Psychophysiologie - compte-rendu ; n°1 ; vol.81, pg 223-233
12 pages
Français

Psychophysiologie - compte-rendu ; n°1 ; vol.81, pg 223-233

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
12 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

L'année psychologique - Année 1981 - Volume 81 - Numéro 1 - Pages 223-233
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1981
Nombre de lectures 27
Langue Français

Extrait

Psychophysiologie
In: L'année psychologique. 1981 vol. 81, n°1. pp. 223-233.
Citer ce document / Cite this document :
Psychophysiologie. In: L'année psychologique. 1981 vol. 81, n°1. pp. 223-233.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1981_num_81_1_28369L'Année Psychologique, 1981, SI, 223-271
ANALYSES BIBLIOGRAPHIQUES
PSYCHOPHYSIOLOGIE
Laborit (H.). — L'inhibition de l'action. — Paris, Masson, 1979,
214 p.
L'ambition de H. Laborit est de démontrer « l'existence de relations
en chaîne ininterrompue entre les molécules organiques et les sociétés
humaines ». L'ouvrage débute par des considérations générales sur
l'organisation du vivant, auquel l'auteur applique des concepts tirés
de la théorie de l'information et de la thermodynamique. Il établit ainsi
une distinction entre information structure et information circulante.
L'organisme dans ses échanges avec le milieu se comporte comme un
système ouvert, tant sur le plan informatif que sur le plan énergétique.
Mais un être vivant présente également une organisation stable qui se
maintient grâce à des éléments tirés du monde inanimé, son invariance
et son autonomie reposent sur l'information structure, et de ce point
de vue, un organisme constitue un système fermé.
L'information circulante est le moyen pour l'organisme d'assurer la
pérennité de son information structure face aux contraintes de l'env
ironnement ; si l'on garde présent à l'esprit que l'environnement c'est
non seulement le monde physique, mais aussi l'entourage social, on
voit que H. Laborit présente ainsi un modèle englobant le biologique
et le sociologique.
Dans le cadre de ce modèle général vient naturellement s'insérer une
description du système neuro-endocrinien et de ses fonctions. C'est avec
une certaine élégance didactique que l'auteur montre comment ce
système contrôle les échanges avec le milieu extérieur en fonction des
besoins de l'organisme. 11 n'hésite pas à décrire avec précision les méca- Analyses bibliographiques 224
nismes physiologiques mis en jeu, et le lecteur non biologiste aura
peut-être parfois quelques difficultés à le suivre.
L'auteur insiste sur l'idée selon laquelle le système nerveux central
ne sert qu'à l'action. Cette finalité n'est en rien modifiée par le fait
qu'il a évolué d'une simple boucle de rétroaction à un système capable
d'associations complexes. Il reprend l'hypothèse de Mac Lean qui
considère que le cerveau des primates est constitué de la superposition
de trois cerveaux qui se sont successivement développé au cours de la
phylogenèse. Ces trois étages structuraux du système nerveux central
correspondent à trois niveaux de capacités dans l'élaboration de l'action :
le premier, le plus primitif, est celui des réponses automatiques ; le
second tient compte des expériences antérieures, et à ce niveau appar
aîtrait l'émotion ; le troisième est capable d'anticiper et correspond
au désir.
Après cette présentation de l'organisation du système nerveux,
l'auteur aborde le véritable propos de son ouvrage qui est une réflexion
sur les problèmes psychologiques et sociologiques à partir des données
de la biologie. L'essentiel de sa thèse peut se résumer comme suit : les
mammifères bénéficient d'un système d'inhibition comportementale
qui, s'il leur permet l'adaptation à des situations dangereuses, peut être
la source d'une perturbation chronique lorsque l'organisme est confronté
à des situations sans issue.
En effet, selon H. Laborit, reprenant une idée de Pavlov, l'inhibition
en tension est beaucoup plus coûteuse sur le plan énergétique que les
réponses d'approche ou d'évitement. De plus, les situations provoquant
cette inhibition en tension ne permettent pas au sujet de satisfaire ses
besoins fondamentaux, elles sont donc à l'origine d'un stress au sens
physiologique du terme ; d'autre part, sur le plan psychologique, la
frustration qui en résulte serait à l'origine de l'anxiété et de certaines
formes d'agressivité. Bien que considérant que le système nerveux est
avant tout destiné à l'action motrice, H. Laborit admet que pour
l'Homme une situation imaginaire peut être génératrice d'angoisse par
la mise en jeu interne du système d'inhibition.
Cet ensemble de considérations sur le déterminisme des comporte
ments animal et humain permet à l'auteur de rejoindre certains des
concepts proposés par la psychanalyse, en particulier ceux de pulsions
et de refoulement. Ainsi, il attribue au rêve le rôle « d'organiser suivant
le désir ce qui a été interdit à l'état de veille » ; et il s'oppose à l'hypo
thèse de Jouvet selon laquelle le rêve serait l'occasion d'une reprogram
mation des bases génétiques du comportement. Cependant, sur le
problème de l'inconscient, l'auteur marque ses distances avec la psycha
nalyse, car pour lui, l'inconscient correspond non seulement aux expé
riences refoulées, mais aussi à l'ensemble des réponses acquises qui
peuvent être mises en jeu de façon automatique.
Le reste de l'ouvrage est consacré au développement des consé- 225 Psychophysiologie
quences de l'utilisation de façon inappropriée du système inhibiteur de
l'action.
H. Laborit aborde le problème des maladies dites psychosomatiques
en se référant aux expériences réalisées sur l'animal, où il apparaît que
l'exposition à une situation contraignante (choc électrique inévitable,
immobilité forcée) peut être à l'origine d'un trouble organique. Il refuse
que certains troubles puissent avoir une signification symbolique, et il
dénonce une approche uniquement langagière de ces maladies. Puis,
s'appuyant toujours sur les expériences de situation de contrainte, il
passe en revue un certain nombre de données expérimentales et cliniques
qui montrent comment un stress (pris au sens large) peut diminuer la
résistance biologique d'un organisme.
Enfin, il élargit son hypothèse au problème des maladies mentales,
qu'il considère également comme le résultat d'une incapacité, pour
certains individus, à trouver une solution dans l'action, encourageant
une fuite dans l'imaginaire. Pour lui, elles dépendent essentiellement des
contraintes venant du milieu et sont donc avant tout d'origine sociale.
Comme on le voit, l'ensemble de la réflexion de H. Laborit dans cet
ouvrage repose sur la notion d'inhibition et sur l'existence dans l'orga
nisation nerveuse d'un système assurant l'inhibition comportementale.
Du point de vue anatomique, ce système inhibiteur de l'action est
clairement présenté par l'auteur. En s'appuyant sur les hypothèses de
Gray sur le rôle joué sur l'anxiété par l'ensemble septo-hippocampique.
il trace un portrait du système inhibiteur qui mettrait en jeu le système
limbique et l'hypothalamus ventro-médian. Cette synthèse est sédui
sante dans la mesure où elle présente un modèle neurophysiologique
qui concrétise les hypothèses de l'auteur ; elle est cependant discutable
car les études portant sur le rôle des différentes structures impliquées
dans ce modèle ne permettent pas actuellement de dessiner un schéma
aussi clair. Ainsi, pour ne retenir qu'une seule de ces : l'hippo
campe, on assiste actuellement à la confrontation de nombreuses hypot
hèses sur son rôle fonctionnel, qui vont de la préparation motrice, à la
représentation de l'espace, en passant par la mémoire.
Mais il n'est peut-être pas nécessaire de discuter la réalité d'un
système permettant l'inhibition de l'action dans la mesure où nulle
part l'auteur ne définit clairement cette notion. A aucun moment, on
ne trouve une présentation de ce concept reposant sur des données
comportementales précises qui puissent le rendre opérationnel. L'auteur
aborde ce problème en quelques pages très confuses (p. 90-93) où il
reprend l'hypothèse selon laquelle l'obtention d

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents