Psychologie générale - compte-rendu ; n°2 ; vol.66, pg 643-668
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Description

L'année psychologique - Année 1966 - Volume 66 - Numéro 2 - Pages 643-668
26 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1966
Nombre de lectures 11
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Psychologie générale
In: L'année psychologique. 1966 vol. 66, n°2. pp. 643-668.
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Psychologie générale. In: L'année psychologique. 1966 vol. 66, n°2. pp. 643-668.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1966_num_66_2_27539Psychologie générale
Piaget (J.). — Sagesse et illusions de la philosophie. — Paris,
Presses Universitaires de France, 1965, 286 p.
De l'aveu même de l'auteur, il s'agit d'un cri d'alarme dénonçant les
abus auxquels conduit une certaine conception du rôle de la philosophie.
La thèse défendue est simple : la philosophie, comme son nom l'indique,
est une « sagesse » (ou une foi raisonnée) indispensable aux êtres ration
nels en tant que coordination des valeurs, mais elle n'atteint pas un
savoir proprement dit comportant les garanties et les contrôles de la
connaissance. « L'illusion » de la philosophie, c'est de croire qu'il existe
une connaissance philosophique distincte de la connaissance scientifique
et supérieure à elle parce que atteignant des totalités qui lui seraient
inaccessibles. Pour sauvegarder l'authentique
contre les dangers que lui font courir les prétentions « suprascienti-
fiques » de la philosophie, Piaget entreprend une confrontation entre
science et philosophie.
Dans le « Récit d'une déconversion », brillante autobiographie intel
lectuelle d'un « ancien futur ex-philosophe », l'auteur retrace d'abord
les étapes qui le menèrent, adolescent passionné de biologie mais décidé,
après avoir découvert Bergson, à se consacrer à la philosophie, à aban
donner la pure réflexion spéculative pour aborder les problèmes psycho
génétiques et épistémologiques qu'il se posait avec les méthodes de
contrôle et de vérification caractéristiques de la connaissance scienti
fique (exigence, élémentaire pour un homme de science, de n'appeler
vérité que ce qui peut être vérifié et contrôlé par d'autres, irritation
devant l'ingérence des philosophes dans les affaires du chercheur
lorsqu'ils prétendent prescrire des normes à une discipline scienti
fique, etc.).
Si le divorce entre pensée philosophique et pensée scientifique a
pris aujourd'hui un caractère aigu, il n'en a pas toujours été ainsi et
Piaget analyse ensuite quels ont été, historiquement, les rapports entre
science et philosophie. Il rappelle que les grands systèmes philosophiques
sont nés d'une réflexion sur des sciences déjà constituées ou sur des
projets rendant de nouvelles possibles. La dissociation pro
gressive des sciences et de la métaphysique, et surtout le développement
démesuré des différentes branches du savoir rendant impossible leur
maîtrise par un même individu, ont creusé ensuite un fossé entre les
philosophes et les scientifiques. Les premiers ont cru pouvoir s'élever
au-dessus des servitudes de la science et atteindre par des méthodes
purement spéculatives des « vérités » non soumises aux contrôles habi- ANALYSES BIBLIOGRAPHIQUES 644
tuels, et ceci d'autant plus facilement qu'orientés vers la philosophie
dès la fin de leurs études secondaires, ils n'ont généralement aucune
formation scientifique et ignorent donc tout des problèmes de la
recherche en sciences (alors que Descartes conseillait de ne consacrer
à la philosophie qu'un jour par mois, le reste du temps étant occupé
par des travaux tels que le calcul ou la dissection !). De leur côté, des
hommes de science, sans culture philosophique, se sont parfois livrés
à des réflexions métaphysiques dont le matérialisme étroit et dogmatique
a accentué la méfiance des philosophes à leur égard.
De là est né, à partir du xixe siècle, un courant d'idées dont Husserl
est le plus illustre représentant, pour qui la philosophie est un mode de
connaissance suprascientifique reposant exclusivement sur des « intui
tions », et qui de ce fait atteint une autre « vérité » que la vérité scien
tifique. Le 3e chapitre de l'ouvrage est donc consacré à la discussion
de ce point (l'analyse porte en particulier sur les « antithèses » bergso-
niennes et sur « l'intuition des essences », de Husserl).
La question de savoir si une connaissance spécifiquement philoso
phique est possible est serrée de plus près à propos de la psychologie
philosophique, qui se donne pour but de compléter ou même de sup
planter la psychologie scientifique. La différence entre ces deux psychol
ogies ne tient pas à leur objet, la première s'occupant des « essences »
et la seconde des « faits », car un fait est une réponse vérifiée à un pro
blème, et « l'intuition des essences » pourrait devenir un fait si l'on
possédait les moyens de sa vérification. C'est dans les méthodes que
réside l'opposition essentielle. Même lorsqu'il fait de l'introspection,
le psychologue scientifique cherche des contrôles extérieurs à lui. Or,
alors que l'histoire des sciences tout comme la psychogenèse apparais
sent comme une suite de décentrations à l'égard du moi, la phénomén
ologie se refuse à toute vérification et à toute objectivité et nous ramène
vers de nouvelles centrations « d'autant plus tyranniques, estime Piaget,
qu'elles sont philosophiquement excusées ». Les distorsions qu'entraîne
cette centration sur l'expérience vécue subjective sont analysées en
détail à propos de la psychologie de Maine de Biran, de Bergson, de
Sartre et de Merleau-Ponty, et l'auteur en arrive à cette conclusion que,
sous prétexte de réagir contre le positivisme, l'objectivisme, etc., on
en arrive « à confondre l'étude de la subjectivité avec l'emprise de la
subjectivité personnelle ».
Le dernier chapitre constitue en quelque sorte une anthologie de
l'immixtion contemporaine des philosophes dans des domaines scienti
fiques et techniques qui leur sont totalement étrangers comme la
physique, la biologie, etc., ou sur lesquels ils estiment avoir encore un
droit de regard, comme la psychologie. Les dernières pages de l'ouvrage
sont consacrées à une réfutation des critiques formulées à l'égard de la
psychologie scientifique par ceux qui mènent, selon Piaget, un combat
d'arrière-garde.
Au total, un ouvrage d'un humour incisif, émaillé d'anecdotes et PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE 645
de souvenirs personnels, qui apparaît comme le plaidoyer passionné
d'un homme de science en faveur de la science, et qui demande à la
philosophie de retrouver sa destination première et irremplaçable de
coordination des valeurs, c'est-à-dire de « sagesse ».
Y. Hatwell.
Russell (R. W.) (éd.). — Frontiers in Psychology (Les frontières
de la psychologie). — Chicago, Scott Foresman, 1964, 209 p.
Ce n'est pas un manuel, ce n'est pas une collection d'articles autour
d'un thème. La meilleure façon de louer cet ouvrage est de le présenter
comme un livre de lecture. R. W. Russell a réuni vingt-huit articles
écrits par les meilleurs spécialistes actuels. Articles de synthèse le plus
souvent qui tracent plusieurs frontières de la psychologie.
Le propre de ces articles, c'est d'être vivants et instructifs. Ils inté
ressent et permettent au non-spécialiste d'une question de savoir où
en sont les travaux sur l'hérédité, l'enseignement programmé, la moti
vation, l'intelligence, la biochimie du comportement et les problèmes
de l'homme dans l'espace. On ne cherche pas à courir au résumé qui
livrerait une once de nouveauté.
Toutes les rubriques de la psychologie ne sont pas abordées, rien
n'est dit d'une manière exhaustive, mais tout est utile au psychologue
et à l'homme cultivé.
P. Fraisse.
Wolman (B. B.), Nagel (E.) et coll. — Scientific Psychology (La psy
chologie scientifique). — New York, Basic Books, 1965, 596 p.
Trente articles d'auteurs connus sont répartis en trois grandes
sections : I, principes ; II, systèmes ; III, controverses.
On peut donc considérer que les auteurs ont voulu dégager les
principes essentiels qui fondent la psychologie scientifique,

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