectifs de toute connaissance scien
tifique de la société. Or précisément, il semble bien que ce soit l'absence
de cette mise en présence qui manque le plus à l'ouvrage. « Qu'y a-t-il à
chercher dans la société ? » C'est-à-dire non pas « qu'est-ce que la société ? »
mais quels types de relations, descriptives, fonctionnelles, explicatives, le cher
cheur a-t-il à dégager ? Qu'a-t-il à faire avec les attributs, variables et
théories ? On ne peut dire que cette préoccupation soit totalement absente
du paragraphe intitulé « La méthode et les méthodes », ni de la section
« La logique de la recherche ». Mais on y trouve plus l'introduction à un
catalogue de procédures intellectuelles que la clé de voûte d'un exposé systé
matique.
La difficulté de trouver un centre de perspective offre certainement de
bien moindres inconvénients dans la partie réservée aux techniques de
recherche et qui occupe tout le second volume. On y trouve successivement
un bilan des sources documentaires, des procédés d'analyse de la documentat
ion, une étude des méthodes d'enquête, des « techniques de rapports indi
viduels », des techniques d'études de groupes et, en annexe, quelques él
éments de statistiques. Certes, ce cadre de classement donne lieu à quelques
bizarreries apparentes. Ainsi l'étude des tests dans les « techniques de
rapports individuels » surprend alors que l'on a fait passer la frontière des
sciences sociales en deçà de la psychologie; la notion d'échelle est restreinte
aux attitudes; l'existence d'un problème d'échantillonnage est évoquée à
propos de l'analyse de contenu, mais l'échantillonnage comme tel, n'est traité
que comme un sous-chapitre des « techniques vivantes » (les enquêtes). Enfin,
l'annexe statistique est peu utilisable, étant trop élémentaire pour permettre la
mise en œuvre des principales évoquées par ailleurs, et insuff
isamment explicite pour permettre le démarrage des débutants. On lui
reprochera, en particulier, de mêler les problèmes de signification et de
84 Bibliographie
relation statistiques. Ainsi la question de la signification d'un résultat
unidimensionnel n'est pas mentionnée. Mais o

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