Preuve scientifique que les puits funéraires ne sont pas des pourrissoirs - article ; n°1 ; vol.2, pg 13-23
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Description

Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1911 - Volume 2 - Numéro 1 - Pages 13-23
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1911
Nombre de lectures 24
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Marcel Baudouin
Preuve scientifique que les puits funéraires ne sont pas des
pourrissoirs
In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, VI° Série, tome 2, 1911. pp. 13-23.
Citer ce document / Cite this document :
Baudouin Marcel. Preuve scientifique que les puits funéraires ne sont pas des pourrissoirs. In: Bulletins et Mémoires de la
Société d'anthropologie de Paris, VI° Série, tome 2, 1911. pp. 13-23.
doi : 10.3406/bmsap.1911.8308
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1911_num_2_1_8308M. BAUDOUIN. — PUITS FUNÉRAIRES 13
La cotyloïde de M. Giraux a, de plus, une valeur spéciale. Elle est, au
point de vue anatomique pur, une anomalie osseuse. En effet, l' arrière- fond
est comme rétréci et incurvé; les deux lèvres de Véchancrure sous cotyloï-
dienne sont très rapprochées, au lieu d'être très écartées ; les gouttières,
iliopectinée et ilioischiatique, si étalées ou marquées d'ordinaire chez les
Bœufs, sont ici presque réduites à de simples échancrures, n'ayant que
quelques millimètres de largeur et de profondeur. Ce cotyle est donc
anormal par une sorte de phénomène de rassemblement central autour du
point central d'ossification normal de l'os iliaque. Tout ce qui s'écarte
d'ordinaire du centre et du fond du colyle semble s'y ramasser ici, comme
pour approfondir la cavité osseuse, et surtout faire disparaître les trois dé
pressions, si fortes d'ordinaire, de ses bords ! *
II est certain, dès lors, que le Néolithiqne s'esttrouvé là en face d'un cas
exceptionnel, et d'un os admirablement disposé pour faire un Godet, un
petit receptacle à matière demi-solide ou solide. — II l'a donc remarqué
et à dessein l'a choisi, de préférence a une autre, en raison de cette ano
malie. — Gela prouve, une fois de plus, combien les Préhistoriques
étaient d'excellents observateurs, et combien ils étaient intelligents, ainsi
que je ne cesse de le dire !
Tout cela nous amène à penser que, pour que les Moustériens aient été
des êtres aussi avancés en développement cérébral (taille de l'os ; polissage
de l'os ; domestication du cheval; etc.), il faut que l'humanité ait débuté,
— en France et ailleurs, — bien longtemps avant le Quaternaire moyen
et inférieur I
PREUVE SCIENTIFIQUE QUE LES PUITS FUNÉRAIRES
NE SONT PAS DES POURRISSOIRS.
Par M. lb Dr Marcel Baudouin..
Depuis que l'abbé F. Baudry (Le Bernard) a inventé (1859) les Puits
funéraires, on l'a souvent accusé de n'avoir ouvert et fouillé que des
Pourrissoirs !
C'est surtout à Poitiers et à Tours, avec le Pr Lièvre1, L. Bousrez1, et
Gaurichon 8, que l'hypothèse de Pourrissoirs a été défendue avec énergie,
1 Lièvre. — une méprise archéologique : Les Puits funéraires. — Mém de la Soc.
des Antiq. de l'Ouest, 1893, t. XVI. Poitiers, 1894, broch, in-8', 89 p. — Lire la ré
futation indignée de M. Ballereau [Revue du Bas-Poitou, 189'], fils du collaborateur
de l'Abbé F. Baudry.
* L. Bousrez. — Les Monuments mégalithiques d'Indre-et-Loire. — Tours, 1880 [Voir
art. Pourrissoirs].
» J. Gaurichon. — Les Puits funéraires de Touraine. — \I" Congrès Prèhist. de
trame, Tours, 1910. — Paris, 1911, in-8* [Voir ma réfutation, insérée après cette com
munication]. 19 JANVIER 1911 U
mais avec des arguments, d'ailleurs, bien pitoyables! — 11 importe, une
fois pour toutes, de montrer qu'elle est contredite, de la façon la' plus
formelle, par une série de constatations scientifiques, c'est-à-dire par des
faits matériels, qui, eux, ne peuvent pas prêter à la discussion.
Si les ennemis des Puits funéraires, au lieu de demeurer dans les
nuages et de discuter à perte de vue, avaient fait comme nous, en avaient
fouillé quelques-uns eux-mêmes, et examiné les os trouvés, il y a
longtemps qu'il seraient, au demeurant, convaincus!
Mais il n'y avait que des médecins, et des médecins anatomistes, pour
découvrir le pot aux roses, c'est-à-dire le fait topique, permettant de vaincre
définitivement les plus incrédules, s'ils sont de bonne foi. — En effet, eux
seuls étaient capables, par un nécessaire examen, approfondi et minut
ieux, des ossements d'animaux retirés des Puits, de résoudre le problème !
C'est ce que j'ai tenu à faire dès ma première fouille, en Vendée, r
emontant à 1903. — II suffisait d'étudier, en effet, avec soin les os de
Bœufs, pour y trouver la preuve demandée; d'ailleurs, il était impossible
de la soupçonner à l'avance, puisque le Rite des Sacrifices d'Animaux, à l'
époque gallo-romaine, était jusqu'alors totalement inconnu...
Tout d'abord, qu'est-cequ'unPowrmsoirPSimplement une cavité, creusée
dans le sol, qui, à la rigueur, pouvait jadis être un Puits, dans laquelle on
jette les animaux crevés, et morts naturellement [d'affections, dangereuses on
non, pour le reste du bétail de la ferme ou de la maison].
Quand une vache (Bos taurus, L.) succombe en France, par exemple, on
la traîne au bord de la cavité creusée à l'avance pour l'enterrer; on l'y
jette; et on la recouvre de terre! Partout on procède ainsi. — Jamais, —
à l'heure présente; tout au moins, — on ne la livre d'abord à un boucher
de profession, pour qu'il la dépèce en quartiers, comme s'il s'agissait d'un
animal tué volontairement pour l'alimentation. — Parfois, aujourd'hui, on
peut, certes, enlever la peau pour la vendre; mais c'est tout! On ne
s'amuse pas a pratiquer des Désarticulations, savantes ou non, ou des
Amputations diverses, car cela serait du temps absolument perdu, et une
besogne tout a fait inutile...
Si, donc, dans les Puits funéraires, nous constatons l'existence indiscu
table : 1° de traces de tuerie volontaire ; 2° de dépeçages voulus {désarticula
tions ou. amputations], sur des ossements de Bos taurus en des points
d'élection toujours les mêmes, comme lorsqu'il s'agit de viande de boucher
ie, c'est qu'ij ne peut s'agir d'animaux crevés et jetés dans une cavité
devant servir de Pourrissoirl — Or, c'est précisément ce que j'ai observé :
1° pour tous les Puits funéraires que j'ai fouillés en Vendée; 2° sur les os
de Puits funéraires, qui m'ont été communiqués, et, en particulier, pour
ceux du Puits découvert, en 1910, à Néris-les-Bains (Allier), c'est-à-dire BAUDOUIN. — PUITS FUNÉRAIRES 15 M.
dans une ville où, jusqu'à la publication de son mémoire1, on ne voulait
pas admettre l'existence d'autre chose quo de cachettes ou de pourrissoin ..
Voici, d'ailleurs, aussi brièvement que possible, l'exposé des faits con
nus, qui, tous, se complètent les uns les autres.
I. — Nécropole du Bernard (Vendée).
Puits n° XXXI 1 (Fouille de 1903)8 .
A. Dans ce Puits, nous avons trouvé, comme pièce intéressantede Bœuf :
1° Une vertèbre Atlas, que nous avons déjà mentionnée, nettement sec
tionnée.
désarticulés3 manifestement au 2° Des Pieds antérieurs et postérieurs,
niveau du tarse et du carpe.
3° Mâchoire inférieure [Extr. ant.] : grande encoche à la face interne,
résultant d'un décharnement4.
B. Cheville osseuse de Chèvre : deux grandes entailles; — Vertèbre de Chèvre :
à encoche ; etc., etc.
Nous n'insisterons que sur Y Atlas de Bovidé.
1° Atlas. — Cette vertèbre d'un Bos taurus, var. Celtica, est sectionnée
perpendiculairement à son axe antéro-postérieur, et à égale distance des
faces antérieure et postérieure du corps de l'os. La section est bien nette;
mais nous ne possédons que la moitié supérieure {quart postérieur) de la
vertèbre, ainsi que le crâne correspondant.
La tête de ce bovidé a donc été détachée d'un coup de hache, extrêmement
vigoureux [si bien que la section m'avait semblé jadis résulter d'une at
taque à la scie; en effet, j'ai cru un moment à l'emploi de. cet instrument,
d'ailleurs connu à l'époque gallo-romaine].
Il n'est possible qu'il s'agisse pas là d'une mode de tuer les bœufs [sec
tion du

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