Pour une histoire de l économie rhénane de 1800 à 1830 : les houillères de la Ruhr - article ; n°5 ; vol.15, pg 882-897
17 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Pour une histoire de l'économie rhénane de 1800 à 1830 : les houillères de la Ruhr - article ; n°5 ; vol.15, pg 882-897

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
17 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Annales. Économies, Sociétés, Civilisations - Année 1960 - Volume 15 - Numéro 5 - Pages 882-897
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1960
Nombre de lectures 37
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Guy Thuillier
Pour une histoire de l'économie rhénane de 1800 à 1830 : les
houillères de la Ruhr
In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 15e année, N. 5, 1960. pp. 882-897.
Citer ce document / Cite this document :
Thuillier Guy. Pour une histoire de l'économie rhénane de 1800 à 1830 : les houillères de la Ruhr. In: Annales. Économies,
Sociétés, Civilisations. 15e année, N. 5, 1960. pp. 882-897.
doi : 10.3406/ahess.1960.420658
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1960_num_15_5_420658Pour une Histoire de l'Économie rhénane
de 1800 à 1830 :
Les houillères de la Ruhr
L'économie rhénane traverse au début du xixe siècle une période
décisive pour son développement, mais qui demeure mal connue,
même des historiens allemands. La domination française bouleversa,
sur les deux rives du Rhin, la structure économique, introduisant partout
les idées de liberté, de concurrence et de grande entreprise, affranchissant
les propriétés, le négoce et l'industrie de toute entrave administrative.
Cette « libération intérieure » — qui fut avant tout libération des esprits — ,
l'effondrement du régime corporatif et des multiples barrières douanières,
l'unification du marché au sein du grand Empire, suscitèrent un essor
économique sans précédent, en dépit de la crise générale de l'économie
napoléonienne ; multiplication des machines à vapeur, introduction de
la fonte au coke et des laminoirs, recherches techniques, concentration
des entreprises, accroissement des investissements : autant d'innovat
ions qui marquent cette période complexe.
En 1815, l'économie rhénane se trouve disloquée : la suppression du
débouché français, la restauration des barrières douanières, la dominat
ion prussienne et la faveur de l'administration pour les anciens règl
ements corporatifs interrompent brutalement l'effort de modernisation
entrepris. Le manque de capitaux, la routine technique, les tutelles admin
istratives limitent un temps le développement des houillères et des
manufactures. Ces dures années de crise qui marquent la décadence de
l'économie traditionnelle expliquent en fait l'essor des années trente et
quarante, la volonté d'unifier le marché, de développer la concurrence et
le crédit. Cette période d'investissement permit à l'Allemagne de combler
son retard séculaire sur l'économie occidentale. L'évolution des houillères
de la Ruhr et celle de la métallurgie rhénane que nous avons prises pour
exemple nous permettront de marquer les premières étapes et d'esquisser
les caractères de cette prérévolution industrielle 1.
1. Les recherches bibliographiques sont assez malaisées, en raison de la dispersion
des travaux ; cf. H. Costen, Rhein. Bibliographie, eine Zusammenstellung des Schrift-
832 LES HOUILLÈRES DE LA RUHR
Nul ne semble prévoir au début du xixe siècle l'extraordinaire impor
tance que devaient prendre en moins de cinquante ans les houillères de la
Ruhr. La prérévolution industrielle n'a pas encore transformé, dans la
première décade, les houillères de la Mark ou d'Essen-Werden. Le niveau
technique des mines est faible, en dépit des essais d'exploitation ration
nelle faits en Prusse sous l'impulsion de Heinitz et de Stein г : ni grandes
exploitations, ni réserves financières, ni investissements. On ne trouve
aucune machine à vapeur en Rhénanie en 1800. Cependant les prix de
vente sont élevés, surtout à l'exportation, et, les salaires étant fort bas
dans un pays d'émigration traditionnelle, les profits se révèlent impor
tants ; mais, en raison du désordre financier qui règne dans ces sociétés
turns uber die Rheinprovinz bis... 1933 (Kóln, 1940), continué par la Rheinische Biblio
graphie in Jahrbuch der Arbeitsgemeinschaft der Rhein. Geschichtsverein, annuel (1934-
1937), puis W. Holztmann et G. Ritter, Die deutsche Geschichtswissenschaft in der
zweite Weltkrieg (1939-1945), Marburg (1951). Ajoutons H. Cos ten, Bibliogr. des
Ruhrgebietes, das Schrifttum uber Wirstschaft u. Verwaltung (Essen, 1943, 2 vol.) et
du même, Hundert Jahre deut. Wirtschaft in Fest und Denkschrift (Kôln, 1937) et pour
la Westphalie : A. Bomer et H. Degering, Westfàl. Bibliographie (Munster, 1932)
et la Westfalische Bibliographie (1945-1953) Dortmund (t. I, 1954). La bibliographie
de la thèse de Pierre Benaerts (Les origines de la grande industrie allemande, 1933)
demeure encore valable dans ses grandes lignes. Pour les archives, Ch. Schmidt, Les
sources de Vhistoire des provinces rhénanes, 1923, n'a pas été remplacé.
Nous ne disposons pas de bonnes études d'économie industrielle rhénane, pour
cette période. Les manuels d'histoire économique apportent bien peu de chose. A. Sar-
torius von Walthershausen, Deut. Wirtsch. Gesch., 1815-1914 (1923), K. Brinck-
mann, Wirtsch.u. Sozial. Gesch. (1953); R. Koetzchke, Griindziige der neueren deut.
Wirtsch. Gesch, (1923) ; [Hansen], Der Rheinprovinz (1815-1915), 1915 ; B. Kuske,
Wirtschaftliche Entwicklung Westfalen (bis 18) (1943) et Rhein. Westf. Wirtsch. Gesch.
seit Anfang des 19 J, tous ces ouvrages demeurent très généraux. Bien des archives
publiques ou privées sont encore inexplorées. Sans doute les publications locales
abondent-elles : d'importantes revues d'histoire locale existent depuis 1880 à Essen,
Dùsseldorf, Berg, Aix. Cf. [Braubach] Festschrift zur 100 Jahre landesgesch. Bestre-
bungen und historischen Verein in Rheinland (1954). Les dissertations universitaires
sont souvent très médiocres ; ouvrages de synthèse et travaux sérieux sont fort rares ;
bien peu d'études d'ensemble ont été tentées, notamment sur certains points : les
salaires et problèmes sociaux, les problèmes monétaires et bancaires et l'économie
des forges.
Pour notre période, outre P. Benaerts, ouvr. cité, on consultera en premier lieu
Ch. Schmidt, Le grand duché de Berg (1908) ; W. Treue, Wirtschaftszustânde und
Wirtschaftspolitik in Preussen (1937) et L. Kluitmann, Das Kapitalverkehr in Ruhr
(1923). On utilisera, parce que commode, le résumé de J. Wilden, Grunder und Gestal-
ter der Rhein- Ruhrindustrie, Skizze zum Gesch. des Unternehmer turns (Diisseldorf, 1951).
Pour l'esprit d'entreprise, B. Kuske, Die allgem. gesch. Entwicklung des kapitalist.
Wirtschaftswerden und ihren persônlichcn Krajtě in Westdeutsch . , in Jahrbuch des
Arbeitsgemein des Rhein-Gesch. verein, t. IV (1938), p. 1-26. Pour les archives d'entre
prises, peu d'éléments (cf. C. Brinckmann, Zur wirtsch. Gesch. des deutsch. Unternehm.
(1942) et Stahl u. Eisen, 1941 (pp. ] 53-164). Pour l'histoire des familles, on sa servira de
D. Kodmer, Deutsches Geschlechtbuch (Berg : t. 24 (1913), 35 (1922), 83 (1935), et
H. C. Scheibler, Westdeutsche Ahnentqfel (t. I, 1939).
1. Sur Stein et la bureaucratie des mines en Rhénanie, cf. A. M. Prym, Staatswirts-
chaft und Privatunternehmung in der Geschichte des Ruhrkohlengebietes (1950), et
• G. (jusqu'en Jacobi, 1806) Der (1909). Steinkohlenbergbau in den Grafschaften Tecklenbourg und Lingen
883 ANNALES
quasi anonymes, il n'y a pas de réinvestissement des bénéfices. Sans
doute, depuis 1780-1790, la tendance à la hausse sur longue période des
prix a-t-elle favorisé l'extraction, mais cette expansion est restée assez
anarchique et ne s'est pas traduite par des progrès techniques ; c'est seul
ement de la période des hauts profits de 1805 à 1809 que date le début de
la transformation technique, avec l'installation de machines à vapeur et
l'organisation de l'extraction en profondeur. Le particularisme, la faiblesse
des capitaux, la dissémination des exploitations freinent cette expans
ion ; pour le coke, on n'en est guère qu'au stade des expériences. Au
moment où les mines commencent à recueillir le bénéfice des premiers
investissements, la crise de 1817-1822 fera passer au premier plan le souci,
non de l'expansion de la production, mais du maintien des prix. Ce n'est
qu'après 1826, avec les progrès de la métallurgie et de l'industrie textile,
l'installation de cokeries et de hauts fourneaux au coke, bref quand l'i
ndustrie a rattrapé partiellement son retard, que reprend l'expansion de
la production houillère, la hausse des prix de vente aidant, et que s'effacent
les préoccupations malthusiennes.
Sur le bassin de la Ruhr nous posséd

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents