Psychologie ethnologique et sociale (Psychologie religieuse. Esthétique, Logiqueet Linguistique comparées) - compte-rendu ; n°1 ; vol.22, pg 358-380
24 pages
Français

Psychologie ethnologique et sociale (Psychologie religieuse. Esthétique, Logiqueet Linguistique comparées) - compte-rendu ; n°1 ; vol.22, pg 358-380

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
24 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

L'année psychologique - Année 1920 - Volume 22 - Numéro 1 - Pages 358-380
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1920
Nombre de lectures 21
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

6° Psychologie ethnologique et sociale (Psychologie religieuse.
Esthétique, Logiqueet Linguistique comparées)
In: L'année psychologique. 1920 vol. 22. pp. 358-380.
Citer ce document / Cite this document :
6° Psychologie ethnologique et sociale (Psychologie religieuse. Esthétique, Logiqueet Linguistique comparées). In: L'année
psychologique. 1920 vol. 22. pp. 358-380.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1920_num_22_1_4446ANALYSES BIBLIOGRAPHIQUES 358
Les maniaques-mélancoliques différeraient à cet égard notable
ment des déments précoces, ayant plus souvent l'intelligence
normale, un caractère plus ouvert, moins de susceptibilité et d'ins
tabilité, une activité normale (et non incohérente ou passive), enfin prédominance' des traits de à consciencieuse, scrupuleuse,
inquiète, sévère, sociable, au lieu d'une prédominance ombrageuse
méfiante, timide, entêtée, insociable.
D'une façon générale, dans le caractère, qui donne la formule de
l'équilibre somatopsychique, on peut trouver le point faible qui
comportera rupture d'équilibre. On voit le délire hypocondriaque
naître chez des individus tristes, chétifs, anxieux, égoïstes, le délire
de culpabilité chez des soucieux, scrupuleux, altruistes, le
de grandeur chez des prétentieux, puérils, le délire de persécution
chez des ombrageux insociables, etc.
H. P.
6° Psychologie ethnologique et sociale (Psychologie religieuse,
Esthétique, Logique et Linguistique comparées).
CH. SEIGNOBOS. — La méthode psychologique en sociologie. —
S: de Ps., XVII, 6-7, 1920, p. 496-514. ^
L'auteur n'admet pas une méthode sociologique écartant systéma
tiquement toute observation psychologique et refusant de tenir
compte des faits de conscience interne.
C'est que les faits de représentation consciente ne sont pas seule.-
ment des états internes passifs, mais ont une action matérielle
incontestable : tel est le cas d'un homme lisant une dépêche qui lui
apporte une nouvelle grave, k Ce n'est qu'un fait de conscience, car
l'effet en serait insignifiant si l'écrit était dans une langue qu'il ne
comprend. pas. »
Or, une analyse des différents phénomènes sociaux montre que
tous contiennent un élément psychique individuel nécessaire pour
lui donner son caractère propre.
« Les études sur le totem ou sur lé salaire des ouvriers des mines
de charbon, faites par une méthode d'observation exclusivement
objective, ont abouti à constater un sentiment de solidarité commun
aux individus qui reconnaissent un même totem ou la résolution
des ouvriers de maintenir leur salaire et des patrons de maintenir
leurs bénéfices; la fait social, n'a pu être expliqué qu'en faisant
intervenir des faits psychiques conscients (que l'analyse résoudrait
en »faits individuels). » On parle bien de conscience collective, mais
c'est, ou un jeu de mots, ou une hypothèse métaphysique.
« Le spiritualisme social est encore plus difficile à justifier que le
spiritualisme individuel, car il ne repose même pas sur l'unité appa
rente d'un organisme connu par l'expérience. »
Nous ne connaissons que des états de conscience individuels, et
Fétude psychologique d'un fait soeial relèvera toujours de la psychol
ogie individuelle. PSYCHOLOGIE COMPARÉE 359
Dans des déformations verbales, on voit l'analogie opérer, non par
action collective de la société, mais par appréciation personnelle de
l'individu qui parle. Et l'influence individuelle d'un inventeur ou
d'un apôtre, d'un Napoléon ou d'un Bismarck, sur les faits sociaux
ne peut être contestée.
L'auteur décrit la méthode qui lui paraît la plus féconde, et qui
se fonde sur l'introspection personnelle et l'analogie entre tous les
êtres humains, méthode intellectuelle d'analyse qui, si elle n'a pas
la rigueur de la science, met en jeu l'esprit de finesse de Pascal.
En somme, s'interroger soi-même pour comprendre les raisons
de certains actes, pour se représenter les mécanismes d'action indi
viduelle psychique ayant engendré les faits sociaux, pour indiquer
au moins les possibles, telle serait cette méthode qui est passible
des plus graves objections, et qui implique un postulat auquel
d'expresses réserves devraient être faites, celui de l'analogie de
tous les esprits humains. Sans méconnaître l'usage que l'esprit de
finesse peut faire d'une telle méthode pour s'imaginer certains
facteurs agissant dans des milieux très semblables au sien ou
surtout dans le sien propre, on ne peut admettre, scientifiquement,
un automorphisme presque aussi dangereux que l'anthropomor
phisme de la psychologie animale.
Et, si Seignobos montre, à juste titre, que l'individuel est, par
rappprt au collectif, une réalité composante, il n'empêche, d'une
part que la méthode statistique négligeant, les influences indivi
duelles variables puisse être valable, et d'autre part que l'étude du
comportement — individuel ou collectif — des hommes, puisse se
faire sans appel à la subjectivité, à une conscience qu'on suppose
mais qu'on ne peut démontrer.
H. P.
G- URBAIN. — Les méthodes des sciences physiques et naturelles
sont-elles applicables à la sociologie? — J. de Ps., XVII, 6-7, 1920,
p. 481-495.
Le propre des sciences physiques et naturelles étant de permettre
la prévision des phénomènes à l'aide de lois, et Durkheim affirmant
que l'avenir n'est pas objet de science, il en résulte que la socio
logie, ou du moins sa sociologie, doit se rapprocher, comme paléont
ologie sociale purement descriptive, des sciences historiques. Si
l'on veut au contraire considérer la sociologie comme une science
biologique, relevant des méthodes de la physico-chimie, il faut
admettre une certaine emprise sur l'avenir. Des lois, vérifiables
dans le passé et le présent, ont bien des chances de l'être dans
l'avenir, d'autant que la notion physique du temps relatif brise ces
catégories de passé et d'avenir.
Mais l'attitude du sociologue est toute différente de celle du
physicien : il veut expliquer, trouver les causes réelles des phéno
mènes, comme les physico chimistes d'il y a deux siècles, à la
recherche de l'absolu. A l'heure actuelle, dans les sciences de la ANALYSES ÖIBLlOGRAPttlQÜES 360
nature, la seule explication — qui n'en est pas une au sens absolu
des philosophes — est une analogie : « des phénomènes dont les lois
sont de même forme peuvent être théoriquement identifiés"». On
substitue un possible commode à un réel inaccessible. La théorie .
n'est qu'un outil; elle assure la condensation des connaissances et
économise la nlémoire, et elle prépare la recherche; une théorie
n'est pas vraie ou fausse, mais féconde ou stérile.
Durkheim était loin d'une telle attitude; il est resté lui-même —
paradoxe singulier — imprégné d'idées métaphysiques et de pré
notions. .
Mais il peut exister une science de faits objectifs qui soit une
sociologie, tandis que la psychologie, tant que l'introspection y
sera admise, ne pourra être une science physique, elle restera
science du subjectif et du possible.
Or., il y a un critère permettant « de limiter le domaine de la socio
logie pure et de distinguer cette science de la sociologie psycholo
gique, dont le rôle est de traiter des rapports qui existent entre les
consciences individuelles et certains phénomènes sociaux Ajet qui
est ]e suivant -.'Tout phénomène purement collectif doit, en ce qui con
cerne les individus, obéir aux lois mathématiques du hasard.
Les k)is sociologiques pourront, de ce point de vue, être rappro
chées de certaines lois physiques. C'est ainsi que Perrin, en admett
ant que les atomes gazeux sont animés de mouvements individuels
désordonnés, en admettant l'indétermination, le hasard de ces
mouvements individuels, en déduit des lois, collectives qui sont les
lois connues des gaz.
Dans nos sociétés individualistes, l'agitation des hommes
« admettant une infinité de causes individuelles relevant de la
psychologie, est dominée théoriquement par la notion physique du
hasard ». Si le hasard ne suffisait

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents