Propositions pour une sémiologie des genres audiovisuels - article ; n°1 ; vol.4, pg 19-36
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Description

Quaderni - Année 1988 - Volume 4 - Numéro 1 - Pages 19-36
L'article se propose de qualifier et classer les différents genres audiovisuels. Plusieurs partages sont analysés : fiction/non fiction, continuité/montage, vrai direct/faux direct. Il est examiné l'étude des genres historiques attestés et leur caractère périodique. Enfin un tableau des genres reprend d'une manière synthétique l'ensemble de ces réflexions.
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1988
Nombre de lectures 85
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jérôme Bourdon
Propositions pour une sémiologie des genres audiovisuels
In: Quaderni. N. 4, Printemps 1988. pp. 19-36.
Résumé
L'article se propose de qualifier et classer les différents genres audiovisuels. Plusieurs partages sont analysés : fiction/non fiction,
continuité/montage, vrai direct/faux direct. Il est examiné l'étude des genres historiques attestés et leur caractère périodique.
Enfin un tableau des genres reprend d'une manière synthétique l'ensemble de ces réflexions.
Citer ce document / Cite this document :
Bourdon Jérôme. Propositions pour une sémiologie des genres audiovisuels. In: Quaderni. N. 4, Printemps 1988. pp. 19-36.
doi : 10.3406/quad.1988.1868
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/quad_0987-1381_1988_num_4_1_1868JEROME BOURDON
PROPOSITIONS
POUR UNE SEMIOLOGIE
DES GENRES AUDIOVISUELS
c omment extrêmement et temps constat. pré-télévisuels réponse Nous nous à ne les classer Nous en s'organise donnerons classons termes (les diversifiés, mais les spectateurs) programmes très le réorganisés abstraits. pas rapidement, sens tout depuis à la passons Partons de par télévision les télévision, suite en la genres télévinotre d'un une ?
sion (c'est du feuilleton, de la variété, du
journal), jusqu'à des catégories plus spécifi
ques (c'est du direct, c'est du faux direct, c'est
du différé, c'est une émission avec animateur,
c'est une série).
Une quantité impressionnante d'indices con
tribuent à ce classement. Prenons l'exemple
récemment observé d'un spectateur qui s'ex
clamait après quelques secondes d'une émis
sion prise «en cours de route» : «C'est Psy-
show»1. Nous eûmes alors une conversation
sur les raisons qui l'avaient mené à ce juge
ment : le visage déjà connu de l'animateur,
mais aussi, avant même que celui-ci fut appar
u, des éléments du signifiant vocal (la prosod
ie, lente, chargée d'émotion), des éléments
du signifié (un récit de vie très personnel, trop
plein d'hésitations pour figurer dans un film
de fiction standard), enfin des éléments de
signifiant renvoyant ce spectateur averti à des
éléments techniques (la crudité de l'éclairage
vidéo et l'intensité uniforme de la prise de
son, le tournage en champ contrechamp très
lent). Seul le travail permit de dissocier ce qui
était perçu globalement. Certains éléments
étaient tout à fait conscients et faciles à nom
mer, d'autres ne furent mentionnés qu'après
une assez longue réflexion. ,
19 La démarche quelque peu sollicitée de ce cinéma, même si la théorie du cinéma l'a
spectateur inspirera la nôtre. Ce classement jusqu'à une date récente négligé. D'emblée,
en des genres nombreux qui constituent une l'étude des genres audiovisuels est plus histo
manière d'architexte audiovisuel2, est au rique et moins théorique que l'étude des
genres littéraires, puisque ces derniers sont centre de notre problématique. Par genre,
nous entendons pour l'instant, inclusion pour partie liés au langage verbal, dont cer
d'une émission dans une catégorie. Pour clas tains traits sont réellement a-historiques (e.g.
les personnes et les temps du verbe). Au ser les genres, nous noterons d'abord qu'il en
est de plus ou moins spécifiques du médium cinéma et à la télévision, les choix génériques,
considéré. Autrement dit, les genres dépen même si certains sont plus fondamentaux que
dent plus ou moins de la matière de l'expres d'autres, sont aussi articulés sur des outils
sion. De même que des récits à la première techniques dont les caractéristiques et l'inser
personne sont irrémédiablement spécifiques tion sociale évoluent nécessairement?. L'anal
des genres du discours verbal, des émissions yse devra à chaque fois préciser l'extension
en direct ne sont possibles qu'à la télévision sociale et l'historique des codes qu'elle chois
ou à la radio. A l'inverse, des catégories de it d'étudier, ce qui est facile pour les cas ex
contenu sont capables de traverser plusieurs trêmes, beaucoup moins pour les cas interméd
matières de l'expression : le western, à la fois iaires où les généralisations indues sont fré
quentes. film de long métrage, série télévisée, roman
populaire, bande dessinée, et - s'il en a exis
té ! - western radiophonique. Certes, il est Ayant identifié les genres étudiés, leur degré
possible de chercher des équivalents du direct de spécificité et de fluidité (ou de viscosité)
sociales, on est naturellement conduit à précidans la presse écrite, du récit à la première
personne au cinéma, mais il s'agit toujours ser le statut du spectateur dans l'analyse. Je
reviendrai sur ce point plus en détail. Pour d'équivalents : attention à la métaphore !
l'instant, une considération de théorie. Qu'on
choisisse ou non d'étudier effectivement des Nous qualifierons les genres en fonction de
leur degré de spécificité, mais aussi de leur spectateurs (c'est un choix pas nécessaire
«viscosité» sociale et historique. Comme les ment indispensable), l'analyse du texte au
genres littéraires, les genres audiovisuels sont diovisuel (et pas seulement des genres) sup
liés à des époques et à des milieux. Plutôt que pose toujours un spectateur. Ce spectateur,
de parler d'emblée du caractère a-historique comment le concevons-nous ? Je fais l'hypo
thèse que les indices génériques renvoient de certains genres, je préfère dire que tels
chez le spectateur non pas à un classement genres sont susceptibles de varier plus fort
tranquille, sûr et définitif, mais à des suppositement que d'autres en fonction du contexte
ions jamais tout à fait confirmées, à des historique, social, technique. Ce dernier fac
croyances4. Qu'il s'agisse de fiction, de jour- teur est capital à la télévision comme au
20 nal télévisé, d'un reportage radio, les genres certaine adhésion : «quand même, ça fait
audiovisuels supposent l'adoption de certai rire». ,
nes croyances qui portent d'abord sur la rela
tion entre le monde du film et le monde filmé. Nous avons parlé ici surtout de télévision, car
La croyance n'est jamais une adhésion totale. c'est par là que notre exploration a commenc
é. Mais l'ambition est ici de proposer des Elle s'appuie plutôt sur une formule du type :
«Je sais bien, mais quand même...», formule outils pour l'ensemble des médias audiovi
commentée par Octave Mannoni. Nous suels : radio, télévision et cinéma. Nous fa
«savons» que le film de fiction est joué, que le isons l'hypothèse que la matière de l'expres
présentateur nous dit en direct «ce qui s'est sion audiovisuelle, les sons et les images
vraiment passé». Mais en même temps, d'une enregistrés constituent un domaine d'étude
autre façon, nous «savons» qu'une histoire se qu'il faut examiner dans son ensemble. Il sera
déroule devant nous, et nous «savons» que le donc possible d'étendre au cinéma et à la
présentateur est en train de lire un texte déjà télévision telle ou telle de nos conclusions, en
répété. les amendant bien sûr, c'est à dire en tenant
compte du caractère particulier des genres
Ce consentement toujours mêlé de réserves cinématographiques et du mode de réception,
et d'autre part de l'absence d'indices iconi- aux règles du jeu audiovisuel, nous, en trou
vons d'autres exemples dans les réponses aux ques à la radio, ce qui influe aussi sur les
genres et sur les attitudes spectatorielles\ enquêteurs qui travaillent sur les réactions du
public (même si l'on doit souvent, pour les
besoins d'une analyse de contenu, la tirer
d'un côté ou de l'autre). Ainsi du journal PREMIER PARTAGE GENERIQUE :
FICTION ET NON-FICTION» télévisé, ou telle interview «a dû être enregis
trée», mais «quand même comme si c'était en
Commençons par revenir sur une distinction di

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