Psychologie animale. - compte-rendu ; n°1 ; vol.55, pg 221-246
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Description

L'année psychologique - Année 1955 - Volume 55 - Numéro 1 - Pages 221-246
26 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1955
Nombre de lectures 31
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Henri Piéron
G. Viaud
IV. Psychologie animale.
In: L'année psychologique. 1955 vol. 55, n°1. pp. 221-246.
Citer ce document / Cite this document :
Piéron Henri, Viaud G. IV. Psychologie animale. In: L'année psychologique. 1955 vol. 55, n°1. pp. 221-246.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1955_num_55_1_8782— Psychologie animale IV.
Généralités sur la Psychologie animale :
HOLST (E. VON). — Relations between the central nervous system
and the peripheral organs (Relations entre le système nerveux central
et les organes périphériques). — Brit. J. anim. Behaviour, 1954, 2,
89-94. — KENNEDY (J. S.). — Is modern ethology objective?
(L'éthologie moderne est-elle objective?). — Brit. J. anim. Behaviour,
1954, 2, 12-19. — BASTOCK (M.), MORRIS (D.), MOYNI-
HAN (M.). — Somme comments on conflict and thwarting in animais
(Quelques commentaires sur le conflit et V opposition aux tendances
chez les animaux). — Behaviour, 1953, 6, 66-84. — HAYES (J. S.),
RÜSSEL (W. M. S.), HAYES (G.), KOHSEN (A.). — The
mechanism of an instinctive control system : a hypothesis (Le
mécanisme d'un système de contrôle instinctif : une hypothèse). —
Behaviour, 1953, 6, 85-119. — RÜSSEL (W. M. S.), MEAD (A. P.),
HAYES (J. S.). — A basis for the quantitative study of the struc
ture Of behaviour (Base d'une étude de la structure du
comportement). — Behaviour, 1954, 6, 153-205.
Dans une conférence donnée à Cambridge, von Holst présente syn-
thétiquement les résultats de ses recherches sur les phénomènes de
« réafférence », qu'il a étudiés avec son disciple Mittelstaedt. Appelant
« afférence » l'ensemble des influx provenant des récepteurs, « efférence »
l'ensemble des influx moteurs, il distingue des afférences provenant
de deux sources différentes : les stimuli produits par les facteurs externes,
les stimuli produits par l'activité musculaire ; dans le premier cas, il
s'agit d'une « exafïérence », dans le second, d'une « réafférence ». Ces
distinctions, dit-il, ne sont pas celles que fit Sherrington entre exté-
roception et proprioception, car le même récepteur peut servir à la
réafférence et à l'exafférence. Ainsi, quand je meus ma tête, il y a une labyrinthique ; quand je suis dans un bateau qui se déplace,
il y a une exafférence labyrinthique. Or le système nerveux central a
la possibilité de distinguer la réafférence de l'exafférence, et cette
faculté est indispensable à tout organisme puisqu'il doit percevoir
correctement les rapports entre son corps et l'environnement, c'est-à-
dire savoir s'il se meut ou au contraire si c'est le milieu qui se meut.
Dans le domaine de la perception humaine, il est facile de mettre en
évidence des faits de cet ordre : quand je tourne mon œil vers la droite,
par exemple, l'espace environnant me paraît immobile, car « je sais » ANALYSES BIBLIOGRAPHIQUES 222
que le déplacement des images visuelles sur ma rétine est causé par moi ;
mais si on fait tourner mécaniquement mon œil vers la droite, j'ai l'im
pression que les objets se meuvent vers la gauche. Ou encore, selon une
expérience de Kornmüller (1931), tout mouvement d'yeux commandé,
mais non accompli (par suite d'une paralysie momentanée des muscles
oculomoteurs), a pour résultat perceptif un mouvement apparent des
objets dans le sens du mouvement commandé. Pour von Holst, toute
efférence s'accompagne dans les centres moteurs inférieurs d'une « copie
d'efîérence » (efference-copy) ou scheme du mouvement commandé,
et tout mouvement réalisé donne lieu à une « réafîérence ». Quand la
copie d'efîérence et la réafîérence se neutralisent réciproquement, la
perception est celle d'un milieu immobile au centre duquel le sujet se
meut ; quand la réafférence manque, la copie différence donne l'ill
usion d'un mouvement du milieu (expérience de Kornmüller) ; de même
quand la copie d'efîérence est absente (cas du mouvement passif de
l'œil). Chez les animaux, les expériences montrent qi'il en est comme chez
l'Homme. Ainsi, les réactions optomotrices de l'Éristale à un tambour
tournant portant des raies verticales blanches et noires indiquent que
l'Insecte poursuit des yeux un milieu qui se déplace ; si au contraire,
l'Éristale pivote dans le tambour immobile, aucune réaction optomo-
trice tendant à conserver la fixation des mêmes raies ne se produit ;
si on retourne la tête de l'Éristale de 180° autour de son axe longitudinal
(expérience de Mittelstaedt), l'animal pivote en sens inverse du mouve
ment du cylindre par suite d'une inversion de la réafîérence, etc. L'au
teur pense que la réafîérence n'est qu'un des nombreux mécanismes ner
veux centraux qui contrôlent la perception et donnent à l'animal, dans
les conditions normales, le pouvoir d'agir correctement dans son milieu.
Pour Kennedy, l'éthologie « objectiviste » moderne (Lorenz, Tinber-
gen, Baerends, etc.), est loin d'être aussi objective qu'elle le prétend.
Le dualisme si fortement affirmé par Lorenz de F « énergie endogène »
qui s'accumule avant l'acte instinctif, et de F « acte consommatoire »
ou mise en jeu de mécanismes moteurs spécifiques, en est une preuve.
Car cette distinction est essentiellement subjective, dit Kennedy, et la
physiologie ne nous montre pas d'opposition aussi tranchée entre les
activités endogènes et les mécanismes à déclenchement exogène. Et,
d'une manière bien curieuse, l'auteur rapproche le dualisme signalé
des conceptions freudiennes de YId et de l'Ego : « Lorenz et Freud
ensemble font une distinction de principe entre la machine nerveuse
et son moteur, entre l'action réflexe et l'énergie de l'action. » Tolman,
avec son « purposive behaviour », avait émis des idées analogues. Tout
cela, dit l'auteur, est du « subjectivisme » et du « vitalisme », et nous voilà
bien loin des notions expérimentales de Pavlov. Il n'est certes pas mauv
ais que l'on rappelle de temps à autre que la psychologie de Lorenz
n'est pas encore une explication physiologique des comportements
instinctifs, tant s'en faut. Mais, du moins, elle est objective dans la
mesure où elle fournit une description correcte de ces PSYCHOLOGIE ANIMALE 223
et, à ce titre, elle constitue un travail d'approche dont la psychophys
iologie peut se féliciter. Peu importe, en somme, l'origine de la notion
d'un certain ordre de facteurs, pourvu que l'analyse objective des
comportements montre la {nécessité de l'admettre. Pouvons-nous nous
passer de la notion de « motivation », d'origine si évidemment intros
pective pourtant ?
Le travail de Bastock, Morris et Moynihan consiste principalement à
distinguer, de manière parfois bien subtile, un certain nombre de com
portements voisins de ceux qui ont été étudiés par Lorenz sous le nom
d'activités de remplacement et d'activités vides. Les auteurs trouvent
insuffisantes les rubriques de Lorenz et ils proposent, en plus des acti
vités de remplacement (« activité appartenant au pattern moteur d'un
instinct autre que celui de l'instinct activé, qui peut être réalisée par un
animal chez lequel deux ou plusieurs tendances incompatibles empêchent
mutuellement leur réalisation ») et des activités vides (« qui apparaissent
quand l'animal a une tendance fortement activée et que les stimuli
déclencheurs indispensables pour l'exécution du scheme moteur de la
tendance sont inadéquats »), la notion d'activités de redirection (redi
rection activities) : c'est un type de comportement qui se présente
lorsque deux ou plusieurs tendances entrant en conflit sont déclenchées
simultanément par le même stimulus complexe ou, lorsqu'une tendance
est à la fois activée et contrariée ; l'activité se dirige alors vers des
« objets de remplacement ». Ainsi, un Goëland à tète noire, installé
paisiblement dans son territoire, attaque une femelle de son espèce qui
vient lui rendre visite, bien qu'il soit en même temps tenté de s'accoupler
avec elle. Ce conflit de tendances se résout en une attaque contre
d&

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